221
pages
Français
Ebooks
2018
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Ebook
2018
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Publié par
Date de parution
03 décembre 2018
Nombre de lectures
278
EAN13
9782897865979
Langue
Français
Publié par
Date de parution
03 décembre 2018
Nombre de lectures
278
EAN13
9782897865979
Langue
Français
Copyright © 2018 Sara Agnès L.
Copyright © 2018 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Émilie Leroux
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-595-5
ISBN PDF numérique 978-2-89786-596-2
ISBN ePub 978-2-89786-597-9
Première impression : 2018
Dépôt légal : 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
L., Sara Agnès, 1975-, auteur
L’amour fou / Sara Agnès L.
ISBN 978-2-89786-595-5
I. Titre. PS8635.O911A62 2018 C843’.6 C2018-940655-0 PS9635.O911A62 2018
Pour Jenny
Chapitre 1
I l était tard. Je roulais sur une route déserte et je songeais à m’arrêter prendre un café, quand une voiture, garée sur le bas-côté, attira mon attention. Je ne suis pas peureuse de nature, mais quand je roule de soir, je m’arrête rarement autre part que dans les restaurants bien éclairés et ouverts en permanence.
Je freinai brusquement devant un type planté au milieu de la route, grand, avec une barbe et une casquette foncée : rien de très rassurant, en fait. Je verrouillai toutes mes portières et je songeai à redémarrer sur-le-champ. Je n’allais quand même rester là, au milieu de nulle part ! Mon rythme cardiaque s’accéléra pendant qu’il contournait ma voiture pour venir me parler. Par politesse, j’ouvris partiellement ma fenêtre, juste assez pour l’entendre, le pied sur l’accélérateur, prête à déguerpir au moindre geste brusque ou suspect.
— Pardon, mais... je crois que le moteur de cette voiture m’a lâché, dit-il avec un accent anglais. Vous pourriez m’emmener quelque part où... où je pourrais dormir et... manger quelque chose ?
Il fouilla dans la poche arrière de son jean pour me montrer son téléphone.
— Ma batterie est morte, et l’endroit où j’ai loué cette voiture est fermé jusqu’à demain. Je suis... un peu perdu, avouat-il avec une expression dépitée.
Je le scrutai. Même s’il semblait vraiment désespéré, sa carrure imposante m’inquiétait. Nous en avions au moins pour 25 minutes avant d’arriver au prochain village, et je doutais de pouvoir trouver quelque chose d’ouvert là-bas, surtout à cette heure-ci. Et le prochain café ouvert toute la nuit devait être à 45 minutes de route...
— Mademoiselle, j’ai vraiment besoin d’un coup de main, insista-t-il en essayant de m’amadouer avec des yeux doux. Je peux même vous payer, si vous le voulez...
Il sortit son portefeuille et brandit des billets.
— Je dois avoir... environ 200 $, là.
— C’est que... je ne prends jamais de type en stop, annonçai-je.
— Écoutez, il est tard et... je veux juste un endroit où dormir et... manger un peu.
Je soupirai avant de coller ma tête contre mon siège. Bon sang ! Je ne pouvais pas le laisser là ! Je vérifiai son regard une dernière fois, puis du bout des doigts, je déverrouillai la portière du côté passager.
— D’accord, dis-je.
Une expression de soulagement apparut sur ses traits.
— Merci ! Donnez-moi juste une minute. Je vais chercher mon sac !
Il se mit à courir en direction de sa voiture. Pour ma part, je fouillai sous mon siège et je m’assurai que j’avais toujours un bâton pour pouvoir me défendre en cas de souci. Pendant que l’homme jucha un énorme sac à dos sur son épaule, je saisis mon vaporisateur de poivre de Cayenne dans le fond de mon sac à main et le dissimulai entre mes cuisses. Si les choses se corsaient, je serais prête.
Il ouvrit la portière arrière et déposa son sac sur la banquette avant de prendre place à ma droite. Aussitôt, je profitai de la lumière intérieure de l’habitacle pour mieux voir son visage. La seule chose dont je fus sûre, c’était qu’il était roux, même si sa casquette cachait une bonne partie de ses cheveux. Et sa barbe, légère, me donna une indication plus nette de sa couleur. Dès que la portière se referma, l’obscurité revint, et j’attendis qu’il boucle sa ceinture de sécurité avant de reprendre la route.
— Merci, répéta-t-il dans un soupir de soulagement. Je commençais à croire que j’allais passer la nuit dans cette voiture !
— C’est une route secondaire, expliquai-je. Les gens préfèrent l’autoroute. Cela leur évite de traverser les villages.
— Oui. La carte me l’avait indiqué, mais je voulais voir du paysage, expliqua-t-il. Et cette voiture de location m’a lâché au bout de 100 kilomètres !
Je ne dis rien, encore anxieuse d’avoir ramassé un parfait inconnu dans ma voiture à une heure aussi tardive. Ironiquement, mon vaporisateur bien logé entre mes cuisses me rassura.
— Je m’appelle Sam, annonça-t-il en tendant la main vers moi.
— Léa, dis-je sans répondre à son geste.
— Léa, répéta-t-il en ramenant son bras contre lui. Je viens d’Australie. Je faisais du tourisme, quand... cette fichue voiture m’a laissé tomber.
Peut-être parce que je gardai le silence, il poursuivit :
— Généralement, je me débrouille bien en mécanique automobile, mais là, il fait nuit et... il n’y a aucun outil dans le coffre.
Il affichait un large sourire, cherchant probablement à me rassurer. Alors, je me décidai à entamer la conversation :
— Vous allez où ?
— Je me rendais à Québec, mais je pensais m’arrêter dans un gîte à... Rivière-aux-loups.
— Rivière-du-Loup, rectifiai-je.
— Ah. Oui. Je suis resté quelques jours en Gaspésie et je redescends lentement vers Montréal.
Je hochai la tête pour lui montrer que j’avais compris, quand il ajouta :
— Si vous me déposez dans une ville, je contacterai la compagnie de location. Ils m’offriront sûrement un véhicule de remplacement.
— Et l’autre ? Vous allez la laisser sur le bord de la route ?
Il lâcha un petit rire.
— Ils n’ont qu’à aller la chercher !
Posant la tête contre mon siège, il s’étira avant de pouffer :
— Moi qui voulais vivre une aventure en forêt, je m’attendais à tout, sauf à ça !
Pour la première fois depuis qu’il était là, je souris.
— Et vous allez où ? me questionna-t-il à son tour.
— À Montréal, mais je compte m’arrêter dormir à Québec. Je terminerai la route demain soir.
— Vous habitez là-bas ?
— Non, j’habite tout près de Rimouski, mais j’ai un concours de mixage à Montréal.
— De... mixage ? répéta-t-il.
— Je suis DJ, expliquai-je.
— Oh ! Waouh !
Il attendit. Quoi ? Peut-être que je lui fasse écouter quelque chose, mais il était hors de question que je lâche mon volant pour approcher une de mes mains vers lui. De son côté, il retira sa casquette, et des bouclettes sombres lui tombèrent de chaque côté du visage. Je lui jetai un coup d’œil rapide avant de reporter mon attention sur la route. À part sa barbe, il n’était pas vilain. Enfin... pour ce que je pouvais en voir.
— Et en Australie, vous faites quoi ?
— Hum... je suis... acteur.
J’affichai un air surpris.
— Oh. Eh bien... voilà qui est original. Et vous arrivez &