Nouvelle relation de l Itineraire de Napoleon de Fontainebleau a l ile d Elbe
25 pages
Français

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Nouvelle relation de l'Itineraire de Napoleon de Fontainebleau a l'ile d'Elbe , livre ebook

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Description

pubOne.info present you this new edition. Sous les yeux de l'Auteur, et augmente de plusieurs faits qui

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2010
Nombre de lectures 0
EAN13 9782819940180
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NOUVELLE RELATION
DE L'ITINÉRAIRE
DE NAPOLÉON,
DE FONTAINEBLEAU À L'ÎLE D'ELBE,
RÉDIGÉ
PAR LE COMTE
DE WALDBOURG-TRUCHSESS,
COMMISSAIRE NOMMÉ, PAR S. M. LE ROI DE PRUSSE,POUR L'ACCOMPAGNER.
OUVRAGE TRADUIT DE L'ALLEMAND,
Sous les yeux de l'Auteur, et augmenté de plusieursfaits qui
ne sont pas dans l'original.
JOURNAL
DU COMTE
DE WALDBOURG-TRUCHSESS,
Commissaire nommé par S. M. le roi de Prusse,pour accompagner Napoléon Buonaparte.
Le 16 avril, j'arrivai le soir à Fontainebleau; le17, je fis ma visite au grand-maréchal Bertrand, et au généralDrouot, qui m'engagèrent à prendre un logement au château; ce quej'acceptai. Après la messe, les commissaires nommés pouraccompagner S. M. l'Empereur des Français, eurent une audienceparticulière. Le général Koller était envoyé pour l'Autriche, legénéral Schuwaloff pour la Russie, le colonel Campbell pourl'Angleterre, et moi pour la Prusse. Le major comte deClam-Martiniz avait été adjoint au général Koller, en qualité depremier aide-de-camp.
Chacun de nous eut une audience particulière deNapoléon. Il nous reçut assez froidement; mais son mécontentementet son embarras furent extrêmes, lorsqu'on lui annonça uncommissaire de la Prusse; car on ne peut douter que Bonaparte, dansses plans, n'eût voulu faire disparaître cette couronne du nombredes puissances. Il me demanda s'il y avait des troupes prussiennessur la route que nous avions à parcourir? Comme je lui répondisnégativement, il ajouta: mais en ce cas, vous ne deviez pas vousdonner la peine de m'accompagner . Je lui dis que ce n'était pasune peine, mais un honneur. Il persista dans son sentiment, etcomme je lui assurai qu'il m'était impossible de me démettre del'honorable commission dont S. M. avait bien voulu me charger, ilne me parla plus, et me fit très-mauvaise mine. Il accueillit lecolonel Campbell; il lui demanda avec intérêt des nouvelles de sablessure, et à quelles batailles il avait reçu les ordres dont ilétait décoré; et il prit occasion de là, pour parler de la campagned'Espagne, en donnant les plus grands éloges à lord Wellington. Ils'informa, avec les plus petits détails, de son caractère et de seshabitudes; demanda au colonel Campbell de quel pays il était; etcomme celui-ci répondit qu'il était né en Écosse, l'Empereur se mità louer les poésies d'Ossian, et à vanter surtout l'esprit guerrierde cet ouvrage.
Ce jour même était fixé pour le départ; maisNapoléon trouva un prétexte pour le différer, parce que, disait-il,il ne voulait pas suivre la route d'Auxerre, Lyon, Grenoble, Gap etDigne, mais celle de Briare, Roanne, Lyon, Valence et Avignon. Legénéral Bertrand fut chargé de nous faire cette demande, et de lamotiver sur ce que le chemin indiqué était trop mauvais pour lesvoitures et pour sa garde dont, suivant le traité, Napoléon devaitêtre accompagné; et parce que, de plus, ses équipages, venusd'Orléans, s'étaient déjà dirigés sur Briare et l'y attendaient; ily devait changer de voiture, et trouver pour le voyage beaucoup defacilités, dont il était privé en ce moment.
Il nous fallut envoyer à Paris pour obtenir ce quel'Empereur demandait. Le général Caulaincourt fut chargé de cemessage: après avoir pris congé de S. M. , il partit avec nosdépêches auprès des autorités françaises, afin d'obtenir un ordredirect pour le gouverneur de l'île d'Elbe, l'Empereur ne voulantpas courir le risque de n'être pas reçu en cette île. Nous eûmes,dans la nuit du 18 au 19, la permission de passer par où l'Empereurdésirait, et l'ordre pour que le gouverneur remît l'île. Cet ordren'était pas aussi clair que S. M. l'aurait voulu. Elle craignaitqu'on ne lui enlevât les moyens de défense qui existaient dansl'île; il fallut en conséquence envoyer de nouveau à Paris. Legénéral Koller assura à l'Empereur qu'on lui accordait tout cequ'il demandait, et le départ fut enfin fixé pour le 20. Napoléonavait fait partir, pendant la nuit, près de cent voitures chargéesde munitions de guerre, d'argent, de meubles, de bronzes, detableaux, de statues, de livres, et peut-être était-ce là la vraiecause des retards qu'il avait suscités?
Le 19, l'Empereur fit venir le duc de Bassano; dansle cours de la conversation nous remarquâmes ces mots: On vousreproche de m'avoir constamment empêché de faire la paix: qu'endites-vous? Le duc de Bassano lui répondit: «Votre Majesté saittrès-bien qu'elle ne m'a jamais consulté, et qu'elle a toujours agid'après sa propre sagesse, sans prendre conseil des personnes quil'entouraient: je ne me suis donc pas trouvé dans le cas de lui endonner, mais seulement d'obéir à ses ordres. » Je le saisbien , dit l'Empereur satisfait, mais je vous en parle, pourvous faire connaître l'opinion qu'on a de vous .
Les généraux Belliard, Ornano, Petit, Dejean etKorsakowsky, les colonels Montesquiou, Bussy, Delaplace, lechambellan de Turenne et le ministre Bassano, sont les personnesles plus marquantes qui restèrent auprès de l'Empereur jusqu'à sondépart.
Les généraux Bertrand et Drouot furent les seuls quil'accompagnèrent pour rester avec lui et partager son sort. Legénéral Lefebvre-Desnouettes alla l'attendre à Nevers, et ce fut làqu'il prit congé de lui.
Le mameluck Rustan, et son premier valet de chambreConstant, l'avaient abandonné déjà depuis deux jours, après avoirreçu de lui une somme considérable( a ).
Le 20 avril, à dix heures du matin, toutes lesvoitures étaient prêtes dans la cour du château de Fontainebleau,lorsque l'Empereur fit venir le général Koller, et lui dit cesmots: J'ai réfléchi sur ce qui me restait à faire, je me suisdécidé à ne pas partir. Les alliés ne sont pas fidèles auxengagemens qu'ils ont pris avec moi; je puis donc aussi révoquermon abdication, qui n'était toujours que conditionnelle. Plus demille adresses me sont parvenues cette nuit: l'on m'y conjure dereprendre les rênes du gouvernement. Je n'avais renoncé à tous mesdroits à la couronne que pour épargner à la France les horreursd'une guerre civile, n'ayant jamais eu d'autre but que sa gloire etson bonheur; mais, connaissant aujourd'hui le mécontentementqu'inspirent les mesures prises par le nouveau gouvernement; voyantde quelle manière on remplit les promesses qui m'ont été faites, jepuis expliquer maintenant à mes gardes quels sont les motifs qui mefont révoquer mon abdication, et je verrai comment on m'arracherale coeur de mes vieux soldats. Il est vrai que le nombre destroupes sur lesquelles je pourrai compter, n'excédera guère 30, 000hommes; mais il me sera facile de les porter en peu de joursjusqu'à 130, 000. Sachez que je pourrai tout aussi bien, sanscompromettre mon honneur, dire à mes gardes que, ne considérant quele repos et le bonheur de la patrie, je renonce à tous mes droits,et les exhorte à suivre, ainsi que moi, le voeu de lanation.
Le général Koller, qui n'avait pas interrompul'Empereur, se recueillit un moment, et lui dit que son sacrificeau repos de la patrie était une des plus belles choses qu'il eûtfaites; qu'il prouvait par là qu'il était capable de tout ce quiétait grand et noble; et il le pria de lui dire en quoi les alliésavaient manqué au traité. En ce que l'on empêche l'Impératricede m'accompagner jusqu'à Saint-Tropez, comme il était convenu ,lui dit l'Empereur. «Je vous assure, reprit le général, que S. M.n'est pas retenue, et que c'est par sa propre volonté qu'elle s'estdécidée à ne pas vous accompagner. » Eh bien, je veux bienrester encore fidèle à ma promesse; mais si j'ai de nouvellesraisons de me plaindre, je me verrai dégagé de tout ce que j'aipromis.
Il était onze heures, et M. de Bussy, aide-de-campde l'Empereur, vint lui dire que le grand-maréchal lui faisaitannoncer que tout était prêt pour le départ. Le grand-maréchalne me connaît-il donc pas? dit l'Empereur à l'aide-de-camp, depuis quand dois-je me régler d'après sa montre? Je partiraiquand je voudrai et peut-être pas du tout. Le colonel Bussysortit, et Napoléon, se promenant en long et en large dans lachambre, parla sans cesse des injustices qu'on lui faisait; ilaccusa l'Empereur d'Autriche d'être un homme sans religion, et detravailler tant qu'il pouvait au divorce de sa fille, au lieu deremplir son devoir, en maintenant la bonne intelligence parmi sesenfans. Il se plaignit aussi du manque de délicatesse de l'empereurde Russie à son égard, et dit qu'il était, lui seul, cause quel'Impératrice n'avait pas conservé la régence, et trouva sesvisites à Rambouillet très-déplacées; accusa l'empereur Alexandreet le roi de Prusse d'y aller insulter à son malheur. Le généralKoller s'efforça de lui prouver que ces deux souverains n'avaienteu d'autre intention que de prouver leurs égards à l'impératrice;mais Napoléon ne voulut se départir en rien de ses plaintes,relativement au roi de Prusse, contre lequel il laissait toujourspercer sa haine. Il cherchait à convaincre le général Koller, quel'Autriche, par sa position politique actuelle envers la Russie etla Prusse, se trouvait beaucoup plus en danger qu'elle ne l'étaitauparavant avec la France, qui, par sa prépondérance, arrêtait laRussie dans ses plans de conquête; que le traité de Francfort étaitavantageux pour l'Autriche, et que celui d'aujourd'hui, quoiqu'ildonnât plus d'étendue à son territoire, l'exposait aux plus grandsdangers avec ses ennemis naturels, la Russie et la Prusse, dont lescabinets ont toujours été connus par leur manque de foi et leursprojets astucieux, au lieu qu'avec lui, Napoléon, on pouvaitcertainement compter sur tout ce qu'il promettait. Il dit aussi quedepuis la campagne de Russie il n'avait pas eu d'autre but que deconclure la paix telle que les alliés l'avaient proposée àFrancfort; que le général Caulaincourt, qui avait sans doute eu debonnes intentions, avait abusé de ses pleins-pouvoirs, en laissantespérer que le souverain de la France signerait jamais lesconditions prescrites par les alliés à Châtillon, quoiqu'il eûtrenoncé, depuis quelque temps, à ses prétentions sur l'Allemagne etsur l'Italie. Le général Koller témoigna à l'Empereur sonétonnement de ce qu'i

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