La Folle Journee ou le Mariage de Figaro
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Description

pubOne.info present you this new edition. Par un abus punissable, on a envoye a Amsterdam un pretendu manuscrit de cette piece, tire de memoire et defigure, plein de lacunes, de contre-sens et d'absurdites. On l'a imprime et vendu en y mettant le nom de M. de Beaumarchais. Des comediens de province se sont permis de donner et representer cette production, comme l'ouvrage de l'auteur; il n'a manque a tous ces gens de bien que d'etre loues dans quelques feuilles periodiques.

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2010
Nombre de lectures 0
EAN13 9782819937272
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVIS DE L'ÉDITEUR.
Par un abus punissable, on a envoyé à Amsterdam unprétendu manuscrit de cette pièce, tiré de mémoire et défiguré,plein de lacunes, de contre-sens et d'absurdités. On l'a imprimé etvendu en y mettant le nom de M. de Beaumarchais . Descomédiens de province se sont permis de donner et représenter cetteproduction, comme l'ouvrage de l'auteur; il n'a manqué à tous cesgens de bien que d'être loués dans quelques feuillespériodiques.
PRÉFACE.
En écrivant cette préface, mon but n'est pas derechercher oiseusement si j'ai mis au théâtre une pièce bonne oumauvaise: il n'est plus temps pour moi; mais d'examinerscrupuleusement, et je le dois toujours, si j'ai fait une oeuvreblâmable.
Personne n'étant tenu de faire une comédie quiressemble aux autres; si je me suis écarté d'un chemin trop battu,pour des raisons qui m'ont paru solides, ira-t-on me juger, commel'ont fait MM. tels, sur des règles qui ne sont pas les miennes?imprimer puérilement que je reporte l'art à son enfance, parce quej'entreprends de frayer un nouveau sentier à cet art dont la loipremière, et peut-être la seule, est d'amuser en instruisant? Maisce n'est pas de cela qu'il s'agit.
Il y a souvent très-loin du mal que l'on dit d'unouvrage à celui qu'on en pense. Le trait qui nous poursuit, le motqui importune reste enseveli dans le coeur, pendant que la bouchese venge en blâmant presque tout le reste. De sorte qu'on peutregarder comme un point établi au théâtre, qu'en fait de reproche àl'auteur, ce qui nous affecte le plus est ce dont on parle lemoins.
Il est peut-être utile de dévoiler aux yeux de tousce double aspect des comédies, et j'aurai fait encore un bon usagede la mienne, si je parviens en la scrutant à fixer l'opinionpublique sur ce qu'on doit entendre par ces mots: Qu'est-ce que LADÉCENCE THÉÂTRALE?
À force de nous montrer délicats, fins connaisseurs,et d'affecter, comme j'ai dit autre part, l'hypocrisie de ladécence auprès du relâchement des moeurs, nous devenons des êtresnuls, incapables de s'amuser et de juger de ce qui leur convient:faut-il le dire enfin? des bégueules rassasiées, qui ne savent plusce qu'elles veulent, ni ce qu'elles doivent aimer ou rejeter. Déjàces mots si rebattus, bon ton , bonne compagnie ,toujours ajustés au niveau de chaque insipide cotterie, et dont lalatitude est si grande qu'on ne sait où ils commencent etfinissent, ont détruit la franche et vraie gaieté qui distinguaitde tout autre le comique de notre nation.
Ajoutez-y le pédantesque abus de ces autres grandsmots décence et bonnes moeurs , qui donnent un air siimportant, si supérieur, que nos jugeurs de comédies seraientdésolés de n'avoir pas à les prononcer sur toutes les pièces dethéâtre, et vous connaîtrez à peu-près ce qui garote le génie,intimide tous les auteurs, et porte un coup mortel à la vigueur del'intrigue, sans laquelle il n'y a pourtant que du bel esprit à laglace, et des comédies de quatre jours.
Enfin, pour dernier mal, tous les états de lasociété sont parvenus à se soustraire à la censure dramatique; onne pourrait mettre au théâtre les Plaideurs de Racine , sans entendre aujourd'hui les Dandins et les Brid'oisons , même des gens plus éclairés, s'écrier qu'il n'ya plus ni moeurs, ni respect pour les magistrats.
On ne ferait point le Turcaret sans avoir àl'instant sur les bras, fermes, sous-fermes, traites et gabelles,droits-réunis, tailles, taillons, le trop-plein, le trop-bu, tousles impositeurs royaux. Il est vrai qu'aujourd'hui Turcaret n'a plus de modèles. On l'offrirait sous d'autres traits,l'obstacle resterait le même.
On ne jouerait point les Fâcheux , lesMarquis , les Emprunteurs de Molière, sans révolter à lafois la haute, la moyenne, la moderne et l'antique noblesse. Ses Femmes savantes irriteraient nos féminins bureaux d'esprit;mais quel calculateur peut évaluer la force et la longueur dulevier qu'il faudrait, de nos jours, pour élever jusqu'au théâtrel'oeuvre sublime du Tartuffe ? Aussi l'auteur qui secompromet avec le public pour l'amuser, ou pour l'instruire ,au lieu d'intriguer à son choix son ouvrage, est-il obligé detourniller dans des incidens impossibles, de persifler au lieu derire, et de prendre ses modèles hors de la société, crainte de setrouver mille ennemis, dont il ne connaissait aucun en composantson triste drame.
J'ai donc réfléchi que, si quelque homme courageuxne secouait pas toute cette poussière, bientôt l'ennui des piècesfrançaises porterait la nation au frivole opéra-comique, et plusloin encore, aux boulevards, à ce ramas infect de tréteaux élevés ànotre honte, où la décente liberté, bannie du théâtre français, sechange en une licence effrénée, où la jeunesse va se nourrir degrossières inepties, et perdre, avec ses moeurs, le goût de ladécence et des chefs-d'oeuvre de nos maîtres. J'ai tenté d'être cethomme, et si je n'ai pas mis plus de talent à mes ouvrages, aumoins mon intention s'est-elle manifestée dans tous.
J'ai pensé, je pense encore, qu'on n'obtient nigrand pathétique, ni profonde moralité, ni bon et vrai comique authéâtre, sans des situations fortes, et qui naissent toujours d'unedisconvenance sociale dans le sujet qu'on veut traiter. L'auteurtragique, hardi dans ses moyens, ose admettre le crime atroce: lesconspirations, l'usurpation du trône, le meurtre, l'empoisonnement,l'inceste dans Oedipe et Phèdre ; le fratricide dans Vendôme ; le parricide dans Mahomet ; le régicide dans Machbet , and c. and c. La comédie, moins audacieuse,n'excède pas les disconvenances, parce que ses tableaux sont tirésde nos moeurs, ses sujets de la société. Mais comment frapper surl'avarice, à moins de mettre en scène un méprisable avare?démasquer l'hypocrisie, sans montrer, comme Orgon dans le Tartuffe , un abominable hypocrite, épousant sa fille etconvoitant sa femme ? un homme à bonnes fortunes, sans le faireparcourir un cercle entier de femmes galantes? un joueur effréné,sans l'envelopper de fripons, s'il ne l'est pas déjà lui-même?
Tous ces gens-là sont loin d'être vertueux: l'auteurne les donne pas pour tels; il n'est le patron d'aucun d'eux; ilest le peintre de leurs vices. Et parce que le lion est féroce, leloup vorace et glouton, le renard rusé, cauteleux, la fableest-elle sans moralité? Quand l'auteur la dirige contre un sot quela louange enivre, il fait choir du bec du corbeau le fromage dansla gueule du renard; sa moralité est remplie: s'il la tournaitcontre le bas flatteur, il finirait son apologue ainsi: Lerenard s'en saisit, le dévore; mais le fromage étaitempoisonné . La fable est une comédie légère, et toute comédien'est qu'un long apologue: leur différence est que dans la fableles animaux ont de l'esprit; et que dans notre comédie les hommessont souvent des bêtes; et qui pis est, des bêtes méchantes.
Ainsi, lorsque Molière , qui fut si tourmentépar les sots, donne à l' Avare un fils prodigue et vicieux,qui lui vole sa cassette, et l'injurie en face; est-ce des vertusou des vices qu'il tire sa moralité? Que lui importent sesfantômes? c'est vous qu'il entend corriger. Il est vrai que lesafficheurs et balayeurs littéraires de son temps, ne manquèrent pasd'apprendre au bon public combien tout cela était horrible! Il estaussi prouvé que des envieux très-importans, ou des importanstrès-envieux se déchaînèrent contre lui. Voyez le sévère Boileau , dans son épître au grand Racine , venger sonami qui n'est plus, en rappelant ainsi les faits:
L'Ignorance et l'Erreur à ses naissantes pièces,
En habits de marquis, en robes de comtesses,
Venaient pour diffamer son chef-d'oeuvrenouveau,
Et secouaient la tête à l'endroit le plus beau.
Le commandeur voulait la scène plus exacte;
Le vicomte, indigné, sortait au second acte;
L'un, défendeur zélé des dévots mis en jeu,
Pour prix de ses bons mots, le condamnait aufeu;
L'autre, fougueux marquis , lui déclarant laguerre,
Voulait venger la cour immolée au parterre.
On voit même dans un placet de Molière à Louis XIV , qui fut si grand en protégeant les arts, et sansle goût éclairé duquel notre théâtre n'aurait pas un seulchef-d'oeuvre de Molière ; on voit ce philosophe auteur seplaindre amèrement au roi, que pour avoir démasqué les hypocrites,ils imprimaient par-tout qu'il était un libertin, un impie, unathée, un démon vêtu de chair, habillé en homme ; et celas'imprimait avec APPROBATION ET PRIVILEGE de ce roi qui leprotégeait: rien là-dessus n'est empiré.
Mais, parce que les personnages d'une pièce s'ymontrent sous des moeurs vicieuses, faut-il les bannir de la scène?Que poursuivrait-on au théâtre? les travers et les ridicules? celavaut bien la peine d'écrire! ils sont chez nous comme les modes; onne s'en corrige point, on en change.
Les vices, les abus: voilà ce qui ne change point,mais se déguise en mille formes sous le masque des moeursdominantes; leur arracher ce masque et les montrer à découvert,telle est la noble tâche de l'homme qui se voue au théâtre. Soitqu'il moralise en riant, soit qu'il pleure en moralisant, Héracliteou Démocrite, il n'a pas un autre devoir: malheur à lui s'il s'enécarte. On ne peut corriger les hommes qu'en les fesant voir telsqu'ils sont. La comédie utile et véridique n'est point un élogementeur, un vain discours d'académie.
Mais gardons-nous bien de confondre cette critiquegénérale, un des plus nobles buts de l'art, avec la satire odieuseet personnelle: l'avantage de la première est de corriger sansblesser. Faites prononcer au théâtre par l'homme juste, aigri del'horrible abus des bienfaits: Tous les hommes sont desingrats ; quoique chacun soit bien près de penser comme lui,personne ne s'offensera. Ne pouvant y avoir un ingrat sans qu'ilexiste un bienfaiteur, ce reproche même établit une balance égaleentre bons et les mauvais coeurs; on le sent, et cela console. Quesi l'humoriste répond qu'un bienfaiteur fait cent ingrats ;on répliquera justement qu' il n'y a peut-être pas un ingrat quin'ait été plusieurs fois bienfaiteur ; cela console encore. Etc'est ainsi qu'en généralisant, l

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