184
pages
Français
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2017
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Ebook
2017
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Publié par
Date de parution
15 décembre 2017
Nombre de lectures
36
EAN13
9782376520757
Langue
Français
Lorsque leur Vénéneuse retourne chez ses Affreux, elle ne trouve qu'un appartement déserté.
Vide d'eux, vide de sens. Sans un mot pour expliquer leur départ précipité. La laissant seule face à elle-même et son chagrin.
Quatorze mois plus tard, la vie a repris son cours et ses droits sur son semblant d'existence.
Mais la jeune femme arrivera-t-elle à avancer en abandonnant le passé derrière elle alors que tant de questions sont restées sans réponses ?
Quelle place peut-elle donner à Finn ?
À quoi joue Niklaùs, lui désormais mutique face à ses propres secrets ?
Et surtout, que sont devenus Vadim et Andrea ?
Capucine peut-elle réellement faire une croix sur leur Jamais deux sans trois ?
Publié par
Date de parution
15 décembre 2017
Nombre de lectures
36
EAN13
9782376520757
Langue
Français
Milyi Kind
Jamais 2 sans Trois - Tome 3
ISBN : 978-2-37652-075-7
Titre de l'édition originale : Jamais 2 sans Trois - Tome 3
Copyright © Butterfly Editions 2017
Couverture © Mademoiselle-e - Fotolia
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-075-7
Dépôt Légal : Décembre 2017
20171210-2309
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
Ce dernier tome, ce point final, je voudrai le dédier à mon Barbu à moi, cet homme fou qui me supporte depuis 17 ans maintenant. Ce dingue, mi Andrea, mi Vadim qui m'a toujours tant soutenue et offert. Celui qui m'a fait rire comme jamais personne. Tu es aussi dingue que moi, je suis folle. Nous étions faits pour tomber l'un sur l'autre... Je n'en dirai pas plus, toi tu sais.
Je le dédicace également aux Erreurs. Parce que parfois, un pas hors du chemin nous donne les plus belles choses qui soient et parfois, malheureusement nous fait prendre conscience d'à quel point nous avons pu nous fourvoyer.
Pour terminer, j'ai une pensée pour tous les Affreux du monde...
« Oui, j'ai aimé comme personne au monde n'a aimé, d'un amour insensé et furieux,
si violent que je suis étonné qu'il n'ait pas fait éclater mon cœur. »
Théophile Gautier
Chapitre 1
Douze mois plus tôt, deux mois après leur séparation.
Vadim,
Même absente depuis tant de mois, il la ressentait. Son souvenir courait sur sa peau orpheline de la sienne. Il avait froid... Chacun de ses os était comme rigidifié dans l'attente de s'effriter puis de l'engloutir une bonne fois pour toutes dans la folie de ses tourments. Rien ne pouvait plus le réchauffer. Son cœur était exsangue de ses caresses, son corps le cimetière de leurs amours déchus. Vadim était en mal d'elle... à supposer qu'il puisse en guérir un jour. Oui il était malade... et pire encore, furieux.
Savoir qu'un autre occupait son lit froissait son âme. Vadim n'était pas idiot. Aussi se doutait-il bien qu'elle ne resterait pas seule dans l'hypothèse pathétique de leur retour. Mais le deviner et accepter étaient deux notions odieusement distinctes.
Savoir qu'un autre occupait ses bras soyeux rongeait son cœur. Le musicien ne pouvait en faire le reproche à ce mec, tout était de leur faute à eux deux. Il se refusait de lui en vouloir. Dans cette situation, il aurait agi exactement de la même façon. S'engouffrer dans la brèche. Faire en sorte qu'elle ne fusse qu'à lui. Son corps minuscule et, pourtant, pulpeux. Son atma mélodieuse. Son cœur caressant. Bien sûr que ce type l'avait prise. Ce Finn s'était glissé dans la plaie béante qu'avec Andrea, ils avaient creusée dans sa poitrine. Mais elle... cela n'avait rien de rationnel certes, mais... elle n'était plus sa douce Freyia, son Amour.
Non.
Dans son esprit, Capucine était devenue Kali.
La vengeance. Le désespoir. Sa Guerre.
Sous un porche face à l'immeuble où demeurait la jeune femme, un sourire désabusé ourla ses lèvres desséchées. Il n'en revenait pas qu'elle ait déménagé ses affaires justement ici. Chez eux. Dans cet appartement où ils avaient vécu ces quelques semaines démentes. Plus encore, il était fou de rage de voir que Finn y résidait également. Que pouvait-elle bien ressentir lorsqu'elle se donnait à un autre dans le propre lit du musicien ? Sa mémoire était-elle si sélective ? La cigarette oubliée au coin de sa bouche arriva sur son filtre et la morsure causée par la brûlure du mégot le ramena de manière brutale à la réalité. Avec un juron, il l'envoya sur la rue d'une pichenette. D'un geste saccadé, il rabattit sur ses yeux la capuche de son sweat de coton noir qui avait connu des jours meilleurs tant sur la qualité que la propreté. Machinalement, son index vint gratter le pli de son coude, là où une aiguille avait terminé de sceller son destin, lorsque cette seule solution valable lui était apparue. Valable et foutrement merdique. Depuis, il vivait dans une espèce de coma éveillé, alternant phases de délire conscient et cauchemars morbides. Le souvenir de ses courbes voluptueuses sous la déliquescence de ses doigts... la douceur de sa peau... une réminiscence de plus en plus délirante qui, inlassablement, le ramenait, malgré lui, là où tout s'était terminé.
L'envie de se précipiter jusqu'au troisième étage de ce putain d'immeuble, de la trouver et de la baiser si bien, si fort qu'elle ne pourrait plus jamais supporter le toucher d'un autre que lui... Non. Ils avaient déjà donné et le moins que l'on puisse dire était que cela n'avait rien eu de probant. Le sexe n'avait jamais été le problème ni même une solution à leurs maux. Jamais. Au contraire, leur lien charnel était plus qu'évident. Ce qui les séparait tenait plutôt de la faille intemporelle. Un gouffre qui ne pourrait être comblé. Pour se faire, il aurait fallu qu'Andrea ne fusse pas atteint de cette putain de maladie qui bouffait ses entrailles tel de l'acide rongeant du fer. Que son frère arrive à la tenir à distance pour le restant de sa vie. Or l'ironie se galvanisait de la situation, la tenait entre ses crocs pour ne jamais relâcher sa saleté de tenaille. Il fallait être lucide. Pour avoir et surtout garder Capucine, le barman aurait dû se débarrasser des démons qui prenaient naissance dans ce lien qui l'enchaînait à sa Vénéneuse, l'empêchant ainsi de rester près d'elle plus longtemps. L'Ourobouros. Le serpent qui toujours bouffait sa saleté de queue. Quant à lui... la douleur des Éden artificiels désagrégeait ce qu'il avait vainement tenté de construire. Presque quinze ans passés sous influence tuaient son homme, le rendant aussi dépendant qu'un nourrisson du téton de sa mère. Un friselis désagréable dévala sa colonne pour venir mourir dans le creux de ses reins. Ses iris délavés s'enchâssèrent à la vue de Capucine en train d'ouvrir la lourde porte cochère dont les gonds aussi rouillés que ceux de son karma grincèrent de pitié. Ou de rire, moqueurs de le voir ainsi, à se dissimuler aux yeux de celle qu'il soupirait de voir se tordre sous son corps sec de crever. Chasser de sa peau l'amertume causée par un autre que lui. Faire fuir la désespérance de sa chair en deuil d'elle.
Des heures, des jours, des semaines qu'il venait l'observer en cachette.
Des heures, des jours, des semaines qu'il n'avait que sa honte pour seule compagne entre deux shoots.
Avide, il alluma fébrilement une autre clope en se rencognant dans l'enfoncement où il se terrait. Scannant chaque centimètre d'épiderme qui s'offrait à lui. Une flambée de désir alluma le brasier sanglant dans lequel il surnageait ces derniers temps quand, vêtue d'une jupe crayon grise et d'un chemisier crème, elle le ramena des mois en arrière. Elle avait à l'époque perdu l'équilibre pour lui faire retrouver le sien. Se rendait-elle seulement compte de l'effet qu'elle produisait, sanglée ainsi ? Avec son chignon haut sur le crâne et sa bouche trop pleine peinte de rose ? Bordel, il se sentait comme un diabétique face à la devanture d'une pâtisserie. Vadim remarqua alors le cartable à ses pieds et sourit machinalement. Elle avait repris le chemin de son collège... La vision inopportune de lycéens bavant sur ce qui ne lui appartenait plus le mit en rage. Sa boots à la coque usée percuta le béton du mur sans pour autant lui arracher le moindre gémissement. Il y avait belle lurette que les sensations s'étaient dissoutes pour ne plus laisser qu'un immense champ de ruines. Tout à coup, Capucine tourna la tête dans sa direction, les sourcils froncés. Son petit nez ainsi retroussé accentuait le souci incrusté à ses traits délicats. Ses prunelles azur tournèrent à l'orage, s'enchâssant aux siennes cachées sous le bord sombre de son vêtement.
Une rue. Deux trottoirs grouillant de passants. Une file de voitures nauséabondes.
Et pourtant... et pourtant, Vadim était persuadé qu'elle le voyait distinctement quand lui la distinguait dans un halo éthéré. Sa Sirène... La sacoche qu'elle tenait tomba au sol laissant s'éparpiller ses cahiers, stylos et une pile de copies qui commença à voleter un peu partout sous l'effet du filet d'air ténu. Cependant, il paraissait évident qu'elle s'en fichait royalement. Sa bouche si tentante s'arrondit en un o parfait avant de se déformer dans ce qu'il savait être le cri de son prénom. Ce dernier glissa en lui avec douleur, du verre brisé le tailladant de part en part. Elle s'avança d'un pas, puis de deux afin de le rejoindre quand le musicien en fit plusieurs de côté pour lui échapper. Une putain de danse macabre... Sa main d'élégante devenue émaciée en raison des kilos perdus se projeta en avant dans une vaine tentative pour la stopper. Toute à lui, elle allait traverser et se faire renverser à coup sûr ! Avant qu'il ne réussisse à bouger, il crut devenir fou en la voyant trébucher sur la voie alors qu'une berline arrivait droit sur elle. Soudain, deux bras l'encerclèrent avant de la tirer en arrière malgré ses cris de protestation. Les yeux de chat turquoise de son mec brillèrent au-dessus d'elle, sa bouche à quelques centimètres de son oreille certainement dans le fol espoir de la tranquilliser. Elle ne semblait pourtant pas l'entendre ainsi, l'écoutait à peine. Il l'admira encore quelques secondes, se reput de la voir se cabrer pour tenter de l'atteindre. Si Andrea le savait là, il lui botterait la gueule afin de lui faire retrouver ses esprits.
Ne pas la voir. Ne pas chercher la plus petite étincelle d'elle. Ne pas respirer ce parfum de fleurs qui piquait sa gorge douloureuse. Ne pas croire qu'il p