Adolphe
119 pages
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Description

Adolphe, jeune bourgeois désoeuvré, séduit la maîtresse du comte de P***, Ellénore, qui en devient follement amoureuse. Malheureusement, Adolphe est trop faible pour rompre cette passion vouée à l'échec, une passion qui va faire d'eux des victimes, chacun différemment : Ellénore, victime de son aveuglement amoureux qui lui fait oublier ses vrais devoirs et Adolphe, victime de sa propre faiblesse et de sa culpabilité dans la déchéance d'Ellénore.


Benjamin Constant traite l'histoire comme s'il n'en était pas l'auteur... un cahier oublié sur une route italienne...


"Adolphe" est le seul roman achevé de l'auteur. Un petit chef-d'oeuvre de la littérature romantique.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782374630151
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Adolphe
Benjamin Constant
Juillet 2015
Stéphane le Mat
La Gibecière à Mots
ISBN : 978-2-37463-015-1
Couverture : pastel de STEPH'
lagibeciereamots@sfr.fr
N° 16
PREFACE DE LA DEUXIEME EDITION
Le succès de ce petit ouvrage nécessitant une secon de édition, j'en profite pour y joindre quelques réflexions sur le caractère et la morale de cette anecdote à laquelle l'attention du public donne une valeur que j'étais loin d'y attacher.
J'ai déjà protesté contre les allusions qu'une mali gnité qui aspire au mérite de la pénétration, par d'absurdes conjectures, a cru y tr ouver. Si j'avais donné lieu réellement à des interprétation pareilles, s'il se rencontrait dans mon livre une seule phrase qui pût les autoriser, je me considérerais c omme digne d'un blâme rigoureux.
Mais tous ces rapprochements prétendus sont heureus ement trop vagues et trop dénués de vérité, pour avait fait impression. Aussi n'avaient-ils point pris naissance dans la société. Ils étaient l'ouvrage de ces homme s qui, n'étant pas admis dans le monde, l'observent du dehors, avec une curiosité ga uche et une vanité blessée, et cherchent à trouver ou à causer du scandale, dans u ne sphère au-dessus d'eux.
Ce scandale est si vite oublié que j'ai peut-être t ort d'en parler ici, Mais j'en ai ressenti une pénible surprise, qui m'a laissé le be soin de répéter qu'aucun des caractères tracés dansAdolphe n'a de rapport avec aucun des individus que je connais, que je n'ai voulu en peindre aucun, ami ou indifférent ; car envers ceux-ci mêmes, je me crois lié par cet engagement tacite d' égards et de discrétion réciproque, sur lequel la société repose.
Au reste, des écrivains plus célèbres que moi ont é prouvé le même sort, L'on a prétendu que M. de Chateaubriand s'était décrit dan sRené ; et la femme la plus spirituelle de notre siècle, en même temps qu'elle est la meilleure, Mme de Staël a été soupçonnée, non seulement de s'être peinte dansDelphinedans et Corinne, mais d'avoir tracé de quelques-unes de ses connaiss ances des portraits sévères ; imputations bien peu méritées ; car, assurément, le génie qui créaCorinne n'avait pas besoin des ressources de la méchanceté, et tout e perfidie sociale est incompatible avec le caractère de Mme de Staël, ce caractère si noble, si courageux dans la persécution, si fidèle dans l'ami tié, si généreux dans le dévouement.
Cette fureur de reconnaître dans les ouvrages d'ima gination les individus qu'on rencontre dans le monde, est pour ces ouvrages un v éritable fléau, Elle les dégrade, leur imprime une direction fausse, détruit leur intérêt et anéantit leur utilité. Chercher des allusions dans un roman, c'est préfére r la tracasserie à la nature, et substituer le commérage à l'observation du cœur hum ain.
Je pense, je l'avoue, qu'on a pu trouver dansAdolpheun but plus utile et, si j'ose le dire, plus relevé.
Je n'ai pas seulement voulu prouver le danger de ce s liens irréguliers, où l'on est d'ordinaire d'autant plus enchaîné qu'on se croit p lus libre. Cette démonstration avaient bien eu son utilité ; mais ce n'était pas l à toutefois mon idée principale.
Indépendamment de ces liaisons établies que la soci été tolère et condamne, il y a dans la simple habitude d'emprunter le langage de l 'amour, et de se donner ou de faire naître en d'autres des émotions de cœur passa gères, un danger qui n'a pas été suffisamment apprécié jusqu'ici. L'on s'engage dans une route dont on saurait prévoir le terme, l'on ne sait ni ce qu'on inspirer a, ni ce qu'on expose à éprouver.
L'on porte en se jouant des coups dont on ne calcul e ni la force, où la réaction sur soi-même ; et la blessure qui semble effleurer pour être incurable. Les femmes coquettes font déjà beaucoup de mal, bie n que les hommes, plus forts, plus distraits du sentiment par des occupati ons impérieuses, et destinés à servir de centre à ce qui les entoure, n'avaient pa s au même degré que les femmes, la noble et dangereuse faculté de vivre dans un aut re et pour un autre. Mais combien ce manège, qu'au premier coup d'œil on juge rait frivole, devient plus cruel quand il s'exerce sur des êtres faibles, n'ayant de vie réelle que dans le cœur, d'intérêt profond que dans l'affection, sans activi té qui les occupe, et sans carrière qui les commande, confiante par nature, crédules pa r une excusable vanité, sentant que leur seule existence est de se livrer sans rése rve à un protecteur, et entraînées sans cesse à confondre le besoin d'appui et le beso in d'amour ! Je ne parle pas des malheurs positifs qui résultent de liaisons formées et rompues, du bouleversement des situations, de la ri gueur des jugements publics, et de la malveillance de cette société implacable, qui semble avoir trouvé du plaisir à placer les femmes sur un abîme, pour les condamner, si elles y tombent. Ce ne sont là que des maux vulgaires. Je parle de ces souffran ces du cœur, de cet étonnement douloureux d'une âme trompée, de cette surprise ave c laquelle elle apprend que l'abandon devient un tort, et les sacrifices des cr imes aux yeux même de celui qui les reçut. Je parle de cet effroi qui la saisit, qu and elle se voit délaissée par celui qui jurait de la protéger : de cette défiance qui succè de à une confiance si entière, et qui, forcée à se diriger contre l'être qu'on élevai t au-dessus de tout, s'étend par là même au reste du monde, Je parle de cette estime re foulée sur elle-même, et qui ne sait où se placer.
Pour les hommes mêmes, il n'était pas indifférent d e faire ce mal. Presque tous se croient bien plus mauvais, plus légers qu'ils ne so nt. Ils pensent pouvoir rompre avec facilité le lien qu'ils contractent avec insou ciance, Dans le lointain, l'image de la douleur paraît vague et confuse, telle qu'un nua ge qu'ils traverseront sans peine. Une doctrine de fatuité, tradition funeste que lègu e à la vanité de la génération qui s'élève la corruption de la génération qui a vieill i, une ironie devenue triviale, mais qui séduit l'esprit par des rédactions piquantes, c omme si les rédactions changeaient le fond des choses, tout ce qu'ils ente ndent, en un mot, et tout ce qu'ils disent, semble les armer contre les larmes qui ne c oulent pas encore. Mais lorsque ces larmes coulent, la nature revient en eux, malgr é l'atmosphère factice dont ils s'étaient environnés. Ils sentent qu'un être qui so uffre parce qu'il aime est sacré. Ils sentent que dans leur cœur même qu'ils ne croyaient pas avoir mis de la partie, se sont enfoncées les racines du sentiment qu'ils ont inspiré, et s'ils veulent dompter ce que par habitude ils nomment faiblesse, il faut qu'ils descendent dans ce cœur misérable, qu'ils y froissent ce qu'il y a de génér eux, qu'ils y brisent ce qu'il y a de fidèle, qu'ils y tuent ce qu'il y a de bon. Ils réu ssissent, mais en frappant de mort une portion de leur âme, et ils sortent de ce trava il ayant trompé la confiance, bravé la sympathie, abusé de la faiblesse, insulté la mor ale en la rendant l'excuse de la dureté, profané toutes les expressions et foulé aux pieds tous les sentiments. Ils survivent ainsi à leur meilleure nature, pervertis par leur victoire, ou honteux de cette victoire, si elle ne les a pas pervertis.
Quelques personnes m'ont demandé ce qu'aurait dû fa ire Adolphe, pour éprouver et causer moins de peine. Sa position et celle d'El lénore étaient sans ressource, et c'est précisément ce que j'ai voulu. Je l'ai montré tourmenté, parce qu'il n'aimait que
faiblement Ellénore : mais il n'eût pas été moins t ourmenté, s'il l'eût aimée davantage. Il souffrait par elle, faute de sentimen ts : avec un sentiment plus passionné, il eût souffert pour elle. La société, d ésapprobatrice et dédaigneuse, aurait versé tous ses venins sur l'affection que so n aveu n'eût pas sanctionnée. C'est ne pas commencer de telles liaisons qu'il fau t pour le bonheur de la vie : quand on est entré dans cette route, on n'a plus qu e le choix des maux.
PREFACE DE LATROiSiEME EDiTiON
Ce n'est pas sans quelque hésitation que j'ai conse nti à la réimpression de ce petit ouvrage, publié il y a dix ans. Sans la presq ue certitude qu'on voulait en faire une contrefaçon en Belgique, et que cette contrefaç on, comme la plupart de celles que répandent en Allemagne et qu'introduisent en France les contrefacteurs belges, serait grossie d'additions et d'interpolations auxq uelles je n'aurais point eu de part, je ne me serais jamais occupé de cette anecdote, éc rite dans l'unique pensée de convaincre deux ou trois amis réunis à la campagne de la possibilité de donner une sorte d'intérêt à un roman dont les personnages se réduiraient à deux, et dont la situations serait toujours la même.
Une fois occupé de ce travail, j'ai voulu développe r quelques autres idées qui me sont survenues et ne m'ont pas semblé sans une cert aine utilité. J'ai voulu peindre le mal que font éprouver même aux cœurs arides les souffrances qu'ils causent, et cette illusion qui les porte à se croire plus légers ou plus corrompus qu'ils ne le sont, A distance, l'image de la douleur qu'on impose para ît vague et confuse, telle qu'un nuage facile à traverser ; on est encouragé par l'a pprobation d'une société toute factice, qui supplée aux principes par les règles e t aux émotions par les convenances, et qui hait le scandale comme importun , non comme immoral, car elle accueille assez bien le vice quand le scandale ne s 'y trouve pas ; on pense que des liens formés sans réflexions se briseront sans pein e. Mais quand on voit l'angoisse qui résulte de ces liens brisés, ce douloureux éton nement d'une âme trompée, cette défiance qui succède à une confiance si complète, e t qui, forcée de se diriger contre l'être à part du reste au monde, s'étend à ce monde tout entier, cette estime refoulée sur elle-même et qui ne sait plus où se re placer, on sent alors qu'il y a quelque chose de sacré dans le cœur qui souffre, pa rce qu'il aime ; on découvre combien sont profondes les racines de l'affection q u'on croyait inspirer sans la partager : et si l'on remonte ce qu'on appelle faib lesse, c'est en détruisant en soi-même tout ce qu'on a de généreux, en déchirant tout ce qu'on a de fidèle, en sacrifiant tout ce qu'on a de noble et de bon. On s e relève de cette victoire, à laquelle les indifférents et les amis applaudissent , ayant frappé de mort une portion de son âme, bravé la sympathie, abusé de la faibles se, outragé la morale en la prenant pour prétexte de la dureté ; et l'on survit à sa meilleure nature, honteux ou perverti par ce triste succès.
Tel a été le tableau que j'ai voulu tracer dansAdolphe.Je ne sais si j'ai réussi ; ce qui me ferait croire au moins à un certain mérite d e vérité, c'est que presque tous ceux de mes lecteurs que j'ai rencontrés m'ont parl é d'eux-mêmes comme ayant été dans la position de mon héros. Il est vrai qu'à tra vers les regrets qu'ils montraient de toutes les douleurs qu'il avaient causées perçait j e ne sais quelle satisfaction de fatuité ; ils aimaient à se peindre, comme ayant, d e même qu'Adolphe, été poursuivis par les opiniâtres affections qu'ils ava ient inspirées, et victimes de l'amour immense qu'on avait conçu pour eux. Je croi s pour la plupart ils se calomniaient, et que si leur vanité les eût laissés tranquilles, leur conscience eût pu rester en repos.
Quoi qu'il en soit, tout ce qui concerneAdolphe m'est devenu fort indifférent ; je n'attache aucun prix à ce roman, et je répète que m a seule intention, en le laissant reparaître devant un public qui l'a probablement ou blié, si tant ce que jamais il l'ait
connu, a été de déclarer que toute édition qui cont iendrait autre chose que ce qui renfermé dans celle-ci ne viendrait pas de moi, et que je n'en serais pas responsable.
AVIS DE L'EDITEUR
Je parcourais l'Italie, il y a bien des années. Je fus arrêté dans une auberge de Cerenza, petit village de la Calabre, par un débord ement du Neto : il y avait dans la même auberge un étranger qui se trouvait forcé d'y séjourner pour la même cause. Il était fort silencieux, et paraissait triste ; il ne témoignait aucune impatience. Je me plaignais quelquefois à lui, comme au seul homme à qui je puisse parler dans ce lieu ; du retard que notre marche éprouvait. « Il m 'est égal, me répondait-il, d'être ici ou ailleurs. » Notre hôte, qui avait causé avec un domestique napolitain qui servait cet étranger sans savoir son nom, me dit qu'il ne v oyageait point par curiosité, car il ne visitait ni les ruines, ni les sites, ni les mon uments, ni les hommes. Il lisait beaucoup, mais jamais d'une manière suivie : il se promenait le soir, toujours seul et souvent il passait des journées entières assis, immobile, la tête appuyée sur les deux mains.
 Au moment où les communications, étant rétablies, nous auraient permis de partir, cet étranger tomba très malade. L'humanité me fit un devoir de prolonger mon séjour auprès de lui pour le soigner. Il n'y avait à Cerenza qu'un chirurgien de village : je voulait envoyer à Corenze chercher des secours plus efficaces. « Ce n'est pas la peine, me dit l'étranger, l'homme que voilà est précisément ce qu'il me faut ». Il avait raison, peut-être plus qu'il ne le pensait, car cet homme le guérit. « Je ne vous croyait pas si habile », lui dit-il avec un e sorte d'humeur en le congédiant : puis il me remercia de mes soins, et il partit.
Plusieurs, mois après, je reçus à Naples une lettre de l'hôte de Cerenza, avec une cassette trouvée sur la route qui conduit à Strongo li, route que l'étranger et moi nous avions suivie, mais séparément. L'aubergiste q ui me l'envoyait se croyait sûr qu'elle appartenait à l'un de nous deux, Elle renfe rmait beaucoup de lettres fort anciennes, sans adresse, ou dans les adresses et le s signatures étaient effacées, un portrait de femme, et un cahier contenant l'anec dote ou l'histoire qu'on va lire. L'étranger propriétaires de ces effets, ne m'avait laissé, en me quittant, aucun moyen de lui écrire ; je les conservais depuis dix ans, incertain de l'usage que je devais en faire, lorsqu'en ayant parlé par hasard à quelques personnes dans une ville d'Allemagne, l'une d'entre elles me demanda a vec instance de lui confier le manuscrit dont j'étais dépositaire, Au bout de huit jours, ce manuscrit me fut renvoyé avec une lettre que j'ai placée à la fin de cette histoire, parce qu'elle serait inintelligible si on la lisait avant de connaître l 'histoire elle-même.
Cette lettre m'a décidé à la publication actuelle, en me donnant la certitude qu'elle ne peut offenser ni compromettre personne, Je n'ai pas changé un mot à l'original : la suppression même des noms propres ne vient pas d e moi : ils n'étaient désignés que comme ils sont encore, par des lettres initiale s.
I
Jeversité de Gottingue. –venais de finir à vingt-deux ans mes études à l'uni L'intention de mon père, ministre de l'électeur de ***, était que je parcourusse les pays les plus remarquables de l'Europe. Il voulait ensuite m'appeler auprès de lui, me faire entrer dans le département dont la directi on lui était confiée, et me préparer à le remplacer un jour. J'avais obtenu, par un trav ail assez opiniâtre, au milieu d'une vie très dissipée, des succès qui m'avaient disting ué de mes compagnons d'étude, et qui avaient fait concevoir à mon père sur moi de s espérances probablement fort exagérées.
Ces espérances l'avaient rendu très indulgent pour beaucoup de fautes que j'avais commises. Il ne m'avait jamais laissé souff rir des suites de ces fautes. Il avait toujours accordé, quelquefois prévenu, mes de mandes à cet égard.
Malheureusement sa conduite était plutôt noble et g énéreuse que tendre. J'étais pénétré de tous ses droits à ma reconnaissance et à mon respect ; mais aucune confiance n'avait existé jamais entre nous. Il avai t dans l'esprit je ne sais quoi d'ironique qui convenait mal à mon caractère. Je ne demandais alors qu'à me livrer à ces impressions primitives et fougueuses qui jett ent l'âme hors de la sphère commune, et lui inspirent le dédain de tous les obj ets qui l'environnent. Je trouvais dans mon père, non pas un censeur, mais un observat eur froid et caustique, qui souriait d'abord de pitié, et qui finissait bientôt la conversation avec impatience. Je ne me souviens pas, pendant mes dix-huit premières années, d'avoir eu jamais un entretien d'une heure avec lui. Ses lettres étaient affectueuses, pleines de conseils raisonnables et sensibles ; mais à peine étions-nou s en présence l'un de l'autre qu'il y avait en lui quelque chose de contraint que je ne pouvais m'expliquer, et qui réagissait sur moi d'une manière pénible. Je ne sav ais pas alors ce que c'était que la timidité, cette souffrance intérieure qui nous p oursuit jusque dans l'âge le plus avancé, qui refoule sur notre cœur les impressions les plus profondes, qui glace nos paroles, qui dénature dans notre bouche tout ce que nous essayons de dire, et ne nous permet de nous exprimer que par des mots va gues ou une ironie plus ou moins amère, comme si nous voulions nous venger sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les fair e connaître. Je ne savais pas que, même avec son fils, mon père était timide, et que souvent, après avoir longtemps attendu de moi quelques témoignages d'aff ection que sa froideur apparente...
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