Ostentation , livre ebook

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Ce livre sur sa vie de star du cinéma pornographique, sa vie dissolue de prostituée de luxe, sur sa consécration du moment, à Pigalle, dans des shows érotiques d'une audace certes contestable mais inégalée, Evie fera comme si elle l'avait écrit elle-même. Mais en réalité ce texte, c'est lui Vallorde, qui l'écrira. Pianiste dans des cabarets de Paris, il est déjà l'auteur de quelques pages sulfureuses et lui propose de relever le défi. Celui d'un livre à la hauteur du scandale qu'elle incarne...
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Publié par

Date de parution

01 septembre 2014

Nombre de lectures

69

EAN13

9782336354422

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

8 Mo

f
f
Laurent Peireire
Laurent Peireire
Ostentation
Ce livre sur sa vie de star du cinéma pornographique, sa
vie dissolue de prostituée de luxe, sur sa consécration du
moment, à Pigalle, dans des shows érotiques d’une audace
certes contestable mais inégalée, Évie fera comme si elle Ostentation
l’avait écrit elle-même.
Mais en réalité ce texte, c’est lui, Vallorde , qui l’écri -
ra. Pianiste dans différents cabarets de Paris, il est déjà
l’auteur de quelques pages sulfureuses et lui propose de
relever le dé fi. Celui d’un livre à la hauteur de l’incro -
yable scandale qu’elle incarne, sur son expérience de la
jouissance, sur ses orgasmes réels ou simulés pendant les
tournages, avec ses clients, ses amants. Qui n’occulterait
rien de l’infamie avérée ou fantasmée, liée à l’exhibition,
à la prostitution, à la pornographie.
Piégée par leur amour, Évie pourrait cependant
sousestimer la force d’un tel texte, avant d’être confrontée au
risque que soit publié pour nir, livré aux yeux de tous, ce
qui s’était confé d’abord dans le secret.
Laurent Peireire, né à Paris en 1960, a écrit en 2005 un premier roman,
Le Journal de Kikuko, édité par Champ Vallon, sélectionné par le
Festival de Chambéry, puis, en 2011, un ouvrage de ction, Scènes
Privées, publié par Orizons.
Orizons
13, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris
Maquette de la couverture et logo : Andy Pockett
ISBN : 978-2-336-29858-0 30 €
Littératures
Peireire_couverture2014_155x240_1505214.indd 1-3 15/05/2014 17:45:31
Laurent Peireire
Ostentation03a_Peireire_Bk-interior-import_155x240_110614.indd 1 11/06/2014 16:43:36Daniel Cohen éditeur
www.editionsorizons.fr
Littératures, une collection dirigée par Daniel Cohen
Littératures est une collection ouverte à l’écrire, quelle qu’en
soit la forme : roman, récit, nouvelles, autofiction, journal ;
démarche éditoriale aussi vieille que l’édition elle-même. S’il est
difficile de blâmer les ténors de celle-ci d’avoir eu le goût des
genres qui lui ont rallié un large public, il reste que,
prescripteurs ici, concepteurs de la forme romanesque là, comptables
de ces prescriptions et de ces conceptions ailleurs, ont, jusqu’à
un degré critique, asséché le vivier des talents.
L’approche de Littératures, chez Orizons, est simple — il eût
été vain de l’indiquer en d’autres temps : publier des auteurs
qui, par leur force personnelle, leur attachement aux formes
multiples du littéraire, ont eu le désir de faire partager leur
expérience intérieure. Du texte dépouillé à l’écrit porté par
le souffle de l’aventure mentale et physique, nous vénérons,
entre tous les critères supposant déterminer l’œuvre littéraire,
le style. Flaubert écrivant : « J’estime par-dessus tout d’abord
le style, et ensuite le vrai » ; plus tard, le philosophe Alain
professant : « c’est toujours le goût qui éclaire le jugement »,
ils savaient avoir raison contre nos dépérissements. Nous en
faisons notre credo.
D.C.
ISBN : 978-2-336-29858-0
© Orizons, Paris, 2014
03a_Peireire_Bk-interior-import_155x240_110614.indd 2 11/06/2014 16:43:36Ostentation
03a_Peireire_Bk-interior-import_155x240_110614.indd 3 11/06/2014 16:43:36Du même auteur
Le Journal de Kikuko, Champ Vallon, 2005
Scènes Privées, Orizons, 2011
03a_Peireire_Bk-interior-import_155x240_110614.indd 4 11/06/2014 16:43:37Laurent Peireire
Ostentation
2014
03a_Peireire_Bk-interior-import_155x240_110614.indd 5 11/06/2014 16:43:37Dans la même collection
Farid Adafer, Jugement dernier, 2008
Marcel Baraffe, Brume de sang, 2009
Jean-Pierre Barbier-Jardet, Et Cætera, 2009Amarré à un corps-mort, 2010
Michèle Bayar, Ali Amour, 2011
Jacques-Emmanuel Bernard, Sous le soleil de Jérusalem, 2010
François G. Bussac, Les garçons sensibles, 2010Nouvelles de la rue Linné, 2010
Patrick Cardon, Le Grand Écart, 2010
Bertrand du Chambon, Loin de Vãrãnãsï, 2008La lionne, 2011
Daniel Cohen, Eaux dérobées, 2010
Monique Lise Cohen, Le parchemin du désir, 2009
Éric Colombo, La métamorphose des Ailes, 2011Par où passe la lumière..., 2013
Patrick Corneau, Îles sans océan, 2010
Maurice Couturier, Ziama, 2009
Odette David, Le Maître-Mot, 2008
Jacqueline De Clercq, Le Dit d’Ariane, 2008
Jean-Louis Delvolvé, le gerfaut, 2013
Patrick Denys, Épidaure, 2012
Charles Dobzynski, le bal de baleines et autres fictions, 2011
Serge Dufoulon, Les Jours de papier, 2011
Toufic El-Khoury, Beyrouth pantomime, 2008, Léthéapolis, 2014
Maurice Elia, Dernier tango à Beyrouth, 2008
Raymond Espinose, Libertad, 2010Pauline ou La courbe du ciel, 2011Lisières, Carnets 2009-2012, 2013
Pierre Fréha, La Conquête de l’oued, 2008Vieil Alger, 2009Nous irons voir la Tour Eiffel, 2012
Jean Gillibert, À demi-barbares, 2011Exils, 2011Nunuche, suivi de Les Pompes néantes, 2011
Jean Gillibert, De la chair et des cendres, 2012À coups de théâtre, 2012
Gérard Glatt, L’Impasse Héloïse, 2009
Günter Grass, Prix Nobel, La Ballerine, 2011
Charles Guerrin, La cérémonie des aveux, 2009
Nicole Hatem, Surabondance, 2012
Henri Heinemann, L’Éternité pliée, Journal, édition intégrale. (4 volumes
parus sur 6) L’Éternité pliée, tome I ; La Rivière entre les doigts, tome
II ; Graine de lumière, tome III ; Dialectique de l’instant, tome IV, 2011
03a_Peireire_Bk-interior-import_155x240_110614.indd 6 11/06/2014 16:43:37Henri Heinemann, Chants d’Opale, 2013
François Labbé, Le Cahier rouge, 2011
Gérard Laplace, Le façon des insulaires, 2014
Olivier Larizza, La Cathédrale, 2010
Didier Mansuy, Cas de figures, 2011, Facettes, 2012, Les Porteurs de feu, 2012
Gérard Mansuy, Le Merveilleux, 2009
Kristina Manusardi, Au tout début, 2011
Andrée Montero, Le frère, 2014
Lucette Mouline, Faux et usage de faux, 2009Du côté de l’ennemi, 2010Filages, 2011
Lucette Mouline, L’Horreur parturiente, 2012Museum verbum, 2012Zapping à New York, 2013
Lucette Mouline, Éva et Maad, 2014
Anne Mounic, Quand on a marché plusieurs années, 2008(X) de nom et prénom inconnu, 2011
Laurent Peireire, Scènes privées, 2011Ostentation, 2014
Robert Poudérou, La Sanseverina, 2011L’ennemi de la mort, 2011
Michèle Ramond, Les rêveries de Madame Halley, 2014Les saisons du jardin, 2014
Bahjat Rizk, Monologues intérieurs, 2012
Dominique Rouche, Œdipe le chien, 2012
Gianfranco Stroppini, Le serpent se mord la queue, 2011
Ilse Tielsch, Plage étrangère, 2011
Béatrix Ulysse, L’écho du corail perdu, 2009Le manuscrit de la Voie lactée, 2011
Antoine de Vial, Debout près de la mer, 2009Obéir à Gavrinis, 2012Americadire, 2013
Guy R. Vincent, Séceph l’Hispéen, 2013.
Nos autres collections : Contes et Merveilles, Profils d’un classique,
Cardinales, Universités, Comparaisons se corrèlent au substrat littéraire.
Les autres, Philosophie — La main d’Athéna, Homosexualités et
même Témoins, ou Histoire ne peuvent pas y être étrangères. Voir
notre site (décliné en page 2 de cet ouvrage).
03a_Peireire_Bk-interior-import_155x240_110614.indd 7 11/06/2014 16:43:3703a_Peireire_Bk-interior-import_155x240_110614.indd 8 11/06/2014 16:43:37uand il se réveillait brutalement, en sursaut, comme à l’instant, Qle plus souvent il était encore là-bas. Venus d’on ne sait où,
il y avait encore en lui, au détour de certains cauchemars, des cris
terribles, échos d’une autre vie enfouie, inquiétante, animale, des
cris capables, des années plus tard, de le réveiller, comme là-bas, en
pleine nuit, quelques instants seulement avant d’hurler, des râles qui
lui arrachaient la gorge, lui laissaient juste le temps de se bâillonner
de l’intérieur, comme dans les cellules collectives, avant qu’on puisse
les entendre.
Dans l’appartement du dessous, une fille, par à-coups, parfois
violents, parfois plus étouffés, gémissait. Peut-être étaient-ce ces
plaintes, ces râles aussi, mais d’une toute autre nature, qui l’avaient
réveillé. Il s’était retourné dans un sens puis dans un autre sans
pouvoir se rendormir et maintenant, allongé sur le ventre, il l’entendait à
la verticale, à deux ou trois mètres de lui, à l’étage inférieur, presque
aussi bien que si elle avait été couchée sous lui, que si elle soupirait
de plaisir contre son épaule. Il devait essayer d’évaluer où elle en
était, si elle comptait expédier rapidement son client ou si elle allait
choisir plutôt de prendre son temps. Pour ne plus l’entendre, si
elle continuait, la seule solution serait de se lever, de déménager, de
s’allonger sur le sofa dans l’entrée.
S’en plaindre, il n’y songeait même pas. Ces appartements en
plein Paris, luxueux, les filles les louaient à la nuit, à la semaine,
fort cher parce qu’ils pouvaient leur rapporter beaucoup d’argent.
03a_Peireire_Bk-interior-import_155x240_110614.indd 9 11/06/2014 16:43:3710 Laurent Peireire
L’usage voulait que la direction des Cabarets en mette un
gratuitement à la disposition de leur pianiste. Il y a quelques mois encore,
habitué de longue date à ce cinéma des filles, épuisé comme il l’était,
il se serait rendormi aussitôt.
Il a si peu dormi, il vérifie, une heure à peine. Vallorde reste un
long moment debout, nu, à déambuler dans ce studio surchauffé.
De pareils cauchemars mettaient toujours un moment à se
dissiper. Dans les quartiers d’isolement, de haute sécurité, dans le bloc
juste à côté, comme en lui, ça hurlait souvent. Les cris, les pleurs,
les martèlements de rage, arrivaient jusqu’à lui. Cela faisait vraiment
réfléchir et réfléchir empêchait de se rendormir. Écrire n’avait rien
arrangé. Écrire au lieu de dormir. Écrire au lieu de crier la nuit. Au
lieu de dormir, écouter les moindres bruits en soi, en dehors.
Les comprimés dans le creux de la main, il hésite. Deux ou trois
de plus, de moins, quelle importance ? Les somnifères, les calmants,
il a appris cela là-bas aussi, une manière de contourner un
abrutissement par un autre. Trop d’alcool, toutes sortes de cochonneries
à longueur de soirées. Tu vas finir par te tuer un jour avec tous ces
mélanges pour dormir, ne pas dormir, ne plus savoir où tu en es.
Trop tard… Avalés…
La fille du dessous gémissait toujour

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