Zag, le dragon qui préférait la sieste
69 pages
Français

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Zag, le dragon qui préférait la sieste , livre ebook

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Description

Il était une fois Zag, un dragon pas du tout terrifiant, pas du tout menaçant, pas du tout flamboyant.

Zag voulait seulement faire la sieste !

Mais le terrible roi Othon en avait décidé autrement...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2023
Nombre de lectures 3
EAN13 9782215186953
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0324€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières Royale méprise Terrible journée Tout feu tout flamme Qui suis-je ? L’habit ne fait pas la vache Une nuit de rêve Abracadabra… Heureux les sourds… Un grand moment Il était une fois, pour de vrai ! Page de copyright
Points de repère Cover Title Page Copyright Page Corps de texte
Chapitre 1
Royale méprise
Dans une grotte sombre et mystérieuse vivait le formidable, le cruel, l’immense, le redoutable Zag. Attention, ce n’était pas une grotte quelconque et poussiéreuse, une grotte sale, étroite et mal odorante, non, c’était un palais de pierre, un palais sous terre, la maison d’un souverain, le logis du grand Zag, le roi des dragons.
Pour arriver jusqu’à chez lui, il fallait gravir un sentier escarpé, franchir trois cols glacés, il fallait échapper au vent qui arrache les têtes, aux pierres qui roulent, à la neige qui ensevelit tout.
Il y a fort longtemps, quelques chevaliers s’étaient risqués sur ce chemin, bien peu étaient arrivés jusqu’à la porte de fer doré qui clôt la grotte sacrée. Trois avaient été mordus par de maléfiques serpents, deux avaient été engloutis par de sournoises crevasses et quatre avaient été dévorés par des marmottes aux dents d’acier et aux yeux de braise. Seuls deux soldats avaient atteint la grotte, les deux avaient toqué à la porte.
Le premier était un prince bien né, bien éduqué. Il parlait latin le matin et allemand le reste du temps, il savait compter jusqu’à cent et tricoter des chaussettes, il aimait le thé au citron et les batailles à l’épée, il s’appelait Sigismond du Bélan et avait gagné mille combats.
– Hors de votre logis, seigneur dragon, osez affronter le chevalier noir et venez trouver céans le trépas qui vous attend !
Dans la seconde qui suivit le chevalier fut cuit dans son armure avant d’être grignoté, avec des frites. Zag en gardait un excellent souvenir. « Peut-être un peu trop de sel » se reprochait-il tout de même.
Le second était plus coriace. C’était une brute mal élevée, un enfant gâté, un prince chouchouté. Il était plus large que haut, ne savait ni lire ni écrire, mais tirait gloire de son cou épais comme ses cuisses, de ses bras gros comme des troncs de chênes, comme ceux qui brûlaient dans ses cheminées le matin, pour griller le sanglier qu’il allait dévorer. « Burger » était son prénom, « Tête de fer » était son surnom et « tuer » était son mot préféré.

– Dehors, que je te tue ! Je vais te tuer, te re tuer et te re-re-re-re-re-tuer, jusqu’à que tu sois tout mort, tout tué ! Dehors, grosse bête puante !
Avant de manger celui-ci, avant de le cuire, Zag le lava. Même quand on est le plus cruel et le plus terrible dragon, on n’aime pas trop que son déjeuner ait le goût d’une vieille chaussette pourrie, on préfère qu’il ait un petit parfum de savon. Puis le chevalier fut frit et dévoré entre deux tranches de pain avec un peu de salade, du fromage et une rondelle de tomate.
Ensuite, il ne se trouva plus personne pour venir embêter le grand, le terrible Zag.
À partir de ce jour, la légende du grand Zag suffit à ce qu’on le laisse tranquille. Une fois par an, il survole les campagnes, crache du feu dans les cieux, se pose sur les remparts des châteaux où, sans un mot, il toise le roi qui s’incline, puis il disparaît dans les nuages jusqu’à l’an prochain. Désormais, Zag fait peur à tout le monde, au- dessous de lui les humains vivent dans la crainte, chaque jour qui passe ils implorent Zag de les épargner, de ne point dévorer leurs enfants, de laisser leurs troupeaux en paix, de ne pas brûler granges, récoltes, maisons et châteaux. Partout dans le monde, Zag est une légende, on murmure son nom le soir aux petits sacripants pas sages pour qu’ils mangent leur soupe et se couchent en silence, sur les bateaux on affiche son portrait pour faire reculer les tempêtes et les monstres marins !
Chaque matin, au pied de sa montagne, il trouve des tas de victuailles, des paniers de délices que les rois des douze royaumes alentour lui font porter pour prix de leur tranquillité. Ainsi, Zag le terrible, Zag le magnifique, Zag le cruel, Zag le dévoreur de chevaliers, celui qui avait mangé vingt-six armées, qui pouvait grignoter un éléphant au petit déjeuner, qui de sa queue pouvait raser une ville, de sa flamme embraser un pays tout entier ; ainsi, Zag mène une vie paisible, heureuse et choyée dans sa grotte dorée sur sa montagne ensoleillée.
– Alors ? demande Zag en posant sa plume à côté de l’encrier. Que penses-tu du récit que j’ai fait de ma vie ?

Assise non loin de lui, dans un fauteuil recouvert d’un antique velours rouge, une chèvre se frotte la barbiche. Elle s’appelle Zig, elle est la voisine de Zag et, en vérité, sa seule amie. Zig est une vieille biquette aux poils emmêlés, aux cornes tordues, aux dents un peu jaunes, mais aux idées assez claires. Elle a beaucoup vécu, beaucoup voyagé et elle est fort sage. Aussi, avant de répondre, prend-elle un peu de temps et se racle-t-elle la gorge.
– Hum hum… C’est formidable mon petit Zag…
– Ha, je savais que ça allait te plaire ! Merci ! Toi aussi tu trouves que j’ai drôlement bien raconté ma passionnante existence ! Et encore, tu n’as rien vu, il me reste à relater le moment où je me décris, où je parle de moi. Je ne t’oublie pas, il y aura un chapitre sur toi, ça sera épique. Ensuite je crois que je vais…
– Stop ! grogne alors la chèvre. Stop ! Zag, regarde-toi, regarde autour de toi. Tu es un dragon, ça c’est vrai. Mais tout le reste est faux. Tu n’es le roi de rien du tout, tu ne fais peur à personne, tu n’as jamais vaincu quiconque, ta grotte ressemble plus à… à rien !!! Ce n’est pas un palais, c’est un taudis, une poubelle ! Zag, tu as peur de tout ! Quand une mouche surgit, tu sursautes, quand une souris passe, tu te caches, quand il y a de l’orage, tu te réfugies chez moi et quand ta bougie s’éteint en pleine nuit… tu pleures ! Tu pleures Zag, toi, un dragon, toi qui es grand, fort, puissant, toi qui craches le feu et qui peux abattre un arbre d’un coup de patte, tu as peur du noir ! Zag… tu n’es pas le roi des dragons ! Tu es mon meilleur ami. Tu es un peu trop gros. Ces derniers temps, tu ne sors presque plus, tu manges trop de soupe de potiron et de tarte aux pommes et surtout, surtout, tu fais tout le temps la sieste ! La sieste est ton passe-temps préféré ! Tu es gentil comme jamais un dragon ne l’a été, mais Zag, non d’une culotte en cachemire, non, non de non, jamais au grand jamais tu n’as été et ne seras le roi des dragons ! Tu dors trop pour cela !
Debout sur le fauteuil défoncé au velours troué, Zig pointe le dragon de la patte et lance des éclairs avec les yeux. De son côté, effondré, de grosses larmes sur les joues, Zag pleure…
– Mais… que dois-je faire ? chouine le dragon en se mouchant dans une vieille nappe.
– Devenir enfin ce que tu es… Un dragon ! Tu dois faire ton métier, dévorer un mouton tout cru de temps en temps…
– Avec la laine ? Comme ça, tout cru ? Sans lui demander la permission ? Et puis j’aime bien les moutons. Je les compte pour m’endormir avant ma sieste…

– Il ne faut pas les aimer, il faut les manger ! Tu n’es pas une vache, Zag, tu es un dragon, un terrible et féroce dragon. Et, plus rarement, mais pour entretenir la légende, tu as le droit d’engloutir un enfant pas sage ou un chevalier trop méchant. Hop, tu le grilles et tu l’avales !
– Quoi… avaler un enfant ? Et Zag se remet à pleurer de plus belle.
– Non, évidemment non, un enfant t’es pas obligé… On pourrait juste le faire croire. Mais surtout Zag, il faut que tu arrêtes de faire tout ce que te demande le roi Othon. Tu ne dois plus te….
Blam !
– On parle de nous ici ? s’exclame un solide soldat qui vient de surgir dans la grotte en fracassant la porte. Amène-toi lézard puant, poursuit l’homme, le roi Othon veut te voir.
– Encore… mais déjà hier et avant-hier aussi… Je suis fatigué… J’ai envie de faire la sieste… Il ne pourrait pas se débrouiller sans moi… dit Zag en se redressant. Non, je ne viendrai pas !
– Ah bon ! demande le soldat en tirant sa grande épée et en la posant sous le cou du dragon, es-tu si sûr que ça que tu ne viendras pas ?
– Non, enfin, je veux dire, pas tout de suite… Je sors les poubelles, je coupe le feu sous la soupe, je ferme les volets et….
Mais Zag n’a pas le temps de finir, le soldat lui enfile une grosse chaîne autour du cou et tire dessus violemment.
– Suis-nous, rat puant ! Et en silence, tu pues du bec !
– Rappelle-toi… murmure Zig à l’oreille du dragon quand il passe devant elle, rappelle-toi, résiste, rebelle-toi, prouve que tu existes !

Et Zag quitte sa grotte, l’air plus triste que le plus triste des plus tristes de tous les dragons du monde !
Il laisse derrière lui, non pas le palais d’un roi, mais une grotte puante et mal rangée, un vieux lit en chardons, de vieilles marmites mal lavées, des toiles d’araignées, un tas de citrouilles et quelques oignons, une table assez solide pour qu’un dragon puisse y dîner, un fauteuil rouge pour la chèvre Zig et de vieux objets cassés et inutilisables.
– Avance, gros tas de boue, grogne le chef, avance !
Derrière eux, restée sur le pas de la porte cassée, Zig est triste. Elle est, à ce moment précis, la plus triste de toutes les chèvres tristes que compte le monde. Encore une fois, son ami s’est laissé faire ; encore une fois, il obéit aux brutes du roi.
– Mais quand se décidera-t-il à devenir un dragon ? soupire la chèvre avant de rejoindre sa petite cabane cachée non loin de là sous un grand sapin.
Chapitre 2
Terrible journée
Le château du roi Othon se voit de loin, de très très loin même. Il est un peu bizarre, un peu de travers, il penche, ses murs ne sont pas droits. Mais surtout, il est immense et dresse ses hautes tours de traviole en haut d’une colline toute verte, entouré par les toits rouges de Othonbourg, la capitale du royaume.

Quand Zag arrive au château, il est effrayé. Depuis le temps qu’on le traîne ici pour un oui ou pour un non, il devrait y être habitué, mais qui pourrait s’ha

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