La Femme abandonnée – suivi d annexes
109 pages
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La Femme abandonnée – suivi d'annexes , livre ebook

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Description

Nouvelle édition 2019 sans DRM de La Femme abandonnée de Honoré de Balzac augmentée d'annexes (Biographie).

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782368410660
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ARVENSA ÉDITIONS La référence des éditions numériques des œuvres classiques en langue française
Retrouvez toutes nos publications, actualités et offres privilégiées sur notre site Internet www.arvensa. com
©Tous droits réservés Arvensa® Éditions ISBN : 9782368410660 Illustration de couverture : Après le bain, par Edgar Degas (1834-1917)
NOTE DE L'ÉDITEUR
L’objecf des Édions Arvensa est de vous faire connaître les œuvres des plus grands auteurs de la liérature classique en langue française à un prix abordable, tout en vous fournissant la meilleure expérience de lecture sur votre liseuse. Nos titres sont ainsi relus, corrigés et mis en forme spécifiquement. Cependant, si malgré tout le soin que nous avons apporté à cee édion, vous noez quelques erreurs, nous vous serions très reconnaissants de nous les signaler en écrivant à notre Service Qualité :
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Arvensa Editions
LISTE DES TITRES
ARVENSA ÉDITIONS NOTE DE L'ÉDITEUR LA COMÉDIE HUMAINE ÉTUDES DE MOEURS SCÈNES DE LA VIE PRIVÉE LA FEMME ABANDONNÉE
ANNEXES
HONORÉ DE BALZAC PAR THÉOPHILE GAUTIER M. DE BALZAC, SES OEUVRES ET SON INF LUENCE SUR LA L ITTÉRATURE CONTEMPORAINE REVUE DES ROMANS PAR EUSÈBE GIRAULT DE SAINT-FARGEAU LA MORT DE BALZAC
LA FEMME ABANDONNÉE (1833) Honoré de Balzac LA COMÉDIE HUMAINE ÉTUDES DE MOEURS SCÈNES DE LA VIE PRIVÉE Retour à la liste des titres Pour toutes remarques ou suggestions : servicequalite@arvensa.com ou rendez-vous sur : www.arvensa.com
AMADAME LA DUCHESSE D'ABRANTES, Son affectionné serviteur, HONORÉ DE BALZAC. Paris, août 1835.
En 1822, au commencement du printemps, les médecins de Paris envoyèrent en Basse-Normandie un jeune homme qui relevait alors d'une maladie inflammatoire causée par quelque excès d'étude, ou de vie peut-être. Sa convalescence exigeait un repos complet, une nourriture douce, un air froid et l'absence totale de sensa)ons extrêmes. Les grasses campagnes du Bessin et l'existence pâle de la province parurent donc propices à son rétablissement. Il vint à Bayeux, jolie ville située à deux lieues de la mer, chez une de ses cousines, qui l'accueillit avec ce/e cordialité par)culière aux gens habitués à vivre dans la retraite, et pour lesquels l'arrivée d'un parent ou d'un ami devient un bonheur. A quelques usages près, toutes les pe)tes villes se ressemblent. Or, après plusieurs soirées passées chez sa cousine madame de Sainte-Sevère, ou chez les personnes qui composaient sa compagnie, ce jeune Parisien, nommé monsieur le baron Gaston de Nueil, eut bientôt connu les gens que ce/e société exclusive regardaient comme étant toute la ville. Gaston de Nueil vit en eux le personnel immuable que les observateurs retrouvent dans les nombreuses capitales de ces anciens États qui formaient la France d'autrefois. C'était d'abord la famille dont la noblesse, inconnue à cinquante lieues plus loin, passe, dans le département, pour incontestable et de la plus haute an)quité. Ce/e espèce defamille royaleau pe)t pied effleure par ses alliances, sans que personne s'en doute, les Créqui, les Montmorenci, touche aux Lusignan, et s'accroche aux Soubise. Le chef de ce/e race illustre est toujours un chasseur déterminé. Homme sans manières, il accable tout le monde de sa supériorité nominale ; tolère le sous-préfet, comme il souffre l'impôt ; n'admet aucune des puissances nouvelles créées par le dix-neuvième siècle, et fait observer, comme une monstruosité poli)que, que le premier ministre n'est pas gen)lhomme. Sa femme a le ton tranchant, parle haut, a eu des adorateurs, mais fait régulièrement ses pâques ; elle élève mal ses filles, et pense qu'elles seront toujours assez riches de leur nom. La femme et le mari n'ont d'ailleurs aucune idée du luxe actuel : ils gardent les livrées de théâtre, )ennent aux anciennes formes pour l'argenterie, les meubles, les voitures, comme pour les mœurs et le langage. Ce vieux faste s'allie d'ailleurs assez bien avec l'économie des provinces. Enfin c'est les gen)lshommes d'autrefois, moins les lods et ventes, moins la meute et les habits galonnés ; tous pleins d'honneur entre eux, tous dévoués à des princes qu'ils ne voient qu'à distance. Ce/e maison historiqueincognitoconserve l'originalité d'une an)que tapisserie de haute-lice. Dans la famille végète infailliblement un oncle ou un frère, lieutenant-général, cordon rouge, homme de cour, qui est allé en Hanovre avec le maréchal de Richelieu, et que vous retrouvez là comme le feuillet égaré d'un vieux pamphlet du temps de Louis XV. A ce/e famille fossile s'oppose une famille plus riche, mais de noblesse moins ancienne. Le mari et la femme vont passer deux mois d'hiver à Paris, ils en rapportent le ton fugi)f et les passions éphémères. Madame est élégante, mais un peu guindée et toujours en retard avec les modes. Cependant elle se moque de l'ignorance affectée par ses voisins ; son argenterie est moderne ; elle a des grooms, des nègres, un valet de chambre. Son fils aîné a )lbury, ne fait rien, il a un majorat ; le cadet est auditeur au conseil d'état. Le père, très au fait des intrigues du ministère, raconte des anecdotes sur Louis XVIII et sur madame du Cayla, il place dans lecinq pour cent, évite la conversa)on sur les cidres, mais tombe encore parfois dans la manie de rec)fier le chiffre des fortunes départementales ; il est membre du conseil général, se fait habiller à Paris, et porte la croix de la Légion d'honneur. Enfin ce gen)lhomme a compris la Restaura)on, et bat monnaie à la Chambre ; mais son royalisme est moins pur que celui de la famille avec laquelle il rivalise. Il reçoit laGazetteet lesDébats. L'autre famille ne lit que laQuotidienne. Monseigneur l'évêque, ancien vicaire-général, flo/e entre ces deux puissances qui lui rendent les honneurs dus à la religion, mais en lui faisant sen)r parfois la morale que le bon La Fontaine a mise à la fin de l'Ane chargé de reliques. Le bonhomme est roturier. Puis viennent les astres secondaires, les gen)lshommes qui jouissent de dix ou douze mille livres de rente, et qui ont été capitaines de vaisseau, ou capitaines de cavalerie, ou rien du tout. A cheval par les chemins, ils )ennent le milieu entre le curé portant les sacrements et le contrôleur
des contribu)ons en tournée. Presque tous ont été dans les pages ou dans les mousquetaires, et achèvent paisiblement leurs jours dans unefaisance-valoir, plus occupés d'une coupe de bois ou de leur cidre que de la monarchie. Cependant ils parlent de la charte et des libéraux entre deux rubberswisth ou pendant une par)e de trictrac, après avoir calculé des dots et arrangé des de mariages en rapport avec les généalogies qu'ils savent par cœur. Leurs femmes font les fières et prennent les airs de la cour dans leurs cabriolets d'osier, elles croient être parées quand elles sont affublées d'un châle et d'un bonnet ; elles achètent annuellement deux chapeaux, mais après de mûres délibéra)ons, et se les font apporter de Paris par occasion, elles sont généralement vertueuses et bavardes. Autour de ces éléments principaux de la gent aristocra)que se groupent deux ou trois vieilles filles de qualité qui ont résolu le problème de l'immobilisa)on de la créature humaine. Elles semblent être scellées dans les maisons où vous les voyez : leurs figures, leurs toile/es font par)e de l'immeuble, de la ville, de la province ; elles en sont la tradi)on, la mémoire, l'esprit. Toutes ont quelque chose de raide et de monumental, elles savent sourire ou hocher la tête à propos, et, de temps en temps, disent des mots qui passent pour spirituels. Quelques riches bourgeois se sont glissés dans ce pe)t faubourg Saint-Germain, grâce à leurs opinions aristocra)ques ou à leurs fortunes. Mais, en dépit de leurs quarante ans, là chacun dit d'eux : — Ce pe)tun telpense bien ! Et l'on en fait des députés. Généralement ils sont protégés par les vieilles filles, mais l'on en cause. Puis enfin deux ou trois ecclésiastiques sont reçus dans cette société d'élite, pour leur étole, ou parce qu'ils ont de l'esprit, et que ces nobles personnes, s'ennuyant entre elles, introduisent l'élément bourgeois dans leurs salons, comme un boulanger met de la levure dans sa pâte. La somme d'intelligence amassée dans toutes ces têtes se compose d'une certaine quan)té d'idées anciennes auxquelles se mêlent quelques pensées nouvelles qui se brassent en commun tous les soirs. Semblables à l'eau d'une pe)te anse, les phrases qui représentent ces idées ont leur flux et reflux quo)dien, leur remous perpétuel, exactement pareil : qui en entend aujourd'hui le vide reten)ssement l'entendra demain, dans un an, toujours. Leurs arrêts immuablement portés sur les choses d'ici-bas forment une science tradi)onnelle à laquelle il n'est au pouvoir de personne d'ajouter une gou/e d'esprit. La vie de ces rou)nières personnes gravite dans une sphère d'habitudes aussi incommutables que le sont leurs opinions religieuses, poli)ques, morales et littéraires. Un étranger est-il admis dans ce cénacle, chacun lui dira, non sans une sorte d'ironie : — Vous ne trouverez pas ici le brillant de votre monde parisien ! Et chacun condamnera l'existence de ses voisins en cherchant à faire croire qu'il est une excep)on dans ce/e société, qu'il a tenté sans succès de la rénover. Mais si, par malheur, l'étranger for)fie par quelque remarque l'opinion que ces gens ont mutuellement d'eux-mêmes, il passe aussitôt pour un homme méchant, sans foi ni loi, pour un Parisien corrompu,comme le sont en général tous les Parisiens. Quand Gaston de Nueil apparut dans ce pe)t monde, où l'é)que/e était parfaitement observée, où chaque chose de la vie s'harmoniait, où tout se trouvait mis à jour, où les valeurs nobiliaires et territoriales étaient cotées comme le sont les fonds de la Bourse à la dernière page des journaux, il avait été pesé d'avance dans les balances infaillibles de l'opinion bayeusaine. Déjà sa cousine madame de Sainte-Sevère avait dit le chiffre de sa fortune, celui de ses espérances, exhibé son arbre généalogique, vanté ses connaissances, sa politesse et sa modes)e. Il reçut l'accueil auquel il devait strictement prétendre, fut accepté comme un bon gen)lhomme, sans façon, parce qu'il n'avait que vingt-trois ans ; mais certaines jeunes personnes et quelques mères lui firent les yeux doux. Il possédait dix-huit mille livres de rente dans la vallée d'Auge, et son père devait tôt ou tard lui laisser le château de Manerville avec toutes ses dépendances. Quant à son instruc)on, à son avenir poli)que, à sa valeur personnelle, à ses talents, il n'en fut seulement pas ques)on. Ses terres étaient bonnes et les fermages bien assurés ; d'excellentes planta)ons y avaient été faites ; les répara)ons et les impôts étaient à la charge des fermiers, les pommiers
avaient trente-huit ans ; enfin son père était en marché pour acheter deux cents arpents de bois con)gus à son parc, qu'il voulait entourer de murs : aucune espérance ministérielle, aucune célébrité humaine ne pouvait lu/er contre de tels avantages. Soit malice, soit calcul, madame de Sainte-Sevère n'avait pas parlé du frère aîné de Gaston, et Gaston n'en dit pas un mot. Mais ce frère était poitrinaire, et paraissait devoir être bientôt enseveli, pleuré, oublié. Gaston de Nueil commença par s'amuser de ces personnages ; il en dessina, pour ainsi dire, les figures sur son album dans la sapide vérité de leurs physionomies anguleuses, crochues, ridées, dans la plaisante originalité de leurs costumes et de leurs )cs ; il se délecta desnormanismes de leur idiome, du fruste de leurs idées et de leurs caractères. Mais, après avoir épousé pendant un moment ce/e existence semblable à celle des écureuils occupés à tourner leur cage, il sen)t l'absence des opposi)ons dans une vie arrêtée d'avance, comme celle des religieux au fond des cloîtres, et tomba dans une crise qui n'est encore ni l'ennui, ni le dégoût, mais qui en comporte presque tous les effets. Après les légères souffrances de ce/e transi)on, s'accomplit pour l'individu le phénomène de sa transplanta)on dans un terrain qui lui est contraire, où il doit s'atrophier et mener une vie rachi)que. En effet, si rien ne le )re de ce monde, il en adopte insensiblement les usages, et se fait à son vide qui le gagne et l'annule. Déjà les poumons de Gaston s'habituaient à ce/e atmosphère. Prêt à reconnaître une sorte de bonheur végétal dans ces journées passées sans soins et sans idées, il commençait à perdre le souvenir de ce mouvement de sève, de ce/e fruc)fica)on constante des esprits qu'il avait si ardemment épousée dans la sphère parisienne, et allait se pétrifier parmi ces pétrifica)ons, y demeurer pour toujours, comme les compagnons d'Ulysse, content de sa grasse enveloppe. Un soir Gaston de Nueil se trouvait assis entre une vieille dame et l'un des vicaires-généraux du diocèse, dans un salon à boiseries peintes en gris, carrelé en grands carreaux de terre blancs, décoré de quelques portraits de famille, garni de quatre tables de jeu, autour desquelles seize personnes babillaient en jouant au wisth. Là, ne pensant à rien, mais digérant un de ces dîners exquis, l'avenir de la journée en province, il se surprit à jus)fier les usages du pays. Il concevait pourquoi ces gens-là con)nuaient à se servir des cartes de la veille, à les ba/re sur des tapis usés, et comment ils arrivaient à ne plus s'habiller ni pour eux-mêmes ni pour les autres. Il devinait je ne sais quelle philosophie dans le mouvement uniforme de ce/e vie circulaire, dans le calme de ces habitudes logiques et dans l'ignorance des choses élégantes. Enfin il comprenait presque l'inu)lité du luxe. La ville de Paris, avec ses passions, ses orages et ses plaisirs, n'était déjà plus dans son esprit que comme un souvenir d'enfance. Il admirait de bonne foi les mains rouges, l'air modeste et crain)f d'une jeune personne dont, à la première vue, la figure lui avait paru niaise, les manières sans grâces, l'ensemble repoussant et la mine souverainement ridicule. C'en était fait de lui. Venu de la province à Paris, il allait retomber de l'existence inflammatoire de Paris dans la froide vie de province, sans une phrase qui frappa son oreille et lui apporta soudain une émo)on semblable à celle que lui aurait causée quelque mo)f original parmi les accompagnements d'un opéra ennuyeux. — N'êtes-vous pas allé voir hier madame de Beauséant ? dit une vieille femme au chef de la maison princière du pays. — J'y suis allé ce ma)n, répondit-il. Je l'ai trouvée bien triste et si souffrante que je n'ai pas pu la décider à venir dîner demain avec nous. — Avec madame de Champignelles ? s'écria la douairière en manifestant une sorte de surprise. — Avec ma femme, dit tranquillement le gen)lhomme. Madame de Beauséant n'est-elle pas de la maison de Bourgogne ? Par les femmes, il est vrai ; mais enfin ce nom-là blanchit tout. Ma femme aime beaucoup la vicomtesse, et la pauvre dame est depuis si longtemps seule que... En disant ces derniers mots, le marquis de Champignelles regarda d'un air calme et froid les personnes qui l'écoutaient en l'examinant ; mais il fut presque impossible de deviner s'il faisait une concession au malheur ou à la noblesse de madame de Beauséant, s'il était fla/é de la recevoir, ou s'il voulait forcer par orgueil les gentilshommes du pays et leurs femmes à la voir. Toutes les dames parurent se consulter en se jetant le même coup d'œil ; et alors, le silence le plus profond ayant tout à coup régné dans le salon, leur aÔtude fut prise comme un indice
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