242
pages
Français
Ebooks
2019
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Ebook
2019
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Publié par
Date de parution
03 juin 2019
Nombre de lectures
2
EAN13
9782898031731
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Publié par
Date de parution
03 juin 2019
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2
EAN13
9782898031731
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Français
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Copyright © 2019 Myriam Gérardin
Copyright © 2019 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : L.P. Sicard
Révision éditoriale : L.P. Sicard
Révision linguistique : Féminin pluriel
Conception de la couverture : Félix Bellerose
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier : 978-2-89803-171-7
ISBN PDF numérique : 978-2-89803-172-4
ISBN ePub : 978-2-89803-173-1
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Verdor / Myriam Gérardin.
Noms : Gérardin, Myriam, 1977- auteur. | Gérardin, Myriam, 1977- Vertige.
Description : Mention de collection : Collection Panache
Identifiants : Canadiana 20189432926 | ISBN 9782898031717 (vol. 1)
Classification : LCC PS8613.E733 V47 2019 | CDD jC843/.6—dc23
1
ELIA WOLF LEFORT
S ous un ciel étoilé, en plein cœur du Suriname, Elia dormait recroquevillée. Une brise chaude l’avait plongée dans un sommeil troublé par des rêves de sa mère disparue. À son réveil, des billes scintillantes rappelant un mobile pour enfant la surplombaient. Intriguée, elle approcha lentement sa main des petites lumières, qui s’évanouirent aussitôt dans la nuit. Combien d’heures s’étaient écoulées depuis sa sortie de la forêt dense où elle avait atterri ? Elia n’en avait aucune idée.
Étendue dans la verdure, elle contemplait l’astre lunaire lorsqu’une espèce de trompe aspira bruyamment la peau de son visage. Apeurée, elle s’écarta de l’animal, s’enfuit précipitamment dans les hautes herbes et se laissa choir sur le sol plusieurs mètres plus loin. Bien que cette plaine semblât moins hostile que la forêt, Elia n’avait plus l’intention d’y dormir. Alors qu’elle scrutait l’horizon à la recherche d’un abri, elle aperçut une silhouette qui se découpait sur fond de lune : un garçon. Celui-ci baissa la tête, aveuglant du même coup Elia.
— Désolé, s’exclama-t-il, changeant la direction de sa lampe frontale. Qu’est-ce que tu fais ici ?
— Heu… Je… j’essaie d’attraper une lumière, inventa-t-elle en remarquant le retour des lueurs présentes à son réveil.
Constatant l’expression sceptique du garçon, Elia brandit le bras pour en saisir une, voletante.
— Pourquoi n’essaies-tu pas d’attraper celles qui sont immobiles au sol ?
— Parce que je souhaite en avoir une qui vole.
— Donc, tu préfères les mâles, nota le garçon. Les femelles demeurent dans les herbes en attendant qu’un mâle les voie.
— C’est absurde, dit Elia en se relevant, les lumières n’ont pas de sexe !
— Ce sont des lucioles, des insectes, précisa-t-il.
Elia le fixa avec une moue de dédain ; les insectes lui rappelaient les expériences bactériologiques effectuées au laboratoire où elle avait grandi. Humant l’air frais à pleins poumons, elle se plut à penser qu’elle n’y retournerait jamais.
— Est-ce que tu as vu quelque chose tomber par là ? demanda le jeune homme en désignant la forêt.
— Non. Pourquoi ?
— Je croyais avoir aperçu un débris cosmique traverser le ciel il y a quelques heures, mais je n’en suis plus si sûr.
Elia comprit alors qu’il s’agissait probablement de sa navette. De peur que le garçon s’aventure dans les bois pour la retrouver, Elia l’entraîna dans la direction opposée jusqu’à ce qu’elle soit assurée qu’il ne rebrousserait pas chemin.
— Je ne t’ai jamais vue au Vertige, remarqua soudainement le garçon.
— Où ?
— À l’école, précisa-t-il, l’air perplexe. Je crois même ne jamais t’avoir aperçue à Verdor.
Elia voulut ajouter quelque chose, mais tout s’embrouillait dans son esprit.
— Je m’appelle Mikael Lamontagne.
— Elia… Elia Wolf… Lefort, répondit-elle d’une voix hachée.
— Enchanté, dit Mikael, un large sourire au visage. Tu habites quel secteur ?
Ignorant volontairement sa question, Elia montra une demeure au loin.
— C’est ta maison ? l’interrogea-t-elle.
— Non, c’est celle de la grand-mère de Jo, mon amie. Là-bas, c’est leur grange.
Craignant d’être à nouveau questionnée, Elia attira son attention sur un objet qu’elle allait piétiner.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Une lanterne en bioplastique. Le métal est plutôt rare ici.
Elia s’approcha de la boîte translucide et lorsque le bout de ses doigts toucha l’une de ses parois, une magnifique lueur rosacée, émise par une luciole captive, jaillit. Le jeune homme libéra l’insecte et reposa la lanterne, puis ils gagnèrent la sortie du champ. Devant eux se dessinait, entre de spectaculaires haies garnies de boutons et des arbres noueux, une route végétale tout à fait différente de celle fissurée, grêlée de bosses et de débris qu’Elia empruntait pour courir lorsqu’elle se sauvait du laboratoire.
— Où vas-tu ? questionna-t-il alors qu’elle se dirigeait vers la gauche de la rue.
— Me coucher, rétorqua Elia, espérant qu’il ne la suivrait pas.
Curieux, Mikael lui emboîta le pas et ils marchèrent en silence, baignés par d’envoûtants effluves floraux.
— C’est ici, annonça subitement Elia en désignant une maison retirée au fond d’un sentier.
— Tu habites chez Jonas Bees ?
— Heu… oui, mentit-elle, s’éloignant prestement.
— Bonne nuit ! lança-t-il.
— Bonne nuit.
Mikael ne reprit la route que lorsque la silhouette d’Elia se perdit sur le sentier sinueux.
Les paupières d’Elia s’ouvrirent brusquement. Le soleil inondait la pièce dans laquelle elle s’était réfugiée et un parfum sucré flottait dans l’air. Le sentiment de réalité la rattrapa. Elia s’était enfuie du laboratoire. La recherche de Marion, sa mère, l’avait menée au Suriname, dans une nouvelle région appelée Verdor. Les images de la veille déferlaient dans son esprit. Se rappelant alors son intrusion dans cette maison, Elia roula hors du lit et se dirigea vers la seule fenêtre de la pièce. De là, ses yeux se rivèrent sur un majestueux chêne Ange, un arbre titanesque au tronc massif supportant de grosses branches un peu tordues. Certaines touchaient le sol, tandis que d’autres se déployaient en formant une cime étalée. Envoûtée par l’arbre, Elia n’entendit pas que quelqu’un arrivait. Lorsqu’il la salua, elle sursauta. En se retournant, elle découvrit un homme aux cheveux rasés tenant un plateau entre ses mains couvertes de piqûres et de rougeurs. Le regard d’Elia remonta ensuite sur son visage basané mettant en valeur ses yeux vert olive. Ce devait être le fameux Jonas dont avait parlé Mikael la veille.
— Bien dormi ? s’enquit son hôte comme s’il n’était pas surpris par sa présence.
— Heu… oui… Je m’appelle Elia. Elia Wolf Lefort, bredouilla-t-elle.
— Tu as les mêmes pommettes saillantes et le même nez retroussé que Marion.
Médusée, Elia ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n’en sortit. Comment cet homme pouvait-il savoir qui elle était ?
— Tes yeux vairons ne laissent aucun doute sur ton identité.
— Marion… est… ici ? réussit-ell