Dragon, donjon et contes du Tatras , livre ebook

icon

67

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2020

Écrit par

composé par

Publié par

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

67

pages

icon

Français

icon

Ebook

2020

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus



Jana est une jeune femme qui traverse une crise existentielle. La femme qu’elle croyait aimer est-elle réellement faite pour elle ? Sa grande sœur, Teodora, professeure de français, va lui conter l’histoire du dragon du Wawel, à sa manière. À travers le récit de leurs ancêtres, elle va l’aider à cheminer sur la route de sa propre vie.




***




Le roi Popiel aime se grimer en femme. Plus que tout, il aime également son mari, puis le pouvoir, à moins que ce ne soit l’inverse...




Son époux nourrit de sombres desseins et un triste jour, le convainc de faire appel à la célèbre Baba Yaga pour gagner en grandeur. Mais l’aide de la sorcière a toujours un prix...




***




Et si l’ondin était en réalité une femme des profondeurs ? Et si la reine des neiges était en fait un roi ?







Voir icon arrow

Publié par

Date de parution

29 juin 2020

Nombre de lectures

0

EAN13

9781716923074

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Dragon, donjon et contes du Tatras
 
 
ALEXIA DAMYL

Copyright © 2020
Tous droits réservés.
 
DÉDICACE
 
 
À ma famille.
TABLE DES MATIÈRES
 
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
LE DRAGON DU WAWEL
1 ÉQUILIBRE ILLUSOIRE
2 L’APPEL DE L’AVENTURE
3 RUSES
4 LES ÉPREUVES
5 HAPPY END
6 COMPRENDRE
LA TOUR AUX SOURIS
L’ONDIN
LE ROI GLAÇON
BIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
Pour nous rejoindre sur notre réseau :

 
REMERCIEMENTS
 
 
Merci à mon grand-père ainsi qu’à ses frères et sœurs d’avoir bercé mon enfance des récits de nos ancêtres.
LE DRAGON DU WAWEL
 
1 ÉQUILIBRE ILLUSOIRE
 
 
—  Il était une fois, au sud de la Pologne, une ville prospère, construite sur une colline verdoyante appelée Wawel. Elle surplombait un large fleuve, pur et poissonneux nommé la Vistule, Wis ƚ a en polonais.
Halte incontournable pour les grands voyageurs, l’explorateur Abu al-Hasan décrivit même ce petit coin de paradis dans son ouvrage « Prairies d’or et mines de pierres précieuses », tant la ville pouvait être considérée comme un havre de paix.
Dès le printemps, le mamelon vert tendre se couvrait de fleurs aux odeurs suaves. Les jeunes filles célibataires aimaient à se confectionner de belles couronnes florales multicolores : les wianek, qu’elles ornaient de longs rubans colorés. Pour celles qui se mariaient, une fois la noce passée, les couronnes étaient troquées contre de jolis foulards blancs en lin. Les garçons du vallon, quant à eux, rivalisaient d’imagination pour impressionner les jeunes femmes en fleurs. Ils dévalaient les pentes de verdure, s’écorchant les genoux pour paraître plus virils. Ils organisaient même des courses de tonneaux le long du Wawel.
L’hiver, un doux manteau neigeux transformait les flancs de la colline en piste de luge. Les méandres, que décrivait le fleuve en son contour, habillés d’une couche épaisse de glace, devenaient une patinoire où les rires d’enfants malhabiles se mêlaient à ceux d’adolescents plus hardis.
Quelle que soit la saison, les marmots grandissaient paisiblement sous le regard attendri de leurs parents dans cette contrée où l’on vivait heureux. Les rois de Bohême se targuaient d’avoir construit là de somptueux monuments de pierre. Un château, une cathédrale et des églises romanes s’élevaient sur le Wawel tout autour d’une place carrée aux façades pastel. Haut lieu de commerce, la ville était reconnue comme capitale, non seulement de sa voïvodie 1 , mais de tout le royaume.
Hélas, les équilibres sont souvent précaires et ce trop-plein d’allégresse ne pouvait pas durer éternellement. Le Yang vient toujours contrebalancer le Yin et c’est ainsi que dans une caverne qui semblait inhabitée, l’on entendit soudain retentir un monstrueux rugissement. L’Eden sur Terre allait se transformer en véritable Enfer.
Smok Wawelski, le dragon du Wawel s’éveillait. Venait-il d’élire domicile dans la cavité souterraine ou la félicité que toute la nature devait ressentir jusque dans ses racines avait-elle troublé le long et profond sommeil de cette âme tourmentée ?
Ce furent d’abord ses rugissements, à toute heure du jour ou de la nuit, qui terrifièrent les habitants. Des cris rauques et gutturaux faisaient hurler les nourrissons de la ville et trembler même les plus courageux villageois. On vit ensuite des nuages de fumée soufrée s’échapper de l’antre du dragon. Les fleurs alentour fanèrent, la nature resplendissante jusqu’alors, jaunit. Le terrain de jeu des enfants se transforma en sanctuaire interdit et se couvrit de ronces. Seules ces plantes du diable, épineuses, sinueuses comme de longs serpents pouvaient survivre à de telles conditions. Les rires se firent rares, les habitants terrorisés se terraient chez eux et les échanges commerciaux avec l’extérieur déclinèrent, isolant de plus en plus les occupants de la colline maudite. Les autres animaux avaient élu domicile loin du terrible guivre 2 ou se faisaient silencieux. Seuls les hêtres et les chênes alentour bruissaient encore. Les abeilles aussi bourdonnaient près des tilleuls. Plus personne n’oserait, à l’avenir, dérober leur miel. Les ours fuyaient l’ombre des branches, les loups eux-mêmes évitaient désormais les abords du rocher maudit. Les odeurs agréables de plenze 3 qui, jadis, s’échappaient des fenêtres faisaient partie d’un souvenir doux-amer d’antan. Dorénavant, les entrailles de la Terre semblaient vomir leurs tripes et des effluves volcaniques irritaient les narines.
Lorsque les muscles anguleux du reptile cessèrent d’être engourdis, l’animal se décida à sortir de sa tanière. Quelques braves citoyens s’aventurèrent hors de leur chaumière afin d’apercevoir le monstre. Ils rapportèrent qu’il était haut comme vingt toises, recouvert d’écailles grisâtres, ses pattes terminées de griffes acérées longues de plusieurs empans 4 . Son gosier aurait pu engloutir cinq hommes simultanément et sa queue fourchue était, soi-disant, capable de balayer une maison d’un simple mouvement latéral.
D’abord, le saurien profita des rayons du soleil et son teint cendreux vira au kaki, puis, inévitablement, ce fut au tour de son appétit insatiable de se réveiller. Chaque jour, au premier rayon de soleil, le dragon quittait sa grotte pour arpenter la campagne environnante. Les passants regagnaient alors à la hâte leur demeure. Les paysans, qui traçaient leurs sillons, abandonnaient leur charrue. Les chevaux et le bétail, qui s’abreuvaient au fleuve, détalaient dans un concert désordonné de hennissements et de beuglements.
Dans un premier temps, le dragon dévora les troupeaux, puis il devint plus audacieux, pillant les maisons, tuant les paysans et engloutissant leur bétail. Égrillard, il s’avéra friand de jeunes filles et exigea d’en recevoir une en sacrifice devant sa grotte chaque semaine. Cette situation cauchemardesque ne pouvait pas durer. Krak, le roi de la province, n’en dormait plus. Il fit quérir les meilleurs chevaliers de la région pour mettre un terme à ce règne de la terreur.
— Teodora, pourquoi me racontes-tu tout cela ? J’ai passé l’âge d’écouter les contes abracadabrants tout juste sortis de l’esprit dérangé de ma grande sœur !
— Tu veux dire que tu ne te délectes plus, comme autrefois, de mes récits ?
— Bien sûr que si… tu as toujours été une oratrice hors pair… mais je dois dire que j’ai du mal à comprendre pourquoi, quand je te parle de mes histoires de cœur, toi, tu me réponds avec les légendes de nos ancêtres !
— Peut-être qu’un jour tu comprendras que l’avenir est un long passé… tu es encore si jeune…
— Tu te rends compte que tu m’avais servi le même refrain il y a dix ans déjà ? Tu verras, à trente ans tu auras une sagesse que tu n’as pas à vingt et blablabla… Et là tu vas me dire qu’à quarante c’est l’âge d’or ?
— Exactement ma petite Jana ! Chaque âge de la vie nous amène ses enseignements… et j’aurai toujours dix ans d’avance sur toi.
— Alors, que dois-je faire, grande prêtresse omnisciente ?
— Hey, un peu de respect, je ne suis pas encore au bout de ma vie… j’ai encore à apprendre, et si je savais tout, tu crois que mon quotidien ressemblerait à cet ersatz d’oasis ?
— Tout de suite les gros mots… oasis comme avant la traversée du désert ?
Ma grande sœur me donne un grand coup de coude dans les côtes.
— Aïe !
— Ne reprends pas ta voix d’enfant, les parents ne sont pas là pour te plaindre ! Et non, oasis comme avant le nirvana.
— Je vois… des groupes rock de ta génération tout ça… Mais ce ne sont pas eux qui vont me dire ce que je dois faire de ma vie.
— Détrompe-toi, ce serait peut-être très instructif de les écouter… Soyons sérieuses un instant… Je vais te conseiller de ne pas y aller, mais je te connais, et tu vas, comme toujours, n’en faire qu’à ta tête…
— Je vais essayer de résister à la tentation… au mieux, je te le promets.
— Et en même temps, écoute un vieux singe qui sait faire la grimace. Si tu sens que tu as besoin d’aller voir ailleurs, peut-être devrais-tu la quitter, car c’est le signe que cette relation ne te convient plus ?
— Je ne peux pas… je ne crois pas… je résiste.
— Voilà… prouve que tu existes Jana !
— Il faut que tu arrêtes, on n’est ni dans un récit épique ni dans une comédie musicale !
— Mais comme je l’ai lu il y a peu, qu’est-ce qu’un conte, sinon une vision différente de la réalité 5  ?
— Bon… je file… tu m’énerves !
— Tu peux toujours compter sur les super conseils de ta sœur, hein ! Ohana signifie famille 6 …
— Grrrr ! Mais j’ai passé l’âge de croire aux contes de fées tu ne crois pas ?
— Chaque fois qu’un enfant dit : je ne crois pas aux fées, il y a quelque part une petite fée qui meurt. 7
— Paix à son âme, mais heureusement, je ne suis plus une enfant !
Si seulement elle ouvrait les yeux. Dans son Wawel un dragon vient aussi de s’éveiller… modifiant à tout jamais son monde, pense Teodora. Un jour viendra, elle comprendra.
 
 
 
 
 
 
 
 
2 L’APPEL DE L’AVENTURE
 
 
— Je ne serais pas contre avoir la suite de ton histoire… depuis hier je me demande qui peut bien représenter le dragon dans ma vie. C’est bien une allégorie n’est-ce pas ?
— Haha, à toi de voir… Tu connais mon goût pour la métaphore ! Il faut que je me rappelle… Où en étais-je ? Ah, oui ! Le roi Krak tentait de résoudre son problème…
Les guerriers les plus valeureux traversèrent les montagnes de Bohême, les vastes et sombres forêts de Moravie.
Jadis, ces terres slaves étaient tellement...

Voir icon more
Alternate Text