Relais mortels , livre ebook

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Le docteur Pierre Bertrand, médecin psychiatre psychothérapeute, décide d’envoyer des mails à son ami et confrère, le docteur Brice Martin, médecin généraliste. Une courte correspondance entre eux ne laisse aucun doute sur leurs intentions et sur leurs actes passés concernant leur patiente, Camille Arnaud. Comment va réagir Camille Arnaud ? Sera-t-elle sauvée en quittant ces deux médecins ? Clémentine Séverin, assistante sociale, a déjà écrit plusieurs récits et recueils de nouvelles, fondés sur des faits réels. « Relais mortels » est un roman, mais ne s’inspire-t-il pas d’une sombre réalité ?

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Publié par

Date de parution

01 juin 2010

Nombre de lectures

0

EAN13

9782748373349

Langue

Français

Relais mortels
Clémentine Séverin
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Relais mortels
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Relais mortels
 
 
 
 
Relais mortels
 
 
 
Dossier de Camille Arnaud, assistante sociale
pierre.bertrand@médikal-psy.fr
À : brice.martin@médikal-généraliste.fr
Date : 24 novembre 2010 : 08 h 04
 
Cher confrère et ami,
Comment vas-tu ? Le temps passe tellement rapidement que je n’ai pas une minute pour te téléphoner au sujet de nos patients respectifs.
Je te remercie et te félicite d’avoir accepté que nous échangions des mails entre nous. Ton accord m’a beaucoup touché, d’autant que je connais ton hostilité envers la technologie et l’informatique.
En effet, il n’est pas facile à nos âges de maîtriser ces systèmes de communication qui changent régulièrement.
Toutefois, je pense que tu devrais beaucoup apprécier de surfer sur Internet.
De plus, la messagerie nous permettra d’y voir plus clair dans certains dossiers que nous traitons ensemble.
Hier, à 18 heures, comme chaque semaine, j’ai accueilli Camille Arnaud à sa séance de thérapie.
Elle toussait et semblait fiévreuse. Elle voulait attendre le lendemain soir, pour consulter un confrère, proche de son travail.
Ne t’inquiète pas ! Je n’ai pas hésité, encore une fois, à influer sur son choix.
Ce matin, elle m’a téléphoné et m’a annoncé, complètement affolée, qu’elle se sentait menacée. Elle a ajouté sur un ton agressif que ce n’était pas normal, et souhaitait annuler son prochain rendez-vous.
Je ne l’ai pas contredite au sujet de ses angoisses et je lui ai recommandé gentiment de ne pas arrêter sa thérapie.
Elle avait la respiration haletante, car elle souffrait d’une forte crise d’asthme.
Cordialement.
 
 
 
 
 
 
 
Re : Dossier de Camille Arnaud, assistante sociale
brice.martin@médikal-généraliste.fr
À :
pierre.bertrand@médikal-généraliste.fr
Date : 25 novembre 2010 : 08 h 04 : 11 h 45
 
Cher confrère et ami,
Merci de ton message.
Celui-ci se trouvait parmi un amoncellement de mails publicitaires. Nous recevons trop de publicités.
Victor, l’informaticien, devrait résoudre ce problème assez vite.
J’ai dû faire appel à lui par l’intermédiaire de mon cousin James.
Ce dernier est à la tête d’une firme internationale spécialisée en technologie et informatique.
En urgence, Victor va m’installer le logiciel pour lire les cartes vitales et les feuilles de soins électroniques. J’ai reçu un rappel à l’ordre de la Sécurité sociale pour ne pas leur adresser les feuilles de soins électroniques
Elle me taxe 50 centimes par feuille de soins.
À raison de quatre patients à l’heure, la facture est très élevée.
J’ai augmenté le montant de mes honoraires. Ils passent de 28 à 30 euros.
 
Camille Arnaud est bien venue à ma permanence, dans la soirée, et ne m’a pas caché qu’elle venait de ta part, sans en avoir tellement le choix.
Je te remercie bien sincèrement de ta confiance.
Camille Arnaud ne semblait vraiment pas en forme. Elle paraissait triste et fatiguée.
Elle souffre d’une simple bronchite.
Je lui ai prescrit des antibiotiques, sans lui expliquer qu’il s’agissait de génériques.
En effet, le pharmacien et moi, nous sommes déçus qu’elle s’oppose systématiquement à ces médicaments-là.
J’espère la revoir dans les huit jours.
Je ne lui ai pas encore confirmé que sa tension était très élevée. Elle a développé ce problème de santé, l’an passé, dès sa pneumonie.
Une surveillance est donc indispensable.
Lors de l’entretien, elle m’a réaffirmé qu’elle se plaisait beaucoup à son nouveau travail. J’en ai été vraiment ravi ! Sa version ne serait-elle pas trop optimiste ?
Elle m’a également dit qu’elle n’avait plus aucun contact avec ses anciens collègues de l’Inspection académique. Plus personne ne l’appelle. De son côté, elle ne cherche pas à les revoir.
L’entretien a été très courtois, jusqu’au moment où j’ai prescrit les antibiotiques.
Je lui ai demandé si elle prenait des antidépresseurs.
Elle s’est subitement énervée.
Agressivement, elle a osé me demander pourquoi je lui posais cette question à chaque consultation.
Elle s’est calmée en m’écoutant.
Toutefois, elle n’a pas cru que je ne voulais pas commettre d’erreurs dans mes prescriptions.
Cordialement.
 
 
 
 
 
 
Re : Dossier de Camille Arnaud, assistante sociale
pierre.bertrand@médikal-psy.fr
À :
brice.martin@médikal-généraliste.fr
Date : 2 décembre 2010 : 19:04
 
Cher confrère et ami,
J’espère que tes ennuis avec la Sécurité sociale seront rapidement résolus, depuis le temps que tu te débats avec cet organisme.
Un vrai cauchemar !
La Sécurité sociale devient un organisme de contrôle et de tutelle vis-à-vis des praticiens.
Nos grèves de l’an passé n’ont servi à rien. Personne n’a pitié des médecins. Tout le monde pense que nous sommes des nantis. Le résultat est catastrophique.
En ma qualité de chef de service à l’hôpital et de médecin psychiatre psychothérapeute en cabinet, je ne suis pas à l’abri de cette institution tentaculaire.
Je ne vais pas épiloguer plus longtemps sur ce sujet brûlant !
Je t’écris entre deux rendez-vous. J’ai un patient qui m’a fait faux bond.
Pourtant, j’éprouvais une grande joie d’accueillir ce jeune confrère en formation de thérapie familiale.
Il a entrepris une psychothérapie depuis deux ans dans le cadre de cette formation.
Je rencontre beaucoup de jeunes confrères. Ils s’engagent, après leur internat en psychiatrie, dans une psychothérapie analytique ou une psychanalyse.
La médecine évolue dans le bon sens. En général, peu de praticiens confirmés et spécialisés en psychiatrie ont entrepris un travail sur eux-mêmes par le biais de la psychothérapie ou de la psychanalyse.
Ils s’approprient la qualification de psychothérapeute ou de psychanalyste, dès qu’ils ont terminé leurs études en psychiatrie, sans ce travail au préalable sur eux-mêmes.
Je pense que cette appropriation de titre est très injuste et illégale, en comparaison aux psychologues et aux travailleurs sociaux qui sont soumis à une législation.
Ils sont obligés d’entreprendre une psychothérapie analytique ou une psychanalyse quand ils sont en formation de thérapie familiale ou autre formation de thérapie.
Il est imposé aux psychologues, après leur diplôme, de répondre à ces derniers critères quand ils entrent dans la vie professionnelle pour devenir thérapeute.
Nous pourrions en discuter des heures. N’est-ce pas ?
Camille Arnaud est arrivée un peu en avance à sa séance de thérapie. Elle a attendu dix minutes dans la salle d’attente.
Elle écrivait quand je suis allé la chercher.
Une passionnée par son métier et l’écriture. Vraiment, une grande passionnée !
Elle toussait encore beaucoup.
Elle a manifesté un certain mécontentement à ton égard, au moment où je lui ai posé des questions sur sa santé.
Elle m’a précisé que le traitement que tu lui avais prescrit n’était pas efficace. Pourtant, il s’agissait des derniers antibiotiques en vente sur le marché. Ce n’était pas des génériques.
Elle a peur de contracter, à nouveau, une pneumonie, comme celle de l’an passé, car elle souffre des poumons et éprouve des difficultés à respirer.
De plus, il lui semble que la vie est aussi sombre que durant cette période-là, qu’elle n’a pas oubliée.
Cette fois-ci, je ne me suis pas opposé à sa décision.
Elle m’a informé qu’elle avait pris rendez-vous avec un médecin, proche de son travail et changera de pharmacie.
C’est ainsi que, de fil en aiguille, elle m’a dit que tu lui avais bien révélé qu’une de tes patientes était morte d’une crise d’asthme !
J’ai sollicité, une nouvelle fois, des précisions quant au traitement que tu lui avais prescrit.
Je lui ai annoncé qu’il s’agissait d’un générique.
Je lui ai bien précisé : un générique.
Cordialement.
 
 
 
 
 
 
 
Re : Dossier de Camille Arnaud, Assistante sociale
brice.martin@médikal-généraliste.fr
À :
pierre.bertrand@médikal-psy.fr
Date : 3: décembre 2010 : 12 h 30
 
Cher confrère et ami,
Je viens de terminer ma permanence. J’ai fermé la porte du cabinet pour éviter d’être dérangé.
Souvent, les patients arrivent à cette heure-ci, sachant que je termine la permanence à 12 heures et déborde sur l’horaire.
Un jour, j’avais ouvert la porte à Camille Arnaud.
Elle souffrait d’une crise d’asthme aiguë. Celle-ci avait été déclenchée par un choc psychologique qu’elle venait de subir à son travail.
Je lui avais administré, par voie intraveineuse, une injection de corticoïdes. Sa crise se calmait quand elle était partie de mon cabinet.
Elle n’aurait, peut-être, pas dû quitter cet ancien emploi, proche de nos cabinets respectifs. Nous n’aurions pas à prendre autant de risques. Ne penses-tu pas ?
Je lui ai bien appris, l’autre soir, qu’une jeune patiente de dix-huit ans était morte d’une crise d’asthme.
Tu te doutes de son affolement et de ses angoisses !
Ce que je venais de lui raconter était odieux.
Tu as raison ! J’ai pris beaucoup de risques quand elle avait contracté sa pneumonie aiguë.
Je dois prendre soin de ma santé ayant des problèmes cardiaques depuis cinq ans.
Comment puis-je oublier mon diagnostic de l’an passé ?
Le diagnostic d’une grippe A au lieu d’une pneumonie aiguë est inoubliable pour certains professionnels de la santé.
Le laboratoire d’analyses médicales et le centre de radiologie m’en tiennent encore

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