La lecture à portée de main
148
pages
Français
Ebooks
2020
Écrit par
Mélissa Roche
composé par
Homoromance Éditions
Publié par
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Français
Ebook
2020
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Publié par
Date de parution
02 octobre 2020
Nombre de lectures
7
EAN13
9781716757457
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
La petite bourgade de Hamelin vit sous la menace de loups. Désespéré, le maire fait appel à la fameuse et mystérieuse joueuse de flûte. La mission de cette dernière accomplie, le bourgmestre refuse de payer le prix. En punition, l’inquiétante femme s’en prend aux jeunes villageoises. Aidée de la magie, la joueuse de flûte entraîne les pauvres victimes dans une étrange forêt parsemée de terribles épreuves. La mort les y attend au tournant.Kristen, la joueuse de flûte intervient alors pour leur donner à contrecœur les règles du jeu. Elle se sent attirée par Eva, une villageoise rebelle, et ne veut en aucun cas la voir mourir. La journée, Eva et les autres devront se battre contre leurs propres démons, la nuit, elle pourra explorer les sentiments que fait éclore Kristen.Comment Eva parviendra-t-elle à échapper au pire ? Quelles sont les leçons que peut offrir la magie ? Quel sera le destin de Kristen pour avoir bravé la magie ?
Publié par
Date de parution
02 octobre 2020
Nombre de lectures
7
EAN13
9781716757457
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
La joueuse de flûte
MéLISSA ROCHE
Copyright © 2020
Tous droits réservés.
ISBN : 9798664988833
DÉDICACE
À mon chat Tesla, puisse-t-il trouver une autre occupation que m’embêter pendant mes séances d’écriture.
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
QUELQUE PART DANS LE MONDE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
ÉPILOGUE
BIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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REMERCIEMENTS
Merci à Homoromance édition pour avoir imaginé ce merveilleux projet commun.
QUELQUE PART DANS LE MONDE
— Range ça. Et viens boire un verre.
Valérie dévia difficilement son regard de l’homme qu’elle surveillait. Elle suivit des yeux la main qui retenait le revolver qu’elle était en train de dégainer. Pour se retrouver nez à nez avec Angie, la nouvelle videuse du Holly hall .
— Viens, je te dis.
— Tu ne sais pas…
Valérie ne parvenait pas à mettre de mots sur la douleur qui voulait tout annihiler sur son passage. La seule chose qu’elle appréhendait vraiment, à cet instant, était cette rage ardente qui embrasait ses neurones.
— Crois-moi, personne ne comprend mieux que moi. Viens, te dis-je, avant que quelqu’un ne se rende compte de ton manège.
— Et en quoi ça te concerne ? Tu te fous des filles. Tu es comme eux.
La danseuse exotique n’avait pas tort. Depuis son arrivée, Angie n’avait sympathisé avec personne, opposant à tous le même masque froid et rigide.
— Je n’ai pas envie que tu te fasses plomber pendant mon service.
En réalité, la femme avait obéi à une intuition, ce qu’elle n’allait pas admettre devant la demoiselle.
— Ha ! Tu n’es vraiment qu’une garce.
— Sans aucun doute, mais une garce qui te sauve la vie.
— Crois-tu ? Crois-tu que je pourrais vivre avec ce qu’ils m’ont fait ?
— Évidemment. Mais ça demandera plus d’efforts que de t’abandonner à la colère.
Angie entraîna la jeune femme dans la petite pièce réservée à la sécurité. En semaine, elle était la seule à s’en servir, personne ne les interromprait. D’un signe de tête, elle avait prévenu Diego, son binôme, de son absence. Son regard égrillard, quoiqu’infondé, avait appris à la videuse que l’incident était passé inaperçu.
— Lâche-moi, se débattit Valérie. Mais bon sang, c’est quoi ton problème ?
— Je suis fatiguée. Tellement fatiguée, si tu savais.
La femme athlétique s’affala dans un canapé à moitié défoncé. Elle chercha à tâtons une bouteille de whisky oubliée la veille entre deux coussins. Quand elle la trouva, elle ne s’embarrassa pas de verre et but directement au goulot. La longue gorgée lui brûla le gosier tout en apaisant la frayeur qui l’avait saisie à la vue de l’éclat mat du pistolet.
— Tu partagerais ?
— Tant que tu ne crains pas de passer derrière moi…
— Après ce que j’ai dû faire ici ?
Sardonique, Valérie ricana avant de s’emparer de la bouteille.
— Il est bon…
— Malcolm est peut-être un salaud, mais il s’y connaît en whisky.
— C’est un monstre…
La volonté que Valérie avait mobilisée pour perpétrer son forfait l’abandonna soudain. Et avec elle, tout énergie la quitta. Elle tomba à son tour sur le cuir brun usé.
— J’ai l’impression que je vais exploser, souffla-t-elle.
— Oui, je sais.
— Je veux qu’il meure… Ou moi, mais je veux que cela s’arrête.
— Oui, je sais.
— Arrête de répéter ça, explosa la danseuse. Tu ne sais rien de ce que je vis, de ce que je ressens.
Les traits d’Angie se durcirent. Oh si ! Elle ne le savait que trop bien. Elle avait assisté à tellement d’histoires semblables. Toujours le même scénario, toujours la même conclusion. Et toujours les mêmes qui payaient l’addition.
— Si ça te rassure de te penser unique, libre à toi. Ce que je sais, moi, avec certitude, c’est où te conduira ta colère. Où te mènera la haine.
— Je m’en fous, tu comprends ! Tout ce que je veux c’est ne plus rien ressentir. Ne plus avoir cet acide qui me ronge de l’intérieur. Je veux qu’il paie !
— Tu ne veux plus avoir d’émotions ?
— Oui ! cria Valérie.
— Le faire souffrir ?
— Comme j’ai souffert, haleta la blonde.
La jeune femme, encore innocente si peu d’années auparavant, était au bord de l’abîme. Angie reconnaissait cet état. Elle savait pertinemment sur quels sombres sentiers il conduisait. La videuse les avait foulés, autrefois, à une époque différente. Elle en connaissait le prix.
— Tu l’as traité de monstre tout à l’heure.
— Vas-tu le défendre en plus de faire son sale boulot ?
— Oh non, sûrement pas. Tu as raison. Il maltraite les faibles, rompt ses engagements quand il pense s’en sortir. Non, cet homme est une pourriture. Le pire, c’est qu’il est une pourriture ordinaire, de celle que l’on retrouve à chaque coin de rue.
— Alors pourquoi tu ne m’as pas laissée faire ? J’aurais pu l’avoir.
— Rien du tout. Ses gardes du corps ne le quittent jamais. Et puis, as-tu déjà tiré sur quelqu’un ? Sais-tu ce que ça fait de tuer ?
— Et toi ?
Valérie se leva d’un bond et arpenta le local sordide. Sa colère bouillonna à nouveau, étouffante, aveugle et sourde à la raison.
— Ce n’est pas moi qui tenais un flingue. Pas moi qui m’apprêtais à déclencher une fusillade dans une pièce pleine de monde.
— Oh ! N’exagère pas, on est jeudi. C’est mort le jeudi.
— N’empêche, ils étaient une dizaine de clients, plus les quatre danseuses et les filles en salle. Sans parler de Marc, le barman.
— J-je…
— Et ne me sors pas d’excuses à la con. Tu n’y as tout simplement pas pensé. Car tu n’étais animée que par la colère. Il est là le danger, tu comprends ? La victoire du monstre c’est quand il te rend aussi monstrueux que lui. Quand il arrive à transformer la victime en bourreau.
Valérie se sentit acculée. Cet homme s’était servi d’elle. Il l’avait avilie, salie de toutes les manières possibles. Et l’autre blonde entendait empêcher une juste vengeance avec des arguments métaphysiques. Et pourtant… Pourtant, il y avait quelque chose chez elle.
— Assieds-toi, mon enfant. Laisse-moi te conter une histoire qui s’est déroulée il y a bien longtemps.
— Ce n’est pas…
— S’il te plaît, la coupa l’aînée.
Sans savoir pourquoi, troublée par l’aura de la videuse, Valérie obéit.
— Après tu feras ce que tu voudras, je te le promets.
— Même si je décide d’y retourner pour lui coller une balle entre les deux yeux ?
— Même si tu décides de te suicider, oui.
— Je t’écoute.
— Installe-toi confortablement, ça peut prendre un moment.
Valérie se sentit bizarre tout à coup, comme si une des lois de l’univers venait brusquement de changer. Dans une sorte d’état second, la jeune femme se pelotonna dans un coin du canapé. Inconsciemment, elle empoigna un coussin et le serra contre sa poitrine.
— C’est bon ? Tu n’as besoin de rien ?
— Raconte ton histoire qu’on en finisse.
Angie acquiesça et reprit une nouvelle rasade du breuvage ambré. Elle n’aimait pas ce récit. La femme y songeait le moins possible. Mais il recelait une vérité que cette gamine devait entendre. Et peut-être un espoir.
— Il était une fois…
CHAPITRE 1
Tout a commencé en juin 1284, ou bien était-ce en juillet 1376 ? C’est sans importance. De tels événements se sont produits tant de fois qu’il est vain de vouloir les dater avec précision. Quoi qu’il en soit, cette année-là, les loups pullulaient dans les campagnes. Particulièrement maléfiques, ils s’en prenaient de préférence aux jeunes vierges nubiles.
De nuit comme de jour, ils se faufilaient autour des habitations pour dévorer donzelles et moutons. La peur régnait partout. Nul ne semblait pouvoir arrêter l’invasion lupine. Rapidement, les rues et avenues se vidèrent. Les villageois se claquemurèrent chez eux, craintifs et veules.
Le maire de Hamelin, petite bourgade tranquille, tournait en rond dans son bureau. Il tempêtait depuis vingt minutes contre ses conseillers aussi effrayés que lui.
— Vous vous rendez compte ? La petite Käsner ! Son père est venu me voir ce matin. Ils vont devoir l’éloigner alors que son mariage était prévu dans deux mois ! Bien sûr il est annulé, de sorte que monsieur Espen, le père du marié, s’est plaint officiellement lui aussi.
— Mais monsieur le maire…
— Quelles excuses allez-vous me donner encore ? Ne vous ai-je pas fourni trois cents pièces d’or pour régler le problème ? Et pour quels résultats, je vous le demande ?
— C’est que les mercenaires que nous avions embauchés se sont fait massacrer jusqu’au dernier.
— Ou bien ils se sont moqués de vous et ont empoché le butin avant de fuir, railla le maire.
L’homme mis en cause baissa la tête bien en peine de se défendre. D’autant que le bourgmestre avait probablement raison. Qu’espérer d’autre de la part de malandrins presque aussi sauvages que le mal ? Cela n’avait même pas été son idée, mais impossible de le rappeler au maire.
— Il y aurait bien une solution, tenta le plus jeune du lot.
— Encore votre conte de bonne femme ?
— Je vous assure qu’elle est plus que cela.
Le maire laissa ses subalternes tourner en dérision leur pair. Lui aussi avait entendu parler de cette figure légendaire sans pour autant y prêter foi. Allons, donc ! Une femme réussir là où de valeureux gaillards n’osaient s’aventurer ? Une fable assurément. N’est-ce pas ?
— Le maire de Fritzburg…, souffla l’homme de pouvoir ventripotent.
— Oui, monsieur, s’exclama le jeune conseiller. Selon la rumeur, il aurait fait appel à elle le mois dernier.
— C’est vrai que le commerce a repris depuis une lunaison.
— Exactement ! C’est un homme pragmatique, peu enclin à l’exagération.
— Mais les colporteurs le sont eux, intervint l’un de ses collègues avec aigreur.
— Et quel autre choix avons-nous ? Ces inn