Sa majesté des hêtres
89 pages
Français

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Sa majesté des hêtres , livre ebook

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Description

Au royaume des Alledios, tout n'est qu'ordre, calme et délices. Orangers, citronniers et figuiers produisent des fruits délicieux, un parfum subtil de rose flotte dans l'air et les habitants sont de braves villageois, forts et costauds... Pourtant, malgré ces fastueuses apparences, Pio et Colysne, en mission avec la princesse Paola, ne sont pas complètement à l'aise... Quel mystère se cache dans la forêt de hêtres ?

Le quatrième tome d'une série haute en couleurs, dans un royaume à mourir de rire !


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 juillet 2023
Nombre de lectures 6
EAN13 9782728934652
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0324€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Colysne , fille unique de Crépin I er , vive et dégourdie, déteste par-dessus tout qu’on la prenne pour une enfant ! Plus que la broderie, elle préfère l’aventure, la liberté, les chevauchées sauvages et les leçons d’épée. Elle est désormais reine de Follebreuil et se fait appeler Colysne I re .
Avec sa jument, Armoise , elle galope et défie tous ceux qui se mettent en travers de son chemin.




Pio 14 ans, jeune chevalier, passe la moitié de son temps à se disputer avec la princesse et son fichu caractère… et l’autre moitié à tenter de l’aider à gouverner…


Descendant d’une lignée de rois belliqueux, Crépin I er n’en est pas le plus malin. Il a cessé d'être roi, cuisine des carottes et cherche mille nouvelles recettes.




Tugdual de Cornemolles vieux chevalier, fidèle serviteur du roi, a quitté son armure nauséabonde et aide Colysne à régner sur Follebreuil.


Frère Sixte , soldat dans une autre vie, désormais moine, prie le plus souvent et guerroie encore de temps en temps. Il a gardé un caractère affirmé et grogne aussi facilement qu’il donne des coups d’épée.




Amandine. Mule des moines, elle a un caractère de cochon et le courage d’un lion.


Amblard , capitaine de La Flam­boyante , sa détermination et son courage sont inversement proportionnels à sa taille !




Paola , princesse, devrait être sur le trône du royaume des Alledios si son oncle Fulco ne l’en avait point chassée. Muette de naissance, elle parle par le bec de son perroquet et n’hésite pas à crier très fort pour se faire entendre.



Papagayo , Il vole, parle et chante fort bien. Il est surtout la royale voix de Paola depuis leur rencontre sur l’île sans nom.


Fulco , nouveau venu, ce furoncle splendide et oncle de Paola, règne sur le royaume des Alledios. Pourtant, il semble bien qu’il soit prêt à lui laisser sa place. Peut-être le monstre n’est-il point si mauvais qu’on peut le penser ?
Les moines de l’abbaye Saint-Loup

Le père Côme veille sur la communauté. Il est le prieur, le chef.
Le frère Quintus s’occupe de l’infirmerie. Il y concocte des potions, des onguents et des tas de crèmes dont il a le secret.




Le frère Cyprien chante faux, ce qui n’est pas très grave, car il ne chante jamais. Il veille surtout sur ses ruches dont il connaît chacune des abeilles.
Le frère Octave passe le plus clair de son temps au scriptorium où il recopie les manuscrits avec une ­ardeur et une patience infinies. Dans sa jeunesse, il a beaucoup voyagé et on raconte qu’il parle presque toutes les langues de la Terre.


Puis, il y a le frère Corneille , qui peine à venir aux offices, qui bâille quand il ne dort pas et qui dort quand il ne bâille plus.
Enfin, il y a le frère Sixte , que tu connais déjà, car tu as lu sa présentation quelques personnages plus haut !
Chapitre 1

Un cheval ! Un cheval, mon royaume pour un cheval !
Vox clamantis in deserto 1
Ici, lecteur, tu retrouves des têtes connues, un château aimé, des voix amies. Et, comme tu as attentivement lu le tome précédent, tu te demandes tout à coup si tu n’aurais pas déjà lu cette phrase ! (C’est possible, mais chut ! c’est un secret, qui doit rester entre nous.) À partir de maintenant, ce que tu lis, tu ne l’as pas déjà lu, et, parmi les voix que tu vas retrouver, il y en a une particulière et particulièrement loquace…
– Non !
– Mais enfin, princesse, soyez raisonnable, attendons que…
– Noooooon ! Cela fait des mois que je suis là ! Je n’attendrai plus ! Que l’on apprête des chevaux, que l’on harnache une mule, que l’on me donne un âne, un cochon, n’importe quoi ! Mais que ce soit fait, et vite !
En redescendant l’escalier de la grande tour où est logée Paola, Pio grommelle.
– Elle dit qu’elle attend depuis des mois, quand nous sommes revenus depuis quelques semaines à peine ! Puis, pour une muette, elle fait grand bruit !
– Elle a trouvé, en cet oiseau bavard, un complément qui fait bien du bazar ! confirme Sixte qui l’accompagne. Il n’est pourtant point malaisé de comprendre que la neige, qui encombre les chemins, rend périlleux le retour en son royaume.
– Sans compter que, si son oncle l’a fait abandonner sur cette île, je doute qu’il accueille son arrivée avec joie et bonheur !
En voyant revenir les deux compères ainsi que le plateau intact et fumant qui aurait dû être le repas de Paola, Colysne grogne.
– Elle n’a rien pris ? Encore ! Elle commence à me chauffer les esgourdes, façon forgeron !
– Elle ne veut qu’une chose… rentrer chez elle. En attendant, elle serine qu’elle ne mangera plus, soupire Sixte. Voilà une bonne semaine qu’elle nous chante cette chanson-là.
– Elle finira par être si maigre qu’elle s’enfuira en passant sous la porte, s’amuse un garde. Hop , un courant d’air, et elle disparaîtra. Bon débarras !
– Dites donc, Alric, vous n’en avez pas assez de proférer des bêtises aussi grosses que vous ?
Le pauvre soldat est fort surpris. D’habitude, Colysne est d’humeur égale, elle plaisante facilement… Mais, depuis quelques jours, depuis que, là-haut en sa tour, la petite brunette râle, le caractère de la reine s’est assombri.
Il faut dire que Colysne a fort à faire : non seulement il faut veiller aux affaires courantes du royaume, mais aussi s’assurer que soient bien distribués patates douces et autres délices rapportés de l’île, que nul ne meure de faim, que partout les secours arrivent, que le bois coupé soit réparti dans les foyers… En un mot, la reine est débordée. Ses journées commencent très tôt et finissent encore plus tard. Alors, les humeurs d’une demoiselle impatiente, là-haut dans son pigeonnier… très peu pour elle.
Tout à coup, Colysne décide que c’en est trop, qu’elle en a par-dessus le chignon de ces gamineries.
– Je vais aller la voir, moi, et elle va m’entendre !
La reine quitte son bureau et fonce dans l’escalier.
– Je vais lui expliquer la vie, je vais lui faire comprendre, à cette pleurnicheuse, ce que c’est que de régner sur une bande de zozos incapables !
– Oh, quand même… protestent Pio et Sixte. Incapables, incapables, c’est peut-être un peu dur, notre reine ! Il n’y a pas que des bras cassés autour de vous !
– Non, peste la souveraine, il y a aussi des andouilles, des cornichons, des mous du genou, des lents du ciboulot, des crétins amorphes, pas mal de grippeminauds, de la truandaille, des veules avachis, un paquet de faquins et deux ou trois coprolithes que je ne nommerai pas ! Mais où sont les héros, les braves, les forts, où sont les cerveaux, les vifs, les malins, les rapides ? Hein, où ? Si vous en trouvez, ­amenez-les-moi !
Accélérant le pas, Colysne grimpe l’escalier avec un air aimable de sanglier blessé.
– C’est faire peu de cas de nous ! Vous voilà, altesse, bien ingrate ! proteste Pio, le souffle court. Puis, attendez-nous !
La reine n’écoute pas, elle continue son ascension sans changer de ton.
– Ah, elle veut rentrer chez elle ! Mais pas de problème, je vais lui offrir une paire de pantoufles, lui coudre des ailes de libellule dans le dos et la balancer par la fenêtre !
Derrière Colysne, il y a désormais la moitié du château, alerté par ses cris. Marmitons, servantes, soldats de la garde, enfants, hommes de guet…
– Que se passe-t-il ? demandent les uns.
– Les Huns sont de retour ? interrogent les plus anciens.
– Un dragon, peut-être ? s’alarme le ménestrel Odilon Petitcoq. Se pourrait-il que, par malheur, nous trépassions tous dans l’heure ? Faudra-t-il, pour nous réchauffer, qu’un gros lézard vienne nous griller ?
Traînant sa courte et triste silhouette, le bouffon commente l’action.
– Je vois d’ici la scène tragique. Nous voici écrasés au fond d’un estomac. La bête repue s’assied et fait hic . Nous sommes, c’est croquignolet, bien que morts, cause de son hoquet !
– Que quelqu’un fasse taire ces sinistres drôles ! rage Colysne.
Pio, obéissant par réflexe, d’une paire de coups de poing (pof ! pof !) , règle l’affaire. Une bosse sur leur front, haute en tout comme un œuf, bouffon et ménestrel s’écroulent, rêvant de dragons furieux, d’estomacs moelleux et de reines en colère.
Presque toute la population du château est désormais tassée dans l’escalier qui colimaçonne et monte jusqu’à la grande chambre où loge la princesse Paola.
Enfin, la reine stoppe devant une solide porte de bois.
– Princesse Paola, crie-t-elle, sortez, je vous l’ordonne !
– Non ! répond la princesse par la voix de Papagayo, le perroquet.
– Sortez ! hurle la reine en tambourinant sur la porte.
– Non ! rétorque, plus fort encore, le perroquet de l’autre côté.
– Si ! s’époumone la reine.
– Non, non et non ! s’égosille l’oiseau.
– Alors ne sortez pas, ne sortez plus jamais ! s’enflamme Colysne.
– Je sors si je veux ! riposte Papagayo, parlant toujours pour Paola.
– Non ! répond la reine.
– Si !
– Non !
– Si !
La porte s’ouvre ! Paola surgit et vient coller son nez contre celui de la reine. Les deux demoiselles sont comme des volcans. Entre elles, le perroquet, plumes ébouriffées, semble surgi des enfers.
Colysne est la première à sortir son épée, immédiatement imitée par Paola. La lame forgée par le père Sixte vient s’appuyer contre le fer trouvé dans l’épave des pirates.
– Ah non, ça va trop loin ! aboie Sixte en tentant de s’interposer.
Mais rien à faire, les demoiselles se sont déjà lancées dans un combat frénétique. Elles dévalent l’escalier, bousculant tout sur leur passage, créant un beau désordre de bras, de jambes et des cris. Au milieu de cette pagaille sans nom volettent mille plumes colorées que Papagayo sème à tout vent.
La foule qui vient de monter comme une marée inquiète redescend tel un océan furieux.
– J’ai là une bosse qui me fait grand mal, dit l’un !
– Depuis quand une reine piétine-t-elle ainsi son peuple ! proteste une autre.
– Mon bonnet, j’ai perdu mon bonnet !
– Poussez donc cette grosse chose que vous avez posée sur mon nez !
– À qui est ce pied qui traîne dans mon oreille ?
– Rendez-moi mes sabots !
– Que celui qui a marché sur m

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