260
pages
Français
Ebooks
2019
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Ebook
2019
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Publié par
Date de parution
01 juillet 2019
Nombre de lectures
183
EAN13
9782898033117
Langue
Français
Publié par
Date de parution
01 juillet 2019
Nombre de lectures
183
EAN13
9782898033117
Langue
Français
Copyright © 2019 Suzanne Roy
Copyright © 2019 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Gabriel Thériault
Révision linguistique : Myriam Raymond-Tremblay
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier : 978-2-89803-309-4
ISBN PDF numérique : 978-2-89803-310-0
ISBN ePub : 978-2-89803-311-7
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Un cœur vide / auteur, Suzanne Roy.
Noms : Roy, Suzanne, 1975- auteur.
Collections : Collection Monarque.
Description : Mention de collection : Collection Monarque
Identifiants : Canadiana 20190018771 | ISBN 9782898033094
Classification : LCC PS8635.O9116 C64 2019 | CDD C843/.6—dc23
Chapitre 1
Charles
J ’étais là, depuis près d’une heure, à fixer mes lasagnes. Même s’il venait d’un excellent traiteur, j’en avais assez de ces repas en boîte. C’était fade, comme ma vie. Dans un soupir, je reposai ma fourchette, puis repoussai le tout. Le moral flirtait au niveau zéro, et je savais sans mal pourquoi.
Marianne me manquait. Encore plus après avoir vécu Noël seul…
Ce n’était pas seulement le départ de mon ex-femme qui me rendait aussi maussade, mais notre vie à deux et les souvenirs qui la constituaient : savoir qu’elle était là, le soir, quand je rentrais ses petits plats faits maison, et son rire, même s’il ne résonnait plus vraiment, les mois précédents notre séparation. La savoir heureuse autre part m’était difficile. Ou alors c’était la solitude qui me pesait. Même cette maison commençait à me déprimer. Elle était grande, froide… impersonnelle. Marianne ne l’avait jamais suffisamment aimée pour la décorer. Il n’y avait que son fantôme qui y avait habité. Je ne pouvais lui en vouloir : même moi, j’avais la sensation d’y vivre comme un étranger. À quoi bon rentrer dans une maison aussi vide que l’était ma vie ?
Il fallait que je fasse quelque chose avant de devenir fou, mais quoi ? À la première idée qui me vint à l’esprit, je me levai et montai à l’étage, là où se trouvait mon bureau. Devant mon ordinateur, je fis quelques recherches, et malgré l’heure tardive, je portai mon téléphone à l’oreille.
— Bonsoir, mon nom est Charles Boyer. J’aurais besoin d’un agent immobilier. Pourriez-vous me rappeler dès que vous aurez mon message ? Merci beaucoup.
Lorsque je reposai l’appareil sur mon bureau, je soupirai. Quel dommage d’avoir eu l’idée aussi tard. Soudain, il me tardait de mettre mon projet à l’œuvre.
Chapitre 2
Katia
J ’étais à la course, ce matin. Je venais de déposer ma fille Issy au service de garde et je roulais en direction du travail quand mon téléphone sonna.
— Quoi ? grognai-je dès que j’eus appuyé sur le main-libre.
— Devine quoi, Katia ? La maison de tes rêves a trouvé preneur.
La voix de ma sœur résonna dans ma voiture, enthousiaste, et je grimaçai devant l’information qu’elle venait de m’annoncer. La jolie résidence de la rue des Rosiers ? Pourquoi en étais-je étonnée ? C’était un véritable petit paradis !
— Laisse-moi deviner : un joli petit couple avec un bébé ?
— Juste un homme, rétorqua Carina. Et il y vivra seul.
— Un retraité ?
— Nah. Je dirais… fin trentaine sinon début quarantaine. Divorcé, probablement.
La curiosité s’empara aussitôt de moi.
— Il est mignon ?
— Pas vilain, mais il faut aimer le genre. Il est blanc comme neige, déjà, et un peu snobinard. Pas pour toi, quoi.
Je soupirai. À quoi m’attendais-je dans ce quartier ? Le prince charmant ne pouvait quand même pas apparaître dans la maison de mes rêves !
— Si c’était pour me casser la journée, autant raccrocher tout de suite, marmonnai-je.
Ma sœur rigola au bout du fil avant de demander :
— Dis-moi tout, ça ne s’arrange pas de ton côté ?
— C’est toujours la même histoire : on est à court de personnel et Caleb veut que je fasse du temps supplémentaire pour ne pas embaucher à mi-temps, mais avec Martin qui me refile Issy quand c’est censé être son tour de garde…
— T’as qu’à dire à Martin qu’il assume sa tâche ! siffla ma sœur. C’est quand même lui qui a demandé la garde partagée pour ne pas te payer de pension !
Je tournai dans l’aire de stationnement du resto où je travaillais avant de répondre :
— Je ne vais pas me plaindre si ma fille est plus souvent avec moi, quand même !
— Katia ! Tu es trop bonne avec cet idiot ! Il en profite sans mettre la main à son porte-monnaie. Et toi, pendant ce temps, tu fais des heures sup et tu as du mal à joindre les deux bouts.
Ma sœur avait raison, mais je ne voulais pas me battre avec Martin, et je refusais que ma fille ressente ce genre de tension entre ses parents. Je préférais mettre les bouchées double au travail, une semaine sur deux, pour avoir un peu de temps de qualité avec elle. Pour éviter la confrontation, je changeai de sujet :
— Comment vont les parents ?
— Aux dernières nouvelles, ça allait.
— Je ne les vois pas assez souvent, constatai-je. Avec le travail et la petite, c’est à peine si j’ai le temps de souffler.
— Je dirai à maman de faire un BBQ, ce week-end. J’apporterai les garçons, ils joueront avec Issy et tu pourras te reposer un peu.
— C’est une bonne idée. Je vais y réfléchir.
J’affichai une moue pendant que je garais ma voiture, déjà épuisée par la perspective de cette journée.
— Je suis arrivée, annonçai-je.
— Quel enthousiasme ! se moqua Carina.
Je laissai filtrer un interminable soupir.
— Je vais sûrement me disputer avec le patron, lui confiai-je. Je dois récupérer Issy avant 18 heures, ce soir, et il espérait que je reste jusqu’à 20 heures. Le jeudi, c’est souvent occupé.
— Tu ne peux pas demander à Martin de faire un geste ?
— Nah. Il a un tournage.
C’était son excuse. Toujours la même, d’ailleurs, mais était-ce seulement la vérité ? Il m’avait tellement menti à la fin de notre mariage que j’étais incapable de lui faire à nouveau confiance.
— Tu ne peux pas continuer comme ça ! me disputa ma sœur. Tu ne peux pas sauver la mise à Martin chaque fois qu’il en a besoin alors qu’il ne te renvoie jamais l’ascenseur ! Tu vas finir épuisée !
— Je le suis déjà.
Un silence passa et j’en profitai pour me préparer mentalement à la journée qui s’annonçait, surtout à la tête de Caleb lorsqu’il saurait qu’il fallait que je quitte à 17h30. Et même si cette situation était loin d’être évidente, je ne voulais pas devenir une mère divorcée qui détestait son ex…, mais j’étais au bout du rouleau.
— Je vais essayer d’en toucher deux mots à Martin, finis-je par dire.
— À la bonne heure ! Allez, je te laisse, ajouta Carina, moi, j’ai un rendez-vous avec monsieur Coincé.
Devant le terme choisi, je rigolai franchement.
— S’il veut une femme de ménage, pense