L enfant grise
489 pages
Français

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Description


RÉSUMÉ


Six mois après la Guerre d’Un Jour, Adali et Yaé se retrouvent exilés. Pour rallier de nouveaux partisans et libérer leurs proches emprisonnés, ils répandent le mythe de l’Enfant Grise. Adali devra incarner malgré elle cette nouvelle figure divine qui secoue les fondements mêmes du Gouvernement Colonial Terrien. Yaé, quant à lui, verra sa loyauté mise à rude épreuve quand sa sœur réapparaîtra aux côtés de ses ennemis.


Entre complots politiques, manipulations religieuses et quête d’immortalité, les deux amis seront propulsés au centre d’enjeux dépassant de loin tout ce qu’ils auraient pu imaginer.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9791096622986
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DANS LA MÊME COLLECTION
(PLUMES DE RÊVE)
 
Voyageuse, tome 1
Voyageuse, tome 2
L’antichambre des souvenirs
Un noël pas comme les autres
Un éternel commencement, tome 1
Un éternel commencement, tome 2
Le cercle delaroche, tome 1
Le cercle delaroche, tome 2
La cité dénaturée
 
Du même auteur
Le déclin des empires, tome 1


 
Aurèle Montoyat
 
 
 
 
 
L’Enfant Grise
 
 
 
 
 
 
Le déclin des empires
Volume 2
 
© Editions Plumes Solidaires


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© 2023, Editions Plumes Solidaires
Email  : contact@plumes-solidaires.com
Site internet  : www.editions-plumessolidaires.com
 
Auteur  : Aurèle Montoyat
Illustration de couverture  : Louis Beuzelin
Corrections : Hélène Bonis
 
 
ISBN numérique : 9791096622986
ISBN papier : 9791096622979
 
 
© Tous droits réservés pour tous pays
Dépôt légal : Mai 2023


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour son amour des livres et de ses enfants,
je dédie cet ouvrage à celle qui n’a cessé de me soutenir,
et ce, depuis mon premier souffle.
 
Aurèle M.
 


 
 
 
 
 
 
 
Partie 1
Ombres
 
Toute société décline un jour.
Si une société ne le réalise pas d’elle-même,
le Cercle se doit de le lui rappeler.
Car sans le Cercle, l’harmonie ne saurait advenir.
Et il n’existe qu’une seule solution pour créer l’harmonie : déclencher le chaos.
 

 
1
Impure
 
La bourrasque obligea Adali à rabattre sa cape sur son visage pour se protéger. Le sable fouettait ses lunettes derrière lesquelles des formes floues et incomplètes s’assemblaient pour recréer un semblant de réalité. Elle regarda encore une fois sa boussole-montre pour se repérer et accéléra le pas. Après un jour entier de marche, seule la nuit lui permit une pause réconfortante, sous une tente de fortune. Déraper continuellement engourdissait et blessait ses muscles. Sa peau desséchée tirait et crispait son visage creusé par les cernes. La chaleur d’Obside l’étouffait.
Adali se hissa au sommet de l’ultime dune et le vent tomba. La poussière tournoya en spirales langoureuses pour épouser, grain à grain, le sol. Ythkar se révéla enfin. Comme dans ses souvenirs, la ville s’étendait sur des kilomètres, divisée en trois zones distinctes. Les premières habitations brinquebalantes, rafistolées de tôles et de bois, mutaient en bâtisses de pierre dans la zone secondaire. Le luxe apparaissait dans la zone primaire. L’étoile Oedib se reflétait de mille feux sur des tours qui se défiaient les unes les autres pour la toucher. Au milieu d’un grand lac, un tunnel s’élevait vers l’espace et y disparaissait. Sa base noircie par le feu témoignait des attentats traversés depuis l’annexion de Héli par le Gouvernement Colonial Terrien, six mois auparavant. La guerre civile, féroce, avait provoqué le chaos, particulièrement sur Obside, jusqu’à ce que Terre rétablisse un ordre fragile sur la planète.
Adali s’assura qu’aucune partie de sa peau grise n’était visible et reprit sa marche. Elle pénétra dans les taudis où des Obsidiens mendiaient. Ces créatures au teint tanné ne dépassaient pas sa poitrine. Une fourrure touffue couvrait leur dos et trois yeux ornaient leur front. Ils s’effaçaient sur son passage en la confondant avec une Humaine. Des patrouilles de soldats contraignirent Adali à attendre la nuit dans une ruine abandonnée. Puis elle s’engouffra dans la zone secondaire sans que les militaires la distinguent des ombres. Elle grimpa sur une maison en terre cuite arrondie et chercha ses repères. Une alarme retentit à travers les haut-parleurs et une voix automatique s’éleva :
— Le couvre-feu entre en vigueur. Toute personne non autorisée à circuler sera arrêtée.
Des lampadaires s’allumèrent partout en ville et les rondes reprirent de plus belle. Elle sauta de toit en toit en se cachant dès qu’un drone ou des soldats passaient près d’elle. Elle arriva en une heure. Accroupie, derrière une bouche d’aération, elle observa les environs. La planque d’Adali et son maître qu’ils avaient fuie – à la suite de la tentative d’assassinat des agents de la Coalition Libre – paraissait déserte. En regardant plus attentivement, elle remarqua un appareil de surveillance en vol stationnaire à une vingtaine de mètres au-dessus. L’hybride attrapa un fusil à lunette dans son sac à dos et y fixa un silencieux. Elle le mit en joue et respira lentement. La balle détruisit la caméra principale du robot et son réacteur dans le même temps. Une deuxième pression rapide sur la détente pulvérisa son système de détresse. Le drone s’écrasa dans un bruit mat sur un trottoir ensablé et Adali sauta du toit avec agilité.
Elle enjamba la carcasse de la machine, entrouvrit la porte de la planque et y entra en se glissant contre le mur. Elle projeta son esprit pour sonder la pièce et se décontracta puisque personne ne l’y attendait. Elle ne s’attarda pas à retourner à l’étage où elle avait dormi de nombreuses nuits et descendit directement au sous-sol. L’absence des armes aux cloisons accentuait le sentiment de cambriolage qui planait dans la cave, sens dessus dessous. Le pan du mur qui cachait autrefois un vaisseau gob était fracassé. Des marques de peinture en forme de croix ou de ronds parsemaient le sol et les parois, montrant la fouille minutieuse de chaque parcelle par les hommes du Gouvernement Colonial Terrien. Des impacts de balles perçaient les ordinateurs. Adali ne trouva que des circuits imprimés calcinés en soulevant leur carapace.
Elle ferma les yeux et quitta son état physique. Son esprit s’éleva dans les airs et elle s’observa un instant. Sa combinaison, moins marron que d’un jaune sali par sa marche dans le désert, suivait les courbes de son corps. Des cheveux dépassaient de sa capuche, d’un noir usé, si emmêlés qu’elle doutât de réussir à en défaire les nœuds, pour couvrir à moitié ses pupilles bleues.
Abstraction de la pierre. Ne garder que la vision des objets électroniques. Les murs disparurent et Adali se retrouva au milieu d’un gouffre ténébreux avec comme seules choses visibles les ordinateurs et autres machines. Sous le sol, à un bon mètre de profondeur, une boîte enterrée l’attendait. Elle reprit possession de son corps et, à l’aide d’un poignard, enleva le mastic qui soudait les dalles pour en soulever une. Elle brisa le pavé en deux et se servit de l’un des morceaux pour creuser la terre sablonneuse, puis en extirpa la boîte. Elle déchira le sac hermétique qui la protégeait et un sourire satisfait naquit au coin de sa bouche lorsqu’elle découvrit une tige mémorielle. Sans s’attarder une seconde de plus – car les autorités se rendraient vite compte de l’état du drone de surveillance –, Adali la plaça dans son sac à dos et quitta la planque de l’Ombre pour retourner dans la zone tertiaire.
Elle s’installa en bordure de la ville, dans une baraque en bidons crasseux. Chaque muscle tendu hurlait au repos, mais elle désirait ardemment découvrir ce qui était assez précieux pour que son maître le dissimulât aussi bien dans son repaire. Elle connecta la tige mémorielle à sa montre et un écran se matérialisa au-dessus de son poignet gauche. Un texte se déroula. Et bien sûr, non écrit dans la langue commune. Adali reconnut le langage des Gobs. Lors de son séjour sur Héli, l’Ombre lui en avait appris les rudiments. Elle le remercia d’une pensée gratifiante et s’attela à déchiffrer le message. Elle ne pratiquait plus depuis des mois et quand elle réussit enfin à en comprendre le sens, la lumière du jour filtrait à travers les bidons de plastique.
Peur
Incompréhension
Désespérance
Inconnu
Réconfort
Insondable
Réalité
Inéluctable
C’est un problème insoluble
Ç’aurait été trop facile   ; l’Ombre n’aurait certainement pas risqué la découverte de données si importantes. En plus de les crypter, il fournissait la solution dans une énigme écrite en gob, sans quoi, impossible d’accéder aux informations. Elle eut beau réfléchir, son esprit trop fatigué se déconcentrait, ses dernières cartouches d’énergie épuisées pour traduire le texte.

Yaé descendit de la soute du vaisseau contrebandier. Depuis l’escale sur Obside, les heures tournaient. La station Manik’a se dévoila : une forme circulaire, montée en ossature métallique, à laquelle le sommet pointu conférait l’élan d’une large flèche. Les habitations de la partie supérieure paraissaient beaucoup plus riches que celles de sa base, assemblage de carcasses de véhicules, de planches de bois et de plaques de plastique. La ville flottait dans le ciel à des kilomètres du sol. En dessous, les multiples cratères de la surface abîmée de Rosair abritaient autant de lacs aussi secs, tels les déserts d’Obside, que d’étangs verdoyants. Le paysage hétérogène brassait les zones arides aux forêts et aux rivières. Yaé se pencha, sans voir un seul village de Roséans. Ceux-ci étaient en guerre avec l’autre peuple autochtone extraterrestre de Rosair, les Rosariens.
Adali et Yaé s’étaient entendus pour se séparer   ; il viendrait sur Rosair et elle sur Obside. Ils souhaitaient gagner du temps. Elle chercherait des moyens de contacter des groupuscules rebelles sur Obside afin de trouver de l’argent et des hommes. Son amie espérait aussi retrouver des affaires de son maître, l’Ombre, et peut-être accéder à son compte en réseau pour financer leur expédition. Mais si elle n’y arrivait pas, ils miseraient sur ce qu’il restait de la Résistance. Ils s’étaient terrés six mois sur la planète Mumeg, dans la demeure du Mugien Balhvrouda. Chaque jour, leur plan se perfectionnait pour faire évader l’Ombre, Elvira et Xeï de la prison de Mars où on les retenait probablement captifs. Ce «   probablement   » leur posait un problème, car en réalité, ils ne pouvaient s’assurer que leurs amis croupissaient dans cette prison-là. En toute logique, ils s’y trouvaient, puisque Mars accueillait les criminels

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