Un pas après l autre
454 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un pas après l'autre , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
454 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Reika Varan revient à contrecœur vivre dans la ville qui l'a vue grandir. Dotée d'un fort caractère, elle ne laisse rien ni personne l'atteindre.


Cependant, derrière son apparence marginale se cache une jeune femme sensible qui dissimule de profondes blessures et sa rencontre avec Adrian et son entourage va tout changer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mai 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782492243691
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un pas après l’autre
 
KAT THIBAULT
 
 
 
 
 
 
Un pas après l’autre
 
 

Crédits
 
Tous droits réservés
 
Corrigé par Ma plume correctrice. Sophie Eloy.
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie  
Édité par : Les Éditions Legacy
 
 
 
 
 
ISBN : 978-2-492243-69-1
Dépôt légal : mai 2023
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Les Éditions Legacy
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PARTIE 1
 
 
 
Playlist 
 
 
 
 
- Sia – Chandelier
- Change – Tears for fears
- River – Tula
- Save me – Gotye
- Cosmic girl – Jamiroquai
- Wishmaster – Nightwish
- Dog days are over – Florence and the Macine
- A kind of magic – Queen
- Work from home – Fith Harmony
- Toxicity – System of a Down
- Dreaming in Color – Philip Wesley
- We sink – Of Monster And Men
- I love you – Billie Eilish
- Best friend – Saweetie & Doja Cat
- These arms of mine – Otis Redding
- This will make you love again – IAMX
- Dreamworld – Robin Thicke
- Stay – Zedd & Alessia Cara
- The approaching night – Philip Wesley
- Psycho – System of a Down
- In your light – Fromm
- Powerful – Major Lazer & Ellie Gouding
- All is full of love – Björk
- Vermillion – Slipknot
- Hush hush, Avril Lavigne
- When the party is over, Billie Eilish
- Fancy – Iggy Azaela & Charlie XCX
- Leaves – The Gathering
- Just need your love – Hyphen Hyphen
- Body – Jordan Suaste
 
 
Retrouvez la playlist sur Spotify :
https://vu.fr/whBw (lien direct)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
TW : Ce roman contient des éléments pouvant heurter la sensibilité du/de la lecteur/lectrice : dépression, deuil, agression sexuelle et violence .
 
 
 
 

Chandelier
 
 
 
 
— Reika… Reika…
J’entends une voix lointaine et terrifiante qui m’appelle. Le son est presque inaudible, couvert par des éclats d’un rire dément. J’ouvre difficilement les yeux, les mains jointes contre ma poitrine. Puis, je me vois en dehors de mon propre corps, les cheveux défaits, l’eyeliner coulant sur mes joues noircies par les larmes. Je tremble. J’ai peur. Une peur qui me broie les entrailles.
Encore ces rires. J’essaie de m’enfuir, mais mes jambes refusent d’obtempérer. Des mains surgissent alors de la pénombre dans laquelle je suis plongée. Je les évite de justesse, mon corps réagit enfin. Je finis par courir, quelqu’un ou quelque chose me poursuit. Mon pied se prend dans un obstacle invisible, me faisant lourdement chuter au sol. Tout mon corps me fait souffrir. J’appelle à l’aide, sous l’hilarité générale des ombres qui tournent autour de moi. Je visualise toutes ces mains, sans bras, sans corps, qui m’agrippent alors que je hurle à pleins poumons. J’étouffe, je suffoque, je me sens partir…
Des bruits de klaxon me réveillent en sursaut. La ville. Ses bruits, sa pollution, l’odeur de pot d’échappement, ses parcs clôturés, ses chiens et ses habitants en laisse.
Je cligne des yeux. Les volets sont clos, mais la fenêtre est ouverte, car la chaleur est étouffante, tout en haut de cet immeuble dans lequel je vis. Nous ne sommes pourtant que fin juin. Cela étant dit, le soleil doit être à son zénith, il est midi. Encore une nuit courte. Encore ce cauchemar.
J’allume ma station et y connecte mon téléphone. « Chandelier » de Sia fera l’affaire pour me sortir du brouillard du réveil. Je m’étire, bâille en regardant l’heure réelle. Il est tard.
Je me regarde dans le miroir de ma coiffeuse. C’est indéniable, j’ai une sale tête. Surtout depuis l’échec de mon examen de fin d’année, qui me vaut un redoublement à dix-huit ans, l’âge de la liberté, du moins dans beaucoup de pays. J’attache mes longs cheveux bouclés pour ne pas ressembler à une version de film d’horreur du dessin animé Rebelle.
Tout en ruminant sur d’amères pensées, j’entends une voix :
— Reika !
C’est mon père. À son ton, je ne suis pas sûre qu’il soit de bonne humeur. À contrecœur, je coupe la musique, j’enfile rapidement un pantalon et un t-shirt de Muse, un de mes groupes préférés.
Je descends de ma mezzanine et j’y trouve mon père en train de préparer à manger. Étonnée, je lève un sourcil :
— Salut, papa, tu fais à manger ?
— Oui, me répond-il, il est rare de te voir réveillée de si bonne heure. Je prépare un brunch, du bacon ?
— Ouais, merci.
Ce n’est pas normal. Mon père, même s’il sait cuisiner, ne le fait jamais et la dame qui s’en charge, dont je ne me souviens jamais du prénom, n’est pas là aujourd’hui. Je l’observe en train de retourner les œufs en sifflotant une vieille chanson de zouk. Qu’est-ce qu’il me cache ? Je lui demande directement :
— Papa, qu’est-ce qui se passe ?
— Pourquoi poses-tu cette question ? Je prépare un brunch à ma fille.
— Tu ne cuisines jamais. Enfin plus depuis que… depuis des années.
— C’est juste, admet-il. Assieds-toi, ma chérie, je dois te dire quelque chose.
Je m’exécute et l’observe, nerveuse. Je dois reconnaître que mon père, malgré son âge, reste un bel homme : les yeux noisette comme les miens, la peau brun foncé, grand, sportif et les cheveux poivre et sel. Je lui ressemble à ce qu’on dit, et moins grande à mon grand désespoir. Cela étant dit, il plaît, contrairement à moi en ce moment qui vit comme un ermite dans ma chambre.
Tout d’un coup, une pensée effroyable me traverse l’esprit. Quoi ? Va-t-il m’annoncer la venue d’une marâtre ? J’ignore pourquoi je pense directement à cela et mon père s’en rend compte immédiatement en voyant l’expression de mon visage.
— Tu as l’air contrariée, ma chérie, dit-il, mais il faut qu’on parle tous les deux. Ton grand-père m’a appelé cette semaine. Tu sais que nous sommes réconciliés depuis peu, et nous n’avons pas eu l’occasion de nous voir là-bas . À Noël, quand ils sont venus à la maison, il m’a annoncé qu’il souhaitait déléguer et que je reprenne, avec ton oncle, l’entreprise familiale.
— Tu comptes accepter sa proposition ? lui demandé-je.
Silence gêné. Il pousse un soupir, en me servant le bacon.
— Tu as déjà accepté ! Mais, papa, tu es censé m’en parler !
— C’est encore moi qui suis le chef de famille, me fait-il remarquer avec un sourire affectueux.
— Sûrement, mais tu m’annonces ça au dernier moment ! On s’en va comme ça alors, sans prévenir personne ?
— Qui va-t-on prévenir ici ? Ton école est déjà informée, tu es déjà inscrite à Montebello.
— Et mes amis ?
— Quels amis, Rei ? Les espèces de petits avortons pourris gâtés avec qui tu traînes ? Je te signale que la plupart d’entre eux ont eu leur examen et s’en vont à la fac. T’ont-ils appelée depuis que tu as échoué à tes examens ? Se sont-ils inquiétés autant que moi lorsque tu es restée enfermée dans le noir pendant des semaines ? Même Max n’est pas venu te voir, quoique, je comprends, étant donné que c’est un bon à rien.
Je serre les dents, exaspérée. Il est vrai que j’ai coupé mon portable depuis que j’ai été recalée, supprimé tout ce qui ressemble à un réseau social de mon ordinateur, mais personne n’est venu toquer à ma porte pour savoir si j’allais bien. Hormis bien sûr mon père. Peut-être que papa a raison. Cela fait six ans que je suis ici et je n’ai pas cherché à avoir des amis. J’étais dans une bande de « rebelles » de gosses de riche inintéressants, mais qui me trouvaient bizarre et cool, et ça me convenait. Je n’avais pas besoin de sourire tout le temps ni d’être aimable. Depuis, je suis restée dans ce même état d’esprit, pour me protéger.
— Alors, c’est décidé, reprend mon père. Les déménageurs ont déjà emballé ma chambre, fais-en de même et nous partons d’ici quelques jours à Montebello. Tu verras, tu t’y referas, ma chérie.
Il remonte à l’étage, l’air sûr de lui. Ou presque.
Je finis mon repas en silence puis remonte dans ma chambre. Mon père y a déjà déposé une pile de cartons. Je commence à tout ranger. Six ans d’une vie tranquille, anonyme, effacée. Après tout ce qu’on a vécu, mon père et moi, nous nous sommes fondus dans cette ville de banlieue parisienne terne, sans intérêt à mes yeux. J’emballe dans du papier bulle mon cadre photo avec ma famille : mon oncle, mon grand-père, mon père, Woody (le chien) et moi. Petite famille, oui, mais c’est tout ce que j’ai dans la vie et j’y tiens plus que tout.
J’ouvre mon armoire où s’empile une bonne quantité de vêtements divers et variés : jupe tutus, jeans noirs bruts ou déchirés, des sweats de groupe de rock, des robes de créateurs (de la plus originale à la plus sobre), des pantalons et jupes en simili cuir, des chemisiers à jabot au t-shirt simple noir… Cela va me prendre un temps fou pour ranger cette montagne de fringues.
En essayant de fourrer maladroitement toutes ces affaires dans les boîtes dont je dispose, je me questionne sérieusement sur ce que je vais bien pouvoir faire dans la ville qui m’a vue grandir.
Peut-être que Montebello a changé, au moins ce sera plus calme qu’ici et l’odeur de la mer sera plus appréciable que la pollution nauséabonde qui y règne. Six ans sans voir cette petite ville, c’est long, mais c’était nécessaire de partir à l’époque où je l’ai quittée. J’en ai quelques souvenirs, d’autres sont enfouis. Et je ne compte pas les déterrer, loin de là. Certains moments de ma vie là-bas demeurent pourtant flous. Et je n’ai pas cherché à y penser, à chaque fois cela me plonge dans un état d’angoisse, voire de terreur inexplicable.
 
Quelques jours plus tard, le camion des déménageurs nous attend en bas de l’immeuble. On quitte la région parisienne pour la campagne.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents