Un voyageur sans billet
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Un voyageur sans billet , livre ebook

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Description

Boucane est un chat curieux, étourdi et rêveur, qui se retrouve plus souvent qu'à son tour dans d'affreux bourbiers. Ses amis ? Azurius, un oiseau malingre hypocondriaque qui rêve de devenir un athlète médaillé ; le singe Pirouette, un espiègle impénitent et le souffre-douleur d'un vieux chien sénile baptisé Capitaine Pops ; ou encore Agrippine, une magnifique chatte au regard langoureux et au caractère explosif. Mais un jour, Boucane entreprend bien malgré lui un voyage initiatique qui va lui faire vivre une vaste gamme d'émotions... Les héros du conte de Marilou mettent bien en évidence les petits défauts du caractère, de l'esprit et de l'inconduite des humains. Car si certains ont le cœur tendre, d'autres l'ont de pierre... Quelle sera la destinée de l'incorrigible Boucane dans ce monde hostile ? Drôle, juste et imprévisible, une aventure décalée qui comblera les amoureux des animaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342043662
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un voyageur sans billet
Ma rilo u
S o c i é t é d e s é c r i v a i n s
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Un v o y a g e u r s a n s b ille t
À ma nièce Geneviève. La petite fille pour qui j’ai décidé de mettre à profit mon imagination créatrice, il y a plusieurs années.
CPiq u e -n iq u e a uh a p itre p re mie r. d é n o u e me n t in a tte n d u Quelque part en Amérique, dans une région lointaine au cœur d’une nature sauvage et verdoyante, vivait une jeune fille dont les yeux semblaient être le prolongement du ciel et la chevelure des fils d’or tissés par les rayons du soleil. Zhaby habitait une maison victorienne élevée à flanc de colline, entourée de ses amis les animaux. Un jour de grisaille, alors que deux gros nuages venaient d’éclater en sanglots et que le tonnerre fulminait dans le ciel, une autre tempête se préparait à l’intérieur de la maison. On entendit soudain un grand fracas suivi de hurlements : « Attends un peu que je t-t-t’attrappe ! Sale caf-f-f-fardeur ! M-m-m-merde, je l’ai perdu ! Mais où se terre-t-t-t’il donc ? » Un vieux chien essoufflé, appelé Capitaine Pops, donnait la chasse à un petit singe espiègle du nom de Pirouette. Tout près de là, l’oiseau Azurius, surnommé l’horizontal, venant d’allonger son petit corps freluquet pour une sieste, redevint sous le choc plus vertical que jamais. — Ciel ! Qui fait tout ce rataplan ? Mon pauvre petit cœur bat la camarade ! J’en suis tout versé en boule ! Ou vice-versa ! C’est encore ce vieux sac à puces de Capitaine Pops qui se croit sur son rafiot ! C’est du délire tout plein ! Aie, j’ai la tête qui va faire un super de tonnerre de boum ! — Encore faudrait-il qu’il en ait une de t-t-t-tête ! marmonna le Capitaine Pops. Je ne suis peut-être pas versé en l-l-l-lettres comme le zoiseaurius, mais je ne roug-g-g-gis pas devant une d-d-d-ame moi ! Oh m-m-m-merde ! J’ai p-p-p-perdu ce sale mouchard ! Pirouette ! Où te ca-ch-ch-ches-tu ? f-f-f-face de singe ! — Hi ! hi ! hi ! C’est qui qui va jouer un tour à Pops ? C’est qui ? C’est qui ? N’est-ce pas le formidable, l’incomparable, le sublime, l’irrésistible Pirouette ! Eh oui ! Pirouette, c’est moi ! Si je n’étais pas là pour animer la maison dans la grisaille des jours de pluie, on mourrait tous d’ennui ! Bien sûr, on n’apprécie pas toujours mon genre d’humour ! Il y a des gens qui ne savent pas reconnaître le vrai talent quand ils le côtoient ! Hi ! hi ! hi ! Pendant ce temps, la chatte Agrippine, une artiste dans l’âme, s’extasiait devant une peinture abandonnée dans un coin de la salle de séjour. — Magnifique ! Quelle splendeur ! C’est super extraordinairement beau ! Au même moment, le chat Boucane entrait dans la pièce. — Bonjour Grippine ! Vous allez bien ? Vous me paraissez bien agitée ! Avez-vous pris vos pilules contre les nerfs ? — Entrez mon Ti-Bouc et régalez vos yeux de ce chef-d’œuvre. N’est-ce pas super extraordinairement délicieux ? Ces coloris, ces ombres, ce relief ! Et ce voilier ! N’est-ce pas super extraordinairement romantique ? — Ah ! soupira Boucane, partir à l’aventure ! Traverser les océans ! Voir le monde ! — Oh ! Oh ! remarqua Boucane, votre museau de féline frétille Grippine ! Ça me met les hormones sous tension ! Je panique devant tout cet effeuillage ! J’en ai le souffle raccourci ! Pirouette et Azurius, qui étaient dans la pièce voisine, venaient d’être malgré eux les témoins de cette conversation on ne peut plus abracadabrante.
— T’as entendu Azurius ? murmura Pirouette, Boucane a de la difficulté à souffler ! Je ne savais pas qu’il était asthmatique ! — Mais non, idiot, il a une panne de plaisir ! répondit Azurius. — Tu ne veux pas dire qu’il s’ennuie Zurius ? — Mais non ! Petite tête de primate ! Ça veut dire que le courant ne passe plus entre Boucane et Agrippine ! En un mot, il aurait besoin d’un choc pour retrouver l’étincelle du début. — Je comprends ! Je ne suis pas si idiot que j’en ai l’air ! rétorqua Pirouette. Il a juste besoin d’être mis au courant ! Un Boucane averti en vaut deux. Comme ça Agrippine sera comblée ! Elle n’aura pas juste une petite boucane, mais un feu de foyer ! — Ah misère ! Ce qu’il faut entendre ! Laisse-le tranquille ! Ce qu’il lui faut, c’est un sexologue ! déclara Azurius. — Hi ! hi ! hi ! ricana Pirouette, je vais m’en occuper moi-même ! Il a besoin de distraction, et moi je suis un spécialiste d’amusements en tous genres ! Ah ! nom d’un chien ! Voilà encore ce vieux Pops qui est à mes trousses ! — Hé ! f-f-f-face à grimaces ! Tu ne perds rien pour attendre ! Je te g-g-g-garde un ch-ch-ch-chien de ma ch-ch-ch-chienne ! La poursuite avait repris de plus belle, dans une course effrénée autour des meubles de la salle à manger. — Aie ! Ma pauvre tête ! se lamenta Azurius. Voilà que ces primates reprennent leur combat dans l’arène ! On se croirait au temps de Jules César ! Ils n’ont vraiment aucune classe ! Pirouette accrocha sur son passage le vase de Chine auquel madame Amélie, la mère de Zhaby, tenait tant. C’était un souvenir de voyage. Le fracas du vase en mille morceaux fut suivi d’un cri strident qui traversa la pièce et figea les gladiateurs. — Cessez ce cirque immédiatement ! vociféra madame Amélie qui avait tout vu de la scène. Votre conduite est inqualifiable ! Vous serez tous les deux privés de sortie ! Demain, vous ne viendrez pas au pique-nique ! Petits brigands ! Zhaby, qui avait entendu les réprobations de sa mère, s’approcha de Pops et Pirouette. — Vous pouvez dire que vous ne ratez pas une occasion de rendre ma mère furieuse ! Qu’estce qui vous a pris de vous chamailler ainsi ? Petits voyous ! — C’est sa f-f-f-faute, grommela Pops, c’est lui le coupable ! — Non, c’est lui ! répliqua Pirouette. — Il m-m-m-ment ! C’est sa f-f-f-faute ! C’est lui qui a commencé ! clama Pops. — Ça va, trancha Zhaby, je veux savoir ce qui s’est passé ! Pops, calme-toi, tu sais que lorsque tu t’énerves, tu bégayes. Pops prit une grande respiration et commença le récit de son aventure : — Eh bien voilà ! Ce matin, alors que je me promenais cahin-caha dans le jardin, j’ai aperçu le facteur qui empruntait l’allée centrale pour apporter le cou-cou, les lettres. J’ai eu tout à coup une grande envie de lui jouer un tour à la Pops. J’ai joué le gros méchant toutou qui veut mordre le jarret dodu du facteur. D’un grand saut de Pops, j’ai bondi vers lui, mais c-c-c-catastrophe ! Je suis tombé sur la chch-chatte de la voisine qui a cru que je l-l-l-l’attaquais. » — Du calme Pops ! Rappela Zhaby, tu recommences à zézayer. — J’ai pensé que j’allais y rester ! Foi de Pops ! Si le jardinier n’avait pas réussi à la faire fuir avec le tuyau d’arrosage, je serais aujourd’hui en charpie, foi de Pops ! Mais, heureusement ! J’en ai été quitte pour une peur bleue et quelques touffes de poil en moins. Alors, Pirouette qui m’épiait derrière la fenêtre du salon s’est mis à me faire des grimaces en ricanant. Il hurlait qu’il aurait bien du plaisir à raconter mon aventure aux autres. J’ai senti la colère et l’humiliation envahir mon pauvre corps de Pops en
pensant aux m-m-m-moqueries des autres. Je me suis donc j-j-j-juré d’attraper ce sale mouchard de Pirouette afin de lui donner la leçon qu’il m-m-m-méritait. — Tu n’as pas honte Pirouette de profiter ainsi du malheur de ton petit copain afin de te rendre intéressant auprès des autres ? — Je suppose que oui ! répondit Pirouette quelque peu embarrassé. — Ah ! pleurnicha Pops, j’ai trop honte ! Je suis un gros toutou repentant ! — Et moi, ajouta Pirouette, je suis un petit singe innocent ! Je ne voulais que rire un bon coup afin de dérider l’atmosphère ! Faut pas verser dans la tragédie ! — On ne s’amuse pas aux dépens des autres ! clama Zhaby. Rire de l’infortune d’autrui est une attitude déplorable ! Pour cette raison, tu seras privé de sortie demain et tu dormiras dans ta cage. Quant à toi Pops ! Tu as eu la leçon que tu méritais. Cette nuit, tu dormiras sur une paillasse dans l’écurie, mais pour toi l’interdiction de sortie est levée. Après le départ de Zhaby, Pops et Pirouette se regardaient comme des chiens de faïence. L’un prit le chemin de l’étable la tête haute, le port altier, et l’autre se dirigea vers sa cage, les oreilles basses, le dos courbé sous le poids de la défaite. La nuit fut longue pour le pauvre Pirouette qui n’arriva pas à trouver le sommeil. Après une éternité, la première lueur du jour fit son apparition, alors qu’un soleil encore tendre se montrait le bout du nez. Azurius étira l’aile droite, puis la gauche, fit de même avec ses petites pattes de freluquet et commença ses exercices. — Un, et deux, et trois, Zurius est le roi ! et quatre, et cinq, et six, pour les exercices ! et sept, et huit, et neuf, un p’tit corps tout neuf ! et dix, et onze, et douze, je n’ai plus le blues ! Madame Amélie devrait apparaître bientôt ; elle est aussi matinale que moi. Il n’avait pas fini sa phrase que madame Amélie apparaissait dans l’encadrement de la porte. Elle s’approcha de la cage d’Azurius et murmura tendrement : « Bonjour mon ti-Zuzus ! Ma petite boule de poil adorée ! Bonjour ! Bonjour ! Bonjour ! » — Ah ! Ce qu’elle peut m’énerver quand elle dit ça ! Je ne suis pas sourd ! J’avais compris la première fois ! marmonna Azurius. — Bonjour Zacharius ! dit Zhaby en se frottant les yeux. — Voilà qu’on rebaptise Azurius maintenant ! Soudain, il entendit venant de la fenêtre : — Pssit ! Pssit ! Zurius ! C’est moi Pops ! J’ai vu un f-f-f-fantôme la nuit dernière ! Mais n’en parle à p-p-p-personne ! Il ne faut pas les effrayer ! Je me ch-ch-ch-charge de lui régler son compte, je p-p-p-prends l-l-l-l’affaire en main ! — Pauvre Pops ! Il commence à devenir sénile ! Ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait du Pirouette derrière ça ! Agrippine et Boucane entrèrent à leur tour. — Quel jour on est ? demanda Agrippine. — Je ne sais pas ! répondit Boucane, quelle belle journée pour partir à l’aventure ! — Ma parole, ils sont tous perdus ! Il n’y a que moi qui sois lucide ici ! constata Azurius. — Bonjour ! dit Pirouette en faisant des cabrioles ; je suis prêt pour le départ ! Il fait un temps splendide ! Dépêchez-vous bande de fainéants ! Qu’est-ce que vous avez à traîner comme ça ! — Il a perdu la mémoire ou il joue la comédie ! pensa Zurius. Je me demande pourquoi à tous les matins dans cette maison le monde est si bizarre ! On dirait une maison de fous ! — Voilà ! C’est l’heure du départ ! Tout est prêt ! cria madame Amélie. Agrippine,
Boucane et Capitaine Pops monteront à l’arrière de la camionnette ; quant à Zurius, il restera à l’avant sur les genoux de Zhaby. — C’est pas juste ! Il y a du f-f-f-favoritisme ! C’est toujours le zoiseaurius qui s’assied sur les genoux de Zhaby ! grommela Pops. — Il devrait savoir qu’on ne met pas les poids lourds à l’avant, on piquerait du nez et la pauvre Zhaby risquerait d’être écrabouillée ! pensa Azurius. Pirouette, qui s’était rendu à la camionnette avant les autres, dut rebrousser chemin semoncé sévèrement par madame Amélie. — Pirouette ! clama madame Amélie, rentre immédiatement et ne compte pas m’avoir par les sentiments cette fois ! Le pauvre Pirouette, le cœur lourd de chagrin, regarda partir ses copains une larme furtive au coin de l’œil. C’était la première fois qu’on le laissait derrière.
Ch a p itreRe c h e rc h e ss e c o n d . in fru c tu e u s e s Le chemin fut long et cahoteux sur la petite route de campagne menant au Lac du Vieux moulin. Les passagers à l’arrière de la camionnette furent secoués comme de vieux plumeaux. — Ma vieille carcasse ne supporte plus les bosses, dit Pops, je suis tout ratatiné ! — J’ai le mal de mer ! se lamenta Agrippine, j’ai l’estomac tout chamboulé ! Est-ce qu’on va bientôt jeter l’ancre ? — Vous feriez une piètre voyageuse, Grippine ! ricana Boucane. Soudain, la camionnette ralentit et s’immobilisa. Quand les portes s’ouvrirent, nos amis bondirent hors du véhicule et se mirent à courir sur la rive en savourant leur liberté retrouvée. Pendant ce temps, madame Amélie et Zhaby sortirent le panier à provisions et en retirèrent une nappe à carreaux qu’elles étendirent avec soin sur le gazon. — Ne vous éloignez pas trop ! les avisa madame Amélie. On va manger bientôt ! Boucane un peu étourdi et rêveur, continua à courir très longtemps sans se rendre compte qu’il arrivait au village. Tout à coup, il aperçut un petit restaurant en bordure de l’autoroute 13, avec une camionnette blanche stationnée juste en face. Il s’approcha et vit que les portes arrière étaient ouvertes. Un fumet de poisson qui lui caressait les narines et la curiosité de surcroît, le poussèrent à sauter à l’intérieur. — Qu’est-ce que c’est ? se demanda Boucane. Mium ! des restes de poisson fumé ! Quel délice ce sera ! Je m’en pourlèche les babines ! Mais le temps d’un clin d’œil, les portes se refermèrent laissant notre curieux prisonnier à l’intérieur. Boucane qui...
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