Le Medecin Malgre Lui
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Description

pubOne.info present you this new edition. S'il en faut croire Grimarest, Moliere n'eut pas beaucoup de peine a fabriquer rapidement son Medicin malgre lui: il n'aurait eu presque qu'a transcrire le Fagotier, l'une des petites farces que sa troupe representait a l'improvisade des les premiers temps de son arrivee a Paris.

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2010
Nombre de lectures 4
EAN13 9782819936862
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES PIÈCES DE MOLIÈRE
LE MÉDECIN MALGRÉ LUI
TIRAGE À PETIT NOMBRE
Il a été tiré en outre:
20 exemplaires sur papier du Japon, avec tripleépreuve de la gravure (nos 1 à 20).
25 exemplaires sur papier de Chine fort, avecdouble épreuve de la gravure (nos 21 à 45).
25 exemplaires sur papier Whatman, avec doubleépreuve de la gravure (nos 46 à 70).
70 exemplaires, numérotés.
MOLIÈRE
LE
MÉDECIN MALGRÉ LUI
COMÉDIE EN TROIS ACTES AVEC UNE NOTICE ET DESNOTES
PAR
GEORGES MONVAL
Dessin de L. Leloir
GRAVÉ À L'EAU-FORTE PAR CHAMPOUION
PARIS
LIBRAIRIE DES BIBLIOPHILES
NOTICE SUR LE MÉDECIN MALGRÉ LUI
S'il en faut croire Grimarest, Molière n'eut pasbeaucoup de peine à «fabriquer» rapidement son Médicin malgrélui: il n'aurait eu presque qu'à transcrire le Fagotier, l'une des petites farces que sa troupe représentait àl'improvisade dès les premiers temps de son arrivée àParis.
Le sujet est tiré d'un fabliau du XIII e siècle, le Médecin de Bray, ou le Vilain Mire (lePaysan médecin), qui serait parvenu à la connaissance de Molièresoit par la tradition orale, soit par des relations de voyage deGrolius ou d'Œlschlager.
Un riche paysan épouse la fille d'un pauvrechevalier, «moult belle et moult courtoise». Pour la garder detoute tentation mauvaise, il la bat dès le matin: la pauvrettepasse le jour à pleurer et n'a pas le temps de songer à mal. Ellesonge toutefois que son mari, qui la bat si bien, n'a jamais étébattu, et que, s'il connaissait le goût du bâton, il ne lui endonnerait pas tant.
Cependant qu'elle se désole et rumine dans satête, passent deux messagers du roi. Ils vont en Angleterre quérirun médecin pour la fille de leur maître qui ne peut ni manger niboire depuis qu'une arête de poisson s'est arrêtée dans son gosier:«Vous n'avez pas besoin d'aller si loin, leur dit la femme duvilain; mon mari est bon médecin, il en sait plus qu'Hippocrate.Mais c'est un médecin singulier: il ne ferait rien pour personne sid'abord on ne le battait comme il faut. — S'il ne tient qu'àbattre, disent les envoyés, tout ira bien! » Et ils l'emmènent deforce à la cour, où, grâce au bâton, le vilain promet de guérir laprincesse sans délai. En effet, il la fait tant rire que l'arêtesort du gosier. Le bruit de cette cure merveilleuse se répanditrapidement et tous les malades du pays le vinrentconsulter.
Il retourna enfin chez lui, et ne battit plus safemme, qui l'avait fait docteur sans avoir étudié.
Telle est l'analyse très sommaire du fabliaudu Vilain Mire, qui ne comprend pas moins de 392 vers dehuit pieds [1] .
Bruzen de la Martinière prétendait tenir d'unepersonne fort âgée que, quelqu'un ayant raconté en prétence du roiune histoire à peu près semblable arrivée du temps de FrançoisI er, Molière la trouva très propre à être accommodée enfarce, et qu'avec quelques changements il en fit sa comédie du Médecin malgré lui.
Le Fagotier faisait probablement partie durépertoire de Molière en province, comme la Jalousie duBarbouillé et Gorgibus dans le sac. Par une suited'expériences sans cesse renouvelées devant des publics divers, cespetites farces ont éliminé successivement tout ce qu'ellespouvaient renfermer d'inutile ou de grossier: elles n'ont conservéque les effets sûrs, ayant porté aussi bien sur le marchand depetite ville que sur le gentillâtre campagnard; d'où la perfectionabsolue, la forme précise, le caractère définitif de ces pièces enapparence écrites à la hâte, et qui réellement ont pu bénéficierdes longs tâtonnements et des mûres réflexions, le Médecinmalgré lui, George Dandin, les Fourberires de Scapin, quel'auteur lui-même ne regardait que comme de «petites bagatelles».Mais avec Molière il ne faut jamais dire «bagatelles». LeMédecin malgré lui est un chef-d'œuvre dans son genre, et laseule chose qui doive étonner, c'est qu'il ait pu sortir, àquelques semaines de distance, de la même plume que leMisanthrope, et que dans une même soirée Molière ait dit lachanson du Roi Henry et chanté celle des «petits glougloux» avec unégal succès; qu'après avoir quitté les rubans verts de l'homme auxhaines vigoureuses, il ait presque aussitôt reparu sous la casaquejaune et vert du jovial fagotier. Molière voulut sans doutes'amuser lui-même, Lucullus soupa chez Lucullus. Après la satiresociale et l'éloquence austère d'Alceste, voici la hautebouffonnerie, la gaieté jaillissante et intarissable, la vervefolle, le sel gaulois lancé à pleines mains. Molière est bien icile fils de Rabelais.
Le Médecin malgré lui est de toutes ses pièces laplus franchement, la plus continûment et la plus irrésistiblementgaie; elle guérirait l'hypocondrie la plus sombre. C'est une curede rire, qu'il faut ordonner aux mélancoliques. Car Molière est ungrand médecin, il possède la panacée universelle, et peut à bondroit s'écrier ici comme l'opérateur de ses intermèdes:
O grande puissance de l'orviétan!
Aussi est-ce de toutes les farces de Molière laplus populaire et la plus répandue. Je l'ai vue, dans mon enfance,représentée par des marionnettes de campagne, devant un auditoirede paysans qui ne l'avaient et ne l'auraient certainement jamaislue. Ils n'y cherchaient pas malice, et s'en donnaient à cœur joie,sans se soucier de l'origine probable de l'œuvre, non plus que dunom de l'auteur.
Ne pouvant imiter leur sagesse, rappelons que le Médecin malgré lui fut représenté pour la première fois, surle théâtre du Palais-Royal, le vendredi 6 août 1666, deux moisaprès la première du Misanthrope, dont le succès commençaità se ralentir au bout de 21 représentations. On le donna, comme«petite pièce», à la suite de la Mère coquette, du Favori, des Facheux puis avec le Misanthrope, qu'il accompagna souvent du 3 septembre au 21 novembre. Ce futencore par le Médicin qu'on rouvrit le théâtre en février1667, après trois mois d'interruption.
Molière créa Sganarelle, M lle Molière,Lucinde. Pour les autres rôles, nous n'avons que des conjectures.Mais, d'après l'état de la troupe et l'emploi des comédiens, nouspouvons donner comme à peu près certaine la distributionsuivante:
Sganarelle.
Molière.
Valère.
Du Croisy.
Léandre.
La Grange.
Géronte.
L. Béjart.
Lucas.
La Thorillière.
M. Robert.
De Brie.
Perrin.
De Brie.
Thibaut.
Hubert.
Lucinde.
MllesMolière.
Martine.
De Brie.
Jacqueline.
Madeleine Béjart.
Depuis Molière, la tradition de Sganarelle s'esttransmise par Rosimond, Poisson, La Thorillière, Montmény,Préville, Dugazon, La Rochelle, Thénard, Cartigny, Monrose, Samson,Régnier, jusqu'à M. Got, qui le joue actuellement, et qui ne comptepat de meilleur rôle dans le vieux répertoire.
La pièce fut publiée au commencement de 1667,chez le libraire Ribou. L'édition originale, achevée d'imprimerie24 décembre 1666, renferme un frontispice gravé qui est biencurieux à étudier au point de vue des costumes de Géronte enPantalon de la Comédie Italienne, et de Sganarelle en robe demédecin, avec le chapeau «des plus pointus» dont parle labrochure. [15]
On supprime depuis plus d'un siècle à laComédie-Française la scène des paysans Thibaut et Perrin (III,ii), qui est cependant des plus divertissantes. Elle vient troptard, allègue-t-on, et ne produit que peu d'effet après lesétincelantes folies du second acte. Il faudrait au moins tenterl'expérience. Selon nous, Molière doit toujours être joué dans sonintégralité. L'épisode, ici, tient bien à la pièce et ne sauraitralentir l'action, puisqu'il donne à Sganarelle l'occasiond'exercer impunément le pouvoir de sa prétendue science, enfournissant à Molière de nouveaux traits contre les médecins, qu'iln'attaquera plus que deux fois, dans Pourceaugnac et leMalade imaginaire.
Pourquoi, dans cette dernière pièce,supprime-t-on la moitié du rôle de Béralde, sous prétexte qu'unediscussion sur la médecine fait longueur, n'arrivant qu'autroisième acte, après la grande scène de MM. Diafoirus père etfils, où le rire atteint son maximum d'intensité? C'est, à monsens, priver la pièce de ce qu'elle a de plus profond et de plusdurable .
GEORGES MONVAL.
LE MÉDECIN MALGRÉ LUI
COMÉDIE EN TROIS ACTES
LES PERSONNAGES
SGANARELLE, mari de Martine.
MARTINE, femme de Sganarelle.
M. ROBERT, voisin de Sganarelle.
VALÈRE, domestique de Géronte.
LUCAS, mari de Jacqueline.
GÉRONTE, père de Lucinde.
JACQUELINE, nourrice chez Géronte, et femme deLucas.
LUCINDE, fille de Géronte.
LÉANDRE, amant de Lucinde.
THIBAUT, père de Perrin, paysan.
PERRIN, fils de Thibaut, paysan.
ACTE PREMIER
SCÈNE PREMIÈRE
SGANARELLE, MARTINE,
paroissant sur le théâtre en sequerellant .
Sganarelle.
Non, je te dis que je n'en veux rien faire, et quec'est à moi de parler et d'être le maître.
Martine.
Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à mafantaisie, et que je ne me suis point mariée avec toi pour souffrirtes fredaines.
Sganarelle.
O la grande fatigue que d'avoir une femme! etqu'Aristote a bien raison quand il dit qu'une femme est pire qu'undémon!
Martine.
Voyez un peu l'habile homme, avec son benêtd'Aristote!
Sganarelle.
Oui, habile homme. Trouve-moi un faiseur de fagotsqui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ansun fameux médecin, et qui ait su dans son jeune âge son rudimentpar cœur.
Martine.
Peste du fou fieffé!
Sganarelle.
Peste de la carogne!
Martine.
Que maudit soit l'heure et le jour où je m'avisaid'aller dire oui!
Sganarelle.
Que maudit soit le bec cornu [2] denotaire qui me fit signer ma ruine!
Martine.
C'est bien à toi vraiment à te plaindre de cetteaffaire! Devrois-tu être un seul moment sans rendre grâce au Cielde m'avoir pour ta femme? et méritois-tu d'épouser une personnecomme moi?
Sganarelle.
Il est vrai que tu me fis trop d'honneur et quej'eus lieu de me louer la première nuit de nos noces. Hé! morbleu!ne me fais point parler là-dessus, je dirois de certaines choses. ..
Martine.
Quoi? que dirois-tu?
Sganarelle.
Baste! laissons là ce chapitre; il suffit que noussavons ce que nous savons, et que tu fus bien heureuse de metrouver.

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