Corbeau blanc
152 pages
Français

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Corbeau blanc , livre ebook

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Description

Si Matthias est pianiste, plein de vices et libre comme l’air, Eléa est journaliste culturelle, grande sentimentale et surtout elle éprouve le besoin de contrôler sa vie. Deux caractères forts, à la fois contraires et complémentaires. Quand l'une rêve de stabilité, l'autre s’éprend de liberté. Et pour cause...


Mathias a un secret, et sa façon atypique de communiquer par le biais de petits oiseaux en papier n’est pas anodine. Ils se comprennent, se cherchent, se perdent souvent, se retrouvent toujours. Et s’ils ne se le disent pas, pourtant, ils s'aiment.


Pour eux « aimer », ce n'est pas vouloir à tout prix retenir l'autre. Matthias et Eléa offrent une musique en quatre temps, une danse sensuelle, où être ensemble pour toujours n’est pas la finalité de l’amour.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781801165709
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table of Contents
 
Page de titre
Mentions légales
Retrouvez-nous...
Avertissement
Dédicace
Prologue
Premier mouvement
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Deuxième mouvement
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Troisième mouvement
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Quatrième mouvement
Chapitre 38
Chapitre 39
Remerciements
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Crédits
 
 
 
DÉBORAH GALOPIN
 
 
 
 
Corbeau blanc
 
 
 
 
 
 
 
 
 
CHERRY PUBLISHING
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© 2021, Cherry Publishing
Première édition : janvier 2021
 
ISBN : 978-1-80116-570-9
 
 
 
Nos ouvrages sont également disponibles
au format broché.
 
Retrouvez notre catalogue sur :
www.cherry-publishing.com
 
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Avertissement
 
 
L’histoire que vous allez découvrir comporte des mentions fréquentes à l’alcool et à la drogue. Avant de débuter votre lecture, nous voulions vous rappeler que la consommation d’alcool et de drogue comporte des risques et qu’il ne faut pas hésiter à vous faire aider en cas d’addiction.
 
 

 
 
 
À ma grand-mère.
Puisse le vent te porter,
où que tu ailles.
 
 
 
 
Prologue
 
Là était l’urgence. M’en débarrasser, me défaire des fantômes, des hommes qui m’avaient habitée comme un vestibule, de ceux qui voulaient encore mon corps et dont je ne voulais plus, de ceux que j’avais aimés et qui ne m’aimaient plus.
On prête aux gens qu’on aime de belles intentions, mais comment savoir si ce que nous vivons est vrai ou même partagé ? Comment reconnaître le vrai du faux ? Déceler l’affection au milieu des regards désireux de posséder la chair ? Séparer le discours, des intentions profondes ? Peut-être qu’on ne fait jamais que de se raconter des histoires, de belles histoires sur lesquelles pleurer ensuite. Qu’on ne fait que croire à la beauté du mirage !
Alors, laissez-moi vous raconter l’histoire, la seule qui vaille.
 
 
 
 
 
 
 
 
Premier mouvement
ÉTÉ
 
Chapitre 1
L’appartement était silencieux. J’étais assise sur mon lit en train d’éplucher le carnet que j’avais commencé un mois après mon arrivée à Paris. Des notes en tout genre, des billets de mes sorties scotchés aux feuilles, des phrases que j’avais entendues de mes amis ou dans la rue, mes rages et mes bonheurs, quelques gribouillis sur le bord des pages... C’était l’un de mes enseignants en Philosophie de l’Art qui nous avait conseillé de tenir un carnet jour après jour. Il disait que cela nous servirait de sources d’inspiration, que l’art était partout, qu’on devait être attentif pour le repérer, mais aussi qu’on devait être capable de le créer. Tout ce qu’on vivait au quotidien pouvait potentiellement être transformé en quelque chose d’artistique à travers notre regard et notre sensibilité. Nous en étions les vecteurs. Je m’étais appliquée à suivre son conseil.
Aujourd’hui, cela faisait un an tout pile que je m’étais installée ici. C’était étrange, car j’avais l’impression d’avoir vécu beaucoup trop de choses en si peu de temps. Est-ce que ce genre d’événement se fête ? Toutes les occasions étaient bonnes pour sortir, surtout en plein mois d’août. Il faisait chaud, beaucoup trop pour rester enfermé. J’envoyai un message à Chloé :
 
De la musique, un rooftop et des copains ?
 
Il était 17 heures. Le nez plongé dans mes notes, j’attendais sa réponse. J’avais l’impression que ce fourre-tout, censé être un projet artistique, était le point de jonction entre la personne que j’étais et celle que je suis devenue maintenant. Tout ça à cause d’un changement de lieu, juste parce que j’étais partie. Ce n’était pas la première fois pourtant, mais il y avait un monde entre se rendre dans la grande ville de sa région et rejoindre la capitale. Je n’avais jamais été une grande aventurière. Mes parents qui me poussaient à faire des voyages linguistiques ont vite été déçus. J’aimais ma zone de confort, en sortir était synonyme de mise en danger, d’insécurité. Et pourtant, j’étais partie ! C’était presque un miracle en soi.
Il a fallu que je perde l’homme que j’aime et les repères qui allaient avec, pour avoir envie de tout abandonner à mon tour. J’ai justifié cela par mes études, mes désirs de réussite et d’indépendance alors qu’en vérité quand mon copain m’a quittée, mon corps réclamait l’asile. N’importe où plutôt que là-bas. La capitale ne m’était jamais apparue comme une terre hospitalière mais quitte à tout perdre, autant voir les choses en grand. C’était un monstre noir qui respirait au rythme des heures de pointe dont les wagons souffraient du nombre de ses passagers. Le prix faramineux des loyers servait de sélection naturelle, les pauvres et les moins motivés restaient en dehors de l’Île-de-France. C’était presque comme franchir les frontières d’un autre pays, on ne venait pas ici par hasard. Le chic et le beau étaient l’apanage des apparences, alors qu’il fallait être modeste pour supporter d’habiter dans des espaces aussi réduits. Et tout cela pour terminer esclave du capitalisme. Heureusement, Paris ce n’était pas uniquement ça.
Je ne comprenais pas vraiment les gens capables de laisser derrière eux leur entourage pour vivre ailleurs, car j’estimais qu’on ne s’attachait pas à un lieu, mais à quelqu’un et que le seul port qui puisse exister était celui de la personne qu’on aimait. J’aurais tout sacrifié pour l’autre, alors que d’autres étaient prêts à tout sacrifier pour le prix de la découverte. C’est quand je n’ai plus eu aucun port d’attache que j’ai compris que partir relevait d’un besoin intérieur, un mouvement qui nous guide vers l’inconnu. C’était un besoin presque viscéral, m’éloigner de la ville qui regorgeait de tous nos souvenirs en commun. Plus rien ne m’y retenait. Libérée de toute contrainte, je désirais suivre mes aspirations. J’avais le goût de l’inconnu, je voulais changer, tout changer. Le monde que j’avais connu ne me correspondait plus.
On a déjà probablement tout ce qu’on veut là où nous sommes et pourtant, il nous faut courir vers quelque chose que nous ne possédons pas encore, un rêve, une ambition. Du moins, c’est ce qu’on se dit quand on quitte tout. On justifie souvent ce départ précipité par le désir de vivre autre chose. C’est incontrôlé et incontrôlable. On souhaite découvrir la vie sous d’autres cieux, comme s’ils étaient capables de nous apporter ce bonheur qu’on ne trouve pas. Quand tout est fané, c’est l’espoir qui nous guide ailleurs.
Paris ne m’avait jamais fait rêver, pourtant c’est là que je déposais mes cartons. L’art et la culture me fascinaient. Si je voulais réussir dans le milieu du journalisme, c’était là où je devais être, ignorant s’il s’agissait d’un avenir possible ou d’une utopie. Je risquais tout au moment où je n’avais plus grand-chose à perdre. Ma famille voyait cela comme un choix courageux alors qu’après le grand bouleversement que je venais de vivre – oui, une rupture en était un – c’était l’instinct qui me guidait. La seule question c’était : où ? Qu’est-ce qui était le mieux pour moi ? Quelles études, quelle ville m’apporteraient le plus ? Toutes les possibilités s’ouvraient à moi : je pouvais aller n’importe où. Je n’avais qu’à jeter mon dévolu sur l’une d’elles et tout le reste de mon existence s’en verrait bousculé. L’idée m’avait été soufflée par ma grand-mère, alors non ce n’était décidément pas le courage qui m’avait menée ici.
La première page de mon carnet était recouverte de collages : une photo d’identité que j’avais prise pour illustrer ma carte étudiante en Master 1, un ticket de métro oblitéré, mon premier billet de cinéma parisien, la date de mon arrivée : 28 juillet 2014, une photo de mauvaise qualité de la porte de mon immeuble portant le numéro 9, une citation de Mano Solo « J’ai soif de la vie, qu’on m’en apporte, que dans un grand tourbillon, elle me transporte » écrite de ma main, une plume de pigeon, et bien sûr la tour Eiffel en milieu de page qui trônait comme une reine provenant d’un magazine quelconque.
Arriver ici avait presque été comme une seconde naissance. Tous les espoirs étaient permis. On trace un trait, on tente d’oublier et on recommence. Être qui on veut, se réinventer et pourquoi pas même s’inventer. C’était ça qui m’avait plu. C’était facile. Je voulais remettre en cause tout ce que je connaissais et qui me maintenait à la surface, inverser les pôles de mon existence.
J’avais réussi à m’adapter à ses codes, à sa grandeur, à sa splendeur, à ses excès. Je ne sais pas si on pouvait parler d’amour, mais la connexion entre elle et moi s’était faite, la magie avait opéré. Paris m’avait changée, m’avait fait sortir de moi-même. Quand on fait des études de journalisme dans le milieu culturel, c’est presque une obligation. Impossible de rester chez soi le soir devant un film. Du temps, on en a peu alors il faut l’optimiser, profiter de chaque occasion et sauter dessus. Cinéma, théâtre, exposition, concerts… On ne réfléchit pas, on fait, c’est tout. La nuit, je profitais, mais dès que le jour se levait je m’acharnais à écrire mes papiers et à préparer mes projets pour la faculté. C’était deux mondes ; le Soleil appartenait aux travailleurs, la Lune aux fêtards. C’était le deal : je m’amusais deux fois plus et je travaillais deux fois plus. Je n’avais jamais autant bu que depuis que j’étais ici. En province, on prenait des demis, à Paris on voyait double alors on attaquait directement avec des pintes pour se mettre en jambe. Au bout d’une, j’étais faite, mais je m’étais habituée. Paris la nuit, Paris submer

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