Le Théorème de Pitre Gore
226 pages
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Le Théorème de Pitre Gore , livre ebook

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Description

Le Théorème de Pitre Gore
Fotsix
Roman de 329 500 caractères, 56 700 mots, 274 pages en équivalent papier.
Lors de vacances en Provence, à l’occasion d’une promenade dans l’arrière-pays, Loïc et Quentin, cernés par un incendie de forêt échappent de peu au brasier. Cet événement les rapproche, faisant naître plus qu’une simple complicité entre les deux garçons. Cependant, des circonstances imprévues les éloignent quelques jours, d’abord l’un, puis l’autre.
Mais Émilie aussi est là, seule, et les deux garçons d’abord séparés puis réunis la troublent, la fascinent, l’attirent...
Des liens de séductions se tissent, se croisent et s’enchaînent. Mais à quelles règles de la géométrie érotique les lignes de ce triangle obéissent-elles ?
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 mars 2020
Nombre de lectures 20
EAN13 9791029403965
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Théorème de Pitre Gore
 
 
 
Fotsix
 
 
 
Chapitre 1. Devant les flammes
Chapitre 2. Attraction mutuelle
Chapitre 3. Webcam boys
Chapitre 4. Obscurité propice
Chapitre 5. La poussée d’Archimède
Chapitre 6. Au fond des choses…
Chapitre 7. Une convocation intempestive
Chapitre 8. Émilie
Chapitre 9. Fuyant la foule.
Chapitre 10. La Chambre complice
Chapitre 11. Double prolongation
Chapitre 12. Une nouvelle tête
Chapitre 13. Un orage bienvenu
Chapitre 14. Trois pour le prix d’un
Chapitre 15. En attendant Quentin
Chapitre 16. Tous les trois
Chapitre 17. Procès-verbal d’audition
Chapitre 18. Je te rase ?
Chapitre 19. Une nouvelle géométrie
 
 
 
 
Chapitre 1. Devant les flammes
 
 
— Vite ! Ça se rapproche encore…
Du coin de l’œil, Loïc regarda Quentin qui montait péniblement à travers la garrigue. La fumée s’était faite plus présente, asséchant leur gorge et pour ne rien arranger, la pente se faisait plus raide, il n’y avait plus aucun chemin tracé entre les buissons parsemés d’épines et de gros blocs de calcaire bloquaient leur progression.
Pourtant, cette longue promenade dans le haut pays varois avait bien commencé. Les deux garçons avaient quitté sans se presser le petit camping où ils avaient passé la nuit. Le chemin était facile, il cheminait entre des vignes, contournait de petites collines couvertes de bois de chênes verts et de garrigue. Normalement, ils auraient dû être de retour vers le milieu de l’après-midi dans la maison que leur famille avait louée, mais après le déjeuner, un sandwich et quelques fruits pris au bord d’un étroit torrent presque à sec, une épaisse colonne de fumée qui était brutalement apparue dans l’axe du sentier les avait inquiétés.
Par réflexe, ils avaient tous deux sorti leur téléphone, mais aucun réseau ne couvrait cet endroit isolé où il n’y avait ni maison ni habitants. Ils se remirent en marche en accélérant légèrement dans l’espoir de distancer l’incendie.
En avançant encore de quelques centaines de mètres, une légère élévation du terrain leur avait montré la gravité de leur situation. Devant eux, la forêt semblait en feu sur toute la largeur du passage et lorsqu’ils s’étaient retournés, une autre colonne de fumée semblait également bloquer la voie de retour. L’odeur de bois brûlé aussi s’était faite plus sensible.
Loïc s’était figé sur place, tétanisé par cette situation qui lui semblait dramatique, mais Quentin, après avoir regardé plus calmement la situation et étudié la carte quelques instants lui avait suggéré qu’ils quittent le sentier et pour tirer au plus court vers la crête qui les surplombait. Au début, la progression était facile, régulière, mais quand la pente s’était brutalement accentuée, Quentin avait commencé à peiner. À mesure de la progression, malgré sa volonté, il semblait de plus en plus fatigué.
Au détour d’un gros bloc, Loïc jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et il eut l’impression que son cœur s’arrêtait de battre. L’horizon était à présent barré par un écran continu d’une fumée épaisse, lourde et grise qui roulait comme une vague, un raz-de-marée lent, mais irrésistible. De longues langues de flammes illuminaient soudain la base avant de disparaître, comme absorbées par un nouveau champignon qui bourgeonnait avant de se dissoudre dans le nuage.
Arrivé à son niveau, Quentin put à son tour observer l’impressionnant spectacle. Il s’immobilisa un instant pour reprendre son souffle et en profita pour inspecter la crête qui se dressait au-dessus d’eux.
— Par là ! dit-il d’une voix presque basse entre deux halètements.
Il repoussa dans sa poche la carte qu’il avait considérée quelques secondes et reprit la marche. Loïc lui emboîta le pas en se demandant comment cette histoire allait se terminer.
La progression reprit. Les buissons desséchés leur griffaient les genoux. Ils progressaient dans un silence un peu irréel comme si les cigales dont le chant avait accompagné le début de leur marche s’étaient tues, conscientes de l’incendie qui s’approchait.
Soudain, une brusque bourrasque de vent secoua la végétation autour d’eux et le rideau de fumée sembla se pencher sur eux. Le ciel était devenu d’une étrange couleur jaunâtre striée de longues traînées grises qui faisaient pâlir le soleil.
Les deux garçons se suivaient, Quentin montrant le chemin, marchant péniblement dans le maquis. Derrière, si Loïc suivait avec plus de facilité, il se retournait souvent, de plus en plus inquiet.
Le front de l’incendie gagnait nettement sur eux et, à présent, le vent leur apportait son grondement sourd, les explosions des troncs qui éclataient, des sifflements de vapeur venus du cœur de la fournaise.
Surpris par un caillou en équilibre instable qui roula sous sa semelle, Quentin chuta lourdement en avant. Avant même que Loïc ne puisse se porter à son secours, il s’était déjà redressé avec un juron en se tenant douloureusement la jambe. Une longue éraflure marquait son tibia.
— Ne t’arrête pas, lança-t-il à Loïc, c’est là-haut. Je te rejoins…
— Pas question que je te laisse ! Je reste avec toi, passe-moi ton sac, au moins.
La voix du second était montée d’une octave sous la pression de l’angoisse. Il agrippa le sac de son compagnon de marche, passa les bretelles par l’avant puis il le prit par le bras pour l’aider à se relever.
La marche reprit, sous le couvercle de fumée qui semblait s’abaisser à mesure qu’ils s’approchaient de la crête. Chaque détour leur permettait de mesurer la progression rapide du feu et la distance qui les séparait encore du sommet. À présent, les sinistres craquements et le ronflement de l’incendie étaient suffisamment forts pour les forcer à élever la voix pour s’encourager mutuellement.
Un bruit nouveau, un sifflement aigu doublé d’un battement caractéristique leur fit lever la tête. Un hélicoptère jaune et rouge de la sécurité civile passa rapidement au-dessus d’eux avant d’engager un large virage et de repasser de nouveau.
Montés sur un rocher, les garçons se mirent à sauter en l’air, les bras dressés au-dessus de la tête, hurlant d’inutiles appels au secours qui se perdaient dans le fracas de la turbine. Mais après un nouveau tour, l’hélicoptère s’éloigna vers la crête derrière laquelle il disparut.
— Je suis sûr qu’ils nous ont vus ! cria Loïc avec une soudaine excitation. Ils vont revenir nous chercher !
— Avec quoi ils viendraient ? Il faut passer la crête, et vite ! Sinon on va finir en barbecue. Merde, j’ai du sang plein la chaussette…
La remarque de Quentin doucha l’enthousiasme de l’autre et la montée reprit, encore ralentie par le blessé qui s’était mis à boiter. Parfois, ils étaient obligés de traverser des buissons plus épais et les aiguilles sèches contre la plaie lui faisaient pousser un gémissement étouffé.
Devant ou derrière eux, des mouvements rapides sous le couvert des buissons témoignaient de la fuite éperdue de la faune terrestre devant le péril mortel. Ils les remarquaient à peine, trop occupés à forcer le passage vers la crête salvatrice.
À présent, ils sentaient sur leur peau la chaleur de l’incendie. Les lourdes volutes de fumée passaient bas au-dessus d’eux et l’odeur prenante les faisait parfois tousser. De nouveau, Quentin trébucha et il serait tombé si Loïc ne l’avait pas rattrapé par le bras.
Mais un tourbillon de fumée les plongea soudain dans un brouillard étouffant et Loïc, de plus en plus affolé par la situation, se sentit brutalement tiré au sol par son t-shirt.
— Baisse-toi ! hurla Quentin. Il faut respirer au niveau du sol. Reste comme ça jusqu’à ce que la fumée remonte !
Le calme apparent que manifestait le garçon malgré sa blessure et la fatigue de la marche redonna confiance à l’autre. Ils restèrent quelques instants à quatre pattes avant de se redresser dès que la fumée se dissipa.
À cet instant, un puissant grondement les fit se retourner pour apercevoir la silhouette massive d’un Canadair qui arrivait derrière eux, hurlant la puissance de ses deux turbines. Il sembla ne passer qu’à quelques mètres au-dessus de leur tête avant de plonger vers le feu sur lequel il déversa sa cargaison d’eau. Une colonne de vapeur s’éleva du brasier en sifflant et la chaleur qui s’en échappait diminua nettement.
— Vite, ils nous ont vus. Au moins, ils savent qu’on est là… Vite, répéta Quentin. Il faut passer devant là où ils arrosent, ils nous indiquent le meilleur chemin !
— Mais on ne va pas aller dans le feu ? demanda Loïc d’une voix que l’angoisse faisait dérailler.
— Non, pas dedans, devant ! Ils doivent ralentir là où c’est le plus facile de passer.
La voix du garçon se brisa dans un nouveau gémissement douloureux. Son compagnon raffermit sa prise sur son bras pour l’aider à avancer et la progression reprit, poussée par un nouvel espoir. Malgré les deux sacs qui entravaient sa marche, Loïc arrivait encore à soutenir son ami.
Par deux fois, le Canadair repassa au-dessus d’eux. À chaque fois, il ralentissait le foyer qui repartait de plus belle après quelques minutes, comme un animal sauvage que le claquement du fouet repousse au fond de sa cage, mais qui se rapproche avec hardiesse dès que le dompteur s’éloigne. L’hélicoptère n’avait pas reparu.
Toussant, soufflant, l’un poussant et tirant l’autre, dans un dernier effort, les deux garçons arrivèrent enfin sur la crête, une large bande dénudée, quasiment plate et privée de végétation. Derrière eux, la fumée montait comme un rideau ininterrompu et les premières flammes apparurent de l’endroit d’où ils venaient de sortir.
— Vite, si le feu saute la crête, on est foutus ! articula péniblement Quentin en reprenant son souffle.
Il sortit la carte de sa poche et la regarda quelques secondes, fit le tour de l’horizon opposé encore dégagé avant de jeter un dernier regard sur brasier qui se déchaînait derrière eux.
— Par-là ! Il devrait y avoir une piste un peu plus loin.
En boitillant, il commença à longer la crête, suivi de Loïc. Une centaine de mètres plus loin, comme il l’avait annoncé, une piste

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