Histoires de sultans et autres contes - Contes de Turquie
112 pages
Français

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Histoires de sultans et autres contes - Contes de Turquie , livre ebook

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Description

Par quel stratagème un lapin a-t-il pu vaincre un lion, roi des animaux ? Comment une belle est-elle devenue laide et une laide est-elle devenue belle ? Que faire quand un sultan convoite votre compagnon le plus cher ? Ne réfléchissez plus ! Laissez-vous bercer par les histoires de la nuit des temps de l'empire ottoman. Laissez-vous séduire par ces étonnants petits bouts de monde. Ces contes sont le fruit de merveilleuses rencontres avec une association lorraine s'occupant d'alphabétisation et d'intégration des migrants et un groupe de femmes turques ayant accepté de partager les histoires qui ont bercé leur enfance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 8
EAN13 9782917642436
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire

Table des matières
Sommaire
Histoires de sultans et autres contes
Invitation au voyage
Comment la lune s’est-elle retrouvée accrochée dans le ciel ?
La sultane paysanne
Le chamelier qui avait les yeux plus gros que le ventre
Le rossignol et la rose rouge
Les deux orphelins
Le sultan et les deux esclaves
Le perroquet malin
La fille du laurier
La valeur du sel
Le chasseur et l’ours naïf
Le sultan qui avait perdu ses souliers
Les trois farceurs
La belle devenue laide et la laide devenue belle.
La hache d’or
La vengeance de l’éléphante
Le fier chasseur
Le vieil homme et son petit fils
Les trois princesses
L’astucieux jardinier
La princesse muette
L’arbre qui parle
Le pêcheur et le djinn
L’enfant pois chiche
Oncle Mémiche a la mémoire qui flanche.
Le rusé lapin et le lion féroce
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.



Histoires de sultans et autres contes
Contes de Turquie
.
Véronique Lagny Delatour
Illustrations Julie Stein
.
.




Invitation au voyage
.

C es contes sont le fruit d’une suite de merveilleuses rencontres : une rencontre avec une association APPEL basée à Lunéville qui s’occupe de l’alphabétisation et de l’intégration des migrants en Lorraine et une rencontre avec tout un groupe de femmes turques qui ont accepté de partager avec moi les histoires qui ont bercé leur enfance dans le but, m’ont-elles dit, que leurs enfants puissent continuer, avec ce recueil, à faire découvrir à leurs amis français les contes de leur culture d’origine.
Hava, Selma, Ayse, Zeyneb et Yasar ont eu des devoirs de vacances, à savoir se faire raconter ou retrouver les contes de leur enfance lors de leurs vacances au pays. Puis, chaque semaine, pendant presque une année scolaire complète, nous nous sommes retrouvées une demi-journée par semaine et elles m’ont, à leur tour, tout raconté. Nous avons eu des débats passionnés et passionnants sur la condition féminine, sur l’éducation, sur la liberté...
Ce recueil est le résultat de toutes ces rencontres que nous souhaitons vous faire partager en compagnie de sultans, de l’Oncle Mémiche qui perd la tête, de l’enfant pois chiche et de bien d’autres . Vous découvrirez que la saveur de ces petites histoires n’est pas sans rappeler bon nombre des héros de notre propre patrimoine de contes.




Comment la lune s’est-elle retrouvée accrochée dans le ciel ?


I l était une fois, dans un petit village éloigné de tout, une très belle jeune fille prénommée Chirin, autrement dit la mignonne. Chaque jour qui passait voyait sa beauté s’épanouir. Sa réputation grandissait, grandissait, atteignant des contrées situées à des lieues à la ronde.
A cette époque lointaine, la lune détenait le titre officiel de reine de beauté. D’ailleurs, il n’était pas un bourg, pas un hameau où n’étaient pas chantés et vantés ses irrésistibles appâts. Personne ne pouvait ou ne souhaitait rivaliser avec elle jusqu’au jour où commença à s’ébruiter la rumeur du charme incomparable de Chirin.
On entendit alors louer, partout dans la contrée, la beauté de la belle. On en oublia presque celle de la lune. Cette dernière en fut fort courroucée et même un tantinet jalouse.
- Comment est-il possible que j’accepte qu’on parle de la beauté de Chirin alors que c’est moi la plus belle ! Il faut que nos deux beautés soient comparées. C’est seulement après que l’on pourra proclamer qui de nous deux est la plus belle.
La lune fit alors appeler Chirin. Elle lui adressa la parole en ces termes :
- Qui es-tu pour me défier ? Aujourd’hui, le peuple ne parle que de ta beauté. Viens, nous allons nous mettre sur une balance et la balance dira qui est la plus belle de nous deux.
Chirin, quoique inquiète, suivit sagement la lune.
- Ô lune, je suis sûre que vous êtes la plus belle. Abandonnons cette idée de nous mesurer. Moi, je sais que vous êtes incomparable, je ne cherche pas du tout à être la gagnante de ce concours que je ne souhaite pas.
La lune se trouva encore plus fâchée par le discours de la belle. Elle lui répondit d’une voix exaspérée :

- Même si, toi, tu ne souhaites pas te mesurer à moi, le peuple proclame que tu es plus belle que moi. Il faut donc absolument que nous mesurions notre beauté à l’aune de cette balance. Ainsi, au vu du résultat, plus personne ne pourra dire n’importe quoi.
Et la lune ne lâcha pas Chirin. Elle la traîna vers la balance où tout le peuple, sans exception, petits et grands, maigres et gros, beaux et laids, les attendait impatiem ment. La lune regarda fièrement la foule rassemblée pour la cérémonie :
- Voici Chirin et me voici. Qui est la plus belle ? Nous allons tout de suite le savoir avec cette balance qu’on ne pourra pas accuser de partialité.
Après ces paroles pleines de défi, la lune alla se placer du côté droit de la balance tandis que Chirin gagnait le côté gauche. Tout doucement, fort timidement, la jeune fille souleva sa jambe droite pour grimper dans la balance.
A peine son pied avait-il effleuré le plateau que la lune se trouva projetée en l’air, comme transformée en cigogne.
Elle ne termina sa course folle qu’une fois accrochée à la voûte céleste.
C’est d’ailleurs depuis ce jour que la lune est suspendue dans le ciel.

Et, si on ne peut la voir que la nuit, c’est tout simplement pour lui éviter d’’apercevoir sa rivale d’autrefois, la belle Chirin qui, à ce moment - là, dort à poings fermés.




La sultane paysanne


I l était une fois un sultan, qui s’était amouraché d’une villageoise, simple mais reconnue pour sa beauté et son intelligence. Il en était tellement amoureux qu’il l’avait épousée contre l’avis de tous ses proches Nombreux étaient les courtisans qui n’appréciaient pas la sultane. Ils l’avaient sur nommée, avec un air de profond mépris, la sultane paysanne.
La sultane leur répondait dès que l’occasion lui était donnée :
- Je n’ai pas honte d’être née paysanne. Et j’ai encore moins honte si cela se sait.
En revanche, elle était fort appréciée des pauvres et des malheureux. Tous venaient la consulter pour solliciter son aide. Tous tenaient le même discours :
- Nous sommes sûrs de son jugement, car elle est comme nous.
Impression qui s’avérait des plus justes puisque la sultane les aidait en gérant l’ensemble des problèmes touchant à la condition paysanne. Dans ces occasions, elle ne manquait pas de gêner les courtisans dans leurs plans d’enrichissement personnel. Quant à eux, ils ne se gênaient pas pour dire du mal d’elle à son époux le sultan :
- Vois ! C’est la sultane qui dirige tout. Bientôt, viendra le temps où tu n’existeras plus aux yeux de ton peuple.
Au début, le sultan n’écouta pas ses courtisans et ne tint pas compte de leurs propos. Mais, petit à petit, quand il se rendit compte que la sultane était bien plus consultée que lui, il se décida à intervenir :
- Ma chère épouse, tu devras dorénavant passer le temps comme les autres sultanes. Je te demande de ne plus t’occuper des problèmes de ce royaume.
La pauvre tenta bien de faire valoir ses arguments, mais le sultan était vraiment fâché :
- Il n’en est pas question ! Je te rappelle que tu me dois obéissance. Ceci est mon dernier mot. Tu ne répondras plus à ceux qui viennent te solliciter. Je n’aime pas du tout qu’on s’occupe de mes affaires.
La sultane fit donc savoir à tous que, contrainte et forcée d’obéir, elle ne tiendrait plus ses audiences privées.
Or, un jour, une drôle de mésaventure vint contrarier sa promesse. C’était un jour de marché. Un paysan y emmenait son blé et son avoine. En chemin, sa jument mit bas. Un joli poulain naquit qui se mit sur ses pattes en tremblant. Tout zigzaguant, il se dirigea vers un chariot tiré par des bœufs sous lequel il se coucha ou plutôt s’effondra.
Le propriétaire du chariot prit le poulain, l’emmaillota et le déposa ainsi couvert dans son chariot.
Le paysan accourut pour protester :
- Veux-tu bien me rendre mon poulain !
- Comment ça ton poulain ? Il était bien sous mon chariot, que je sache !
Et ils commencèrent à se disputer la propriété du poulain.
Comme ils ne parvenaient pas à se mettre d’accord, ils décidèrent d’aller consulter le cadi.
Le juge les reçut sur - le - champ et écouta leurs discours avec une grande attention.
Le propriétaire de la jument qui avait donné naissance au poulain prit le premier la parole :
- Des bœufs ne peuvent pas procréer, ils ne peuvent donc pas avoir accouché d’un poulain. Et comme la jument m’appartient, son petit m’appartient aussi. D’ailleurs, regardez comme il ressemble à sa mère !
Le propriétaire des bœufs rétorqua :
- Dieu peut tout faire. Ainsi, s’il veut qu’un bœuf donne naissance à un poulain, il peut rendre la chose possible. De plus, un bébé dort toujours près de sa mère et ce poulain s’était endormi sous mon chariot attelé aux bœufs. Ce poulain est donc leur enfant.

Le cadi, après mûre réflexion, finit par conclure de cette étrange manière :
- Je partage cette dernière opinion, Dieu étant tout- puissant, s’il souhaite que des bœufs accouchent d’un poulain, alors, il rendra la chose possible. Rien d’étonnant à cela.
Le pauvre paysan propriétaire de la jument se trouva fort marri de la décision du cadi. Il décida d’aller consulter la sultane même si elle ne tenait plus ses audiences comme il y a peu encore. Il se dit qu’il irait lui rendre visite en cachette. C’est ce qu’il fit et voici l’idée que l

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