107
pages
Français
Ebooks
2019
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107
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Ebook
2019
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Publié par
Date de parution
02 octobre 2019
Nombre de lectures
24
EAN13
9782897587864
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
02 octobre 2019
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EAN13
9782897587864
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Français
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Guy Saint-Jean Éditeur
4490, rue Garand
Laval (Québec) Canada H7L 5Z6
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
saint-jeanediteur.com
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Données de catalogage avant publication disponibles à Bibliothèque et Archives nationales du Québec et à Bibliothèque et Archives Canada
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur inc., 2012, pour l’édition originale.
© Guy Saint-Jean Éditeur inc., 2019, pour cette nouvelle édition.
Correction d’épreuves : Audrey Faille
Conception graphique : Christiane Séguin
Photo de la page couverture : © Depositphotos/dmbaker
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2019
ISBN : 978-2-89758-785-7
ISBN EPUB : 978-2-89758-786-4
ISBN PDF : 978-2-89758-787-1
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Toute reproduction ou exploitation d’un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu’un téléchargement légal constitue une infraction au droit d’auteur et est passible de poursuites pénales ou civiles pouvant entraîner des pénalités ou le paiement de dommages et intérêts. Guy Saint-Jean Éditeur est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).
Comme toujours, à ma Charlotte et mon Samuel. Je vous aime plus que la vie…
PROLOGUE
La solitude. Je ne l’avais même pas vue me tomber dessus, je ne savais même pas qu’il était possible de se sentir aussi seule tout en ayant autant de monde autour de soi, même des amis aussi extraordinaires que les miens. Bizarre. C’est probablement ça qui a tout déclenché même si ce n’était qu’un élément parmi d’autres. Ensuite, tout a déboulé : une succession d’événements inattendus auxquels je n’ai pas su réagir a fait en sorte que j’ai dégringolé subitement, rapidement, sans pouvoir m’arrêter, comme si je dévalais une montagne abrupte sans rien pour m’accrocher.
Autrefois, j’aurais pensé que ce qui est survenu, et la façon dont tout s’est produit presque en même temps, n’aurait pu arriver qu’à des personnes vraiment malchanceuses, d’abord, mais aussi faibles, molles, pas très intelligentes, trop démunies pour savoir quand se retrousser les manches. Ce n’est vraiment pas mon cas. Je ne suis pas faible ni molle ; je suis quand même relativement intelligente, aussi. Démunie ? Ah, peut-être, mais c’est relatif, tout ça.
J’aurais évidemment pu demander – et trouver – de l’aide, car beaucoup d’occasions se sont présentées. Sauf qu’il aurait fallu que j’admette qu’il y avait un problème. Eh non ! J’étais après tout Mélo, celle qui fait toujours des blagues, celle qui fonce, qui n’a peur de rien. Alors, comme j’avais presque toujours mon faux sourire sur le visage, celui qui disait : « Tout va bien ! », je me suis convaincue moi-même. Quand je repense à tout ce que j’ai fait, aux décisions que j’ai prises ou que je me suis laissé entraîner à prendre parce que je tenais absolument à me débrouiller seule, j’arrive à peine à y croire. Pourtant, c’est bien arrivé comme ça, et je ne peux blâmer personne d’autre que moi-même. Oui, il y a bien quelques méchants dans cette histoire, mais ça, malheureusement, il y en a partout dans la vraie vie, pas juste dans la mienne. Mes méchants à moi, je les ai trouvés toute seule comme une grande. En toute honnêteté, je n’ai pas toujours eu le beau rôle moi-même… Moi ? La cute, la douce, la drôle, la fine Mélo ? Ben oui ! OK, plusieurs choses sont arrivées parce que je n’étais pas dans mon état normal. Comme si à un moment donné, il y a des neurones qui ont fait un genre de court-circuit dans ma tête. J’étais perdue, je ne savais plus qui j’étais, vraiment. Il y en a qui appellent ça la crise d’adolescence, d’autre un état dépressif, moi, je pense que c’est un peu des deux. Bof. De toute manière, c’est une explication, pas une excuse. Et les excuses, ça suffit.
CHAPITRE 1
Sarah-Jeanne
Sarah-Jeanne est la meilleure amie que j’ai jamais eue. Avant elle, ceux que j’appelais mes amis n’étaient, en fait, que des connaissances, des gars et des filles avec qui je m’amusais et passais le temps. Avec Sarah-Jeanne, c’est autre chose, complètement. De son côté, elle croit fermement que je lui ai sauvé la vie puisque je me suis occupée d’elle quand elle est arrivée dans notre banlieue, dans notre école, au début de notre quatrième secondaire.
Quand je l’ai connue, j’étais une fille tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Mes amies disaient de moi que j’étais toujours de bonne humeur, pétillante ; c’est vrai, j’aime bien ricaner et faire des folies. J’étais heureuse, il me semble. Saja adorait mes cheveux, mes mèches roses, surtout. Elle disait que j’avais l’allure d’une fée clochette grandeur nature. J’allais dans une école ordinaire, enfin, je crois bien. Une grande école avec toutes sortes de personnes, des cools et des pas cools, des épais et des gentils, des chipies – dans notre cas, c’était les AAA, Alissia, Alex et Annie-Jade – et des rejets. La vie normale, ordinaire, quoi. Mes parents aussi étaient bien normaux. Un peu fatigants mais pas trop, gentils sans être trop envahissants, un peu dépassés mais pas totalement gênants, bref, de bons parents qui avaient vécu une séparation et une réconciliation, des hauts et des bas ; la plupart du temps, ils étaient ensemble et solidaires. Jusqu’à ce que mon père fasse tout éclater. J’y reviendrai.
J’ai un petit frère, Charles, qui est un peu énervant même s’il est souvent correct, c’est-à-dire assez tranquille et avec des amis qui ne sont pas trop attardés. J’aimais bien notre maison, dans une petite ville assez tranquille en banlieue de la métropole ; j’avais mes rêves de devenir designer de mode et j’adorais aider Saja à se trouver un look de chanteuse pas trop chic, juste cute. Tout allait bien, tout était facile.
Quand Sarah-Jeanne est entrée dans ma vie, elle disait que notre rencontre faisait partie de notre destinée ; comme elle est passionnée de musique, elle affirmait que c’était à cause de mon prénom que nous étions faites pour être amies. Peu importe, vraiment.
Au début de cette année scolaire là, Sarah-Jeanne venait de s’établir dans notre région. Elle arrivait d’une petite ville assez éloignée et semblait vraiment impressionnée par sa nouvelle école. Elle avait l’air perdue, triste, malgré le courage qu’elle essayait d’afficher sur son visage. On pouvait facilement y croire, à ce courage, mais moi, j’ai deviné sa fragilité, sa solitude, et je lui ai tendu la main. Je ne me doutais pas que nous deviendrions aussi proches. Je me suis simplement mise à sa place un instant et me suis demandé comment je me sentirais, moi, et ce qui m’aiderait. Alors, je l’ai fait. Et là, BAM !
Aussi simple que ça. Dès ce premier jour, j’ai eu l’impression d’être vraiment proche d’elle, connectée en quelque sorte. À peine une semaine plus tard, nous avions envie de passer toutes nos soirées et nos fins de semaine ensemble, sans compter les interminables conversations au téléphone. Je lui ai « expliqué » notre école, fait une liste des élèves qui valaient la peine d’être connus et ceux qu’il valait mieux éviter. Nous étions dans plusieurs cours ensemble et partagions nos repas chaque midi ; tout à coup, j’ai aimé l’école comme je ne l’avais jamais aimée avant. Je comprenais enfin le sens de la fameuse expression « être sur la même longueur d’onde » et savais ce que devait être une véritable « bff » comme tout le monde semblait en avoir. Une meilleure-amie-pour-la-vie avec qui je voulais tout partager, tout essayer, tout découvrir. Sans qui, je le découvrirais plus tard, j’aurais du mal à savoir comment exister. Une complicité presque exagérée nous unissait : j’avais l’impression de toujours savoir ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait, ce qu’elle s’apprêtait à dire avant qu’elle le sache elle-même, et j’étais certaine que c’était la même chose pour elle. Je n’avais jamais rien vécu de tel.
Cependant, j’ai vite compris qu’une amitié aussi exaltante avait forcément un côté moins agréable. Quand Saja était trop occupée pour me voir, j’étais déçue. Quand je ne la voyais pas pendant plus d’une journée, elle me manquait et je me deman