245
pages
Français
Ebooks
2021
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Ebook
2021
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Publié par
Date de parution
05 avril 2021
Nombre de lectures
157
EAN13
9782376523543
Langue
Français
Publié par
Date de parution
05 avril 2021
Nombre de lectures
157
EAN13
9782376523543
Langue
Français
Mills Coleman
Wedding Affair
ISBN : 978-2-37652-354-3
Titre de l'édition originale : Wedding AFFAIR
Copyright © Butterfly Editions 2021
Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-354-3
Dépôt Légal : Mars 2021
06042021-2200-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
Pour toi, Maman. Tu me manques plus que tout.
1
Mais qu’est-ce que je suis en train de faire ? Le bon choix ou bien la plus grosse erreur de ma vie ? Il n’y a même pas un mois, j’étais encore complètement absorbée par la réussite de mon diplôme en ignorant le fait que j’allais me marier peu de temps après. Maintenant, me voilà dans une robe blanche aussi ennuyante que mon quotidien.
C’est absurde. J’adore Jeremy.
Vraiment ?
Il est gentil, paisible, constant – si tant est que cela soit un adjectif adéquat pour un être humain. Cependant, je viens à peine d’avoir vingt-trois ans ! Je ne suis pas prête… Pas pour un tel engagement.
— Arrête de réfléchir, marmonné-je en tentant de calmer la crise de panique qui monte en moi.
J’essuie pour la centième fois mes mains moites et me regarde à nouveau dans le miroir pour vérifier que mon fond de teint ne coule pas avec ma sueur. Je fais peine à voir. Ma robe est… trop stricte, trop droite, trop classique. Tout ce que je déteste. Mais ma mère a insisté, alors j’ai cédé. Mon maquillage n’est pas bien mieux et me vieillit de cinq ans. Ne parlons même pas de mes chaussures qui semblent avoir été empruntées à ma défunte grand-mère.
En réalité, tout ce mariage m’échappe. Même si j’apprécie mon fiancé, je ne l’ai pas choisi. Mes parents l’ont habilement posé sur mon chemin en prenant soin de barrer toutes les intersections. Je ne l’aime pas. Je dois accepter ce que l’on attend de moi. Dans quelques mois, je vais officiellement suivre les traces de mes ascendants et travailler dans l’entreprise familiale, travail pour lequel on me forme depuis des années. Cela exige d’avoir à mon bras un compagnon digne de « notre dynastie », comme dirait Papa.
Une larme coule sur ma joue sans que je puisse l’arrêter. Je suis tellement absorbée dans mes pensées que je n’entends même pas ma meilleure amie, Gwen, entrer dans la pièce.
— Hey, Chérie, qu’est-ce qui t’arrive ? demande-t-elle en venant prendre mon visage dans ses mains.
Je secoue la tête comme si ça allait faire disparaître cette situation.
— Désolée, je suis stressée, c’est tout. Toutes les mariées le sont, non ?
Elle n’est pas ma plus proche amie pour rien…
— Emma. Regarde-moi.
Elle me fixe avec ces yeux qui disent : « Je ne suis pas stupide et nous savons toutes les deux ce qu’il se passe. » Seulement, jusqu’ici, je n’ai pas eu le courage de l’admettre.
— Je n’ai pas envie de l’épouser, chuchoté-je comme si le prononcer plus fort allait m’envoyer directement en Enfer.
Elle me prend affectueusement dans ses bras.
— Tu peux encore changer d’avis, me conseille-t-elle à l’oreille.
Je vais m’effondrer.
— Tu sais bien que non. C’est trop tard. Tous les invités sont là, tout a été payé, je suis habillée et… Jeremy m’attend.
Elle souffle.
— Chérie… Tu peux faire marche arrière tant que tu n’as pas dit oui, ajoute-t-elle désespérée.
Elle tente depuis des semaines de m’ouvrir les yeux. Honnêtement, je ne les ai jamais eu fermés. Je sais ce que je suis en train d’accepter. Je sais que je ne serai pas heureuse, mais c’est ainsi… Non ?
— Mes parents ne me le pardonneraient jamais.
Elle replace une mèche échappée de mon chignon avant de littéralement me secouer.
— Bon sang, Em’ ! Tu vas te marier ! S’il y a bien un moment pour dire clairement ce que tu as sur le cœur, c’est maintenant. Lâche-toi au moins une fois avant de t’enfermer à jamais derrière un masque de fille chiante.
Tellement de choses me viennent en tête. Peut-être qu’en parler arrivera à me déstresser un peu.
— OK, accepté-je en prenant un grand souffle.
Elle est surprise, mais contente aussi d’avoir gagné cette bataille.
— Je n’ai pas envie d’être là. J’en ai marre de cette réalité, marre de me faire dicter mes choix, marre de faire semblant d’être heureuse, marre de faire semblant d’apprécier le commerce, et surtout marre de devoir mettre de côté ma vie pour le plaisir des autres.
— Alors, qu’est-ce que tu fiches en robe de mariée ? s’énerve-t-elle.
Je m’apprête à répondre, mais ma mère entre dans la pièce et réduit à néant tout esprit de rébellion en moi.
— Tu es prête ? demande-t-elle de but en blanc sans même me complimenter alors que c’est elle qui m’a imposé cette robe hideuse.
Je hoche la tête faiblement en évitant sciemment le regard de ma meilleure amie qui me briserait le cœur.
— Bien, alors allons-y.
En avant…
Gwen passe en premier, non sans un soupir éloquent, puis ma mère me guide à travers les couloirs pour m’amener auprès de mon père. Lui non plus ne s’embarrasse pas de compliments et se contente de me taper doucement l’épaule. J’agrippe mon bras au sien et attends que la musique annonçant mon arrivée démarre.
Mon cœur bat plus vite que jamais. J’ai chaud. Je sue à grosses gouttes. Je commence à glisser au fond de mes pantoufles de vieille. Mes pensées fusent dans tous les sens. La salle se met légèrement à tourner autour de moi. J’ai l’impression d’être en plein cauchemar dont il semble impossible de se réveiller.
Ce n’est pas ce que je veux pour ma vie. Pas ce dont j’ai rêvé. Jeremy n’a rien du grand amour. Il n’est pas beau, pas drôle, pas mignon. Il est… au goût de mes parents : froid, ennuyant. Ni heureux ni triste, juste plat. Je m’étais dit que j’arriverais à m’y habituer, seulement, même le sexe avec lui est pitoyable, sans intérêt. Rien ne va dans cette relation. Chacun de nous mérite de trouver mieux.
La musique démarre et la panique prend racine en moi. Mon père tire subtilement sur mon bras pour me signifier qu’il est l’heure d’y aller. C’est le grand saut, mais j’ai comme l’impression d’avoir oublié mon parachute. J’avance aussi doucement que possible, repoussant ce moment au maximum.
Je regarde autour de moi et croise les visages souriants des invités. Il s’agit des amis de mes parents, de leurs clients, de personnes importantes dont je n’ai rien à faire et qui ne me connaissent pas. Mes yeux se posent sur mon futur mari et l’envie de courir dans le sens inverse se fait de plus en plus pressante.
Réveille-toi, Emma !
S’il m’aimait vraiment, il verrait que je ne suis pas heureuse, que je suis triste de me trouver dans cette position. Il n’en a que faire, tout comme ma famille. Ils sont tous très satisfaits de cet arrangement et je ne cesse de me demander pourquoi, moi, je garde espoir que les choses changent.
Je jette un œil à mes amis, les seuls à comprendre mon désarroi. Gwen pourrait presque s’opposer au mariage. Je lui en serais reconnaissante à vie… J’atteins l’autel à reculons et je me place devant Jeremy sans pouvoir pour autant le regarder dans les yeux. Je vais pleurer, crier ou m’effondrer. Je n’aurais jamais cru que ça serait aussi dur.
La cérémonie débute avec la lecture de textes qui ne signifient rien pour moi. Ils sont vides, tout comme cette relation. Je fais semblant d’écouter et reste calme alors que dans ma tête se déroule le plus gros combat de mon existence. Je gâche mon futur, mes rêves. Ma vie vient à peine de commencer, et en me mariant aujourd’hui, je la réduirais déjà à un énorme film débile du samedi après-midi. C’est mon histoire, mais je n’en suis pas l’écrivain. Je suis l’espèce de spin-off de la série à succès qui n’intéresse personne.
Que déciderait la Emma d’avant les responsabilités ?
Elle aurait dit à tout le monde d’aller se faire voir.
Il faut que je choisisse. Je me la joue princesse Diana à finir emprisonnée dans un malheur perpétuel ou je tente l’aventure à la Édouard VII, prête à poursuivre le bonheur ?
J’observe mon fiancé, concentré comme le bon élève qu’il est sur les paroles de l’homme en face de nous, puis je détaille le décor, mes vêtements. Enfin, je jette un œil sur le côté, à Gwen qui paraît se retenir de criser. Nos regards s’accrochent et elle fronce les sourcils pour me demander ce que je veux lui dire.
Je crois que ce mariage est la goutte de trop. Je n’y arrive juste plus. Il est temps, ça ne peut plus durer.
Ma décision est prise.
Je lui souris faiblement. Je penserai à remercier Monsieur Édouard pour l’exemple.
Sans plus réfléchir, je soulève ma robe et dévale la grande allée à contresens sous les mines ébahies ou les exclamations de surprise de ces gens qui auront au moins le réconfort de se dire qu’ils auront eu un beau spectacle. J’entends mes parents s’offenser tout en tentant de calmer les suppositions des invités. J’en profite pour prendre mes jambes à mon cou et ne pas avoir à les affronter. Pour rien au monde, je ne risquerais de revenir sur mes pas.
Je pars me cacher dans un coin de l’hôtel où je sais que ma famille ne viendra jamais me chercher : le bar. Quand ma course folle se termine enfin, je suis prise d’un fou rire incontrôlable, m’attirant toutes sortes de regards intrigués des clients présents. Peu importe, je l’ai fait !
Gwen me rejoint rapidement, assez intelligente pour deviner ma façon de penser. Elle semble inquiète, même si je me doute qu’elle est soulagée de ma décision. Elle doit avoir peur que je change d’avis. Mais quand elle voit mon sourire, elle comprend que mon choix était définitif.
Elle vient m’enlacer.
— Bon sang, c’était génial !
Nous rigolons un moment