Contes populaires d'Auvergne , livre ebook

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L’AUVERGNE a une situation géographique qui semble éminemment propre à la conservation de la littérature orale : jusqu’à une époque relativement récente, elle est restée assez isolée; elle est peuplée d’une race qui, si elle a émigré beaucoup, a, comme les Bretons, un esprit de retour très caractérisé, et qui se mélange peu avec les provinces voisines. Si l’on ajoute que les soirées d’hiver, surtout dans la partie montagneuse, réunissent fréquemment les habitants des villages, on conviendra qu’il y existe un milieu assez analogue à la Bretagne, et l’on doit s’attendre à trouver des richesses traditionnelles presque aussi considérables.. (extrait de la Préface).


Publié en 1898 sous le titre “La littérature orale de l’Auvergne”, voici sans aucun doute l’une des œuvres majeures du folklore auvergnat. À ne pas manquer pour tous ceux qui veulent retrouver leurs pleines racines auvergnates.


Paul Sebillot, né à Matignon (Côtes d’Armor) en 1843 (il meurt en 1918), est une des figures majeures du folklore breton et français dans son ensemble. Auteur de nombreux ouvrages, dont la Littérature orale de la Haute-Bretagne, et surtout auteur de ce vaste Folklore de France, édité en quatre forts volumes entre 1904 et 1907.

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Nombre de lectures

6

EAN13

9782824053806

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

8 Mo

Même auteur, même éditeur











isbn

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2015/2020
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0543.0 (papier)
ISBN 978.2.8240.5380.6 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.




AUTEUR

PAUL SÉBILLOT




TITRE

CONTES POPULAIRES D’AUVERGNE




PRÉFACE
L ’Auvergne a une situation géographique qui semble éminemment propre à la conservation de la littérature orale : jusqu’à une époque relativement récente, elle est restée assez isolée ; elle est peuplée d’une race qui, si elle émigre beaucoup, a, comme les Bretons, un esprit de retour très caractérisé, et qui se mélange peu avec les provinces voisines. Si l’on ajoute que les soirées d’hiver, surtout dans la partie montagneuse, réunissent fréquemment les habitants des villages, on conviendra qu’il y existe un milieu assez analogue à la Bretagne, et l’on doit s’attendre à trouver des richesses traditionnelles presque aussi considérables.
On y a recueilli en effet des récits légendaires ; mais peu de contes proprement dits. Je suis persuadé que cela tient uniquement à ce qu’il ne s’est pas trouvé jusqu’ici un explorateur qui se soit donné la peine de faire une enquête suivie : il me paraît très vraisemblable qu’elle serait très fructueuse.
Je puis même en donner une preuve tout à fait convaincante, puisqu’elle résulte d’une expérience personnelle ; plus de la moitié des contes de ce volume ont été recueillis à Paris, de la bouche de deux personnes originaires d’Auvergne.
Vers 1883, je rencontrais assez souvent au « Dîner Celtique », le docteur Paulin, qui est né aux environs de Royat ; un soir, il me dit : « J’ai lu vos Contes de la Haute-Bretagne , et ils m’ont fait souvenir de quelques-uns de ceux que l’on raconte chez nous, dans le Puy-deDôme. — Hé bien ! lui dis-je, il faut les noter. — Non, je n’ai pas le temps, et je ne sais comment les écrire ; mais je vais vous en dire quelques-uns. » Et c’est ainsi que, dans un coin du restaurant d’Alençon, il me raconta, au milieu des conversations, les quatre récits de la série surnaturelle qui figurent dans ce recueil, et plusieurs contes comiques ou légendaires.
Quelques années plus tard, je me trouvais chez un homme de lettres de mes amis, qui me dit : « J’ai ici quelqu’un qui dévore vos contes, et qui serait bien aise de vous voir ; ils lui ont rappelé les récits du Cantal, son pays d’origine. » Cette personne était M lle Antoinette Bon, qui remplissait les fonctions de secrétaire chez mon ami. Il me la présenta, et au bout de quelques minutes de conversation, je vis qu’elle était très intelligente, qu’elle aimait les contes, et qu’elle se rappelait fort bien ceux qu’elle avait entendus, dans son enfance, au pays. Je lui fis m’en conter quelques-uns, et elle me dit qu’elle allait y penser, et écrire tous ceux dont elle se souvenait. Quelque temps après, elle me remettait un manuscrit assez volumineux, comprenant des contes, des légendes et des superstitions.
M lle Bon, qui contait bien, était moins heureuse quand elle écrivait : aussi je ne considérai son cahier que comme une sorte de canevas, et je la priai de me redire à nouveau ses contes ; elle s’y prêta de bonne grâce, et je pus constater que son récit était autrement vivant et populaire que sa rédaction, qu’elle n’avait pas sans doute osé faire assez simple. C’est à la suite de ce contrôle que je publiai les contes qui ont paru sous son nom dans la Revue des Traditions populaires , et qui forment la partie la plus considérable et la plus populaire de ce qui jusqu’ici a été recueilli en Auvergne.
Les Veillées auvergnates ont paru à Aurillac, à partir de 1887, par fascicules, réunis depuis en deux volumes ; commencé par A. Bancharel, ce recueil a été continué par son fils. La lecture en est amusante, et le patois, habilement manié, prête aux récits de toute nature qu’il contient une certaine saveur de terroir. Il mérite de prendre place, à ce point de vue, dans les bibliothèques auvergnates, et peut même être consulté par ceux qui s’occupent des traditions de ce curieux pays, et surtout de son esprit particulier. On y trouve une trentaine de récits dont le fond est populaire ; mais une lecture attentive amène à constater qu’un petit nombre peuvent être acceptés comme puisés à la source locale, et encore doit-on faire des réserves sur la broderie, parfois très réussie, que les auteurs y ont ajoutée. Il semble que plusieurs ont été adaptés de divers autres recueils, et n’ont d’auvergnat que le costume. C’est la raison qui m’a conduit à faire peu d’emprunts à ce volume, que je signale comme étant d’une lecture agréable, à ceux auxquels les patois méridionaux sont assez familiers pour goûter cette littérature semi-populaire.
Il se publie à Aurillac depuis 1395 un journal intitulé Lo Cobreto (La Musette) de l’Escolo oubergnate e del Naut-Miejour , qui paraît mensuellement. En haut de chaque numéro est un frontispice qui représente un Auvergnat en sabots, qui joue de la musette. Ce recueil contient des proverbes, des devinettes, des formulettes, et quelques contes. Les rédacteurs eurent même l’idée ingénieuse de provoquer un concours de récits légendaires : le prix fut obtenu par un conte de M. H.-M. Dommergues, dont nous reproduisons la traduction ; ce même auteur a depuis recueilli plusieurs contes, très populaires de sentiment, souvent de forme.
Pour les légendes, je les ai, pour la plus grande partie, empruntées à des livres qui n’étaient point écrits par des traditionnistes, et dans lesquels elles se trouvent parfois comme par hasard.
L’Auvergne proprement dite n’a point, à proprement parler, de recueil de chansons ; on en trouve un peu partout, dispersées dans les divers volumes dont on peut lire le détail dans la « Bibliographie de l’Auvergne et du Velay » publiée en 1885, par M. H. Gaidoz et par moi.
Le Velay a eu la bonne fortune d’être exploré au point de vue des chansons, par un homme qui possédait à un haut degré le sentiment des choses populaires, à une époque où peu de personnes en France s’occupaient de folklore. M. V. Smith a donné à la Romania de 1870 à 1881 un grand nombre de chansons, que l’on peut citer comme des modèles pour la fidélité de la transcription et le commentaire intelligent qui les accompagne.
Les airs ne sont malheureusement pas notés ; c’est la raison, aussi bien que la nécessité d’épargner la place, qui m’a empêché d’en faire figurer ici quelques-unes (1) .
Ce volume ne contient ni proverbes proprement dits ni formulettes. On a assez peu recueilli de ces dernières ; quant aux proverbes, ils sont en assez grand nombre, dispersés ainsi que les chansons, et j’en avais fait un choix que j’avais d’abord eu le dessein de publier, mais la place m’était limitée. Il m’a semblé, qu’ayant à choisir entre les proverbes d’Auvergne et le Blason de cette province, il était plus intéressant de terminer le volume par ce blason, en tête duquel j’ai mis quelques lignes qui me dispensent d’en parler ici plus longuement.
Je serais très heureux que la lecture de ce petit volume, composé par un écrivain étranger à la province, donne l’idée de faire en Auvergne une enquête sérieuse, qu’il est peut-être grand temps d’entreprendre ; car depuis quelques années ce pays est sillonné en tous sens par des voies ferrées, et il perd de plus en plus son originalité.
J’ai eu la bonne fortune d’être aidé dans mon travail par plusieurs Auvergnats, parmi lesquels je dois citer M. le D r Pommerol et M. H.-M. Dommergues, qui m’ont envoyé des communications inédites, et mon ami Louis Farges, qui a mis à ma disposition sa

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