Anne d'Avonlea , livre ebook

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Anne a désormais seize ans. Elle a décidé de rester à Avonlea pour prendre soin de sa mère adoptive Marilla et de devenir enseignante à l’école du village. C’est donc une nouvelle vie qui commence pour elle, et qui va s’avérer mouvementée ! Entre son travail auprès des élèves et l’arrivée de Davy et Dora, jumeaux de six ans que Marilla recueille après le décès de leur mère, Anne va encore se retrouver dans des situations cocasses où son imagination et son humour lui seront bien nécessaires.


La suite d’Anne, la maison aux pignons verts nous plonge à nouveau dans la vie de la célèbre Anne Shirley, toujours aussi pétillante, pleine de projets et d’amour pour les autres. Nous la suivons durant deux années bien remplies par ses aventures et ses rêveries de jeune femme. Même si elle a bien grandi, elle reste tout aussi impétueuse et imaginative qu’autrefois.

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Publié par

Date de parution

01 avril 2018

Nombre de lectures

51

EAN13

9782371690042

Langue

Français

Couverture : Thibault BENNET ; image de couverture : Promoovoir.com, Fotolia. Directrice de collection et suivi de traduction : Sandrine LARBRE Nouvelle traduction de l’anglais canadien: Laure Valentin Nouvelle révision 2021 : Laura USAN ISBN : 978-2-37169-183-4 Dépôt légal : avril 2018 IL ÉTAIT UN EBOOK 22B avenue Jean Moulin 24700 MONTPON-MÉNESTÉROL
« Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur, ou de ses ayants droit, ou ayantscause, est illicite » (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par l’article L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle. Le Code de la propriété intellectuelle n’autorise, aux termes de l’article L. 122-5, que les copies ou les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, d’une part, et, d’autre part, que lesanalyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration.
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Lucy Maud MONTGOMERY Nouvelle traduction de Laure VALENTIN
Anne d’Avonlea
Éditions IL ÉTAIT UN BOUQUIN
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À mon ancienne enseignante
HATTIE GORDON SMITH
en souvenir reconnaissant de sa sympathie et de ses encouragements.
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Son chemin est bordé de fleurs épanouies,
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Même les voies du devoir et nos lignes de vie Sèches et austères À son contact se sont embellies.
WHITTIER
CHAPITRE I. Un voisin furieux Une jeune fille élancée de seize ans et demi, aux yeux gris sérieux et aux cheveux que ses amies qualifiaient d’auburn, était assise sur le large perron en grès rouge d’une ferme de l’Ile-du-Prince-Édouard, par un riche après-midi du mois d’aout, bien déterminée à étudier plusieurs vers de Virgile. Mais cet après-midi du mois d’aout, avec la brume bleutée effleurant les coteaux agricoles, la brise murmurant tel un elfe dans les peupliers et les danses enjôleuses des coquelicots flamboyants devant le taillis de jeunes sapins sombres au bord de la cerisaie, était bien plus propice aux rêveries que les langues mortes. Le livre de Virgile eut tôt fait de glisser négligemment au sol, et Anne, le menton posé sur ses mains jointes et les yeux sur la masse abondante de nuages cotonneux qui s’amoncelaient en formant des sommets enneigés au-dessus de la maison de J. A. Harrison, se perdit dans un monde délicieux où,en tant qu’institutrice, elle effectuait un remarquable travail, forgeant le destin de futurs hommes d’État et inspirant de nobles ambitions dans les esprits et les cœurs juvéniles.Naturellement, si l’on considérait la dure réalité – ce qu’Anne, il faut bien l’avouer, faisait rarement à moins d’y être forcée–, il semblait peu probable que l’école d’Avonlea eût matière à produire beaucoup de célébrités, mais sait-on jamais ce qui peut advenir si un enseignant exerce son influence à bon escient. Anne nourrissait de naïfs idéaux sur les merveilles qu’une institutrice pouvait accomplir si elle savait s’y prendre. Elle se trouvait donc au cœur d’une scène enchanteresse, dans quarante ans de cela, en compagnie d’un homme célèbre –la raison d’une telle notoriété demeurait commodément dans les limbes, mais Anne se plaisait à l’imaginer président d’université ou Premier ministre canadien –qui se pencherait sur sa main ridée pour lui assurer qu’elle était l’inspiratrice de ses ambitions et qu’il devait tous les succès de sa vie aux leçons qu’elle lui avait inculquées il y a fort longtemps, à 8
l’école d’Avonlea. Cette charmante vision fut soudain troublée par une interruption pour le moins désagréable. Une modeste petite vache jersiaise arrivait en trottinant dans l’allée, suivie cinq secondes plus tard de M. Harrison –si tant est que l’on puisse qualifier d’ «arrivée » cette brusque irruption dans son jardin. Il sauta par-dessus la barrière sans prendre la peine d’ouvrir le portail et apostropha furieusement Anne qui, stupéfaite, s’était levée pour le regarder avec étonnement. M. Harrison était son nouveau voisin de droite. Si elle ne l’avait encore jamais rencontré en personne, elle l’avait déjà aperçu à quelques reprises.Au début du mois d’avril, avant qu’Anne ne rentrât de la Royale, M. Robert Bell, dont la ferme était adjacente à celle des Cuthbert du côté ouest, avait vendu sa propriété pour déménager à Charlottetown. C’était un certain M. J. A. Harrison qui avait fait l’acquisition de sa ferme. Son nom et sa province d’origine, le Nouveau-Brunswick, étaient les seules informations dont on disposait à son sujet. Mais avant même qu’un mois se fût écoulé depuis son arrivée, il s’était déjà attiré une réputation de curieux personnagecomme disait Mme Rachel« énergumène »  un Lynde. Ceux d’entre vous qui ont fait sa connaissance le savent déjà, Mme Rachel était une femme directe et franche. Manifestement, M. Harrison était différent des autres, ce qui, comme chacun sait, constitue la caractéristique première d’un énergumène. En premier lieu, il fermait sa maison aux autres et avait publiquement déclaré qu’il ne voulait voir aucunefemme écervelée trainer autour de chez lui. La gent féminine d’Avonlea s’empressa de se venger en colportant toutes sortes de rumeurs épouvantables sur l’entretien de son intérieur et la qualité de sa cuisine. Il avait embauché le petit John Henry Carter de la Grève Blanche, et c’était John Henry qui avait lancé les premiers ragots. D’abord, il n’y avait aucune heure établie pour les repas chez M. Harrison. Ce dernier « cassait la croute » quand il avait faim. Si John Henry était dans les parages à ce moment-là, il pouvait se servir, sinon il devait 9
attendre la prochaine fringale de M. Harrison. John Henry affirmait solennellement qu’il serait mort de faim sans les gueuletons qu’il s’accordait le dimanche, quand il rentrait chez lui, et que sa mère lui donnait toujours un panier de provisions à emporter le lundi matin. Quant à la vaisselle, M. Harrison ne faisait l’effort de la nettoyer qu’à l’occasion des dimanches pluvieux. Il s’attelait alors à l’ouvrage et lavait tout d’un seul coup dans la barrique d’eaude pluie avant de la laisser sécher. Par ailleurs, M. Harrison était pingre. Quand on lui avait demandé de participer au salaire du révérend, M. Allan, il avait répondu qu’il attendrait de voir ce que valaient ses prêches pour en fixer le prix, qu’on ne lui ferait pas acheter le chat pour le lièvre. Et lorsque Mme Lynde était allée lui demander de contribuer à ses missionset par la même occasion jeter un œil à l’intérieur de sa maison–, il avait rétorqué qu’il y avait plus de païennes parmi les vieilles commères d’Avonlea que n’importe où ailleurs et que, si elle organisait une mission pour les évangéliser, il y contribuerait volontiers. Mme Rachel s’en était allée, clamant que c’était une chance que la pauvre Mme Robert Bell fût six pieds sous terre, car elle aurait eu le cœur brisé de voir l’état de la maison dont elle tirait autrefois une si grande fierté. « Allons bon, elle récurait le sol de sa cuisine tous les deux jours, dit Mme Lynde à Marilla Cuthbert sur un ton indigné. Si vous pouviez le voir maintenant !J’ai dû soulever mes jupes pour y marcher. » Pour couronner le tout, M. Harrisson avait un perroquet qu’il appelait Gingembre. Personne à Avonlea n’avait encore jamais eu de perroquet, si bien que l’on considérait cette lubie comme fort peu respectable. Et pas n’importe quel perroquet! À en croire John Henry Carter, l’oiseau était d’une absolue grossièreté. Il jurait atrocement. Mme Carter aurait tout de suite retiré John Henry de cet endroit si elle avait été certaine de lui trouver une autre place. Gingembre avait même mordu la nuque de John Henry un jour où il s’était trop approché de sa cage. Mme Carter en montrait les 10
cicatrices à tout le monde quand l’infortuné John Henry rentrait chez lui le dimanche. Tous ces racontars revenaient à l’esprit d’Anne tandis que M. Harrison était planté devant elle, incapable de parler sous l’effet de la colère. Même lorsqu’il était de bonne humeur, M. Harrison n’était pas ce que l’on pouvait appeler un homme charmant. Ilétait petit, gras et chauve. Avec son visage rond que la colère empourprait et ses yeux bleus exorbités, c’était la personne la plus laidequ’Anne n’eût jamaisrencontrée. Tout d’un coup, M. Harrison retrouva l’usage de sa voix.« Je ne le supporterai pas, vociféra-t-il. Pas un jour de plus, vous entendez, Mlle ?Dieu m’en soit témoin, c’est la troisième fois, Mlle… la troisième fois! Ma patience a des limites, Mlle. J’ai déjà averti votre tante, la dernière fois, de faire en sorte que ça ne se reproduisepas… et voilà qu’elle la laisse… qu’elle la laisse faire… Pourquoi cela, je vous le demande. C’est ce que je suis venu comprendre, Mlle. » « Voulez-vous m’expliquer ce qui vous chagrine? » demanda Anne d’un air digne. Elle s’était beaucoup exercée ces derniers temps afin d’être prête pour la rentrée des classes, mais visiblement, son air digne n’eut aucun effet sur la colère de J. A. Harrison. « Ce qui me chagrine ? Juste ciel, je suis bien chagriné, en effet. Ce qui me chagrine, Mlle, c’est que j’ai encore trouvé la vache jersiaise de votre tante dans mon avoine, il y a tout juste une demi-heure. C’est la troisième fois, figurez-vous. Je l’y ai trouvée mardi dernier et je l’y ai trouvée hier. Je suis venu demander à votre tante d’y remédier, et elle l’alaisséfaire de nouveau. Où est votre tante, Mlle ? Je souhaiterais la voir une minute pour lui dire le fond de ma pensée… la pensée de J. A. Harrison,Mlle. » «Si vous parlez de Mlle Marilla Cuthbert, ce n’estpasma tante, et elle est descendue à East Grafton pour rendre visite à une parente éloignée gravement malade, dit Anne en prenant soin de prononcer chaque mot avec le plus profond détachement. Je suis sincèrement désolée que ma vache ait piétiné votre avoine… c’est 11
mavache et non celle de Mlle Cuthbert… Matthew me l’a offerte il y a trois ans alors que ce n’était encore qu’une génisse. Il l’avait achetée à M. Bell. » « Vous êtesdésolée?, Mlle Mais ça n’arrangera rien que vous soyez désolée. Vous feriez mieux d’aller constater le chaos que cet animal a causé dans mon avoine… il l’a écrasée, du centre jusqu’aux bords,Mlle. » « Je suis sincèrement désolée, répéta fermement Anne, mais si vous entreteniez mieux vos clôtures, peut-être Dolly ne les aurait-elle pas franchies. C’est votre partie de la clôture qui sépare votre champ d’avoine de notre pâturage, et j’ai remarqué l’autre jour qu’elle n’était pas en très bon état.» « Ma clôture est très bien, répliqua M. Harrison, encore plus furieux de voir que la confrontation tournait à son désavantage. Les barreaux d’une prison ne pourraient pas retenir un démon de vache comme la vôtre. Voyez-vous, petite rouquine, si la vache vous appartient, comme vous le dites, vous feriez mieux de l’empêcher de fourrer son museau dans l’avoine des autres plutôt que de trainasser à lire des romans de gare », ajouta-t-il en décochant un regard critique à l’innocent recueil de Virgile qui gisait aux pieds d’Anne.En cet instant, Anne vit rougeses cheveux avaient toujours été un sujet sensible. «J’aime encore mieux avoir les cheveux roux qu’une touffe ridicule autour des oreilles et pas un poil sur le caillou », lança-t-elle. Son coup porta, car M. Harrison était très susceptible au sujet de son crâne chauve. Étranglé par la colère, il se contenta de fixer Anne sans dire un mot, tandis qu’elle retrouvait sa contenance pour poursuivre, profitant de son avantage : « Je peux bien faire la part des choses, M. Harrison,car j’ai de l’imagination. J’imagine aisément à quel pointil doit être pénible de trouver une vache dans votre avoine et je ne veux pas vous garder rancune pour ce que vous m’avez dit. Je vous promets
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que Dolly ne posera plus un sabot dans votre champ. Je vous en donne ma parole d’honneur.» «Eh bien, j’espère que vous y veillerez», grommela M. Harrison, quelque peu radouci. Il s’éloigna tout de même en tapant du pied et Anne l’entendit pester dans sa barbe jusqu’à ce qu’il fût hors de portée de voix.Profondément contrariée, Anne traversa le jardin pour aller enfermer la vachepolissonne dans l’enclos.«Elle ne peut pas sortir d’ici à moins d’abattre la clôture, observa-t-elle. Elle semble plutôt calme, à présent. Je dirais même qu’elle s’est rendue malade avec cette avoine. J’aurais dû la vendre à M. Shearer quand il me l’a demandé la semaine dernière, mais j’ai préféré attendre que nous vendions tout le troupeau aux enchères pour l’inclure dans le lot. Je crois que M. Harrison est bel et bien un énergumène. En tout cas, il n’a rien d’une âmesœur. » Anne était toujours sensible aux âmessœurs. La carriole de Marilla Cuthbert faisait son entrée dans le jardin quand Anne ressortit de la maison. Elle y retourna promptement afin de préparer le thé. Une fois attablées, elles discutèrent. « Je serai contente une fois que la vente aux enchères sera passée, dit Marilla. Un tel troupeau et personne pour s’en occuper, à part ce bon à rien de Martin, c’est bien trop de responsabilités. Il n’est toujours pas revenuet il m’avait promis d’être de retour hier soir si je lui donnais sa journée pour se rendre à l’enterrement de sa tante. Tu sais, je me demande bien combien de tantes il a. C’est la quatrième qui décède depuis que nous l’avons engagé, il y a un an. Je serai plus que soulagée quand la récolte sera faite et que M. Barry reprendra la ferme. Nous devrons laisser Dolly dans l’enclos jusqu’au retour de Martin, car elle doit rester dans le pré de derrière et les clôtures n’ont pas encore été réparées. Je suis bien de l’avis de Rachel, nous vivons dans un monde rempli de problèmes. Voilà que cette pauvre Mary Keith se meurt. Que va-t-il advenir de ses deux enfants ? Je me le demande. Elle a un frère en Colombie-
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