Othello
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Othello , livre ebook

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Description

pubOne.info thank you for your continued support and wish to present you this new edition. DESDEMONA, fille de Brabantio, femme d'othello.

Informations

Publié par
Date de parution 23 octobre 2010
Nombre de lectures 0
EAN13 9782819912958
Langue English

Informations légales : prix de location à la page 0,0100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PERSONNAGES
OTHELLO, le More de Venise.
BRABANTIO, sénateur, père de Desdémona.
CASSIO, lieutenant d'Othello.
IAGO, enseigne d'othello.
RODERIGO, gentilhomme vénitien.
LE DOGE DE VENISE.
SÉNATEURS.
MONTANO, gouverneur de Chypre.
GENTILSHOMMES DE CHYPRE.
LODOVICO et GRATIANO, nobles vénitiens.
MATELOTS.
LE CLOWN.
UN HÉRAUT.
DESDÉMONA, fille de Brabantio, femme d'othello.
ÉMILIA, femme d'lago.
BIANCA, maîtresse de Cassio.
MESSAGERS, OFFICIERS, MUSICIENS ET SERVITEURS.
La scène est d'abord à Venise, puis dans l'île deChypre.
ACTE PREMIER
SCENE PREMIERE
Venise. - Une place sur laquelle est située lamaison de Brabantio.
Il fait nuit.
Arrivent RODERIGO et IAGO.
RODERIGO. - Fi ! ne m'en parle pas. Je suisfort contrarié que toi, Iago, qui as usé de ma bourse, comme si lescordons t'appartenaient, tu aies eu connaissance de cela.
IAGO. - Tudieu ! mais vous ne voulez pasm'entendre. Si jamais j'ai songé à pareille chose, exécrez-moi.
RODERIGO. - Tu m'as dit que tu le haïssais.
IAGO. - Méprisez-moi, si ce n'est pas vrai. Troisgrands de la Cité vont en personne, pour qu'il me fasse sonlieutenant, le solliciter, chapeau bas: et, foi d'homme ! jesais mon prix, je ne mérite pas un grade moindre. Mais lui, entichéde son orgueil et de ses idées, répond évasivement, et, dans unjargon ridicule, bourré de termes de guerre, il éconduit mesprotecteurs. En vérité, dit-il, j'ai déjà choisi mon officier. Etquel est cet officier ?
Morbleu ! c'est un grand calculateur, un MichelCassio, un Florentin, un garçon presque condamné à la vie d'unejolie femme, qui n'a jamais rangé en bataille un escadron, et quine connaît pas mieux la manoeuvre qu'une donzelle ! Nepossédant que la théorie des bouquins, sur laquelle des robinsbavards peuvent disserter aussi magistralement que lui. Un babilsans pratique est tout ce qu'il a de militaire. N'importe ! àlui la préférence !
Et moi, qui, sous les yeux de l'autre, ai fait mespreuves à Rhodes,à Chypre et dans maints pays chrétiens et païens,il faut que je reste en panne et que je sois dépassé par un teneurde livres, un faiseur d'additions ! C'est lui, au moment venu,qu'on doit faire lieutenant: et moi, je reste l'enseigne (titre queDieu bénisse !) de Sa Seigneurie more.
RODERIGO. - Par le ciel ! j'eusse préféré êtreson bourreau.
IAGO. - Pas de remède à cela ! c'est la plaiedu service. L'avancement se fait par apostille et par faveur, etnon d'après la vieille gradation, qui fait du second l'héritier dupremier. Maintenant, monsieur, jugez vous-même si je suis engagépar de justes raisons à aimer le More.
RODERIGO. - Moi, je ne resterais pas sous sesordres.
IAGO. - Oh ! rassurez-vous, monsieur. Je n'yreste que pour servir mes projets sur lui. Nous ne pouvons pas tousêtre les maîtres, et les maîtres ne peuvent pas tous êtrefidèlement servis.
vous remarquerez beaucoup de ces marauds humbles etagenouillés qui, raffolant de leur obséquieux servage, s'échinent,leur vie durant, comme l'âme de leur maître, rien que pour avoir lapitance. Se font-ils vieux, on les chasse: fouettez-moi ceshonnêtes drôles !... Il en est d'autres qui, tout en affectantles formes et les visages du dévouement, gardent dans leur coeur lapréoccupation d'eux-mêmes, et qui, ne jetant à leur seigneur quedes semblants de dévouement, prospèrent à ses dépens, puis, unefois leurs habits bien garnis, se font hommage à eux-mêmes. Cesgaillards-là ont quelque coeur, et je suis de leur nombre, je leconfesse. En effet, seigneur, aussi vrai que vous êtes Roderigo, sij'étais le More, je ne voudrais pas être Iago. En le servant, je nesers que moi-même. Ce n'est, le ciel m'est témoin, ni l'amour ni ledevoir qui me font agir, mais, sous leurs dehors, mon intérêtpersonnel. Si jamais mon action visible révèle l'acte et l'idéeintimes de mon coeur par une démonstration extérieure, le jour nesera pas loin où je porterai mon coeur sur ma manche, pour le fairebecqueter aux corneilles... Je ne suis pas ce que je suis.
RODERIGO. - Quel bonheur a l'homme aux grosseslèvres, pour réussir ainsi !
IAGO. - Appelez le père, réveillez-le, etmettez-vous aux trousses de l'autre ! Empoisonnez sajoie ! Criez son nom dans les rues ! Mettez en feu lesparents, et, quoiqu'il habite sous un climat favorisé, criblez-lede moustiques. Si son bonheur est encore du bonheur, altérez-le dumoins par tant de tourments qu'il perde de son éclat !
RODERIGO. - Voici la maison du père: je vaisl'appeler tout haut.
IAGO. - Oui ! avec un accent d'effroi, avec unhurlement terrible, comme quand, par une nuit de négligence,l'incendie est signalé dans une cité populaire.
RODERIGO, sous les fenêtres de la maison deBrabantio. - Holà !
Brabantio !, signor Brabantio !Holà !
IAGO. - Eveillez-vous ! Holà !Brabantio ! Au voleur ! au voleur ! Ayez l'oeil survotre maison, sur votre fille et sur vos sacs ! Auvoleur ! au voleur !
BRABANTIO, paraissant à une fenêtre. - Quelle est laraison de cette terrible alerte ? De quoi s'agit-il ?
RODERIGO. - Signor, toute votre famille est-ellechez vous ?
IAGO. - Vos portes sont-elles fermées ?
BRABANTIO. - Pourquoi ? Dans quel but medemandez-vous cela ?
IAGO. - Sang-dieu ! monsieur, vous êtes Volé.Au nom de la pudeur, passez votre robe ! votre coeur estdéchiré: vous avez perdu la moitié de votre âme ! Juste en cemoment, en ce moment, en ce moment même, un vieux bélier noir esten,train de couvrir votre blanche brebis. Levez-vous !levez-vous ! Eveillez à son de cloche les citoyens en train deronfler, ou autrement le diable va faire de vous un grand-papa.Levez-vous, vous dis-je.
BRABANTIO. - Quoi donc ? Avez-vous perdul'esprit ?
RODERIGO. - Très révérend signor, est-ce que vous nereconnaissez pas ma voix ?
BRABANTIO. - Non ! Qui êtes-vous ?
RODERIGO. - Mon nom est Roderigo.
BRABANTIO. - Tu n'en es que plus mal Venu. Je t'aidéfendu de rôder autour de ma porte: tu m'as entendu dire en toutefranchise que ma fille n'est pas pour toi: et voici qu'en pleinefolie, rempli du souper et des boissons qui te dérangent, tu viens,par une méchante bravade, alarmer mon repos !
RODERIGO. - Monsieur ! monsieur !monsieur !
BRABANTIO. - Mais tu peux être sûr que ma colère etmon pouvoir sont assez forts pour te faire repentir de ceci.
RODERIGO. - Patience, mon bon monsieur !
BRABANTIO. - Que me parlais-tu de Vol ? Noussommes ici à Venise: ma maison n'est point une grangeabandonnée.
RODERIGO. - Très grave Brabantio, je viens à vous,dans toute la simplicité d'une âme pure.
IAGO. - Pardieu ! monsieur, vous êtes de cesgens qui refuseraient de servir Dieu, si le diable le leur disait.Parce que nous venons vous rendre un service, vous nous prenez pourdes chenapans et vous laissez couvrir votre fille par un cheval deBarbarie ! vous voulez avoir des petits-fils qui voushennissent au nez ! vous voulez avoir des étalons pour cousinset des genets pour alliés !
BRABANTIO. - Quel misérable païen es-tu donc,toi ?
IAGO. - Je suis, monsieur, quelqu'un qui vient vousdire que votre fille et le More sont en train de faire la bête àdeux dos.
BRABANTIO. - Tu es un manant.
IAGO. - vous êtes... un sénateur.
BRABANTIO, à Roderigo. - Tu me répondras dececi ! Je te connais, toi, Roderigo !
RODERIGO. - Monsieur, je vous répondrai de tout.Mais, de grâce, une question ! Est-ce d'après votre désir etvotre consentement réfléchi, comme je commence à le croire, quevotre charmante fille, à cette heure indue, par une nuit siépaisse, est allée, sous la garde pure et simple d'un maraud delouage, d'un gondolier, se livrer aux étreintes grossières d'unMore lascif ? Si cela est connu et permis par vous, alors nousavons eu envers vous le tort d'une impudente indiscrétion. Mais, sicela se passe à votre insu, mon savoir-vivre me dit que nousrecevons à tort vos reproches. Ne croyez pas que, m'écartant detoute civilité, j'aie voulu jouer et plaisanter avec votreHonneur ! votre fille, si vous ne l'avez pas autorisée, je lerépète, a fait une grosse révolte, en attachant ses devoirs, sabeauté, son esprit, sa fortune, à un vagabond, à un étranger qui àroulé ici et partout. Édifiez-vous par vous-même tout de suite. Sielle est dans sa chambre et dans votre maison, faites tomber surmoi la justice de l'Etat pour vous avoir ainsi abusé.
BRABANTIO, à l'intérieur. - Battez le briquet !Holà ! donnez moi un flambeau ! Appelez tous mesgens !... Cette aventure n'est pas en désaccord avec mon rêve;la croyance à sa réalité m'oppresse déjà. De la lumière, dis-je, dela lumière ! (Il se retire de la fenêtre. )
IAGO, à Roderigo. - Adieu ! Il faut que je vousquitte. Il ne me paraît ni opportun ni sain, dans mon emploi,d'être assigné, comme je le serais en restant, pour déposer contrele More: car, je le sais bien, quoique ceci puisse lui attirerquelque cuisante mercuriale, l'État ne peut pas se défaire de luisans danger. Il est engagé, par des raisons si impérieuses, dans laguerre de Chypre qui se poursuit maintenant, que, s'agît-il dusalut de leurs âmes, nos hommes d'État n'en trouveraient pas unautre à sa taille pour mener leurs affaires. En conséquence, bienque je le haïsse à l'égal des peines de l'enfer, je dois, pour lesnécessités du moment, arborer les couleurs, l'enseigne del'affection, pure enseigne, en effet !... Afin de le découvrirsûrement, dirigez les recherches vers le Sagittaire. Je serai làavec lui. Adieu donc !
(Il s'en va. )
Brabantio arrive, suivi de gens portant destorches.
BRABANTIO. - Le mal n'est que trop vrai: elle estpartie ! Et ce qui me reste d'une vie méprisable n'est plusqu'amertume...
Maintenant, Roderigo, où l'as-tu vue ?...Oh ! malheureuse fille !
Avec le More, dis-tu ?... Qui voudrait êtrepère à présent ? Comment l'as-tu reconnue ?... Oh !elle m'a trompé incroyablement !... Que t'a-t-elle dit, àtoi ?... D'autres flambeaux ! Qu'on réveille tous mesparents !... Sont-ils mariés, crois-tu ?
RODERIGO. - Oui, sans doute, je le crois. OBRABANTIO. - Ciel ! comment a-t-elle échappé ? O trahisondu sang ! Pères,

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