L’ EXILE DU TEMPS
102 pages
Français

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Description

En l'an 2028, Christophe, un jeune adolescent de quinze ans, découvre que sa mère lui a menti à propos du supposé décès de son père. Il se rend compte qu’il est le fils de François Maillard et il multiplie, dès lors, les efforts pour le rencontrer et se forger une place dans sa famille. Il ne sait pas que ce François Maillard est nul autre que le comte de Besanceau, né au 18e siècle et parachuté au 21e siècle grâce au Projet Philo, un vaste projet de simulation du passé.
Ses démarches s'effectuent en parallèle avec un monde ébahi par le dévoilement des découvertes extraordinaires de ce projet militaire jusque-là ultra-secret. Le Projet Philo, avec la technologie de téléportation et de simulation du passé qu’il développe, remet en question de nombreux principes éthiques et juridiques à travers le monde.
L’arrivée de Christophe dans la vie de François compromettra-t-elle la confidentialité du Projet Philo et, pire encore, la véritable identité de son père ?
Fascinée par l’histoire et la science, Louise Royer combine ses deux passions dans ce cinquième roman mettant en scène le passé, le présent et le futur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 janvier 2022
Nombre de lectures 3
EAN13 9782895978879
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION 14/18 dirigée par Mélanie Lescort et Jonathan Desrosiers
L’EXILÉ DU TEMPS
DE LA MÊME AUTEURE
Téléportation et tours jumelles Ottawa, Éditions David, 2018.
Bastille et dynamite Ottawa, Éditions David, 2015.
Culotte et redingote au 21 e siècle Ottawa, Éditions David, 2012.
iPod et minijupe au 18 e siècle Ottawa, Éditions David, 2011.
Louise Royer
L’exilé du temps
ROMAN
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Titre : L’exilé du temps / Louise Royer.
Noms : Royer, Louise, 1957- auteur.
Collections : 14/18.
Description : Mention de collection : 14/18
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20210370750 | Canadiana (livre numérique) 20210370823
ISBN 9782895978343 (couverture souple) | ISBN 9782895978862 (PDF) | ISBN 9782895978879 (EPUB)
Classification : LCC PS8635.O956 E95 2022 | CDD jC843/.6— dc23
Nous remercions le Gouvernement du Canada, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa pour leur appui à nos activités d’édition.

Les Éditions David 269, rue Montfort, Ottawa (Ontario) K1L 5P1 Téléphone : 613-695-3339 | Télécopieur : 613-695-3334 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com
Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1 er trimestre 2022
À mes frères, Marcel et Mario, qui demeurent eux aussi sous l’engouement de la lecture.
CHAPITRE 1
Centre de recherche du projet Philo
Valleja, Californie, le 6 août 2023
« Quel gâchis ! Et dire que j’aurais pu éviter tout ça en arrivant à New York le 10 septembre plutôt qu’à la dernière minute, se fustige Mike. Si seulement je n’étais pas un tel perfectionniste ! J’aurais pu ne pas corriger cette petite erreur dans mon programme. Après tout, il m’avait dit que j’obtiendrais mon doctorat malgré cela. Si j’étais arrivé plus tôt, Laura aurait eu le temps de m’expliquer que mon alter ego en 2023 était marié et qu’il avait deux filles. J’aurais peut-être fait preuve de plus de patience envers son épouse, Shannon, si j’avais su qui elle était. N’empêche ! Comment a-t-il pu épouser une telle mégère ? »
Tout avait commencé par cette visite du lieutenant Jacob Stanford qui avait révélé à Mike Simpson venir du futur et être porteur d’une lettre de la part du savant qu’il deviendrait vingt-deux ans plus tard. Ce dernier, le directeur du projet Philo, se mourait et avait besoin de léguer son extraordinaire connaissance d’un programme très pointu de simulation du passé à quelqu’un capable d’en comprendre tous les aspects, c’est-à-dire à lui-même. Pas que ses collègues les plus chevronnés n’auraient pas pu être ses héritiers, mais la tendance du directeur à ne rien documenter forçait à étaler leur apprentissage sur plusieurs années sur lesquelles il ne pouvait pas compter. La curiosité scientifique de Mike lui avait fait accepter l’invitation de cet homme dont il est maintenant la copie. Il n’avait pu résister à l’idée de découvrir comment le D r Michael Simpson avait inventé la téléportation, la clé d’entrée pour une sorte de reproduction du passé.
Dans quelques minutes, Mike rencontrera sa version plus âgée, après la surprenante téléportation qu’il vient de vivre, de l’an 2001 à l’an 2023. Il est saisi d’une soudaine envie de faire demi-tour. Juste la pensée d’être mis en présence d’un homme mourant d’un cancer et qui partage tout son ADN lui donne des sueurs froides. Une sorte de vision à la Scrooge.
Il est accompagné dans cette démarche par sa sœur, Laura, par Jake alias Jacob Stanford et par un couple auquel il vient tout juste d’être présenté. L’homme aux yeux d’un vert captivant s’appelle François Maillard. Il a été, comme lui-même, extrait d’une simulation, la toute première, initialisée en 1767. Cette simulation a reçu le nom de code S1 tandis que celle qui a créé Mike est étiquetée S2. Tout juste avant que S1 ne devienne instable, François en a été extirpé. Il vit au 21 e siècle depuis plus de douze ans en compagnie de son épouse, la D re Sophie Dumouchel. Le couple lui a également appris avoir fait connaissance pendant un séjour accidentel de Sophie à l’intérieur de la simulation. Mike meurt d’envie d’en savoir plus long sur le comment d’une telle rencontre. En comparaison avec un saut dans le temps de plus de deux cents ans, sa propre transition de vingt-deux années lui semble maintenant une peccadille.
Pendant le trajet à partir de la salle de contrôle de la simulation, Mike a le temps de noter l’absence de fenêtres donnant sur l’extérieur. Il fait part de ce constat à M. Maillard.
— C’est parce que nous sommes à soixante mètres sous terre, l’informe-t-il. À la surface se trouve un complexe de recherche tout à fait légitime et banal. Ses employés n’ont nullement conscience de ce qui se cache sous leurs pieds. Tout ce complexe est situé dans une petite ville au nord de San Francisco.
— Donc, j’ai non seulement fait un voyage dans le temps mais aussi dans l’espace, car au moment où j’ai été téléporté, je me trouvais dans Central Park à New York, conclut Mike.
— Pas un très grand voyage dans l’espace, le corrige François. Le petit volume de Central Park qui a été simulé puis téléporté a été créé un étage plus bas que celui où nous déambulons maintenant.
Le groupe s’arrête devant une porte que les jointures de François heurtent bientôt de façon répétitive. La voix de Shannon leur transmet l’autorisation d’entrer. Mike ne peut s’empêcher de grimacer. Quels ont été ses derniers mots à Shannon avant qu’elle ne quitte le comité d’accueil pour rejoindre son mari ? Ah oui ! Quelque chose comme une suggestion de tenter de s’éviter le plus possible.
Il entre dans la pièce et constate, contrairement à ses attentes, que le lit est inoccupé. Il croit entendre sa propre voix s’exclamer « Laura ! », alors qu’il n’a émis aucun son.
— Mon dieu ! s’écrie la jeune femme lorsqu’elle aperçoit les deux personnes assises à une petite table.
L’attention de Laura ne capte pas la présence de Shannon dont les doigts sont entrelacés avec ceux de son mari. Ce dernier les dégage doucement pour tendre les mains vers sa sœur. Spontanément, Laura franchit les quelques pas qui les séparent et répond à son invitation de joindre leurs phalanges. Elle s’accroupit pour mieux niveler la ligne qui relie leurs yeux. Les siens lui envoient l’image d’un homme chauve, aux sourcils dénudés et aux joues creuses. Non sans désarroi, elle reconnaît Mike à son sourire malgré les pattes d’oie aux coins de ses yeux. Elle regarde rapidement par-dessus son épaule l’homme pétrifié qui l’a accompagnée, vérifiant l’indéniable ressemblance.
Ses globes oculaires baignent dans une fine pellicule de larmes lorsqu’elle les ramène vers le malade. Par contagion, le même phénomène est engendré chez lui.
— Oh ! Laura. Je suis tellement content de te voir ! fait-il d’une voix rendue rauque par l’émotion.
La banalité de cette phrase d’accueil le frappe. Elle n’effleure que la surface du sentiment qui la provoque. Elle semble démesurément inadéquate pour une rencontre avec une sœur décédée il y a près de vingt-deux ans pendant la chute de la tour nord du World Trade Centre. Sa deuxième déclaration ne vaut guère mieux :
— Tu n’as pas changé depuis la dernière fois que je t’ai vue.
« Idiot ! Bien sûr qu’elle n’a pas changé. La dernière fois que tu l’as vue, c’était un mois avant sa mort ! Et cette mort, cette copie de ta sœur vient tout juste d’y échapper ! » s’admoneste-t-il intérieurement.
— Je te soupçonnerais de mentir si tu me disais la même chose, enchaîne-t-il avec un triste sourire.
Un soulèvement d’un coin de la bouche de Laura rend hommage à son essai d’humour.
— En fait, tu me sembles en meilleure forme que je ne me l’étais imaginé, admet-elle.
Le front du malade se plisse sous l’effet de la surprise.
— Dans ton esprit, est-ce que j’étais dans un état avancé de putréfaction ? proteste-t-il.
— Non, mais je m’attendais à te trouver alité, par exemple.
— En fait, je me sens un peu mieux aujourd’hui. Peut-être est-ce dû à la pause dans le traitement de chimiothérapie ou peut-être à ta venue. Toutefois, je ne me sens pas assez bien pour me lever, donc j’apprécierais que tu prennes place sur cette chaise en face de moi. Te voir debout me rappelle ce que je ne peux pas faire.
Laura s’empresse d’obtempérer. Ce faisant, elle libère le champ de vision du malade qui peut maintenant dévisager la version de lui-même, toujours statufiée à quelques pas de lui. Un lourd silence s’infiltre dans la pièce, pendant que les deux Mike se jaugent. Mike sénior reconnaît chez son vis-à-vis la barbe en broussaille qu’il arborait pendant ses études supérieures. Il se remémore la rébellion capillaire qui l’a changée en barbe à collier, comme compromis face à une politique militaire qui ne tolère que les visages glabres. Mélancolique, il est jaloux et étonné par la jeunesse du visage qui l’examine. De quels ravages le temps et la maladie peuvent-ils être porteurs !
— Tout un choc, n’est-ce-pas ? déclare-t-il, après un long moment.
Retrouvant avec difficulté l’usage de la parole, le plus jeune homme confesse :
— À partir de maintenant, je ne manquerai plus un seul examen médical annuel.
— Bonne résolution ! convient le cancéreux. Il n’y a rien de mieux que de se voir au seuil de la mort pour prendre conscience des priorités de la vie. Et je parle pour nous deux. Par ailleurs, je te suis immensément reconnaissant d’avoir convaincu Laura de te suivre jusqu’ici, poursuit-il après une courte pause.
Son interlocuteur hausse les épaules et montre Jake de la main en disant :
— Ah ! Pour cela, il faut remercier le lieutenant Stanford. C’est lui qui a eu la tâche de la convaincre. D’après ce que j’ai pu constater, c’est plutôt lui qu’elle a suivi, pas moi.
Jake rougit jusqu’aux oreilles. Une réaction similaire colore les joues de Laura.
— C’était mon devoir de convaincre Laura de venir ici afin de pouvoir remplir ma mission, bafouille le militaire, soit de répondre à la condition que Mike m’imposait. Il me do

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