Le sang de la discorde
220 pages
Français

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Le sang de la discorde , livre ebook

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Description


Pour sauver sa meute et Mia et réparer ses erreurs, il est prêt à tout.


Bien qu’il se mêle plus volontiers aux humains que le reste de ses congénères, Rafael Sora s’efforce de respecter les règles nécessaires à la survie des siens, même si pour cela, il doit renier ses sentiments envers Mia.
Pour continuer de dissimuler son existence aux yeux des humains, la meute de Rafael a fait des choix risqués et contre-nature, qui lui valent la haine féroce d’un clan rival, les Autres. Désormais, ces derniers n’ont qu’un seul but : les retrouver et les exterminer.
Quand tout bascule, Rafael est déterminé à réparer seul l’erreur qu’il a commise.


Mais pourra-t-il laisser son clan en danger et risquer de perdre Mia ?



#Métamorphes #Rivalité #Renard

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9791038106963
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Laura Collins 
Le sang de la discorde




Collection Infinity
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Collection Infinity © 2021, Tous droits réservés
Collection Infinity est un label appartenant aux éditions MxM Bookmark.
Illustration de couverture ©  Moorbooks Design
Traduction © Jennifer Spinninger 
    Suivi éditorial  ©  Blandine Pouchoulin
  
  Correction ©   Élysea Raven

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038106963
Existe en format papier


 
À ma Team Renard
dont le soutien a accompagné chaque mot
 


Chapitre 1
 
La nuit était noire d’encre et le vent emportait les premières feuilles d’automne sur la route. Cramponné à son volant, Rafael se tut et laissa ses deux passagers converser sans lui. La soirée s’était éternisée, il était tard et même s’il n’avait pas beaucoup bu, il sentait que ses réflexes habituellement excellents n’étaient plus aussi vifs. Et puis il aimait écouter Mia, l’alcool la rendait plus loquace. Il aimait sa voix teintée de cet accent du sud contre lequel elle luttait en vain. Il adorait son rire clair et son sens de l’humour hors du commun. Son joli minois et ses formes généreuses qu’elle ne cherchait pas à dissimuler. Une vraie femme qui s’ignorait encore.
Dans une autre vie, il aurait pu tomber amoureux. Non, rectificatif, il n’aurait pas combattu ses sentiments à son égard. Même s’il lui avait fallu pour cela affronter Jordan, son frère, qui se montrait très protecteur envers elle. Mia était ce type de fille qu’on n’approchait pas aisément, un peu fantasque et tout aussi secrète, elle préférait observer les gens que de se frotter à eux. Il était son exception, comme elle se plaisait à le dire. À lui, elle parlait et elle se confiait. Cela ne lui facilitait pas la tâche. Elle le traitait comme un frère, et ses gestes familiers ne le laissaient pas indifférent. Jamais.
— C’est quoi ce truc ? s’exclama soudain Jordan à sa droite.
— Bordel !
Rafael rétrograda en même temps qu’il écrasa la pédale de frein, la voiture chassa sur les feuilles et il sentit son contrôle lui échapper. L’avant-droit percuta le véhicule arrêté sur le côté droit de la route, et il partit en vrille. Le conducteur s’accrocha au volant et hurla à ses passagers de se cramponner. Un premier tronc fit exploser le pare-brise, le suivant déclencha les airbags. La voiture ne s’immobilisa que quelques secondes plus tard. Le moteur cala et le silence revint.
Mia détacha sa ceinture, le geste lui tira un gémissement de douleur. Mille aiguilles semblaient pénétrer sa peau.
— Jordan ? Rafael ? S’il vous plaît ! Répondez !
Impossible d’ouvrir la portière passager, elle était totalement déformée et un éclat de ferraille avait entaillé son bras gauche. Elle l’arracha à l’aveuglette et sentit le sang couler. Elle rampa comme elle put sur la banquette, parsemée de bris de verre, et se mit à sangloter. La douleur, celle d’une blessure à la tête, de ses mains écorchées, ce silence, c’était trop pour elle. Elle tâtonna dans le noir pour retrouver son sac et rencontra des éclats de verre qui entaillèrent sa peau. Elle les ôta grossièrement et chercha son portable à l’intérieur. Ses doigts humides de sang tremblaient, elle eut beaucoup de mal à l’allumer, encore plus à trouver la fonction lampe de poche. Quand elle y parvint enfin, elle découvrit avec effarement Jordan, inerte, le visage écrasé par l’airbag. Rafael, lui, se mit à gémir avec l’apparition du halo lumineux.
— Rafael ? Ça va ? Tu peux regarder comment va Jordan ?
— Peux pas bouger, dit-il d’une voix sourde. Appelle les secours.
— OK.
Mia dut s’y reprendre à plusieurs fois. L’obscurité lui faisait peur, le silence de Jordan aussi. La douleur lui coupait le souffle. Dans la panique, elle ne savait plus où elle se trouvait, quelle route ils avaient prise, ce qui s’était passé. Une fois le message d’alerte délivré, elle essaya de répondre aux questions des secouristes. Prendre le pouls de Jordan de sa place était impossible. Il lui fallut de longues minutes pour ouvrir la seconde portière, sortir et puiser la force de mettre un pas devant l’autre.
Quand elle découvrit l’état de l’avant de la voiture et vit la branche qui avait traversé l’habitacle pour venir se ficher dans le cou de son frère, elle se retint de hurler. Son cœur sembla exploser dans sa poitrine. Les sanglots l’empêchèrent de répondre au médecin régulateur qui continuait d’essayer de la rasséréner. Un fil infime de présence humaine. Il lui donna le courage de contourner la voiture par l’arrière et de gagner la porte de Rafael. Elle ne parla au secouriste que par monosyllabes. Il l’enjoignit de ne pas le bouger, mais Mia voulait surtout le toucher. Se rassurer. Le maintenir en vie. Avec une force qu’elle puisa dans sa détresse, elle réussit enfin à ouvrir.
— Mia, souffla ce dernier, en tournant ses yeux vers elle. Ma jambe me fait mal, regarde.
— Avec l’airbag, je ne vois rien ! Tu sais, je crois que Jordan…
Sa voix s’étrangla encore. Dans le téléphone, le médecin lui intima de ne toucher à rien. Mais du bout des doigts, Mia sentait le sang couler le long de la jambe de Rafael. Elle ne trouvait pas la plaie. Elle s’agenouilla et chercha un caillou assez pointu. La douleur dans son bras était atroce. Elle posa le téléphone et s’attaqua avec rage à l’airbag.
— Jordan, je crois qu’il est…, sanglota-t-elle.
— Peut-être pas. Les secours arrivent ?
— Je crois, oui.
Rafael paniqua, il fallait qu’il s’extirpe de là avant leur venue. Il fallait qu’il ait l’air indemne. Ils ne pouvaient pas l’emmener à l’hôpital. Il se mettrait bien plus encore en danger.
— Passe-moi ce caillou, ordonna-t-il. Je vais le faire.
Soulagée, Mia le regarda opérer. L’airbag siffla dans un bruit strident et libéra son ami. Elle reprit son téléphone pour éclairer sa jambe et poussa un cri d’horreur : un morceau de la direction s’était fiché dans le bas de sa cuisse. Il l’empoigna et l’arracha. Le flot de sang se fit plus fort. Mia détacha le foulard qui ceignait ses cheveux roux.
— Il faut faire un garrot, tu vas te vider de ton sang ! s’écria-t-elle.
— Aide-moi !
Dans le téléphone, le médecin se mit à hurler des ordres qu’elle ignora. Ils n’avaient qu’à arriver plus vite ! Elle ignora sa propre douleur. Maladroitement, elle réussit à glisser le tissu sous la jambe trempée de sang, puis à le nouer. Rafael lâcha une bordée de jurons. Il reprit les deux extrémités puis les serra. Il grimaça. Il repoussa le gros ballon blanc et détacha sa ceinture. Il se tourna vers son ami puis balança sa tête violemment contre l’appuie-tête.
— Putain, non !
Mia se remit à sangloter. Elle le regarda, effarée, essayer de sortir. Elle entreprit de l’en empêcher, se rappelant sans doute les directives du médecin. Au loin, on entendait enfin les sirènes des pompiers.
— Ça va aller, grogna-t-il en tentant de se mettre debout.
— Tu pisses encore le sang, regarde !
Elle brandit alors son téléphone pour l’éclairer. Couvert d’éclats de verre, coupé au visage et au bras, Rafael se mit à vaciller. Il s’accrocha à la portière, essaya de trouver la force d’avancer, de prendre Mia contre lui, de la rassurer. Au lieu de ça, ses yeux se voilèrent. Il se sentit glisser doucement vers le sol sans réussir à s’en empêcher. Les cris de Mia lui parvinrent assourdis puis plus rien.
 
* * *
Sa tête semblait prête à éclater, incapable de contenir les pulsations lancinantes qui la frappaient à intervalles réguliers. Rafael leva le bras, endura la douleur dans ses côtes pour venir tâter son visage, couvert de pansements.
— Ne touche à rien, fit la petite voix de Mia, ils t’ont mis des strips sur les coupures. Tu as juste une suture sur la joue droite. Je suis certaine qu’elle ajoutera à ton charme légendaire.
Ses derniers mots s’étaient étranglés. Ils appartenaient à son frère, ils faisaient partie de la longue panoplie de sarcasmes qu’il supportait depuis qu’ils se connaissaient.
— Jordan ? fit Rafael sans trop y croire.
Il ouvrit les yeux pour découvrir son visage ravagé par les larmes. Son estomac se tordit. Il lui tendit le bras, ignorant sa propre souffrance pour l’accueillir contre sa poitrine.
— Je suis désolé, murmura-t-il. J’aurais dû voir la voiture plus vite.
— Non ! protesta-telle. Tu n’y es pour rien… c’est ce mec ! Il a crevé, il l’a laissée sur le bas-côté pour aller téléphoner. Il prétend qu’il avait mis les warnings.
— Non, je les aurais vus.
— La police a dit qu’elle viendrait t’interroger. Ça va aller ?
— Et toi, Mia ?
— Ça ira, tu ne m’abandonnes pas hein ? Je n’ai plus que toi !
Le cœur de Rafael se serra. Jamais dans sa vie encore les choses n’avaient semblé aussi difficiles à gérer et pourtant… C’est alors que le mot police résonna dans sa tête et l’alarme qui allait avec. On avait dû lui faire un contrôle d’alcoolémie. Une analyse de sang. Son rythme cardiaque frisa l’enfer. Il ne pouvait pas, il ne devait pas.
— Aie, tu me fais mal, se plaignit Mia contre lui.
— Pardon !
Il relâcha son étreinte et observa ses avant-bras, consterné. Un pansement signalait une prise de sang récente. Il devait partir, vite. Disparaître, prévenir le clan. Seulement, là, blottie contre lui, il y avait Mia, anéantie par la mort de Jordan. Elle aussi avait le visage tuméfié et couvert de coupures et un bras en écharpe.
— Où sont tes parents ? murmura-t-il.
— En route. J’appréhende de les voir, de répondre aux questions. Y a déjà eu cet agent, tout à l’heure. C’est trop difficile.
— Je serai là, promit-il soudain.
Pour l’heure, il lui fallait quitter cet endroit trop dangereux pour lui, et vite. Il embrassa doucement

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