Les démons
487 pages
Français

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Description

Dans une ville de province russe, un groupe de jeunes révolutionnaires conspire contre le tsar et attend l’arrivée de Stavroguine, aristocrate adulé par leur chef, Verkhovenski, qui veut lui donner le pouvoir. Verkhovenski, bourgeois intellectuel, incarne le nihilisme athée et veut conduire la Russie au renversement de l’ordre établi. Stravoguine quant à lui est un sceptique qui voit la lutte sociale comme une distraction contre l’ennui plus que comme un combat pour un idéal politique.
Dans ce roman très politique, Dostoïevski met en garde la Russie conservatrice et nationaliste contre les débordements socialistes et nihilistes des « possédés », agitateurs de l’époque, mais aussi contre tous les extrêmes politiques, refusant d’imposer à son lecteur sa propre vision du monde.

Informations

Publié par
Date de parution 17 avril 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782363153012
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0002€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Démons
Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski
ISBN 978-2-36315-301-2

Septembre 2014
Storylab Editions
30 rue Lamarck, 75018 Paris
www.storylab.fr
Les ditions StoryLab proposent des fictions et des documents d'actualit lire en moins d'une heure sur smartphones, tablettes et liseuses. Des formats courts et in dits pour un nouveau plaisir de lire.

Table des mati res

Première partie
Chapitre premier : En guise d'introduction, quelques détails biographiques concernant le très honorable Stépan Trophimovitch Verkhovensky
Chapitre II : Le prince Harry - Une demande en mariage
Chapitre III : Les péchés d'autrui
Chapitre IV : La boiteuse
Chapitre V : Le très sage serpent
Deuxième partie
Chapitre premier : La nuit
Chapitre II : La nuit - suite
Chapitre III : Le duel
Chapitre IV : Tout le monde dans l'attente
Chapitre V : Avant la fête
Chapitre VI : Pierre Stepanovitch se remue
Chapitre VII : Chez les nôtres
Chapitre VIII : Le Tzarevitch Ivan
Chapitre IX : Une perquisition chez Stepan Trophimovitch
Chapitre X : Les flibustiers - Une matinée fatale
Troisième partie
Chapitre premier : La fête - première partie
Chapitre II : La fête - deuxième partie
Chapitre III : La fin d'un roman
Chapitre IV : Dernière résolution
Chapitre V : La voyageuse
Chapitre VI : Une nuit laborieuse
Chapitre VII : Le dernier voyage de Stépan Trophimovitch
Chapitre VIII : Conclusion
Crédits
Biographie
Dans la m me collection
Quand vous me tueriez, je ne vois nulle trace ; Nous nous sommes égarés, qu’allons-nous faire ? Le démon nous pousse sans doute à travers les champs Et nous fait tourner en divers sens.
Combien sont-ils ? Où les chasse-t-on ? Pourquoi chantent-ils si lugubrement ? Enterrent-ils un farfadet, Ou marient-ils une sorcière ?
A. POUCHKINE.

Or, il y avait là un grand troupeau de pourceaux qui paissaient sur la montagne ; et les démons Le priaient qu’Il leur permit d’entrer dans ces pourceaux, et Il le leur permit. Les démons, étant donc sortis de cet homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita de ce lieu escarpé dans le lac, et fut noyé. Et ceux qui les paissaient, voyant ce qui était arrivé, s’enfuirent et le racontèrent dans la ville et à la campagne. Alors les gens sortirent pour voir ce qui s’était passé ; et étant venu vers Jésus, ils trouvèrent l’homme duquel les démons étaient sortis, assis aux pieds de Jésus, habillé et dans son bon sens ; et ils furent saisis de frayeur. Et ceux qui avaient vu ces choses leur racontèrent comment le démoniaque avait été délivré.
( Évangile selon saint Luc , ch. VIII, 32-27.)
Première partie
Chapitre premier : En guise d'introduction, quelques détails biographiques concernant le très honorable Stépan Trophimovitch Verkhovensky

I

Pour raconter les événements si étranges survenus dernièrement dans notre ville, je suis obligé de remonter un peu plus haut et de donner au préalable quelques renseignements biographiques sur une personnalité distinguée : le très-honorable Stépan Trophimovitch Verkhovensky. Ces détails serviront d’introduction à la chronique que je me propose d’écrire.
Je le dirai franchement : Stépan Trophimovitch a toujours tenu parmi nous, si l’on peut ainsi parler, l’emploi de citoyen ; il aimait ce rôle à la passion, je crois même qu’il serait mort plutôt que d’y renoncer. Ce n’est pas que je l’assimile à un comédien de profession : Dieu m’en préserve, d’autant plus que, personnellement, je l’estime. Tout, dans son cas, pouvait être l’effet de l’habitude, ou mieux, d’une noble tendance qui, dès ses premières années, avait constamment poussé à rêver une belle situation civique. Par exemple, sa position de « persécuté » et d’« exilé » lui plaisait au plus haut point. Le prestige classique de ces deux petits mots l’avait séduit une fois pour toutes ; en se les appliquant, il se grandissait à ses propres yeux, si bien qu’il finit à la longue par se hisser sur une sorte de piédestal fort agréable à la vanité.
Je crois bien que, vers la fin, tout le monde l’avait oublié, mais il y aurait injustice à dire qu’il fut toujours inconnu. Les hommes de la dernière génération entendirent parler de lui comme d’un des coryphées du libéralisme. Durant un moment, – une toute petite minute, – son nom eut, dans certains milieux, à peu près le même retentissement que ceux de Tchaadaïeff, de Biélinsky, de Granovsky et de Hertzen qui débutait alors à l’étranger. Malheureusement, à peine commencée, la carrière active de Stépan Trophimovitch s’interrompit, brisée qu’elle fût, disait-il par le « tourbillon des circonstances ». À cet égard, il se trompait. Ces jours-ci seulement j’ai appris avec une extrême surprise, – mais force m’a été de me rendre à l’évidence, – que, loin d’être en exil dans notre province, comme chacun le pensait chez nous, Stépan Trophimovitch n’avait même jamais été sous la surveillance de la police. Ce que c’est pourtant que la puissance de l’imagination ! Lui-même crut toute sa vie qu’on avait peur de lui en haut lieu, que tous ses pas étaient comptés, toutes ses démarches épiées, et que tout nouveau gouverneur envoyé dans notre province arrivait de Pétersbourg avec des instructions précises concernant sa personne. Si l’on avait démontré clair comme le jour au très-honorable Stépan Trophimovitch qu’il n’avait absolument rien à craindre, il en aurait été blessé à coup sûr. Et cependant c’était un homme fort intelligent…
Revenu de l’étranger, il occupa brillamment vers 1850 une chaire de l’enseignement supérieur, mais il ne fit que quelques leçons, – sur les Arabes, si je ne me trompe. De plus, il soutint avec éclat une thèse sur l’importance civique et hanséatique qu’aurait pu avoir la petite ville allemande de Hanau dans la période comprise entre les années 1413 et 1428, et sur les causes obscures qui l’avaient empêchée d’acquérir ladite importance. Cette dissertation était remplie de traits piquants à l’adresse des slavophiles d’alors ; aussi devint-il du coup leur bête noire. Plus tard, – ce fut, du reste, après sa destitution et pour montrer quel homme l’Université avait perdu en lui, – il fit paraître, dans une revue mensuelle et progressiste, le commencement d’une étude très savante sur les causes de l’extraordinaire noblesse morale de certains chevaliers à certaine époque. On a dit, depuis, que la suite de cette publication avait été interdite par la censure. C’est bien possible, vu l’arbitraire effréné qui régnait en ce temps-là. Mais, dans l’espèce, le plus probable est que seule la paresse de l’auteur l’empêcha de finir son travail. Quant à ses leçons sur les Arabes, voici l’incident qui y mit un terme : une lettre compromettante, écrite par Stépan Trophimovitch à un de ses amis, tomba entre les mains d’un tiers, un rétrograde sans doute ; celui-ci s’empressa de la communiquer à l’autorité, et l’imprudent professeur fut invité à fournir des explications. Sur ces entrefaites, justement, on saisit à Moscou, chez deux ou trois étudiants, quelques copies d’un poème que Stépan Trophimovitch avait écrit à Berlin six ans auparavant, c’est-à-dire au temps de sa première jeunesse. En ce moment même j’ai sur ma table l’œuvre en question : pas plus tard que l’an dernier, Stépan Trophimovitch m’en a donné un exemplaire autographe, orné d’une dédicace, et magnifiquement relié en maroquin rouge. Ce poème n’est pas dépourvu de mérite littéraire, mais il me serait difficile d’en raconter le sujet, attendu que je n’y comprends rien. C’est une allégorie dont la forme lyrico-dramatique rappelle la seconde partie de Faust. L’an passé, je proposai à Stépan Trophimovitch de publier cette production de sa jeunesse, en lui faisant observer qu’elle avait perdu tout caractère dangereux. Il refusa avec un mécontentement visible. L’idée que son poème était complètement inoffensif lui avait déplu, et c’est même à cela que j’attribue la froideur qu’il me témoigna pendant deux mois. Eh bien, cet ouvrage qu’il n’avait pas voulu me laisser publier i

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