Mathias
109 pages
Français

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Description

Tu aimes les témoignages? Tu adoreras ce livre! C’est un roman basé sur une histoire vraie.
Je m’appelle Mathias. J’ai 16 ans.
Je suis gros
Le problème, quand tu es gros, c’est qu’il est impossible de le cacher. C’est apparent, c’est ce que les gens remarquent en premier.
Ta première impression, ce n’est pas toi qui la donnes. C’est ton gras. Les gens ne voient pas la personne qui se dissimule sous cette couche épaisse.
[…]
C’est la dernière journée d’école de mon quatrième secondaire et la date limite que je m’étais fixée pour changer de vie. J’en ai assez d’être gros.
D’avoir honte d’être gros. Honte d’être incapable de changer mon image chaque fois que j’essaie de perdre du poids. Honte de ne pas oser aborder les filles qui me plaisent parce que j’ai peur qu’elles me rejettent, honte de me regarder dans le miroir de la salle de bain.
Psst! L’auteur de ce livre s’appelle Mathieu. Il aime le chocolat, les superhéros ordinaires, le vent d’automne et courir même si ça lui fait mal aux jambes. Plus jeune, il n’était pas très bon au hockey et préférait rester à la maison pour écouter les dessins animés. Il déteste l'injustice. Il a été prof au secondaire en maths et en sciences, mais il a tout lâché pour avoir plus de temps pour écrire.

Informations

Publié par
Date de parution 21 septembre 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782897581954
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Guy Saint-Jean diteur
3440, boul. Industriel
Laval (Qu bec) Canada
H7L 4R9
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
www.saint-jeanediteur.com

Donn es de catalogage avant publication disponibles Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada.

Nous reconnaissons l aide financi re du gouvernement du Canada par l entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activit s d dition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l aide accord e notre programme de publication.

Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
Guy Saint-Jean diteur Inc. 2016
R vision: Marie Desjardins
Correction d preuves: milie Leclerc
Conception graphique de la couverture et infographie: Christiane S guin
Photo de la page couverture: iStockphoto.com/stevanovicigor
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives
Canada, 2016
ISBN: 978-2-89758-194-7
ISBN EPUB: 978-2-89758-195-4
ISBN PDF: 978-2-89758-196-1
Tous droits de traduction et d adaptation r serv s. Toute reproduction d un extrait de ce livre, par quelque proc d que ce soit, est strictement interdite sans l autorisation crite de l diteur. Toute reproduction ou exploitation d un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu un t l chargement l gal constitue une infraction au droit d auteur et est passible de poursuites p nales ou civiles pouvant entra ner des p nalit s ou le paiement de dommages et int r ts.
Imprim et reli au Canada
1 re impression, septembre 2016

Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
Roman
Table of mati res
PARTIE 1 Marcher
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
PARTIE 2 COURIR
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
PARTIE 3 VIVRE
Chapitre 24
Chapitre 25
pilogue
Remerciements
PARTIE 1
Chapitre 1
22 juin
Je m appelle Mathias. J ai seize ans.
Je suis gros.
Le probl me, quand tu es gros, c est qu il est impossible de le cacher. C est apparent, c est ce que les gens remarquent en premier.
Ta premi re impression, ce n est pas toi qui la donnes. C est ton gras. Les gens ne voient pas la personne qui se dissimule sous cette couche paisse.
Parce que c est l impression que j ai: je me cache sous une enveloppe moelleuse qui m entoure et qui m emp che d tre qui je suis vraiment.
J enfile en vitesse mon pantalon ample et mon kangourou trop grand, mes v tements de tous les jours, j attrape mon sac et je me pr cipite vers mon arr t d autobus.
C est une mani re de parler: je me dirige de mon pas lent et chaloup , vers le coin de la rue.
Pendant que j attends, je regarde mon ombre se dessiner au sol. Les ombres du matin sont longues. La mienne est ronde. C est la derni re journ e d cole de ma quatri me secondaire; la date limite que je me suis fix e pour changer de vie. J en ai assez d tre gros. D avoir honte d tre gros. Honte d tre incapable de changer mon image chaque fois que j essaie de perdre du poids. Honte de ne pas oser aborder les filles qui me plaisent parce que j ai peur qu elles me rejettent, honte de me regarder dans le miroir de la salle de bain. Et les exemples sont infinis: honte de m emp cher d entrer en relation avec les autres, honte de ne pas fr quenter les partys parce que je suis g n , honte d avoir honte
Je suis gros. Vraiment gros. Mon ventre norme pend devant mon pubis; mes seins sont plus volumineux que ceux de la majorit des filles de mon ge; mes cuisses frottent l une contre l autre quand je marche; mon double menton danse quand je bouge, mes joues sont toujours rouges au moindre effort; mes chevilles ne se distinguent pas vraiment de mes mollets
Honte de savoir exactement comment changer ma situation sans pourtant avoir la volont d y arriver. Parce qu on le sait tous, quoi faire, pour maigrir: manger moins, manger mieux, bouger plus. C est la th orie la plus r pandue. Je sais tout a. Mais tant donn ma taille, les activit s sportives, c est loin d tre vident.
Belle d faite pour ne pas bouger, pour ne pas essayer.
Les autres l ves arrivent l arr t en m ignorant, comme d habitude, et bient t, le bus jaune se pointe le bout du nez. Je laisse entrer les autres, comme toujours, parce que je n aime pas que quelqu un me suive dans les marches de peur de tr bucher ou, pire, de tomber la renverse. Je me retrouve dans mon banc attitr : celui au-dessus de la roue arri re, droite, tr s inconfortable, mais que je ne partage avec personne. Si l autobus prend un virage serr , il n y a aucun risque que je d range mon voisin de si ge: je suis seul. J occupe trop de place sur cette banquette pour qu on s assoie avec moi.
Les maisons d filent par la fen tre et tout me fait penser ce surpoids qui m englobe: ici, un trampoline pour lequel je suis trop lourd, l un hamac qui ne me supporterait probablement pas
Ce n est pas r cent: je le sais depuis longtemps que je suis trop gros. Au primaire, a pouvait aller, je bougeais peut- tre plus. Sur les photos, je suis l g rement enrob , mais quand j ai eu dix ans, je me suis mis enfler et enfler
Mais cette p riode se termine: le d but des vacances verra l arriv e d un nouveau Mathias, m me si on mettra quelque temps avant de voir le changement.
C est la seule pens e qui occupe mon esprit quand l autobus arrive l cole: une fin m ne un recommencement.
Dehors, la foule d l ves attend le dernier examen de l ann e, sous le soleil splendide qui souligne l arriv e prochaine des vacances, sur le terrain adjacent la polyvalente.
Mon t l phone vibre. C est un texto de Pascal.
Dsl, on a fait tout ce qu on a pu.
L autobus se vide et, intrigu , l g rement inquiet, je sors le dernier, fid le mon habitude. D s que je pose le pied sur le trottoir devant l cole, le bus jaune repart. D habitude, Louis et Pascal viennent me rejoindre et on parle un peu avant le d but des cours.
Je les aper ois, ils gesticulent avec vigueur, tout pr s de Gignac et sa gang, v tus des couleurs des Mamba, notre quipe de football.
J ai l impression que certains membres de la ligne d fensive les emp chent de passer. Je vois aussi la belle Estelle qui engueule Gignac, ce qui semble avoir peu d effet sur le grand sportif.
J ajuste le bas de mon t-shirt, m me si je sais que mes bourrelets ne d bordent pas, car mes t-shirts sont tous trop longs. J avance un peu vers mes amis et je me sens observ , plus qu l habitude.
Si mon secondaire 4 peut se terminer enfin Je vois les autres qui me pointent, qui chuchotent pour rire de moi sans se cacher. Je sens le feu me monter aux joues et plus j ai l impression de rougir, plus je sais que je rougis. En arrivant pr s des grandes portes vitr es de l cole alors que je suis au milieu de la foule, je la vois.
Elle est vaste, imprim e sur quatre feuilles, et elle couvre tout le haut de la porte centrale de l entr e des l ves.
Je m arr te, parce que j ai le souffle coup . Je ne sais pas comment r agir, je suis fig par tant de m chancet . Crier, temp ter, ce n est pas trop mon genre.
Je fixe l l phant le plus petit sur l affiche, celui dont la figure est une photo de mon visage qui ne m avantage pas: j ai les joues rouges, je suis en sueur et mes cheveux en bataille sont coll s sur mon front.
Je sais que cette image a t prise pendant les Olympiades, trois semaines plus t t, tout juste avant la session d examens de fin d ann e.
Ce qui fait le plus mal, ce n est pas de me voir ainsi repr sent sur le mur de l cole devant tous les l ves.
Ce qui me blesse le plus, c est l autre l phant, plus gros, couch au sol, qui porte le visage de mon p re. On jurerait qu il est mort.
C est la photo de la notice n crologique, agrandie, floue, mais je reconnais les yeux, la barbe et le double menton de mon p re.
J aimerais refouler les larmes qui me montent aux yeux, mais c est au-del de mes forces. Je sens l eau sal e couler sur mes joues, j ai de la difficult respirer, j ai l impression que la Terre autour de moi a arr t de tourner. Je suis le centre de l univers, tout le monde me regarde, tous se moquent de moi, de ma peine, de mon p re. Je sais que les cellulaires captent chaque instant de mon humiliation.
Il est mort parce qu il tait trop gros.
Et moi moi aussi je le suis. Moi aussi j ai peur que a m arrive. En ce moment, je sens une col re profonde na tre dans cette peine.
C est trop, je ne peux pas supporter a plus longtemps. Je m avance et je cherche une prise malgr le papier collant qui a t appliqu avec minutie sur toute la feuille, rendant l arrachage impossible. Je tente d gratigner la surface, de trouver une asp rit pour y glisser mes doigts, je tire, je tire de toutes mes forces, mais rien ne bouge. J essaie de plus en plus fr n tiquement, des petits coups, des grands coups, sans succ s. Je ne r ussis pas enlever l affiche.
Alors que je m acharne, les pentures r pent mes jointures, je sens ma peau s ouvrir, mais cette douleur n est rien, elle n est que physique, elle s incline devant le gouffre sans fond de la souffrance que je ressens en dedans.
- T as juste tirer de tout ton poids! lance une voix.
Cette voix, je la reconna trais entre mille. Je me retourne vers sa provenance et je vois Gignac, dont la t te surplombe l assembl e d une dizaine de centi

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