La revanche des Méchants , livre ebook

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2022

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Lycie a un problème : Hachem. Enfin, non, son premier problème, c'est qu'elle ne maîtrise pas ses crises de colère, mais Hachem arrive en seconde position : il passe son temps à la faire sortir de ses gonds. Ah ! et elle a un autre problème, aussi : ses poils repoussent à une vitesse vertigineuse ! Bref, ça fait beaucoup de problèmes pour cette ado de 5e B !

Alors, quand Lycie découvre une annonce promettant aux gens comme elle de les aider, elle n'hésite pas à se rendre à l'adresse indiquée.

Et là, Lycie découvre qu'elle a un plus gros problème, encore... Mais la situation dérape carrément lorsque des clones de Prince Charmant se mettent à la pourchasser !

Car Lycie est une descendante de méchant des contes de fées, et les Gentils ne sont peut-être pas les gentils de cette histoire...


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Publié par

Date de parution

18 février 2022

Nombre de lectures

40

EAN13

9782215181880

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Table des matières Un calendrier au poil Petite annonce entre particuliers Rencontre du drôle de type Hurlement à la une Une autre manière de couper la parole Un beau vol plané Est-il gentil ? Est-il méchant ? La classe internationale Miroir, mon beau miroir, qui est la plus méchante ? Grignoti, grignoton Si belle en ce Manoir Toutes griffes dehors Dans la gueule du loup-garou Comme un tapis sans ailes Au service du Bien Dans la tour d’ivoire Cœur de loup Tout feu tout flamme La poudre d’escampette Les bons contes font les bons ennemis Manoir bizarre Au bout du conte Miroir miro Reflet acide Les jambes à son cou Sur un arbre perché Ils se marrèrent et eurent de bons moments Page de copyright
Points de repère Cover Title Page Copyright Page Corps de texte
À Lauriane, même s’il n’y a pas de pompiers dans cette histoire
pour Anna
pour Léna
Chapitre 1
Un calendrier au poil
E t voilà ! Elle a encore hurlé, perdu le contrôle… Lycie est debout devant toute la classe, les poings serrés, les articulations blanchies, les épaules tremblantes à force d’être crispées.
Elle sait qu’elle est sans doute d’un rouge pivoine.
Un long frisson la traverse et elle sent les poils de ses avant-bras se hérisser.
Qu’est-ce qui a bien pu la mettre dans cet état ?
En cet instant, elle ne s’en souvient même plus. Il n’y a que la colère.
Non : la rage.
Dans ces moments-là, elle se sent prête à mordre quelqu’un.
Ah oui : c’est encore Hachem qui l’a poussée à bout. Il a fait des remarques désagréables, des petits commentaires.
Et, maintenant, elle se paie l’affiche devant tout le monde. M. Ponchon, le professeur de français, semble stupéfait. Il est nouveau dans le collège. Il ne la connaît pas encore.
— Mais enfin, Lycie ! s’exclame-t-il. Ce n’est pas une manière de se comporter en classe !
Elle le sait très bien. Elle ne peut juste pas s’en empêcher. Il suffit parfois d’un rien pour qu’elle se transforme en animal sauvage. Le pire, c’est que, dans ces cas-là, elle s’en prend même à sa seule véritable amie, Bérénice.
Lycie est toujours debout, la tête baissée, raide, les mâchoires contractées.
— Fais attention, Da Silva, tu baves, ironise Hachem en désignant la commissure de ses lèvres.
La classe de 5 e B éclate de rire. Même M. Ponchon ne peut retenir un sourire. Finalement, ce n’est pas plus mal. La plaisanterie d’Hachem a détendu l’atmosphère.
Lycie se sent soudain ridicule de s’être emportée à ce point. Pour un rien.
Bérénice lâche un soupir et remet en place la table que Lycie a renversée en se dressant, comme propulsée par un ressort. Cette dernière a honte de ne pas pouvoir l’aider, mais elle utilise toute son énergie pour ne pas se rouler par terre en poussant des cris de bête.
Enfin, Bérénice replace la trousse sur le bureau. D’une main douce mais ferme, elle appuie sur l’épaule de sa camarade pour la forcer à se rasseoir. Les genoux de Lycie résistent comme une porte rouillée.
Finalement, elle repose ses fesses sur sa chaise.
— Lycie, tu m’apporteras ton carnet à la fin de l’heure, poursuit M. Ponchon.
Ainsi, l’incident est presque clos. On peut reprendre le cours de français.

À la récréation, Lycie se précipite aux toilettes. Là, elle appuie sur le bouton poussoir. L’eau fraîche coule dans le lavabo. Quand la jeune fille s’en passe sur les joues, elle a l’impression que les gouttes se transforment instantanément en vapeur.
Elle s’observe dans la glace : elle a l’air d’une folle.
Son visage est écarlate, avec des plaques plus foncées au niveau des joues et du front. Ses cheveux longs et bruns sont dressés sur sa tête.
Elle enlève ses lunettes pleines de buée. Enfin, ses yeux d’un bleu polaire apparaissent. C’est la seule chose qu’elle aime chez elle. Et encore. Elle les trouve presque trop pâles. Son regard évite son nez en trompette, les fossettes de ses joues, ses pommettes qui prennent toute la place.
À cet instant, Bérénice la rejoint dans les toilettes des filles. Elle ne dit rien et s’adosse à la porte.
Pour briser l’atmosphère tendue, Lycie désigne le crâne rasé de son amie.
— Toi, au moins, tu n’as pas de problème avec tes cheveux… Moi, je suis complètement décoiffée.
— Tu penses vraiment que je suis la bonne personne à qui faire cette remarque ?
Soudain, Lycie se rappelle les moqueries essuyées par sa camarade quand elle portait les cheveux plus longs. Les gens les trouvaient crépus, les soupçonnaient d’être sales, voulaient les toucher.
— Excuse-moi, se désole Lycie. Je pète un câble…
— Tu as réussi à rougir encore plus, note Bérénice sans se formaliser.
Lycie prend une longue inspiration.
— Heureusement, je ne me suis pas attaquée à toi, cette fois-ci.
Pour toute réponse, Bérénice tend son bras.
Sur sa peau sombre, les griffures ont laissé des marques blanches. C’en est trop pour Lycie, qui en a les larmes aux yeux. Elle éclate en sanglots et tombe dans les bras de son amie.
— Excuse-moi ! J’ai tellement honte !
Leur étreinte est étrange, car Bérénice est beaucoup plus petite que Lycie. Il faut dire que Bérénice est une sorte de petit génie avec deux ans d’avance. Elle est première dans à peu près toutes les matières et, en mathématiques, elle en sait autant qu’une terminale.
Lycie se calme enfin. Elle se redresse, s’éloigne et essuie ses larmes.
— Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à me maîtriser ? À la fin, je ne sais même plus pourquoi je m’énerve…
Bérénice la regarde sans répondre. C’est une véritable amie. Lycie a l’impression de ne pas la mériter.
— Franchement, pourquoi tu traînes avec moi ? Je suis un boulet…
Sa camarade hausse les épaules.
— En même temps, Gustave-Caillebotte est rempli de gens bizarres. Entre Hugo qui passe son temps au Louvre, Jennifer qui ricane toute seule et Hachem qui ne tient pas en place… Même si je le voulais, je ne pourrais pas trouver quelqu’un de normal dans la classe. Enfin, je veux dire : normal et intéressant.
Lycie retrouve le sourire et lève un sourcil.
— Tu me trouves intéressante ?
— Ne t’emballe pas, tempère Bérénice. N’oublie pas que j’ai l’embarras du choix pour me trouver une copine.
C’est le moment où la sonnerie retentit. Lycie vérifie qu’elle a retrouvé figure humaine (spoiler : pas complètement). Et les deux amies reprennent le chemin de la salle de classe.

La dernière heure de cours s’achève enfin.
Lycie n’a qu’une seule satisfaction : Hachem a eu un mot dans son carnet à force de bavarder et de s’agiter.
Quant à elle, une explication au calme avec M. Ponchon lui a permis de reprendre son propre carnet sans rien d’écrit dessus. Elle a simplement expliqué qu’elle avait « un problème » …
Elle continue de s’interroger sur son comportement. Elle a bien vu plusieurs fois Mme Rivière, la psychologue de l’établissement, sans que cela lui apporte le moindre réconfort.
Elle sort de l’établissement à la grande façade incurvée, aux fenêtres cadrées de bleu. Elle passe les grilles et tourne au coin de la rue qui donne sur le parc de Choisy. Bérénice l’accompagne toujours.
— Ça va aller ?
— Oui, oui…
— Tant mieux, parce que j’ai mes devoirs et, ensuite, entraînement de natation. Je suis dans l’équipe de Jennifer. Au moins, elle nage bien.
— Hé, Da Silva !
C’est la voix d’Hachem.
Petit, brun avec des reflets roux, sec, nerveux, le garçon s’approche, un mauvais sourire aux lèvres. Il tend la main vers une annonce qu’on a scotchée grossièrement sur un lampadaire. Après l’avoir arrachée, il la donne à Lycie et s’éloigne en ricanant.
Lycie commence à lire :
Êtes-vous sensible à la pleine lune ?
Souffrez-vous d’une pilosité excessive ?
Êtes-vous victime de crises de rage incontrôlées ?
Nous pouvons vous aider.
Le bas de l’annonce indique une adresse place d’Italie. C’est à deux pas.
— Ne fais pas attention à lui, conseille Bérénice. C’est un crétin. Dommage : sans ça, il serait presque mignon… Bon, j’y vais. À demain !
Lycie la salue distraitement.
Elle relit plusieurs fois l’annonce en rentrant chez elle, manquant se faire rouler dessus par une auto-école.

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