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Description
Sujets
Informations
Publié par | Éditions AdA |
Date de parution | 03 novembre 2016 |
Nombre de lectures | 12 |
EAN13 | 9782897675080 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Copyright © 2014 Jacob Gowans
Titre original anglais : A Tale of Light and Shadow
Copyright © 2016 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec Shadow Mountain
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Mathieu Fleury
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Émilie Leroux, Féminin pluriel
Montage de la couverture : Amélie Bourbonnais Sureault
Image de la couverture : Butch Adams Photography
Mise en pages : Amélie Bourbonnais Sureault
ISBN papier 978-2-89767-506-6
ISBN PDF numérique 978-2-89767-507-3
ISBN ePub 978-2-89767-508-0
Première impression : 2016
Dépôt légal : 2016
Bibliothèque et Archives Nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Nationales du Canada
Éditions AdA Inc.
Diffusion
1385, boul. Lionel-Boulet
Canada :
Éditions AdA Inc.
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
France :
D.G. Diffusion
Téléphone : 450 929-0296
Z.I. des Bogues
Télécopieur : 450 929-0220
31750 Escalquens — France
www.ada-inc.com
Téléphone : 05.61.00.09.99
info@ada-inc.com
Suisse :
Transat — 23.42.77.40
Belgique :
D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Gowans, Jacob
[A Tale of Light and Shadow. Français]
Un conte d’Ombre et de Lumière
Traduction de : A Tale of Light and Shadow.
Sommaire : tome 1. [Sans titre particulier] -- tome 2. Les secrets de Néverak.
Pour les jeunes de 13 ans et plus.
ISBN 978-2-89767-506-6 (vol. 1)
ISBN 978-2-89767-509-7 (vol. 2)
I. Fleury, Mathieu. II. Gowans, Jacob. Secrets of Neverak. Français. III. Titre. IV. Titre : A Tale of Light and Shadow. Français. V. Titre : Les secrets de Néverak.
PZ23.G68Co 2016 j813’.6 C2016-941611-9
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
Pour Lily : ta présence, comme une lumière constante dans ma vie.
Prologue
Le vieux conteur
—
V ous pourriez fouetter un peu, cocher ? criai-je au conducteur, le suppliant pour une troisième fois avant que le vent, qui me gelait le nez et les oreilles, ne m’oblige à battre en retraite à l’intérieur de la voiture attelée.
— Désolé, monsieur, me parvint sa réponse, une voix rauque, étouffée sous l’écharpe de grosse laine qu’il avait passée sur sa bouche. Mes chevaux ne sont plus dans la prime jeunesse et se raidissent quand le froid s’installe.
Je lorgnai de côté le soleil qui, bas sur l’horizon violet, s’apprêtait à disparaître ; dans le ciel, aucun nuage ne le pleurerait. Une première lune brillait, haute dans le ciel, ronde et claire, et je trouvai la trace des deux autres au bout d’un moment à chercher les cieux.
— Il me faut ce contrat, me dis-je.
Dans mon métier, ce n’était pas tous les jours qu’on se vo yait offrir pareil engagement.
Dans les derniers rayons de soleil, j’ouvris mon sac de voyage pour vérifier une dernière fois que rien n’y manquait.
— C’est bon, tout y est, me rassurai-je, et ce sera peut-être le seul élément positif de la soirée…
— Vous dites, monsieur ? héla le cocher.
— Non, rien ! Je me parlais à moi-même.
Pris de frissons, j’ajustai sur mon cou le col de ma cape.
— Nous arrivons, monsieur. La route principale se trouve juste au détour, et l’auberge n’est plus très loin.
J’envisageai de lui redemander s’il ne pouvait pas aller un peu plus vite, mais y renonçai. Fort heureusement, il disait vrai et nous arrivâmes bientôt à l’auberge. Mes bagages à la main, je m’extirpai de la voiture dès qu’elle fut à l’arrêt et me retrouvai bien mal pris, fouillant d’une main le fond de mes poches.
— J’aurais pu transporter vos affaires, monsieur, m’assura le cocher, un homme lourdaud avec une grosse barbe d’où sortait, comme de terre, un nez en betterave.
Je lui répondis d’un sourire esquissé tout en fouillant nerveusement dans mes poches.
— Euh, combien vous dois-je ? demandai-je, encore que je fusse au fait de ses tarifs.
— Trois pièces d’argent et nous nous quittons bons amis. Cela dit, je ne dis jamais non aux pourboires ! ajouta-t-il, amusé de la boutade.
La diversion avait réussi et je pus enfin produire les pièces dues. Je payai l’homme et, m’excusant de ne posséder que c es trois pièces, lui souhaitai bonne nuit.
L’auberge se trouvait sur une rue marchande, entre boutiques, maisons et étables, en devanture desquelles les étals étaient vides à cette heure. Il y avait d’autres bâtiments dont la vocation m’échappait, leurs façades indécises dans le crépuscule. Debout devant l’établissement, je devinai à l’odeur de nourriture et aux éclats de voix des clients que les affaires y roulaient rondement. Mon estomac gargouillant, j’entrai sans plus attendre.
L’auberge faisait salle comble et partout assiettes et chopes jonchaient les tables. Dans un ballet constant, de jolies hôtesses veillaient au service, sortant plats et boissons de la cuisine, leurs parfums se mêlant divinement aux odeurs de grillades et d’épices. Dans un coin, des hommes jouaient aux dés, un peu plus loin, on pariait sur la dextérité d’un lanceur d’anneaux. L’endroit était bien tenu, mieux que ceux auxquels j’étais habitué.
Je repérai l’homme qui avait assurément pignon sur rue. Debout, près de la cuisine, il s’adressait à une tablée d’hommes élégamment vêtus. Je me dirigeai vers l’aubergiste, notant au passage la propreté irréprochable de ses habits et la canne dont il ne semblait pas faire usage pour marcher. En bon propriétaire, il affichait une attitude avenante, saluant tous les clients d’un bras passé autour du cou, d’une tape amicale sur l’épaule. Quand, dans mon approche, je pus discerner ses propos, j’appris qu’il connaissait de nom tous ceux qui passaient la porte de son établissement.
Son regard croisa le mien et, prévoyant que j’eus un quelconque besoin d’assistance, il abrégea sa conversation pour venir à ma rencontre.
— Bonjour, jeune homme, me salua-t-il, main tendue, cordial dans son approche. Benjamin Nugget, propriétaire de cette humble auberge, le Silver Nugget. Comment puis-je vous aider ?
— Geoffrey Freeman, me présentai-je en acceptant sa poignée de main vigoureuse. J’arrive à l’instant de Vistaville.
— Vous êtes là pour le spectacle de ce soir ?
Cette manière qu’il avait de vous parler, comme si vous étiez le plus important de ses clients, me donna l’impression que l’auberge tout entière s’était tue pour écouter ma réponse.
— Pour le gîte et le couvert, aussi.
— Des chambres libres, ce n’est pas ce qui manque. Ce soir, la clientèle est surtout locale. Envisagiez-vous un séjour prolongé ?
Je l’informai que oui, puis, par ma propre maladresse, la conversation prit une tournure embarrassante.
— J’ai tout dépensé en frais de voyage, voyez-vous… je n’ai plus un sou. En revanche, je suis ici pour le travail. Euh, j’ai du travail. Voilà, c’est mon travail, dis-je, décidant qu’il serait plus simple d’ouvrir mon sac de voyage et de lui présenter les outils de mon métier. J’espérais régler l’addition au terme de mon séjour, quand je serai payé…
— Ah ! C’est vous, l’écrivain, comprit Benjamin Nugget, qui agitait le doigt au-dessus du papier, des plumes et des encriers. J’aurais dû deviner tout de suite. Mais oui, oui, ne vous faites pas de souci. On m’a annoncé que vous viendriez. D’ailleurs, je suis certain de vous avoir réservé une place.
Ce disant, il m’invita à le suivre, désignant un coin de table où je pourrais m’installer. Une fois assis, je remerciai mon hôte, qui alla vaquer à d’autres occupations. Dehors, le soleil avait disparu et je cherchai en vain l’heure qu’une horloge m’aurait indiquée. Qu’importe, le spectacle devait bientôt commencer. J’entrepris donc de disposer selon mon goût le matériel d’écriture, quelques papiers, mes plumes et des encres de diverses couleurs. On cria à la table d’à côté et, dans mon sursaut, je renversai presque l’encrier.
— Dites, c’est pour bientôt, le spectacle ? se plaignit un client qui s’impatientait à la table derrière. C’est l’heure, non ?
— D’une minute à l’autre, mon