L'entremetteuse , livre ebook

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2021

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Quand Lydia Marlone joue les entremetteuses, rien ne lui résiste !


Après une vie à courir le monde, Joséphine Marlone est de retour à Magdalene, sa ville natale, pour assister aux funérailles de sa grand-mère adorée Lydia. Par nécessité et sans même s’en rendre compte, Josie s’est toujours cachée derrière un masque afin de tenir les autres à distance.

Héritant de la maison familiale, la lecture du testament va également faire entrer Jake dans sa vie, d’une manière des plus inattendues.


Jake Spear a laissé tomber sa carrière de boxeur pour s’occuper de ses trois enfants. Proche de Lydia, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui lègue la lourde tâche de prendre soin de Josie.
Entre son franc-parler et son passé compliqué, Jake et Josie, que tout oppose, vont pourtant se lier d’amitié.

Mais cela sera-t-il suffisant pour réparer leurs cœurs brisés ?


Tous les tomes de cette série peuvent se lire indépendamment.
#Émotion #SecondeChance #PetiteVille #MâleAlpha

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Publié par

Date de parution

27 octobre 2021

Nombre de lectures

0

EAN13

9791038106895

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

Kristen Ashley 
L'entremetteuse
Bienvenue à Magdalene - T.1  




Traduit de l'anglais par Emma Velloit      
Collection Infinity
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
The Will  
Collection Infinity © 2021, Tous droits réservés
Collection Infinity est un label appartenant aux éditions Bookmark.
Illustration de couverture ©  Okay Créations
Traduction © Emma Velloit 
    Suivi éditorial  ©  Lorraine Cocquelin
  
  Correction ©   Emmanuelle Raux

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038106895
Existe en format papier


Chapitre 1
Mon havre de paix
 
— Dans la mort, nous redevenons poussière, comme nous l’avons toujours été 1 .
J’avalai ma salive en entendant ces mots, camouflée derrière mes lunettes de soleil et mon grand chapeau noir. Mes yeux quittèrent le cercueil brillant, recouvert d’une gerbe de roses d’un rouge profond, pour se poser sur le prêtre, juste à côté.
Je voulais me lever de ma chaise et lui faire ravaler ses mots immédiatement.
C’était une réaction inhabituelle de ma part. Je n’étais pas comme ça.
Mais c’était de mamie qu’il parlait.
Ma mamie, celle dont le corps reposait dans le cercueil.
Elle n’était pas vraiment jeune, c’était vrai. Je savais que cela allait arriver, puisqu’elle avait quatre-vingt-treize ans.
Je ne voulais pas pour autant qu’elle parte. Je n’avais jamais voulu qu’elle parte.
En dehors d’Henry, elle était la seule personne que j’avais. La seule au monde.
Nous redevenons poussière, comme nous l’avons toujours été.
Mamie n’était pas de la poussière.
Ma mamie était tout pour moi.
Sur cette pensée, je les sentis venir, sans pouvoir les retenir. Heureusement, lorsqu’elles coulèrent, elles demeurèrent silencieuses. Après tout, elles l’avaient toujours été. La dernière fois que j’avais laissé libre cours à ce type d’émotions, c’était il y a des dizaines d’années.
Je n’avais jamais laissé cela se reproduire.
L’eau salée coulait le long de mes joues, sous mes lunettes, puis sur mon menton. Je regardai de nouveau le cercueil, sans essuyer mes larmes. Je ne voulais pas que quelqu’un les remarque et m’efforçai donc de ne pas me trahir par un mouvement de ce type.
Soudain, j’eus l’étrange impression d’être observée, comme une sensation de picotement. Je parcourus la foule autour du cercueil, protégée par mes lunettes de soleil. Je m’arrêtai brusquement en tombant sur ses lunettes de soleil à lui.
Ma respiration fut coupée net.
Car de toute ma vie – or, elle avait été longue –, de tous mes voyages – or, j’avais voyagé loin –, je n’avais jamais vu un homme comme lui.
Jamais.
Il portait un costume bleu foncé, une chemise et une cravate unies. Ses habits moulaient son corps comme une seconde peau et lui allaient à merveille. Je le savais d’expérience, moi qui aimais les vêtements et travaillais depuis vingt-deux ans dans le monde de la mode.
D’un œil expérimenté, je remarquai que son costume était de la marque Hugo Boss, ce qui n’était pas si surprenant. La petite ville dans laquelle vivait mamie était assez riche, et apparemment, c’était le cas de cet homme. En revanche, curieusement, le reste ne venait pas d’Hugo Boss. Cela n’avait même pas l’air luxueux.
Ses cheveux noirs et épais avaient quelques éclats argentés. Ils étaient bien coupés, mais pas dans le but d’avoir l’air classe. C’était plutôt évident qu’il ne voulait pas passer beaucoup de temps dessus et qu’il se contentait de les laver et hop ! Malgré tout, cela lui allait bien.
Il avait des rides sur le front ainsi qu’autour de la bouche. Ses lèvres étaient fermement closes, mais tout de même pleines, presque gonflées, surtout la lèvre inférieure. J’étais sûre que ses lunettes cachaient des rides autour de ses yeux.
Je me dis qu’il était sûrement habitué au soleil.
Et aussi aux émotions.
Il était grand, large et imposant. J’avais été au contact de nombreux hommes et femmes autoritaires, avec beaucoup de prestance, comme Henry. Cet homme, en revanche, n’avait pas l’air autoritaire. Il avait l’air exigeant.
Étrange, mais c’était bien le mot et c’était déconcertant.
Cette impression provenait non seulement de sa carrure imposante, mais aussi de ses traits qui, dans l’ensemble, étaient marqués. Je n’avais jamais vu un homme de ce genre. Son front était large et imposant. Sa mâchoire carrée et sculptée. Son cou et sa gorge étaient musclés. Ses pommettes traçaient une ligne entre le coin de son menton et les pattes de sa barbe. Quant à son nez, il avait certainement un jour été droit, mais il avait été cassé et ne s’était pas bien remis. Il l’avait gardé ainsi et ce n’était pas un mauvais choix, loin de là. Il avait une cicatrice sur la pommette gauche, qui contrastait avec ses formidables traits et en exacerbait la dureté.
Nous n’étions ni proches ni éloignés, c’était une journée ensoleillée, mais à cette distance et avec mes lunettes, il ne pouvait pas avoir vu mes larmes. Pourtant, je savais sans l’ombre d’un doute qu’il m’observait pleurer, le visage impassible et le regard inébranlable.
Je trouvai cela bizarre, cette attention, sans qu’il se détourne alors même qu’il voyait bien que je le regardais.
Bizarre, et, encore une fois, quelque peu déconcertant.
Je m’arrachai à sa contemplation pour pouvoir respirer – bien que cela me demande un effort – et vis à ses côtés un jeune homme de vingt ans peut-être, dans un costume gris, une chemise bleu clair et une cravate plutôt jolie. Même s’il n’était pas le portrait craché de son voisin, il ne pouvait être que son fils, avec ses cheveux noirs et épais, sa taille, ses traits et sa carrure.
Je me détournai du jeune homme et regardai de l’autre côté pour voir une jeune fille de peut-être quinze ou seize ans, avec de longs cheveux roux et des traits délicats. À côté de l’homme, les bras croisés, elle semblait s’ennuyer profondément. Elle ne lui ressemblait pas du tout, mais je ne sais pas pourquoi, j’étais sûre que c’était sa fille.
Mon regard se posa sur un garçon de huit ou neuf ans, qui se tenait devant l’homme. Encore une fois ces mêmes cheveux noirs, le même corps qui deviendrait grand et fort : impossible de ne pas voir qu’il était également son fils. Cela dit, le fait qu’il soit appuyé contre ses jambes et que l’homme ait posé sa main sur une de ses épaules était un bon indicateur.
Le garçon semblait mal à l’aise et – je dus plisser les yeux, mais personne ne le vit – son visage était rouge. Soit il pleurait, soit il avait pleuré.
Il connaissait mamie.
À l’évidence, c’était leur cas à tous puisqu’ils étaient à son enterrement, mais ce garçon au moins la connaissait bien.
Mamie et moi nous appelions souvent, plusieurs fois par semaine, et elle m’avait parlé – en détail – de nombreux habitants de sa ville. J’avais également vécu ici un temps, quand j’étais jeune, et je lui avais rendu fréquemment visite toutes ces années, alors j’en connaissais certains personnellement.
Elle ne m’avait jamais parlé de cette famille-là.
Je m’en serais souvenue.
Je reportai mon attention sur le cercueil. Je ne voulais pas les observer plus longtemps et voir la femme qui était très certainement aux côtés de sa famille. Je n’avais pas besoin de la voir.
Je savais qu’elle était probablement rousse. C’était la seule hypothèse que j’avais ; pour le reste, j’étais sûre de moi.
Elle serait naturellement mince, ou joliment pulpeuse, selon les préférences de l’homme. Elle ne ressemblerait sûrement pas à une femme qui a porté trois enfants en vingt ans et s’est laissée aller. Non, pas ça, jamais. Sinon, elle l’aurait perdu, c’était sûr. Ses yeux auraient vagabondé ailleurs et il l’aurait remplacée. Alors elle aurait fait tout ce qu’elle pouvait pour être sûre que cela n’arrive pas.
Elle aurait également l’air plus jeune qu’elle ne l’était. Elle se serait donné du mal pour cela. C’était évident.
Et vu le costume de l’homme et l’allure de ses enfants, elle était forcément classe, avec des vêtements et chaussures luxueux, une jolie coiffure – sans gris, ça, c’était sûr –, une belle manucure et pédicure, la totale. Cet homme-là n’accepterait rien de moins. Il obtiendrait ce qu’il voulait et sinon, il jetterait ses possessions actuelles pour le trouver.
Je le repoussai de mon esprit alors que le prêtre remerciait les gens de ma part d’être venus. Le voir parler en mon nom m’agacerait si je ne savais pas combien mamie l’appréciait, sans parler du fait qu’elle se rendait régulièrement à l’église. Quand c’était devenu difficile pour elle, je savais que le révérend Fletcher s’arrangeait pour que quelqu’un aille la chercher, l’emmène où elle avait besoin, prenne le petit déjeuner dans un café avec elle et la ramène à la maison. Parfois, quand personne n’était disponible, ou uniquement parce qu’elle aimait bien le faire, c’était la femme du révérend qui s’en chargeait.
C’était gentil. Mamie avait besoin de sortir, c’était quelqu’un de très sociable. Toutefois, elle était aussi indépendante, têtue et n’aimait pas demander d’aide. Malgré tout, quand on lui en proposait, elle savait mettre sa fierté de côté. Elle acceptait volontiers le coup de main des Fletcher.
Le révérend me fit un signe de la tête. Debout, je sentais les larmes sécher sur mon visage, m’irritant la peau. Je refusais toujours de toucher mon visage. Je le ferais plus tard, quand je serais seule. Là, j’avais mon chapeau et mes lunettes de soleil derrière lesquels me cacher. Je n’allais pas me priver de les utiliser.
La foule s’agitait dans tous les sens pendant que je me faufilais jusqu’au révérend Fletcher. Une fois face à lui, je lui tendis la main, juste elle.

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