Ces mots qui me blessent...
214 pages
Français

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Ces mots qui me blessent... , livre ebook

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Description

« Parfois, il suffit de mots pour guérir nos maux... »Le deuxième trimestre a commencé. Cassandra n’en peut plus d’aller en cours. Entre les profs et ses camarades de classe, c’est l’enfer.Personne ne comprend ses difficultés scolaires. Pire, ils la méprisent sans cesse pour lui rappeler qu’elle est dyslexique.Parfois, c’est trop dur d’encaisser tout cela. Alors, au moment où elle craque, c’est le toit qu’elle choisit comme refuge.Cependant, ce lieu semble être déjà l’endroit favori d’Enzo, un garçon en terminale comme elle. Celui-ci n’a pas la réputation d’être un élève assidu. Au contraire, il fait partie des parias comme Cassandra.Pourtant, lorsqu’il pense qu’elle est au bord du suicide, il intervient pour la « sauver » puis il la prend sous son aile, lui offrant ainsi un peu de compassion.Que peut-il naître d’une telle rencontre ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2017
Nombre de lectures 131
EAN13 9791033800552
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Parfois, il suffit de mots pour guérir nos maux...
 
 
À écouter pendant votre lecture :
 
Ces mots qui me blessent – Max Harder (paroles Céline Musmeaux)
Sauve-moi – Max Harder (paroles Céline Musmeaux)
 
 
 
 
 
 
Titre original : Ces mots qui me blessent…
 
© 2018 Céline Musmeaux
Tous droits réservés

© 2017 NYMPHALIS
Collection : Soft Romance
20 Traverse de la Montre - 13011 Marseille
 

 ISBN : 9791033800552
Dépôt Légal : mars 2017
Crédit photo : Jacob Lund
Conception graphique : Céline Musmeaux
 
Cette œuvre est une fiction. Elle est l’unique fruit de l’imagination de son auteur. Les noms propres, les personnages, les intrigues et les lieux sont donc inventés ou utilisés dans le cadre de cette création. Toute ressemblance même minime avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des entreprises, des évènements ou des lieux particuliers, serait de ce fait fortuite et relèverait d’une pure coïncidence.

1
Leurs rires, leurs gamineries, je ne les supporte plus. Cela fait bientôt six mois que je suis dans cette classe d’attardés. Ils me jugent, ils me critiquent, ils se moquent simplement de moi, car j’ai le malheur d’être nulle à l’oral. Pourtant, je ne suis pas bête. Au contraire, je suis plutôt brillante à l’écrit. Enfin, si l’on veut…
Aujourd’hui encore, je m’isole. Je n’ai plus envie de m’intégrer. Je ne désire même pas discuter avec eux. J’en ai seulement assez de les voir. Le dernier cours de la matinée est sur le point de se terminer. J’appréhende. Je sais que le prof d’économie va rendre les copies de la précédente interrogation. C’est pour cela je me cache un peu sous mes cheveux rouges en implorant les licornes qu’il ne me fasse aucune réflexion à propos de mes fautes d’orthographe.
Pitié… Pas maintenant, pas après cette longue matinée. Je veux juste aller manger.
J’expire de dépit lorsqu’il prend la parole en l’annonçant.
— Bon   ! Ce n’est pas fameux, comme d’habitude.
Mon estomac se noue. Je sens que je vais y avoir droit. Par chance, il ne commence pas par ma rangée. Il fait un petit commentaire à chaque élève. Du coup, j’ai l’impression qu’il est en forme.
Aïe… Je suppose que je vais subir mon humiliation habituelle.
La pression augmente à chaque pas qu’il fait pour se rapprocher de moi. Je n’apprécie pas du tout cette impression de pouvoir qu’il a sur moi. Il est simplement un prof. L’an prochain, je ne le verrai plus. Oui, je vais arrêter l’école après avoir obtenu mon BAC. Il est hors de question que je continue à être rabaissée de cette manière. J’abandonne mes rêves, je choisis la paix intérieure.
En parlant de rêve… Je souhaiterais tant que la sonnerie retentisse avant que cela n’arrive à moi. Ainsi, il ne pourrait pas se permettre de me juger.
Les battements de mon cœur s’accélèrent. Je me sens mal.
Il m’a regardée. Il a souri. Il va se moquer de moi.
C’est tellement évident que je masque mes yeux derrière ma main en soupirant de désespoir.
Ils adorent ça. Oui, même les enseignants s’amusent de ma dyslexie. J’aimerais bien les y voir   !
Je serre les dents. Mais comme prévu, il tapote sur mon bureau en m’interpellant.
— Cassandra, cela pourrait être bien s’il n’y avait pas autant de fautes dans vos écrits. Il serait temps de travailler plus sérieusement.
Je lui lance un regard sombre lorsqu’il pose mon contrôle en m’envoyant d’un air mauvais.
— C’est vraiment dommage de perdre des points à chacun de vos devoirs.
Bien sûr, cela fait rire tout le monde. D’autant plus qu’il ajoute.
— Neuf. Vous étiez pourtant la meilleure copie.
J’attrape la feuille en rétorquant.
— Ce n’est plus le cas visiblement…
Il me reproche aussitôt.
— Cessez de répondre dès que l’on vous fait une remarque   !
Mes mains tremblent en tenant le papier. J’ai eu quatorze, mais il m’a enlevé cinq points, c’est beaucoup trop. Je n’écris quand même pas comme un enfant de dix ans. Je ne peux donc pas m’empêcher de commenter.
— C’est cruel.
Voici ce que je marmonne en retenant mes larmes.
J’ai dix-huit ans. Cela fait des années que je vis avec ce que je considère comme un «   handicap   » et c’est toujours la même chose. Les profs accentuent mon problème. Ils me dévalorisent. Ils m’humilient et cela permet aux élèves de ma classe de m’enfoncer un peu plus à chacune de leurs interventions.
Je me sens mal. Je suis tellement en colère que je me pince la lèvre lorsqu’il retourne à son bureau en déclarant.
— Une moyenne médiocre encore une fois. Vous êtes mes pires étudiants, cette année.
La sonnerie retentit. Je fais un blocage en fixant ma copie. J’ai tout bonnement envie de la déchirer en mille morceaux.
Je m’en veux affreusement d’être comme ça…
Je n’y arrive pas. Je me braque dès que l’on essaie de me sortir de ce problème. Mais il faut dire que personne ne m’aide véritablement. Ils ne comprennent pas que j’enrage, que je me sens pitoyable et par-dessus tout qu’ils ne font qu’accentuer ces sentiments…
Tout à coup, ma voisine de devant m’arrache la feuille des mains en me signalant.
— Cinq points   ! Tu es vraiment trop nulle   !
Oui, je sais…
Je râle après elle.
— Rends-la-moi   !
Elle crie pour interpeller toute la classe.
— Elle a eu cinq points en moins   ! C’est trop naze   !
Furieuse, je la déchire pour mettre fin à cette humiliation.
— Ferme-la   !
Voilà ce que je scande en rangeant mes affaires. Tout de suite très contrariée, je m’élance vers la sortie.
Ça recommence   ! Je ne suis pas un objet de foire   !
La tête baissée, les yeux en larmes, je m’engage dans le couloir pour m’échapper de cette réalité. Mais les garçons me chahutent en riant.
— Ne pleure pas, la rousse   !
Voici ce qu’un imbécile me dit. Je me retourne donc pour grogner.
— C’est rouge, abruti   !
Fâché, il me pousse.
— Oh, c’est bon   ! Arrête de la ramener tout le temps   !
J’encaisse en le snobant d’un murmure.
— Tu es vraiment trop bête.
Un peu désorientée, je prends l’escalier dans le sens inverse des autres élèves. Je vais sur le toit pour m’isoler. J’ai besoin de crier et de pleurer pour évacuer ce que je ressens.
Oui, j’enrage tellement d’être aussi nulle.
Je monte les marches deux par deux jusqu’à ma destination. Ensuite, j’ouvre la porte menant à l’extérieur comme une furie. Je jette mon sac et je cours pour aller hurler de tout mon cœur la haine que j’éprouve.
— Je vous déteste   !
Voici ce que je scande en m’appuyant contre le garde-corps. Quelqu’un m’en arrache alors en rugissant.
— Qu’est-ce que tu fais   ?
Il m’en éloigne tandis que je me débats.
— Lâche-moi   !
Comme je suis violente, il relâche un peu sa prise. Je pivote aussitôt pour découvrir qu’il s’agit de Enzo, un élève de terminale assez connu pour son absentéisme légendaire. Affolée par son intervention, je lui reproche.
— Mais qu’est-ce que tu veux   ?
Enzo s’en prend tout de suite à moi.
— Pardon   ? C’est plutôt à moi de te demander ça, c’est toi qui allais sauter du cinquième   !
Dépitée, je secoue mes cheveux en murmurant.
— Mais…
Il me coupe immédiatement.
— Personne ne se suicide devant moi   !
Ma mâchoire tombe. Ce n’était pas dans mes projets et le fait qu’il le croit m’en fait douter.
C’est vrai que je me suis beaucoup penchée vers le vide. J’aurais pu basculer. J’aurais pu mourir d’une manière aussi stupide.
Du coup, j’ai honte. J’abaisse la tête. Je ne sais plus quoi dire pour qu’il se calme. D’autant plus qu’il me fait la morale comme si j’étais une gamine.
— Eh   ? Tu m’écoutes   ? Je ne sais pas quel est ton problème, mais ce n’est pas la solution   !
Il me secoue pour tenter de me faire réagir.
— Allo   ?
Mais la seule chose qu’il obtient, c’est de me faire pleurer plus fort. Je me sens tellement mal à l’aise. C’est terrible d’être comme ça.
Finalement, je veux bien mourir. J’en ai assez que l’on me fasse des reproches à longueur de temps. Je suis comme je suis , et si cela ne convient à personne, autant me foutre en l’air.
Je le dépasse, mais il me retient.
— Où vas-tu   ?
Je geins.
— Je vais crever   ! J’en ai assez   !
Le fait que j’exprime ce désir macabre déclenche quelque chose de très bizarre chez ce garçon. Il m’attrape et il me serre entre ses bras.
— Arrête tes conneries, maintenant   !
Son cri ferme semble me sortir de l’état second dans lequel j’étais plongée malgré moi. Sous le choc, je m’effondre d’une autre manière. J’éclate

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