Un mort trop mort , livre ebook

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Un mort trop mort
Alec Nortan
Roman de 696 500 caractères, 118 000 mots, 580 pages en équivalent papier.
La journée commence mal pour Kristjan : se faire réveiller par un bleu du central en plein milieu de la nuit qui ne sait pas s’adresser correctement à un plus haut gradé, il y a de quoi être bougon. Être à court de café, c’est l’humeur de chien assurée, surtout avec un collègue tel que Marest qui a beau être un bon enquêteur, mais n’en reste pas moins insupportable, et un chef qui n’attend qu’une seule chose, que Kristjan commette la faute qui lui permettra de le virer.
L’enquête s’annonce mal : le seul témoin n’a rien vu, retracer les pas de la victime ne mène nulle part, et l’arme utilisée est des plus inhabituelles. Même la victime est un mystère. Conseiller financier, il a arnaqué ses clients en les soulageant de tout leur argent, ce qui expliquerait le fait qu’il a été torturé durant des semaines avant d’être tué...
Les suspects sont nombreux.
Le problème est que Kurt Evelard a déjà été assassiné il y a cinq ans et que son meurtrier, qui a reconnu les faits, est en prison.
En y ajoutant le juge de la brigade financière qui avait enquêté sur les détournements de fonds qui n’est pas très coopératif, cette enquête tourne très vite au cauchemar.
Avec cette enquête, chaque avancée pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponse.
Kristjan risque gros, d’autant plus que la liste des personnes qui veulent sa tête ne cesse de s’allonger.
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Publié par

Date de parution

21 juin 2022

Nombre de lectures

6

EAN13

9791029404665

Langue

Français

Un mort trop mort
 
 
Alec Nortan
 
 
 
1
 
 
Être tiré du lit au milieu de la nuit par la sonnerie stridente de son téléphone de service n’était pas la façon de commencer la journée que préférait Kristjan, surtout lorsque l’agent de garde du central se prenait pour son chef et lui annonçait d’une voix autoritaire qu’il était attendu à l’autre bout de la ville pour un meurtre. Il arrivait que ce soit l’un de ces scribouillards incapables de faire autre chose que du travail de bureau, aigris par leur carrière stagnante, qui profitaient du peu d’importance que leur conférait la radio pour emmerder les mecs plus gradés qu’eux, ceux qui savaient faire le vrai boulot. Mais en général, Kristjan reconnaissait les voix de ces agents, et ça faisait bien longtemps que plus aucun d’entre eux ne s’amusait à ce petit jeu-là avec lui. Kristjan ne pouvait pas saquer ce genre d’avortons et allait se faire un plaisir de le remettre à sa place dès qu’il l’aurait en face de lui. Il avait déjà un chef qui l’emmerdait bien assez comme ça, hors de questions qu’il se laisse casser les couilles par un gratte-papier de bas étage.
— Fait chier ! lâcha-t-il en raccrochant.
Ce morveux ne perdrait rien pour attendre.
Il alluma d’une tape la lampe de chevet qui tangua dangereusement avant de se stabiliser, une partie de sa base au-dessus du vide, à quelques millimètres de la chute. La lumière qu’elle diffusait était si faible qu’elle parvenait à peine jusqu’aux murs de la pièce, mais Kristjan n’avait pas besoin de plus pour ouvrir la penderie, en sortir des vêtements propres, et les enfiler. La douche était une perte de temps qu’il ne pouvait pas se permettre : si le cadavre n’allait pas reprendre vie et partir en courant sans crier gare, les indices, eux, étaient des éléments bien plus fragiles et volatils.
Tout en continuant son ronchonnement parsemé d’invectives à l’encontre autant de celui qui l’avait réveillé que de celui ou celle qui avait eu le mauvais goût de se faire tuer à une heure indue, et en restant dans l’obscurité, il se dirigea vers la cuisine.
Il sentit dès le couloir que quelque chose n’allait pas, et sa pire crainte se réalisa lorsqu’il saisit le pot de la cafetière. Celui-ci était désespérément vide.
— Putain de merde !
Kristjan accompagna son cri rageur d’un coup de poing sur le plan de travail, oubliant dans sa colère qu’il tenait encore le pot qui explosa.
— Fait chier ! hurla-t-il.
Il ferma les yeux, serra les poings et les dents et prit une profonde inspiration pour se calmer, suivie d’une deuxième. Il n’avait pas eu le temps d’aller faire les courses et était, cette fois, bel et bien tombé en panne de café. Et maintenant, il fallait en plus qu’il achète une nouvelle cafetière.
Il n’alluma pas pour voir le carnage, mais sortit de la pièce en ignorant les crépitements des morceaux de verre sur lesquels il marchait. Il attrapa sa veste au passage dans le couloir d’entrée et sortit.
Dès qu’il mit un pied en dehors de son appartement, le plafond automatique s’illumina et lui arracha un nouveau juron. Ce fichu plafond était normalement censé s’adapter à la saison, à l’heure, et même au temps qu’il faisait dehors, afin de faire une transition en douceur, mais depuis deux mois déjà, il restait invariablement bloqué sur une putain de journée d’été ensoleillée. Le syndic avait beau dire qu’il avait appelé la société de maintenance, et que celle-ci lui avait assuré faire son possible, mais que vérifier tous les détecteurs et changer ceux qui étaient défectueux prenait du temps, Kristjan en avait sa claque. Ce crétin de syndic allait avoir de ses nouvelles.
Il se protégea les yeux d’une main et avança jusqu’à l’ascenseur. Il n’allait quand même pas sortir des lunettes de soleil à cette heure ? D'autant plus qu’il les avait laissées à l’intérieur.
L’ascenseur était moins éclairé, mais pourvu de haut-parleurs qui diffusaient une musique soi-disant apaisante, mais qui lui donnait envie d’arracher le système de diffusion dernier cri et de sauter dessus jusqu’à ce qu’il soit réduit à l’état de poussière.
Au lieu de cela, il se contenta de glisser son pouce sur la carte magnétique de sa voiture qu’il avait dans sa poche.
Lorsque l’ascenseur s’immobilisa enfin et que ses portes s’ouvrirent, le libérant de cet enfer musical, Kristjan lâcha un soupir de soulagement.
Les lumières, Dieu merci tamisées, du grand hall, avaient de quoi lui rendre cette fin de nuit presque tolérable. À cette heure matinale, le grand hall était désert : aucune petite vieille n’attendait devant les boîtes aux lettres en faisant semblant de récupérer son courrier qu’une proie passe pour engager la conversation et tenir la jambe de la pauvre victime durant des heures. Il n’y avait pas même monsieur Serpot, le nonagénaire du vingt-septième. Le vieillard perdait la tête et passait ses journées à arroser les pauvres plantes réparties le long du mur entre les affreuses colonnes doriques de faux marbres blancs, tant et si bien qu’après avoir dû changer toutes les plantes, crevées à force d’être arrosées, quatre fois, le propriétaire s’était résolu à ne mettre que des plantes d’eau. L’immeuble devait d’ailleurs posséder les plus beaux papyrus du pays… Quant au robot chargé de l’arrosage des plantes, il avait été remplacé par un robot chargé de nettoyer l’excès d’eau qui s’écoulait sur les dalles de granit poli.
La décoration était au goût des habitants de l’immeuble dont la moyenne d’âge devait facilement s’approcher des cent ans. Avec ses quarante et un ans, il était, et de loin, le plus jeune résident.
Mais Kristjan ne se plaignait pas de ce voisinage qui lui procurait certains avantages non négligeables comme le calme, des équipements à la pointe de la technologie (lorsqu’ils fonctionnaient), ainsi que tous les aménagements souhaitables, comme la climatisation, la vidéosurveillance, une piscine, et même un parking souterrain avec places réservées. L’immeuble était en prime situé près de commerces, du parc Réal, et des transports en commun. Merci oncle Sylvain. Ce vieux pervers sans femme ni enfant était mort trois ans plus tôt et s’était quelque peu racheté d’années passées à prendre Kristjan, dès son plus jeune âge, dans des étreintes qui s’approchaient parfois dangereusement des limites de ce que la loi tolérait, en lui léguant son appartement.
Kristjan traversa le hall d’un pas rapide et sortit par les grandes portes vitrées aux montants dorés. Il eut à peine le temps de traverser le trottoir que sa voiture s’approcha et s’arrêta juste devant lui. Il s’installa sur le siège conducteur, et aussitôt une voix androgyne s’adressa à lui sur un ton enjoué exaspérant.
— Bonjour, Kristjan. Où souhaitez-vous aller ?
Kristjan se retint d’insulter l’ordinateur de bord. S’il avait pu, il aurait acheté une voiture sans ordinateur, une de ces voitures que l’on est obligé de conduire à chaque fois que l’on veut se rendre d’un point A à un point B, mais les tests et la paperasse pour avoir le droit de conduire étaient tels, même pour un policier, qu’il y avait renoncé. Seule une poignée de personnes, de riches excentriques ou bien des chauffeurs professionnels pour riches excentriques, se lançaient dans ce parcours du combattant.
— 218 allée des Chênes, ordonna-t-il, désabusé.
— Je m’excuse, mais un incident est signalé à cette adresse. La rue est bloquée. Confirmez-vous cette destination ? lui répondit la voix d’un air presque enjoué.
— Pourquoi tu crois que j’y vais, crétin ?
— Je suis désolé, je n’ai pas compris votre réponse.
Kristjan ferma les yeux et bascula la tête en arrière.
— Je confirme, répondit-il sèchement.
La voiture démarra en silence et tout en douceur, sans qu’il n’ait à appuyer sur le moindre bouton, ni même à toucher le volant. En tant que policier, il avait la possibilité de prendre le contrôle du véhicule, mais cela était réservé aux situations d’urgence, et aucune tolérance n’existait pour les abus.
— J’ai besoin d’un café, annonça-t-il de but en blanc.
— Je suis désolé, je n’ai pas compris votre demande.
Kristjan émit un grognement digne d’un grizzly en colère.
— Arrête-moi au premier café que tu vois.
— Avec plaisir.
Il ne bougea pas, n’ouvrit pas les yeux, préférant ignorer la lenteur horripilante du véhicule. Même pour pouvoir dépasser la limite de vitesse, il fallait avoir une bonne raison. S’il tenait le député qui avait proposé cette satanée loi de contrôle des services d’urgence, il l’étranglerait avec délectation !
Quelques instants plus tard, le véhicule ralentit avant de s’arrêter. Kristjan en descendit et regarda la vitrine du magasin devant laquelle il se trouvait. Un tableau dont la moitié des lumières étaient mortes annonçait une liste de boissons illisible.
Kristjan l’ignora et entra. Il s’approcha de la caisse en fouillant ses poches.
— Un triple café, noir, sans sucre, commanda-t-il sans même lever la tête pour regarder le serveur.
Où était passée cette carte ? Il l’avait pourtant tout le temps sur lui. Il fouilla les poches de son pantalon tandis que les gargouillis d’une machine à café se faisaient entendre. Sans carte, pas de café, et sans café, il n’était pas sûr de survivre à une scène de crime. Du moins pas sans tuer au moins un de ses collègues.
— Tenez.
Kristjan s’apprêtait à abandonner ses recherches et fouilla une dernière fois, en désespoir de cause, les poches de sa veste. Son index buta contre quelque chose de dur dans la doublure : la carte y avait glissé par un trou au fond de la poche. Il la sortit et la passa au-dessus du lecteur sans même regarder le montant : il ne se faisait aucune illusion, le café était sans aucun doute hors de prix, mais il était inutile de s’insurger contre cette exploitation honteuse des nécessités premières des honnêtes travailleurs. L’employé de ce minable troquet n’y était pour rien. Au moins, la tasse était en carton épais, et il ne se brûlait pas les doigts.
Dès qu’il fut à nouveau installé dans sa voiture, il prit une gorgée prudente du l

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