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Après avoir passé une dizaine d'années en Angleterre, un dramatique accident oblige Adelaide à retourner dans son pays d’origine : la Nouvelle-Zélande.
Alors qu’elle doit faire le deuil des personnes qu’elle a perdues, elle fait face à un événement imprévu : son ancien confident est devenu un autre homme, rempli de rancœur et de colère.
Lui aussi doit apprivoiser ses propres démons et il ne compte pas se laisser attendrir par ce petit bout de femme surgi de son passé.
Et si la vie leur offrait l’opportunité de se retrouver ?
NOTRE SECONDE CHANCE
Romance
ALISON BAUDIN
NOTRE SECONDE CHANCE
Romance
Avertissements
Ceci est une œuvre de fiction.
Les noms, les personnages, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur, ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ou des lieux ne serait que le fruit d’une coïncidence.
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ISBN format papier 978-2-37447-543-1
ISBN numérique : 978-2-37447-542-4
Suivi Editorial : Erato Editions
Graphisme : Erato Editions © - Crédit photo : Adobe stock
Octobre 2021 © Erato–Editions - Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales
“Cherchez le trésor que vous chérissez le plus : si vous inclinez la tête, que ce soit vers une haute montagne”
Proverbe maori
En souvenir de ce magnifique voyage
en Nouvelle-Zélande .
Première partie
Chapitre 1
Adelaide
10 janvier 2020
Le tic-tac d’une horloge me réveille. Mes yeux s’ouvrent péniblement sur une pièce blanche, immaculée. Ce n’est pas chez moi. Je scrute la pièce du regard, une chaise orange se trouve à ma droite tandis qu’à ma gauche se tient une sorte de porte-manteau sur lequel pend une poche de liquide transparent. Je me trouve dans une chambre d’hôpital, pourquoi ? Ma mémoire me fait défaut, je n’ai aucun souvenir de comment j’ai pu arriver ici, mon esprit est comme embrumé.
La porte qui s’ouvre me fait sursauter tandis que deux policiers entrent dans la pièce. Le premier, un homme plutôt jeune, aux cheveux coupés à ras, me lance un regard peiné.
— Bonjour mademoiselle Baker, comment vous sentez-vous ? demande-t-il en s’approchant de moi.
Mon regard tombe sur son badge accroché à sa poitrine. Je peux y lire « Jones ». Officier Jones. Les souvenirs me reviennent tandis que je fixe cette petite plaque métallique. Je m’en souviens, la venue de ces hommes chez moi, l’annonce, le black-out.
Assise dans le salon, je révise mes cours lorsque la sonnette retentit. Je m’étire, bien contente d’avoir une bonne raison de lever le nez de mon ordinateur. En ouvrant la porte, je tombe nez à nez avec deux officiers de police.
Que font-ils chez moi ?
— Bonjour, vous êtes bien mademoiselle Baker ? demande l’un d’eux.
Aucun mot ne sort de ma bouche. Son air me semble grave, quelque chose cloche. Tout dans l’attitude des deux policiers me fait penser au pire.
— Oui, c’est moi, en quoi puis-je vous être utile ?
— Je suis l’officier Jones et voici mon collègue l’officier Mittal, pouvons-nous entrer ?
Sa voix est douce, beaucoup trop douce. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Prêt à exploser à tout instant. J’ouvre un peu plus la porte afin de les laisser entrer, interdite, le pire va arriver.
Mademoiselle, pouvez-vous vous asseoir ?
Boum, boum, boum. Mon cœur bat à la chamade, au point où je n’entends plus que lui.
Je ne peux pas m’asseoir. On le demande lorsqu’une terrible nouvelle s’abat sur nous. Il ne peut pas m’annoncer quelque chose de grave.
S’il vous plaît, insiste-t-il.
Je m’assieds sur le canapé, impuissante. Le premier homme se place en face de moi tandis que le second reste en retrait. J’ai envie de parler, de lui hurler de me dire quelque chose, mais aucun son ne sort de ma bouche. Au fond de moi, je le sens, ma vie ne sera plus jamais la même.
Il y a eu un accident sur l’A23, au niveau de Hickstead.
Non, ce n’est pas possible.
Ma famille a passé la journée à Londres. Ils sont sensés rentrer d’une minute à l’autre, on devrait les attendre pour…
Ma vue se brouille, j’ai beau me dire que ce n’est pas pour eux qu’ils sont là, mais c’est faux.
— Adelaide…
Pourquoi m’appelle-t-il par mon nom ?
…ils ont eu un accident de voiture…
— Qu… quoi ? Comment… mais ils vont bien ? Ils sont à l’hôpital, c’est ça ?
— Je suis vraiment désolé .
Une bombe m’explose à la figure.
— Non, non ! Ce n’est pas possible. Vous mentez ! Ils vont bien, dans quel hôpital sont-ils ? Dites-moi !
Je vous présente mes sincères condoléances.
Mon ventre se tord d’un coup. C’est comme si une partie de moi venait de mourir. Je reste interdite devant lui, incapable de prononcer le moindre mot. Ma vue se brouille par les larmes tandis que ma tête se met à tourner. Je n’ai plus aucun contrôle.
Est-ce que vous allez bien ?
Il m’est impossible de répondre. Le regard perdu dans le vide, je peux sentir mon cœur s’effriter petit à petit. Mon corps tremble et des larmes silencieuses dévalent mes joues les unes après les autres.
J’ai regardé un documentaire un jour, sur les traumatismes. Ils disaient, que lors d’un choc, émotionnel ou physique, votre corps pouvait vous lâcher. Je n’y croyais pas, jusqu’à aujourd’hui.
Il y a à peine cinq minutes, je révisais mes cours.
Mademoiselle Baker ? s’inquiète l’homme.
— Je…
C’est le néant, mon corps ne le supporte plus.
— Vous allez bien ?
Je suis allongée sur le canapé. L’officier Jones se trouve au-dessus de moi, inquiet.
— Que s’est-il passé ?
— Vous avez fait un malaise, on vous emmène à l’hôpital. Vous pouvez vous lever ?
— Non.
— Vous ne pouvez pas vous lever ?
— Pas l’hôpital.
— Ah si, on vous y emmène. C’est ça ou on appelle une ambulance.
Je ne comprends rien. Tout s’enchaîne trop vite. C’est résignée que j’acquiesce d’un hochement de tête. Ma tête se remet à tourner au moment où je me lève et c’est le néant.
***
— Comment vous sentez-vous ? redemande l’officier.
Pas de réponse, il m’est impossible de prononcer un mot. Et puis, pour quoi dire ? On vient de m’arracher ce qui comptait le plus.
— J’appelle une infirmière, lance l’officier resté en retrait.
Il se lève et sort de la chambre. Je le fixe, incapable de parler. C’est trop dur, la douleur est trop forte. Mes parents, ma petite sœur. Comment cela est-il possible ? Pourquoi est-ce que cela leur est-il arrivé à eux ?
Une infirmière entre dans la chambre quelques minutes plus tard.
— Adelaide, comment-vous sentez-vous ?
— Détruite, murmuré-je.
Ma réponse la trouble. Elle s’approche de moi et pose une main réconfortante sur mon épaule avant de reprendre.
— Physiquement, avez-vous mal quelque part ?
— Ma tête tourne.
— On vous a donné de forts calmants, les vertiges vont passer. Vous avez fait de grosses chutes de tension, nous allons vous garder en observation jusqu’à cet après-midi. Ensuite, vous rentrerez chez vous.
Je tique. Rentrer chez moi, quelle blague ! Ce n’est plus chez-moi.
— Pouvons-nous parler en privé ? demande l’officier Jones à l’infirmière.
Celle-ci hoche la tête avant de sortir de la pièce, suivie de près par les deux hommes.
Ils me laissent seule dans cette pièce, avec pour seule compagnie cette horloge et son tic-tac incessant.
Comment vais-je vivre sans eux ? Les larmes coulent le long de mes joues tandis mes yeux se ferment. J’aimerais me rendormir, ne plus y penser. Peuvent-ils me donner d’autres calmants ? Ces pensées sont malsaines, mais il me faut oublier. Me rendormir, ne plus y penser. Mon seul souhait pour le moment est d’oublier.
L’officier Jones revient une bonne dizaine de minutes plus tard, seul.
— Vous êtes toujours là, lancé-je.
— Eh bien, dans votre état, il est préférable que quelqu’un veille sur vous.
Dans mon état . J’ai un petit rire.
— Et votre collègue ?
— Il retourne au poste, nous n’avons pas besoin d’être deux pour veiller sur vous. Je resterai jusqu’à ce que vous puissiez rentrer chez vous.
L’annonce de l’officier m’a quelque peu surprise, mais après tout, je ne me sens pas de le contredire. S’il veut rester pour prendre soin de moi qu’il le fasse. En même temps, nous n’avons rien d’autre à faire à part à attendre que les médecins veuillent bien me laisser quitter cet hôpital. Au fond, je lui suis reconnaissante de ne pas me laisser seule.
L’infirmière revient quelques minutes plus tard, suivie d’un médecin aux cheveux grisonnants.
— Comment vous sentez-vous ? demande celui-ci.
Ils doivent arrêter avec cette question.
— Euh, je ne crois pas que, commence l’officier Jones.
— Faites-moi dormir, le coup é -je.
Le regard du médecin est compatissant, mais il ne cédera pas.
— Ce n’est pas possible, vous le savez.
Je ne le sais que trop bien, mais la douleur est insupportable. C’est comme si un feu me détruisait lentement de l’intérieur.
— S’il vous plaît, il me faut oublier.
Les larmes coulent de plus en plus fort, je ne veux pas repenser à ça. Ce n’est pas possible, ils ne peuvent pas être morts. Tout ceci n’est qu’un rêve et je vais me réveiller, ce n’est pas possible autrement.
— Je n’ose imaginer à quel point c’est dur, lance-t-il. Souhaitez-vous que nous appelions un proche ?
— Vous n’imaginez rien cri é -je. Je viens de perdre ma famille !
Je m’effondre à nouveau, mon souffle s’accélère, mes larmes s’accentuent. Aucun mot ne peut changer ça, je suis anéantie. L’infirmière se rue sur la poche de liquide sur l’ordre du médecin :