La lecture à portée de main
189
pages
Français
Ebooks
2022
Écrit par
Kf Andrews
Publié par
jenn-ink-editions
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Français
Ebook
2022
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Publié par
Date de parution
24 mars 2022
Nombre de lectures
0
EAN13
9782493515414
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Éléonore se retrouve amnésique suite à un accident de voiture. Léo se sent délaissé et s’éloigne d’elle. Au contraire, Rémi profite de la situation pour semer le trouble et tenter de la conquérir. Une série de quiproquos l’amène à réfléchir sur les véritables intentions des deux garçons. Les sentiments qu’éprouvent Élé et Léo l’un envers l’autre vont-ils y résister ?
Des rassemblements nocturnes ont lieu dans les sous-sols du manoir, ils pourraient avoir un lien avec ce qui s’est passé dans la région du Gévaudan.
Le groupe d’amis va tout mettre en œuvre pour démanteler cette organisation. Mais les Élus se rapprochent inévitablement du moment où ils devront réaliser le rituel. Vont-ils réussir à se libérer de cette malédiction ?
Publié par
Date de parution
24 mars 2022
Nombre de lectures
0
EAN13
9782493515414
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
CASTELUBIN EN GÉVAUDAN
Tome 2 : Mutations
KF ANDREWS
CASTELUBIN EN GÉVAUDAN
Tome 2 : Mutations
© Jenn Ink Éditions 2023
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droits, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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AVERTISSEMENT
Ce texte est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou mortes, des lieux ou des évènements réels n’est que pure coïncidence pour laquelle l’auteur(e) décline toute responsabilité.
« L’imagination est un monde sans frontière où la créativité prend ses racines… »
Chapitre 1
Amnésie
Le chant des oiseaux m’arrive aux oreilles comme s’il faisait partie d’un rêve. J’entrouvre les yeux et aperçois un coin de ciel bleu entre les cimes des pins. Recroquevillée comme un fœtus au pied d’un arbre, j’ignore pourquoi je suis là. Je jette un œil au paysage qui m’entoure et constate que je suis encerclée de résineux à perte de vue. Cet endroit ne m’évoque rien. Impossible de me souvenir du jour que nous sommes, encore moins de mon prénom, de mon nom ou de mon âge. Ma mémoire me fait défaut, c’est le néant, comme si toute mon existence se résumait à cet instant. De la sueur commence à perler sur mon front et je sens la panique m’envahir. Je n’ai plus aucun repère. Je reste là, assise en tailleur, espérant que quelqu’un viendra me sauver et le temps me paraît interminable. Ma montre indique 9 heures. Je me relève pour me dégourdir les jambes, car elles me font mal et j’ai des courbatures partout comme si j’avais couru un marathon.
Je m’aperçois que j’ai un drôle d’objet dans mon jean, je l’extirpe de la poche. C’est bizarre ! Bien que je sache qu’il s’agit d’un téléphone portable et à quoi il sert, je suis incapable de l’utiliser, c’est le flou complet ! Alors je touche les boutons, puis l’écran, la photo d’un couple s’affiche, par déduction j’en conclus que la fille c’est moi. En haut à gauche, je lis mardi 28 juin 2011, ce doit être la date d’aujourd’hui. Ma mémoire ne fonctionne toujours pas ou plus. Je suis désorientée.
J’erre dans ce bois une partie de la matinée, quand la faim commence à me torturer l’estomac et que le désir de manger se fait sentir, cela devient vite une obsession. Je cherche autour de moi ce que je pourrais engloutir, il n’y a que des baies sauvages et elles ne m’attirent pas. Par contre, un lapin croise mon chemin et son odeur irrésistible, puis la chaleur de son corps éveillent en moi une frénésie de chair fraîche. Je m’accroupis derrière un fourré et retiens mon souffle pour ne pas l’effrayer. Je m’accroupis derrière un fourré et retiens mon souffle pour ne pas l’effrayer. Quelques secondes me suffisent pour comprendre que je suis capable d’entendre ces battements cardiaques. Il a peur, c’est certain et s’immobilise, croyant me berner. Néanmoins, je suis bien plus maligne que lui et ça, je ne me l’explique pas non plus. Le lapin baisse sa garde et tente de fuir. Je bondis sur lui avec une dextérité étonnante. Je suis humaine, ça ne fait aucun doute, pourtant je viens de me comporter comme le ferait un prédateur en train de chasser. Le lapin se débat et couine. J’ai pitié de lui l’espace d’une seconde, partagée entre le désir de le relâcher et celui de le manger. La faim l’emporte largement. Je lui tords le cou, ses os craquent en même temps. Dans un dernier soubresaut, il rend l’âme entre mes mains assassines. Une sonnerie retentit et me fait sursauter. C’est le portable. Je pose le lapin à côté de moi, à l’écran le prénom de Léo s’affiche et je prends l’appel.
— Allô ? Allô ? Élé, c’est toi ? Dieu merci, tu es vivante !
J’avais espoir de réagir à cette voix, mais non, il ne se passe rien.
— Allô ? Qui êtes-vous ?
— Élé, c’est bien toi ! Ça fait une semaine que je te cherche partout ! Dis-moi où tu es, j’arrive !
— Je ne sais pas ! Je ne reconnais pas l’endroit !
— Tu es blessée ?
— Désolée, je… J’étais en train de… chasser… je crois. J’avais faim et je viens de tuer un lapin… Vous pouvez m’aider… Je ne me sens pas bien du tout !
— Élé ? Que t’arrive-t-il ? Tu ne te rappelles pas de moi ?
— Non ! Et vous ?
— Oui ! Mais qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?
— Je suis dans une forêt, mais j’ignore où !
— Décris-moi ce que tu vois ! réplique-t-il avec insistance.
Sa voix a éveillé une sensation étrange comme si mon âme la connaissait et que ma mémoire refusait de l’admettre. Malheureusement pour moi, cela ne déclenche aucun souvenir particulier. Mon cœur palpite et bat de plus en plus fort, je me sens mal et une douleur lancinante me torture l’épaule. Puis mon corps se tétanise brusquement et se raidit, je glisse au sol sans pouvoir me retenir. D’autres douleurs inexpliquées dans tous les membres m’arrachent une plainte. Il sort un son rauque de ma gorge. La souffrance devient extrême et provoque un vague souvenir, beaucoup trop intense celui-ci, pour que je l’aie oublié. Dans quelques instants, je deviendrai cette « chose ».
— Aidez-moi, s’il vous plaît ! J’ai trop mal ! m’écrié-je dans la panique.
— Élé ! Que se passe-t-il ? Oh putain ! Décris-moi ce que tu vois ! Vite !
— Il y a… une vieille… grange… ! prononcé-je, avant d’achever ma mutation.
Je me jette sur le lapin pour le dévorer et n’en fais qu’une bouchée ou presque. Cet animal m’a ouvert l’appétit et bien évidemment il ne me suffit pas. J’ai besoin de plus. Je cours à vive allure, le vent s’engouffre dans ma fourrure blanche immaculée, j’esquive les obstacles en zigzaguant entre eux comme si j’étais dotée d’un radar de détection. Je parcours des kilomètres sans même m’en rendre compte avant de flairer une nouvelle proie. L’odeur m’attire irrésistiblement. Grisée par cet appel, je stoppe ma course folle. Je me dissimule derrière un bosquet pour observer mon repas. Un humain descend de cette voiture et se précipite à l’orée du bois en criant « Éléonore, Éléonore ! ». Quand nos regards se croisent, je ne peux faire un pas de plus. Il éveille un sentiment indescriptible et la cause m’en échappe. Je suis bloquée ici ! Ce n’est pas le premier humain que j’approche, j’en suis certaine, mais celui-ci me met dans un drôle d’état. Par déduction, ce doit être moi Éléonore et il me connaît, ça ne fait aucun doute, il va m’aider.
— C’est moi, Léo ! Doucement, calme-toi ! dit-il en me montrant ses deux mains pour me signifier qu’il ne me veut aucun mal.
En même temps qu’il parle, je capte toutes ses pensées et je sais qu’il en fait autant. Une vive émotion me submerge lorsqu’il pose sa main sur mon crâne et je reprends mon apparence humaine. Recroquevillée à terre et complètement nue, je me cache tant bien que mal, car je n’ai pas perdu ma dignité pour autant. Il me donne son tee-shirt que j’enfile hâtivement, nos regards se croisent à cet instant. Alors que nous nous fixons toujours, des larmes s’échappent de ses yeux et roulent sur ses joues. Il pose sa main sur la mienne avec délicatesse. Qui est-il exactement ? Même s’il suscite cette impression de déjà-vu et que j’ai conscience de le connaître, ma mémoire me fait toujours défaut. La blancheur de ses dents à travers son sourire stimule mes sens, un souvenir tente de refaire surface. Je reprends aussitôt espoir ! Ce garçon m’a dit la vérité.
— Vous me connaissez, n’est-ce pas ? demandé-je pour m’en assurer.
— Oui ! Mais par pitié, on se tutoyait avant ! Alors ne changeons rien, c’est assez dur comme ça.
Je vais dans son sens en acquiesçant, il reprend plus calmement :
— Tu t’appelles Éléonore Lavallée. Tu es née à Paris et tu y as vécu jusqu’à ce que tu déménages il y a quelques mois… et tu viens d’avoir 18 ans à Noël… et… non rien !
— Tu allais ajouter autre chose…
— Ce n’est pas important ! Je suis étonné que tu ne te souviennes pas que tes parents ont divorcé, que ton père vit toujours à Paris et que ta mère a disp… est professeur d’histoire au lycée.
Il marque une petite pause concernant ma mère.
— Il y a un truc que je devrais savoir à son sujet ?
— Non rien !
— Tu peux bien me le dire puisque je n’en ai aucun souvenir, inutile de m’épargner… Et sans vouloir te vexer… je ne me rappelle pas de toi ni de ce que tu représentes pour moi ! Sommes-nous amis ou plus ? Depuis quand ? Tout ça m’échappe, dis-je, désespérée.
— Je vais passer un coup de fil ! Ne bouge pas de là !
— Où veux-tu que j’aille ?
Il s’éloigne un peu. Je l’entends discuter avec quelqu’un qu’il appelle Paul. Sa voix tremble quand il lui parle de moi et il semble complètement bouleversé. Il raccroche et revient.
— Paul arrive ! Il veut s’assurer que tout va bien avant de te ramener chez toi ! m’annonce-t-il.
— Qui est Paul ?
— Tu ne te souviens pas de lui non plus ? s’inquiète-t-il.
— Non. Je n’en ai pas le moindre souvenir ! Je me suis réveillée ce matin au milieu de cette forêt sans savoir qui j’étais et c’est déjà bien assez compliqué !
Nous patientons quelques minutes. Léo me jette des regards de compassion de temps en temps, je perçois son inquiétude. Il se rapproche de moi et me prend la main. Le contact de sa peau me trouble, je la retire aussitôt. Mon épaule m’irradie. Je soulève mon tee-shirt afin de vérifier ce qui me fait mal, je découvre une étoile à cinq branches incrustée dans ma peau comme une empreinte au fer rouge. Léo détourne les yeux et paraît très mal à l’aise. Il semble savoir ce qu’il en est. Juste un mot me vient à l’esprit : pentacle.
— Pourquoi j’ai cette étoile ? Qu’est-ce qui m’est arrivée ? Il a bien dû se passer quelque chose de grave pour que je ne m’en souvienne pas, dis-je.
— Il y a environ une sema