Les caprices de Marianne
86 pages
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Les caprices de Marianne , livre ebook

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Description

Alfred de Musset (1810-1857)


A Naples, le jeune Coelio est amoureux de Marianne, l'épouse du riche juge Claudio...


Sous couvert d'une comédie en 2 actes, c'est bien d'un drame qu'il s'agit. Alfred de Musset savait très bien allier romantisme et dérision.


C'est en 1833 que la pièce de théâtre "les "caprices de Marianne" fut publiée mais ce n'est qu'en 1851 qu'elle fut interprétée à la Comédie Française".



Ce n''est pas d'aujourd'hui que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 22
EAN13 9782374630342
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les caprices de Marianne
comédie en deux actes
Alfred de Musset
Juillet 2015
Stéphane le Mat
La Gibecière à Mots
ISBN : 978-2-37463-034-2
Couverture : pastel de STEPH'
lagibeciereamots@sfr.fr
N° 35
CLAUDIO, juge.
CŒLIO. OCTAVE. TIBIA, valet de Claudio.
PIPPO, valet de Cœlio.
PERSONNAGES
MALVOLIO, intendant d'Hermia.
Un garçon d'auberge.
MARIANNE, femme de Claudio.
HERMIA, mère de Cœlio.
CIUTA, vieille femme.
DOMESTIQUES. La scène est à Naples
ACTE PREMIER
Scène première
Une rue devant la maison de Claudio.
MARIANNE, sortant de chez elle un livre de messe à la main. CIUTA, l'abordant. CIUTA Ma belle dame, puis-je vous dire un mot ?
Que me voulez-vous ?
MARIANNE
CIUTA Un jeune homme de cette ville est éperdument amoure ux de vous ; depuis un mois entier, il cherche vainement l'occasion de vou s l'apprendre ; son nom est Cœlio ; il est d'une noble famille et d'une figure distinguée. MARIANNE En voilà assez. Dites à celui qui vous envoie qu'il perd son temps et sa peine et que s'il a l'audace de me faire entendre une second e fois un pareil langage j'en instruirai mon mari. (Elle sort.)
CŒLIO, entrant
Eh bien ! Ciuta, qu'a-t-elle dit ? CIUTA Plus dévote et plus orgueilleuse que jamais. Elle i nstruira son mari, dit-elle, si on la poursuit plus longtemps. CŒLIO Ah ! malheureux que je suis, je n'ai plus qu'à mourir ! Ah ! la plus cruelle de toutes les femmes ! Et que me conseilles-tu, Ciuta ? quell e ressource puis-je encore trouver ?
CIUTA Je vous conseille d'abord de sortir d'ici, car voic i son mari qui la suit. (Ils sortent. - Entrent Claudio et Tibia.)
CLAUDIO Es-tu mon fidèle serviteur, mon valet de chambre dé voué ? Apprends que j'ai à me venger d'un outrage.
TIBIA
Vous, Monsieur ? CLAUDIO Moi-même, puisque ces impudentes guitares ne cessen t de murmurer sous les fenêtres de ma femme. Mais, patience ! tout n'est p as fini. – Ecoute un peu de ce côté-ci : voilà du monde qui pourrait nous entendre . Tu m'iras chercher ce soir le spadassin que je t'ai dit.
TIBIA
Pour quoi faire ? CLAUDIO Je crois que Marianne a des amants.
TIBIA
Vous croyez, Monsieur ? CLAUDIO Oui ; il y a autour de ma maison une odeur d'amants ; personne ne passe naturellement devant ma porte ; il y pleut des guitares et des entremetteuses. TIBIA Est-ce que vous pouvez empêcher qu'on donne des sérénades à votre femme ? CLAUDIO Non, mais je puis poster un homme derrière la poter ne et me débarrasser du premier qui entrera. TIBIA Fi ! votre femme n'a pas d'amants. – C'est comme si vous disiez que j'ai des maîtresses.
CLAUDIO Pourquoi n'en aurais-tu pas, Tibia ? Tu es fort laid, mais tu as beaucoup d'esprit.
TIBIA
J'en conviens, j'en conviens. CLAUDIO Regarde, Tibia, tu en conviens toi-même ; il n'en f aut plus douter, et mon déshonneur est public.
Pourquoi public ?
Je te dis qu'il est public.
TIBIA
CLAUDIO
TIBIA Mais, Monsieur, votre femme passe pour un dragon de vertu dans toute la ville ; elle ne voit personne, elle ne sort de chez elle qu e pour aller à la messe. CLAUDIO Laisse-moi faire. – Je ne me sens pas de colère apr ès tous les cadeaux qu'elle a reçus de moi. – Oui, Tibia, je machine en ce moment une épouvantable trame et me sens prêt à mourir de douleur.
TIBIA
Oh ! que non. CLAUDIO Quand je te dis quelque chose, tu me ferais plaisir de le croire. (Ils sortent.)
CŒLIO, rentrant
Malheur à celui qui, au milieu de la jeunesse, s'ab andonne à un amour sans espoir ! Malheur à celui qui se livre à une douce r êverie avant de savoir où sa chimère le mène et s'il peut être payé de retour ! Mollement couché dans une barque, il s'éloigne peu à peu de la rive, il aperç oit au loin des plaines enchantées, de vertes prairies et le mirage léger de son Eldora do. Les vents l'entraînent en
silence et, quand la réalité le réveille, il est au ssi loin du but où il aspire que du rivage qu'il a quitté ; il ne peut ni poursuivre sa route ni revenir sur ses pas.
(On entend un bruit d'instruments).
Quelle est cette mascarade ? N'est-ce pas Octave qu e j'aperçois ? (Entre Octave.) OCTAVE Comment se porte, mon bon Monsieur, cette gracieuse mélancolie ? CŒLIO Octave ! ô fou que tu es ! tu as un pied de rouge s ur les joues ! – D'où te vient cet accoutrement ? N'as-tu pas de honte en plein jour ?
OCTAVE Ô Cœlio ! fou que tu es ! tu as un pied de blanc su r les joues ! – D'où te vient ce large habit noir ? N'as-tu pas de honte en plein ca rnaval ? CŒLIO Quelle vie que la tienne ! Ou tu es gris, ou je le suis moi-même. OCTAVE Ou tu es amoureux, ou je le suis moi-même. CŒLIO Plus que jamais de la belle Marianne.
OCTAVE
Plus que jamais de vin de Chypre. CŒLIO J'allais chez toi quand je t'ai rencontré. OCTAVE Et moi aussi j'allais chez moi. Comment se porte ma maison ? il y a huit jours que je ne l'ai vue.
J'ai un service à te demander.
CŒLIO
OCTAVE Parle, Cœlio, mon cher enfant. Veux-tu de l'argent ? Je n'en ai plus. Veux-tu des conseils ? Je suis ivre. veux-tu mon épée ? voilà u ne batte d'arlequin. Parle, parle, dispose de moi. CŒLIO Combien de temps cela durera-t-il ? Huit jours hors de chez toi ! Tu te tueras, Octave. OCTAVE Jamais de ma propre main, mon ami, jamais ; j'aimer ais mieux mourir que d'attenter à mes jours. CŒLIO Et n'est-ce pas un suicide comme...
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