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EAN : 9782335034035
©Ligaran 2015
Le bien est dans le monde contre le mal, et la vie contre la mort ; – l’un est le remède de l’autre.
« Que prétendez-vous nous apprendre, s’écrieront-ils peut-être ? nous savions, nous faisions déjà une partie de ces choses, et la nature même nous les avait dites longtemps avant vous. Quand l’un de nos semblables souffre, la pitié ne nous force-t-elle pas à embrasser, serrer nos amis, pour les consoler ou soulager leurs maux ? N’avons-nous pas cent fois pressé avec délices leurs cœurs contre notre cœur ? Quiconque veut faire du bien ne s’approche-t-il pas de ses semblables, et qui veut leur nuire ne craint-il pas leur approche ? Non, vous n’avez rien inventé, et votre art était déjà presque tout entier dans nos cœurs. »
Avant-propos
MESSIEURS,
Dédaignant les conseils d’hommes peu éclairés, et surmontant les préjugés d’un âge qui n’est plus, vous êtes accourus en grand nombre assister à des expériences magnétiques, et vous instruire dans la pratique d’un art ancien dont nous avons agrandi le domaine. Les leçons que vous avez reçues de moi, les faits que je vous ai cités, vous allez les posséder et pouvoir opposer à nos détracteurs une masse de matériaux bien capables de les subjuguer s’ils ne sont qu’incrédules.
Déjà, Messieurs, le plus grand nombre d’entre vous obtient des phénomènes dignes d’admiration, des faits qui surpassent en grandeur tout ce que les sciences physiques offrent de plus merveilleux. Un si beau zèle ne se refroidira pas, vous allez pouvoir m’aider à achever l’œuvre commencée en justifiant par une pratique toujours sage, les heureux résultats d’une application raisonnée du magnétisme au traitement des maladies ; vos succès m’enorgueilliront, j’éprouverai comme vous les douces émotions de vos cœurs à la vue du bien que vous aurez produit ; et partout où la nouvelle vérité portera mes pas, soyez-en certains, le souvenir de l’accueil que j’ai reçu de vous tous, me suivra pour m’encourager et me soutenir dans l’accomplissement de ma pénible et difficile mission.
MESSIEURS,
Veuillez agréer l’hommage de cette édition de mon ouvrage.
B on DUPOTET DE SENNEVOY.
I re leçon
MESSIEURS,
Pénétré des bienfaits qui doivent résulter pour le genre humain de la découverte du magnétisme animal, je me suis décidé à venir vous en entretenir. Ce n’est pas sans quelque crainte toutefois, car les phénomènes magnétiques que j’ai à vous faire connaître sont si étonnants qu’ils pourront souvent vous paraître exagérés : mais plus ils vous paraîtront extraordinaires et plus ils mériteront de fixer votre attention, s’ils sont vrais. Il y aurait dès lors, de ma part, faiblesse coupable à ne pas les proclamer hautement.
Je viens donc joindre ma voix à celle des hommes généreux qui n’ont pas craint de braver le ridicule que l’irréflexion ou l’envie déversent toujours sur les novateurs, et comme eux, en révélant une vérité utile, je viens remplir un devoir que les amis de l’humanité sauront apprécier.
Je vous prie, Messieurs, avant de regarder comme fabuleux les faits étonnants dont j’aurai à vous entretenir, de les étudier, de les analyser, et de ne porter un jugement qu’après un rigoureux et consciencieux examen.
Il n’est aucun de vous qui, lorsqu’il sera convaincu de la vertu curative du magnétisme dans nos maladies, ne veuille essayer sur un parent, sur un ami, sur un malheureux, le pouvoir de faire le bien que nous a départi la nature.
Ce dernier motif serait donc suffisant pour vous déterminer à un sérieux examen : mais il en est une foule d’autres que nous vous ferons connaître et que vous n’apprécierez pas moins.
Si nous avons reconnu que le magnétisme peut faire le bien, nous avons également reconnu que, semblable à tous les autres agents de la nature, il peut aussi faire du mal ; vous devez donc apprendre à le bien connaître, afin de vous mettre en garde contre les accidents qu’il peut produire.
Je n’ai pas lieu de croire, Messieurs, que vous soyez disposés à porter un jugement précipité sur la doctrine que je viens vous exposer. Dans le cas, peu probable, où quelques-uns pourraient l’être, je les prierais de vouloir bien se rappeler que nous ne connaissons pas les bornes du possible, et qu’il s’agit, dans cette question, bien moins encore de faits passés que de faits à venir ; car, à chaque instant, nous pouvons en faire naître de nouveaux. Quels ne seraient donc pas vos regrets si un jour vous acquerriez la certitude que ce que vous auriez rejeté comme n’existant pas, existait cependant, et pouvait exercer une grande influence sur notre destinée ?
Mais je viens appeler votre attention sur des faits plutôt que sur des doctrines : vous entendrez leur langage. Vous n’avez pas, comme certains corps savants, de vieilles erreurs à surmonter, des préjugés à vaincre ; vous êtes riches d’avenir, et, pour acquérir une vérité nouvelle, quelques heures d’attention ne vous effrayeront pas.
Je chercherai à m’entourer de tous les témoignages que j’aurai pu recueillir ; et lorsque je serai assez heureux pour vous citer des noms connus de vous, des noms qui font autorité dans les sciences, ma tâche deviendra moins difficile, car je vous inspirerai plus de confiance.
J’espère donc bientôt pouvoir vous faire partager la conviction que j’ai que nous possédons en nous une force qui n’a pas encore été appréciée, et que cette force est peut-être le meilleur remède applicable à la plupart de nos maux. Alors même que mes efforts n’auraient d’autre résultat que de faire pénétrer le doute dans votre esprit, je m’estimerais encore heureux, car il vous serait difficile de rester longtemps dans l’incertitude : vous ne tarderiez pas à vouloir, que dis-je ? à être forcés à un examen sérieux, et le résultat de cet examen, je n’en doute pas, sera tout en ma faveur.
Riche de faits acquis par un travail assidu, pendant nombre d’années, le magnétisme ayant été presque mon unique étude, je vous ferai part du fruit de mes longues recherches, et je vous indiquerai, pour arriver à une conviction, une route plus courte peut-être que vous ne la trouveriez ailleurs.
Lorsque je vous aurai fait connaître la conduite de quelques corps savants à l’égard du magnétisme, vous vous direz que c’est à vous qui examinez avant de juger, plutôt qu’à ceux qui jugent sans examen, qu’il appartient de prononcer sur cette question. Vous reconnaîtrez que rarement une génération profite d’une découverte faite par elle, et que presque toujours celle qui la suit est appelée à en jouir.
Si vous vous rappelez combien d’obstacles ont eu à surmonter la circulation, l’inoculation, l’émétique, vous ne trouverez pas surprenant, que pour le magnétisme, l’esprit de parti ait suivi sa marche accoutumée, et que nous ayons eu à subir nous-mêmes cette dure loi.
Le temps de la justice viendra pour le magnétisme, comme il est venu pour tant d’autres découvertes méconnues ou discréditées à leur origine ; cette science qui trouve aujourd’hui tant de détracteurs sera réhabilitée, et les attaques de ceux qui ont cherché à l’étouffer, ne resteront plus que comme des monuments attestant les passions des hommes et leur aveuglement.
Mais si, dans l’examen que je sollicite et que vous allez faire, vous veniez à découvrir que ce que nous vous donnons pour une vérité, n’est qu’une erreur de notre esprit, il serait de votre devoir de nous réfuter et de prémunir le public contre une doctrine d’autant plus dangereuse qu’elle préoccupe aujourd’hui tous les esprits.
Mais nous sommes loin de redouter cette dernière supposition : les faits ont parlé, nous les avons examinés attentivement ; ils nous sont trop bien prouvés pour que nous ayons à redouter rien de semblable. D’un autre côté, s’il vous est démontré que nous avons tous, sans exception, la faculté de développer des effets magnétiques, vous prendrez de plus en plus confiance en nos paroles, et quelles que soient nos assertions, vous vous garderez de les rejeter avant de les avoir vérifiées.
Déjà, Messieurs, cet examen se fait partout. Il n’est pas, sachez le bien, un seul point du nord de l’Europe où le magnétisme ne soit étudié et exercé par des hommes fort habiles, et dont le défaut n’est pas sûrement d’être crédules. Si l’utilité de cette science n’est pas encore généralement comprise dans ces contrées, du moins, son existence n’y est point mise en doute. Il y a plus : l’Académie des Sciences de Berlin, l’un des corps savants de l’Europe les plus distingués, a accordé un prix de 3, 300 fr. à un mémoire sur l’explication des phénomènes du