Frankenstein
302 pages
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Description

Mary W. Shelley (1797-1851)



« Saint-Pétersbourg, 11 décembre 17..


« Vous serez bien aise d’apprendre qu’aucun malheur n’a troublé le commencement d’une entreprise que vous avez envisagée avec de funestes pressentiments. Je suis arrivé ici hier, et mon premier devoir est d’informer ma chère sœur que ma santé est bonne, et ma confiance plus grande dans le succès de mon entreprise.


« Je suis déjà loin au nord de Londres ; et, quand je me promène dans les rues de Saint-Pétersbourg, je sens se jouer sur mes joues la brise froide du nord qui me resserre les nerfs et me remplit de volupté. Comprenez-vous cette sensation ? Cette brise, qui est venue des régions à travers lesquelles je m’avance, me donne un avant-goût de ces climats glacés. Inspiré par ce vent précurseur, je sens que mes idées deviennent plus ardentes et plus vives. Je m’efforce en vain de me persuader que le pôle est le siège de la glace et de la désolation, il se présente toujours à mon imagination comme le pays de la beauté et du plaisir. Là, Marguerite, le soleil est toujours visible ; son large disque borde presque l’horizon, et répand un éclat perpétuel. De là (car, avec votre permission, ma sœur, j’aurai quelque confiance dans les navigateurs qui m’ont précédé), de là, dis-je, la neige et la glace sont bannies ; et, naviguant sur une mer calme, on peut être transporté dans une terre qui surpasse en prodiges et en beauté tous les pays jusqu’ici découverts sur le monde habitable...



Robert Walton recueille sur son navire, en pleine banquise, Victor Frankenstein, un jeune scientifique suisse. Celui-ci lui raconte sa dramatique histoire... Son pire crime est d'avoir donné la vie à une créature plus qu'humaine...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374639857
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frankenstein

ou
Le Prométhée moderne


Mary W. Shelley

Traduit de l'anglais par Jules Saladin


Novembre 2021
Stéphane le Mat
La Gibecière à Mots
ISBN : 978-2-37463-985-7
Couverture : pastel de STEPH'
lagibeciereamots@sfr.fr
N° 983
Préface

Le fait sur lequel repose cette fiction, n’a point paru impossible au docteur Darwin, et à quelques-uns des Écrivains physiologiques de l’Allemagne. Je ne veux pas laisser croire que je suis porté à y ajouter sérieusement foi. Cependant, en le prenant pour base d’un ouvrage d’imagination, je n’ai pas voulu simplement offrir une suite d’histoires effrayantes et surnaturelles. L’événement dont dépend l’intérêt de cette histoire, sans présenter aucun des défauts d’un pur conte de spectres ou d’enchantements, se recommande par la nouveauté des situations qui y sont développées ; et, malgré l’impossibilité du fait matériel, retrace à l’imagination les passions humaines, d’un point de vue plus étendu et plus élevé que ceux où l’on peut se placer dans le cours ordinaire de la vie.
Ainsi, j’ai essayé de conserver la vérité des principes élémentaires de la nature humaine, tandis que je ne me suis pas fait scrupule d’innover dans leurs combinaisons. Homère, dans l’ Iliade ; les Poètes tragiques de la Grèce ; Shakespeare, dans la Tempête et le Songe au milieu d’une nuit d’été ; et plus particulièrement Milton, dans le Paradis perdu , se conforment à cette règle ; et le plus modeste nouvelliste, qui cherche à plaire ou à s’amuser par son travail, peut, sans présomption, appliquer à ce qu’il raconte, une licence ou plutôt une règle de l’adoption de laquelle sont résulté tant de combinaisons profondes des sentiments humains dans les chefs-d’œuvre les plus sublimes de la poésie.
La circonstance sur laquelle mon histoire est fondée, m’a été suggérée par hasard dans une conversation. Elle fut commencée en partie comme source d’amusement, et en partie comme moyen d’exercer les facultés négligées de l’esprit. D’autres motifs s’y sont mêlés, à mesure que le travail avançait. Je ne suis nullement indifférent aux sensations morales dont sera affecté le lecteur sur les sentiments et les caractères qui y sont tracés ; cependant mon premier soin s’est borné à éviter l’effet énervant que produisent les romans du jour, et à montrer le charme des affections domestiques ainsi que l’excellence de la vertu universelle. Les opinions, produites naturellement d’après le caractère et la position du héros, ne doivent pas être considérées comme le fruit de ma conviction personnelle ; et rien de ce qui est contenu dans cet ouvrage, ne doit être regardé comme portant attaque à quelque doctrine philosophique, de quelque genre que ce soit.
Un autre motif, qui ajoute à l’intérêt de l’auteur, c’est que cette histoire a été commencée dans le pays majestueux où se passe la plus grande partie de l’action, et dans une société qu’il ne peut cesser de regretter.
Je passai l’été de 1816 dans les environs de Genève. La saison était froide et pluvieuse : nous nous réunissions le soir autour d’un foyer, et nous nous amusions à lire, de temps en temps, quelques histoires allemandes d’êtres surnaturels, que le hasard faisait tomber entre nos mains. Ces contes nous donnaient un vif désir de les imiter. Nous convînmes avec deux de mes amis (dont l’un composa un roman qui ferait plus de plaisir au Public que je ne puis l’espérer pour moi-même), d’écrire chacun une histoire fondée sur quelqu’aventure extraordinaire.
Cependant le temps devint beau tout-à-coup, et mes deux amis me quittèrent pour faire un voyage dans les Alpes. Ils perdirent, au milieu des scènes magnifiques que présentent ces montagnes, tout souvenir de nos visions spirituelles. Le Roman suivant est le seul qui ait été achevé.
Lettre première à madame Saville, en Angleterre

« Saint-Pétersbourg, 11 décembre 17..
« Vous serez bien aise d’apprendre qu’aucun malheur n’a troublé le commencement d’une entreprise que vous avez envisagée avec de funestes pressentiments. Je suis arrivé ici hier, et mon premier devoir est d’informer ma chère sœur que ma santé est bonne, et ma confiance plus grande dans le succès de mon entreprise.
« Je suis déjà loin au nord de Londres ; et, quand je me promène dans les rues de Saint-Pétersbourg, je sens se jouer sur mes joues la brise froide du nord qui me resserre les nerfs et me remplit de volupté. Comprenez-vous cette sensation ? Cette brise, qui est venue des régions à travers lesquelles je m’avance, me donne un avant-goût de ces climats glacés. Inspiré par ce vent précurseur, je sens que mes idées deviennent plus ardentes et plus vives. Je m’efforce en vain de me persuader que le pôle est le siège de la glace et de la désolation, il se présente toujours à mon imagination comme le pays de la beauté et du plaisir. Là, Marguerite, le soleil est toujours visible ; son large disque borde presque l’horizon, et répand un éclat perpétuel. De là (car, avec votre permission, ma sœur, j’aurai quelque confiance dans les navigateurs qui m’ont précédé), de là, dis-je, la neige et la glace sont bannies ; et, naviguant sur une mer calme, on peut être transporté dans une terre qui surpasse en prodiges et en beauté tous les pays jusqu’ici découverts sur le monde habitable. Ses productions et ses traits peuvent être sans exemple, comme les phénomènes des corps célestes le sont, sans doute, dans ces solitudes inconnues. Que ne peut-on pas espérer dans un pays où brille une lumière éternelle ? J’y découvre la puissance étonnante qui attire l’aiguille ; et je puis fixer une foule d’observations célestes qui n’ont besoin que de ce voyage pour rendre invariables leurs excentricités apparentes. Je rassasierai mon ardente curiosité, en voyant une partie du monde qui n’a jamais été visitée avant moi, et je puis fouler une terre qui n’a jamais été pressée par les pieds d’un mortel. Voilà ce qui m’attire, et cela me suffit pour bannir toute crainte du danger ou de la mort, et m’encourager à commencer ce pénible voyage avec la joie qu’éprouve un enfant lorsqu’il s’embarque sur un petit bateau un jour de fête, avec ses camarades, pour l’expédition d’une découverte sur la rivière qui baigne son pays natal. Mais, en supposant que toutes ces conjectures soient fausses, vous ne pouvez contester le service inappréciable que je rendrai à toute l’espèce humaine, jusqu’à la dernière génération, en découvrant, près du pôle, un passage à ces contrées, où, pour arriver, il faut maintenant plusieurs mois ; ou bien en constatant le secret du magnétisme, ce qui, à moins que ce ne soit impossible, ne peut avoir lieu que par une entreprise comme la mienne.
« Ces réflexions ont calmé l’agitation avec laquelle j’ai commencé ma lettre, et je sens mon cœur se remplir d’un enthousiasme qui m’élève jusqu’au ciel ; car rien ne contribue tant à tranquilliser l’esprit qu’un projet bien ferme, sur lequel on puisse fixer son attention. Cette expédition a été le songe favori de mes premières années. J’ai lu avec ardeur les récits des différents voyages qui ont été faits dans le but d’arriver à l’océan pacifique du nord, à travers les mers qui entourent le pôle. Vous devez vous souvenir, que l’histoire de tous les voyages entrepris dans l’intention de faire des découvertes, composait la bibliothèque entière de notre bon oncle Thomas. Mon éducation fut négligée ; cependant j’aimais la lecture avec passion. J’étudiais ces livres nuit et jour ; et la connaissance que j’en eus, augmenta le regret que j’avais éprouvé, comme un enfant, en apprenant que mon père, au lit de la mort, avait défendu à mon oncle de me laisser embrasser l’état de marin.
« Ces visions s’affaiblirent lorsque je lus, pour la première fois, ces poètes dont les effusions pénétraient mon âme et l’élevaient jusqu’au ciel. Je devins poète aussi, et pendant une année je vécus dans un paradis de ma propre création. Je pensais pouvoir obtenir aussi une place dans le temple où sont consacrés les noms d’Homère et de Shakespeare. Vous savez combien je me trompai, e

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