Rédemption , livre ebook

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Deux âmes auto-destructrices...


Elle est perdue.
Il a tout perdu.
Elle se noie dans son quotidien.
Il fuit sa vie.


Hazel ne se remet pas du décès brutal de ses parents dans un accident de voiture, et sombre peu à peu dans une noirceur qui la coupe de tout ce qui l’entoure.


Wesley se complait dans sa solitude. Les sourires qu’il offre aux clients du bar dans lequel il travaille cachent une fuite en avant.


Leur rencontre dans le bar de Wesley est explosive. Elle l’attire, il la bouleverse. Elle le touche, il la pousse dans ses retranchements.



Deux âmes en perdition. Deux âmes en collision. Et au bout du tunnel, l’amour ?

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Publié par

Date de parution

04 mars 2022

Nombre de lectures

0

EAN13

9782378125233

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Prologue
Hazel
31 décembre 2019
[ Haz... Rappelle-moi. Tout de suite ]
— Lâche ton téléphone et rejoins-moi, bébé...
Son regard s’attarde sur mes jambes dénudées et il caresse avec douceur la dentelle de ma culotte noire. Je repousse ses doigts en secouant la tête.
— Attends, c’est Harry, soufflé-je. Il a tenté de me joindre cinq fois, ce n’est pas son genre. Laisse-moi deux minutes, j’arrive.
Je quitte la chambre de Jackson, mon téléphone à la main, et me réfugie dans sa salle de bains. Je m’empresse de composer le numéro de mon grand frère, le cœur battant. J’ai un mauvais pressentiment, sans savoir pourquoi.
— Harry... Tout va bien ? murmuré-je lorsqu’il décroche de manière presque instantanée.
— Putain, Hazel... Qu’est-ce que tu foutais ? s’écrie-t-il. J’essaie de t’appeler depuis une heure !
— Désolée, je... Je n’ai pas entendu sonner mon téléphone. Mais que se...
— On est aux urgences. Au Roper. Il faut que tu viennes tout de suite. Il est arrivé quelque chose.
Sans que je puisse en demander davantage, la communication se coupe, ne laissant qu’un silence oppressant derrière. Je mets plusieurs minutes avant de réagir. Des larmes coulent sur mes joues. Je ne m’étais même pas rendu compte que je pleurais.
— Hazel ? Tout va bien ?
La voix de Jackson me fait sursauter. Je me retourne et m’écroule dans ses bras.
— Il faut que tu m’emmènes au Roper... S’il te plaît.
— Va t’habiller, se contente-t-il de me dire en essuyant ma joue. Je t’attends en bas.
Je hoche la tête et file dans la chambre pour récupérer mes vêtements. Dans le brouillard, je me rhabille. Je ne sais pas comment je fais pour enfiler mon jean et mon pull, mais je réussis à rejoindre mon petit ami déjà installé au volant. Je n’ai même pas pris de manteau et le froid de décembre me glace le sang. À moins que ça ne soit ce qui m’attend à l’hôpital...
— Démarre... Vite, supplié-je en me tournant vers lui.
Il s’exécute rapidement et pose le gyrophare sur le toit du véhicule. La sirène stridente retentit. Au moins, avec sa voiture de flic, aucun risque de se faire retarder sur la route. Les quinze minutes qui nous séparent de notre destination me paraissent durer une éternité. Et s’il était arrivé quelque chose à Heaven ? Ou à mon père ? Il a la santé fragile depuis sa crise cardiaque d’il y a deux ans même s’il ne le reconnaît pas.
— Accélère, s’il te plaît, Jacks...
Je sors mon téléphone et tapote sur l’écran pour envoyer un SMS à Harry.
[ Je suis là dans cinq minutes ]
Lorsque Jackson s’arrête près de l’entrée des urgences, Harry est devant à faire les cent pas, une clope à la main.
— Hazel ! s’exclame-t-il lorsque je descends de la voiture.
Son regard se pose sur le conducteur qui sort à son tour du véhicule et une ombre voile ses prunelles noisette.
— Merci de l’avoir amenée, lui dit-il d’une voix froide.
Je me précipite à la rencontre de mon frère et il passe son bras autour de mes épaules.
— Viens vite, on va à l’intérieur.
J’adresse un signe de main à Jackson et me laisse guider par Harry. L’odeur javellisée de l’hôpital me prend au nez. J’ai envie de gerber. Comme chaque fois que je pénètre dans cet endroit.
— Harry, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Dis-moi.
— C’est papa et maman...
Nous arrivons enfin devant une chambre et il se stoppe pour me faire face.
— Ils ont eu un grave accident de voiture, m’annonce-t-il d’une voix rauque. Un chauffard leur est rentré dedans. Ils sont... On ne sait pas s’ils vont s’en sortir.
Mon cœur s’arrête de battre tout à coup. Ce n’est pas possible. J’observe son visage, dans l’attente d’y trouver une poussière d’espoir, mais rien. Ses yeux sont rougis, sans doute d’avoir pleuré, et sa mâchoire crispée.
— Je... Je veux les voir, réussis-je à bredouiller à travers mes sanglots.
— Entre, me dit-il en désignant la porte de la chambre. Heaven est à l’intérieur. Je vais nous chercher du café.
Je le regarde disparaître dans les couloirs trop blancs du bâtiment où se pressent des infirmières et des médecins. Pendant un instant, je ne bouge pas. Pénétrer dans cette chambre me semble impossible. J’ai trop peur de ce que je vais y trouver. Je ne sais pas si je suis prête pour ça.



Chapitre 1
Hazel
31 décembre 2021
— Je ne veux pas de ta pitié, Jacks. Laisse-moi.
Jackson attrape mon bras pour me forcer à me retourner.
— Hazel, reste là. Ne refuse pas mon aide, s’il te plaît.
Je secoue la tête. Je ne peux pas, j’étouffe ! Je me dégage de son étreinte et prends la fuite en claquant la porte de l’appartement derrière moi.
Le froid m’envahit au bout de quelques minutes de marche. J’ai oublié mon manteau chez lui et le petit chemisier en soie que je porte n’est pas suffisant pour un mois de décembre. Je soupire, je ne sais pas où aller. Les larmes ravagent mon visage et je ne dois plus ressembler à rien. Dire que j’avais tenté de me faire jolie. Quelle idée ! Pourquoi cette soirée aurait-elle été différente des autres ?
Deux ans que ma vie a basculé, que tout part en vrille. À croire que je ne suis plus capable d’être cette fille que j’étais auparavant. Je ne me rappelle même plus la dernière fois que j’ai souri. À quoi ressemblait la Hazel d’avant ?
Je marche au hasard dans les ruelles désertes. Parfois, je croise des groupes d’amis qui rient aux éclats et sans pouvoir m’en empêcher, je les jalouse. Pourquoi je n’arrive plus à ressentir cette joie légère ? Harry et Heaven y parviennent bien, eux. Il n’y a que moi qui me traîne comme une loque, incapable de remonter la pente.
Ça fait bientôt une heure que j’erre dans Charleston, la ville où j’ai grandi. Jamais elle ne m’a paru aussi sombre que ce soir. Je ne sens même plus mes pieds tant j’ai froid. Lorsque j’aperçois une lueur engageante au loin, mes pas m’y conduisent spontanément. The Silver Dollar s’affiche dans un néon bleuté de forme ronde à l’effigie d’une pièce de monnaie. Ça ne paye pas de mine, mais au moins, c’est ouvert et ça me permettra de me réchauffer un peu. Je serai mieux qu’ici que dehors.
— Un gin-tonic, s’il vous plaît, commandé-je.
Je m’installe sur un tabouret au bar sans même jeter un regard au serveur.
Il n’y a presque personne : un homme d’une cinquantaine d’années et un couple qui se dispute. Puis moi maintenant. Qui ne semble pas à ma place avec ma jupe courte noire et mon chemisier rouge.
— Et voilà !
Je remercie le jeune homme qui vient de me servir avec un sourire éclatant tout en lançant un coup d’œil à mon téléphone qui vibre depuis tout à l’heure. Cinq appels manqués de Jackson, deux de ma sœur et trois de mon frère. Apparemment, ils se sont passé le mot.
Je siffle d’une traite mon verre et fais signe au barman de m’en remettre un.
Deux an. Deux an tout juste. Et je suis toujours là, à tenter de noyer mon chagrin dans l’alcool. Incapable de reprendre pied. Pourtant, tout le monde fait tout pour m’aider. Mais leur pitié écrasante me rappelle sans cesse que je suis orpheline.
Depuis que je leur ai dit au revoir à l’hôpital, je n’arrive plus à sourire. Je déteste ce chauffard qui a provoqué leur perte. Ils n’auraient pas dû mourir. Ils avaient encore tant d’années devant eux. Et à cause d’un imprudent qui a trop picolé, ils ne sont plus là. Il a suffi de quelques secondes pour que tout change. Et moi, stupidement, je bois. Alors même que l’alcool est la cause de tous mes malheurs.
Heaven vient tout juste de vendre la demeure familiale, car depuis qu’Harry s’est installé ailleurs pour tenter de s’en sortir et d’oublier les souvenirs, elle avait du mal à joindre les deux bouts. Puis son mari avait envie d’un endroit à eux deux. Vivre dans une maison devenue tombeau est glauque. C’est sans doute mieux ainsi. J’avais du mal à y mettre les pieds. C’est comme si leur odeur était toujours là et que leur présence imprégnait les lieux. Moi, j’habite avec Jackson, mon petit ami. Il m’a proposé de m’installer provisoirement chez lui après l’enterrement et je n’en suis jamais repartie. Notre relation qui durait depuis plus de quatre ans en secret a donc été révélée au grand jour. Harry et Heaven ont fini par l’accepter, sans broncher, et même, ils s’entendent bien avec lui. Après tout, il faisait déjà plus ou moins partie de la famille avant puisqu’il était le bras droit de mon père, un lieutenant de police brillant et ambitieux qui l’a pris sous son aile.
Sauf que depuis deux ans, tout fout le camp, et ma relation en pâtit. Je ne sais même pas pourquoi il reste avec moi. Je passe mon temps à sortir, à picoler et je n’arrive plus à être la fille attentionnée dont il est tombé amoureux.
Sitôt le deuxième verre posé sur le comptoir, je le bois rapidement, laissant le goût amer envahir ma bouche. C’est ce qu’il me fallait. Les vapeurs de l’alcool commencent déjà à me monter à la tête.
— Un troisième, s’il vous plaît.
Le serveur s’exécute et s’occupe de ma commande. Ses prunelles sombres accrochent les miennes.
— On ferme bientôt, vous savez. C’est le Nouvel An ce soir. Vous devriez peut-être arrêter là.
De quoi il se mêle, lui ? Je jette un coup d’œil autour de moi. Il n’y a plus personne, plus que nous deux. Je lui lance un regard assassin et secoue la tête.
— Je m’en fous du Nouvel An. C’était une année à chier. Et je n’ai rien prévu d’autre.
Il s’apprête à protester, mais avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit, je siffle mon verre et sors un billet de mon sac que je lâche sur le comptoir.
— Je m’en vais alors.
Je me relève, titube et m’accroche de justesse à mon tabouret. Ma tête tourne. Je n’ai rien mangé de la journée, je crois, si ce n’est une pomme ce midi. Boire était une mauvaise idée.
— Attendez, je vais vous aider.
Il se précipite vers moi et ses bras me retiennent juste à temps pour ne pas tomber.
***
Mes yeux s’ouvrent difficilement. Un filet de

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