PIRATES DE L ESPACE - Tome 1 - Les baleines stellaires
61 pages
Français

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PIRATES DE L'ESPACE - Tome 1 - Les baleines stellaires , livre ebook

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Description

Jessie vit en marginale sur la planète Nyx et voue une haine sans limites aux Gigantes, ces baleines qui nagent dans l'Espace.
Alors qu'elle cause un grave accident dans une usine, elle doit prendre la fuite, vite.
Accompagnée de Jazz, elle embarque sur un vaisseau de chasseurs de Gigantes. Mais
ses ennemis ne sont pas ceux qu'elle croyait, et elle va rapidement devoir choisir son camp...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2023
Nombre de lectures 7
EAN13 9791039535748
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© 2023, éditions Auzou 24-32, rue des Amandiers, 75020 Paris – France
ISBN : 9791039535748
Tous droits réservés pour tous pays. Loi n o  49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n o  2011-525 du 17 mai 2011.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Table des matières
Page de titre
Page de copyright
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Éclair
Chapitre 1

— Que personne ne bouge ! C’est un braquage !
Jessie soutenait le lourd revolver à plasma des deux mains. Elle s’efforçait de ne pas trembler.
— Toi ! aboya-t-elle à la silhouette devant elle.
Recule bien gentiment.
Penché sur sa paillasse de chimiste, le laborantin était tourné vers elle, immobile. Un uniforme de protection, casque, visière et tablier, l’anonymisait totalement. Ses mains gantées tenaient deux fioles remplies d’un liquide étincelant. Il était seul dans la pièce minuscule, mais une caméra filmait depuis le plafond du laboratoire.

Ombres et cendres ! pesta Jessie dans son for intérieur.
Derrière ses écrans, la sécurité devait s’agiter !
— Vous savez ce que je tiens dans les mains ? demanda le laborantin d’un ton calme.
— Je suis là pour ça ! répliqua Jessie.
Elle avança d’un pas, menaçante. Son foulard de protection tomba sur le bout de son nez. Sa capuche aussi avait glissé. Un régal pour la caméra de sécurité…
Il faut dire que son entrée dans le laboratoire s’était révélée plus acrobatique que prévu.
Elle avait littéralement bondi par la fenêtre après avoir escaladé la façade. Et maintenant, le chimiste était en train de graver dans sa mémoire ses traits étrangers : ses yeux de Terrienne, sa peau claire si atypique, et les mèches bleues de ses cheveux.

— Je ne te veux pas de mal, reprit-elle plus doucement. C’est l’huile de Gigante qui m’intéresse. Rien de plus.
D’une saccade de l’épaule, elle fit glisser la bretelle de son sac à dos, puis le poussa du pied vers le laborantin.
— Il y a un grand bocal à l’intérieur, déclara-t-elle. Remplis-le d’huile.
— Et tu penses ressortir d’ici sans problème ? s’étonna le chimiste.
— Tu seras mon otage !
— Mes patrons se moquent bien de ce qu’il peut m’arriver. L’huile de baleine stellaire vaut plus que ma vie.
Jessie se crispa. Le laborantin ne réagissait pas comme prévu.
— Tais-toi et fais ce que je te dis !
Mais il poursuivit sans peur.
— Pour cette substance si chère, le directeur de l’usine tuerait n’importe qui, sans hésitation et sans remords. Même une adolescente de quatorze… ou quinze ans ? ajouta-t-il.
Touchée ! pensa Jessie avec fureur.
Il tentait de la déstabiliser. Pourtant, elle n’arrivait pas à lui en vouloir. Elle discernait ses yeux bruns à travers ses lunettes de protection, et leur douceur la troublait. Sa voix et sa taille ne correspondaient pas non plus à ce qu’elle avait imaginé. Son adversaire semblait à peine plus âgé qu’elle…
— Dépêche-toi de remplir mon bocal ! lui ordonna-t-elle.
— Je ne peux pas faire ça.
— C’est un braquage, au cas où tu n’aurais pas compris !
La pointe du revolver appuya contre la visière transparente du casque. Elle se détestait pour ce qu’elle était en train de faire, mais elle n’avait pas le choix !
— Tu oserais vraiment tirer ? la provoqua le laborantin. Tu veux que l’huile s’enflamme ? Elle est si dangereuse et instable… Tout le labo pourrait sauter.
— Je n’ai pas peur de mourir.
Jessie perdait patience. Le garçon essayait de gagner du temps, c’était évident. Et c’était plutôt bien joué de sa part ! Plusieurs longues minutes s’étaient déjà écoulées. Les gardes pouvaient débouler d’un instant à l’autre pour l’arrêter.
— Recule, lui intima-t-elle finalement. Je vais le faire moi-même.
Le chimiste hésita quelques secondes, avant de reposer très délicatement ses flacons sur la table carrelée.
Jessie attrapa son bocal vide d’une main, sans lâcher son arme.
— Recule jusqu’au mur ! insista-t-elle.
Elle attendit qu’il obéisse, puis posa le revolver sur la paillasse.
Les mains tremblantes, elle commença à verser l’huile lumineuse dans son récipient. Un filet de fumée âcre s’éleva du liquide.
— Tu es trop brusque ! s’exclama le jeune scientifique.
— Non… C’est bon…
Elle respira à fond. Il avait raison. Elle devait agir avec lenteur et précaution, sans quoi…
— Elle est là ! hurla une voix depuis le couloir.
On donna un coup de pied dans la porte qui s’ouvrit avec violence. Un garde surgit dans la pièce. Jessie se tourna vers lui par réflexe. Sa main s’inclina et le tube bascula. Son contenu commença à glisser…
Jessie, horrifiée, s’en rendit compte. Trop tard ! Trois gouttes visqueuses et brillantes tombèrent en silence, au ralenti, sous le regard épouvanté du laborantin, du garde et de Jessie.
Elles s’écrasèrent sur le sol et…
L’onde de choc projeta Jessie contre le mur. La douleur explosa en elle. C’est à peine si elle se sentit tomber. Elle dut perdre conscience une minute, car lorsqu’elle rouvrit les yeux, la chaleur de l’incendie soufflait sur ses joues.
Jessie se releva en chancelant. Les flammes bleues et vertes rampaient le long des murs et du plafond. Au centre de la pièce, la table carrelée était noircie par l’explosion. Son bocal avait volé en éclats. Son revolver avait fondu. Des débris de fioles jonchaient la paillasse. Une sirène d’alarme hurlait dans le couloir.
Tous ces efforts pour rien ! songea-t-elle, désespérée.
Et les autres ? Le garde avait disparu mais le chimiste gisait sur le sol, sa tenue de protection gluante d’huile, sa visière dégoulinante. Jessie s’accroupit à côté de lui. Elle ôta précautionneusement le casque souillé… Son cœur rata un battement. Le scientifique semblait aussi jeune qu’elle ! De courts cheveux crépus, teints en blanc, se hérissaient sur son crâne. Ses sourcils également peints en blanc faisaient ressortir le noir de sa peau. Un petit cœur, brisé au milieu, était tatoué sous son œil gauche.

Qui as-tu perdu, toi aussi ? pensa Jessie avec douleur.
— Réveille-toi ! s’écria-t-elle en lui tapotant les joues. Il faut partir d’ici !
Les paupières du jeune scientifique vacillèrent. Ses pupilles voilées apparurent, puis son regard s’éclaircit alors qu’il la reconnaissait.
— La cambrioleuse…
Elle l’aida à s’asseoir. La température ne cessait de grimper et la chaleur les écrasait. De la fumée envahissait l’espace réduit.
— Faut qu’on bouge, le pressa-t-elle.
— Tu as tout fait sauter, balbutia le chimiste.
Mais c’est moi…
Il se releva avec effort.
— C’est moi qu’on va accuser.
— Ne pense pas à ça. Viens !
Le laborantin ôta en grimaçant son lourd tablier de plomb. Il était si jeune.
Depuis quand l’usine d’huile recrutait-elle des mineurs ?
— Je vais t’aider, intervint Jessie en le soutenant par le bras.
Elle l’entraîna vers la porte. Toute l’usine allait brûler ! Les hurlements de la sirène leur percèrent les tympans quand ils pénétrèrent dans le couloir.
— Tu es fière de toi ? souffla le laborantin. C’est ça que tu voulais ?
Il tenta de libérer son bras, mais elle le ramena brusquement contre elle.
— Reste là. Tu es mon joker pour quitter cet endroit.
Ils se mirent à courir, rejoignant le flux des autres chimistes qui évacuaient le bâtiment en toute hâte. Tous ensemble, ils se ruèrent dans l’escalier.
Au moins, grâce au chaos, je passe inaperçue , songea Jessie.

Enfin, ils débouchèrent à l’air libre. Chaque petite fenêtre de l’usine brûlait. Des langues de feu bleu et vert s’en échappaient et des braises retombaient en pluie dans la nuit. Depuis son crash sur cette planète, Jessie n’avait jamais vu autant de lumière…
Elle se tourna vers le jeune scientifique qui regardait le spectacle, les poings serrés dans les cheveux, désespéré.
— Tu es libre, lui annonça-t-elle. Je vais partir d’ici, maintenant.
— Libre ? releva-t-il avec amertume. Le garde m’a vu avec toi ! Ils m’accuseront d’être ton complice. Ils vont m’arrêter !
— Tu n’as rien à voir avec ça. C’est moi… C’est juste moi.
— Ils s’en fichent ! L’usine d’huile est en train de brûler ! Il y en a pour des milliards et des milliards de dégâts ! Crois-moi, ils vont chercher des coupables !
— C’est bon ! Je suis désolée, d’accord ?
Ils se dévisagèrent avec intensité. Chacun soutenait le regard de l’autre avec un mélange de colère et de douleur.
— Où est-ce que je vais aller ? murmura le laborantin.
— Je ne sais pas.
— La police viendra directement chez moi.
— J’ai dit que j’étais désolée !
— Je vais te suivre.
— Quoi ? Mais non !
— C’est toi qui m’as plongé dans ce cauchemar.
— Crois-moi, je ne peux rien faire pour toi.
Elle ne pouvait déjà rien faire pour elle-même. Elle avait joué sa dernière carte et elle avait perdu.
Je suis totalement fichue, désormais.
— Ne me suis pas ! commanda-t-elle en tournant les talons.
Elle se mit à fuir. Quand elle regarda par-dessus son épaule, le jeune scientifique courait à sa suite. Derrière eux, des flammes gigantesques s’attisaient dans la nuit. Même à cette distance, le vacarme était terrible. Jessie serra les dents, accablée par la catastrophe. Son rêve d’une autre vie s’envolait en cendres dans le ciel noir de Nyx.

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