Quatre gamins dans le cosmos
138 pages
Français

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Description

"Le capteur d’ondes se mit à fonctionner et l’extraterrestre déclara : « Nous sommes des Épongiens, le genre le plus évolué de l’espèce des spongiaires. Nous habitons la planète Éponge, située à une dizaine d’années-lumière de votre étoile. C’est un monde très civilisé, nous avons découvert le secret du voyage interstellaire il y a déjà longtemps mais nous avons toujours été en paix avec les habitants des autres mondes. » Ici le capteur fut brouillé parce que les gamins ne purent s’empêcher de penser et de dire : « Et vous venez pour quoi ? » Le savant fit « Chut ». On entendit un nouveau sifflement. « Pour chercher de l’eau », répondit le spongiaire dans le capteur." Dans un lointain futur, Rebecca Behar nous conte les aventures de quatre gamins télépathes et surdoués recueillis par un savant excentrique, en visite dans une planète éponge menacée de désertification.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748374704
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quatre gamins dans le cosmos
Rebecca Behar - Illustrations de Patrice Causse
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Quatre gamins dans le cosmos
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur ses sites Internet :
http://www.rebecca-behar.com
http://www.rebecca.jamendo.net
 
 
 
Chapitre I. La naissance des quatre gamins
 
 
 
Les quatre gamins sortirent en même temps de la matrice, sous le même signe et les mêmes astres, tellement emmêlés les uns dans les autres qu’il fallut toutes les ressources de la médecine de cette époque pour que la mère et les enfants ne mourussent point des suites de l’accouchement.
 
En couveuse les quatre petites boules furent emmaillotées dans le même lange et dormirent ainsi blotties jusqu’à ce qu’il fût temps de les rendre à leur mère.
 
La pauvrette, quelle aventure ! comment fallait-il s’occuper de quatre bébés hurlants qui réclamaient en chœur le même sein, refusaient de dormir dans des langes séparés, attrapaient les mêmes boutons, suçaient en commun une tétine géante, martyrisaient un malheureux et unique ours en peluche et ne riaient qu’à eux-mêmes ?
 
Les parents reçurent, avec un article spécial de la gazette de l’Andropole, une aide du Gouvernement et la visite des voisins dont ils auraient pu se passer.
 
Et les gamins grandirent. Dans leur parc, ils apprenaient à marcher en se tenant au même barreau, un bon moyen pour tomber par terre ; à s’habiller en essayant d’enfiler à quatre le même maillot, ce qui entraînait quatre fessées ou – consolation – une fessée pour quatre.
 
Il fut bien difficile de leur attribuer à chacun son prénom. Ils se ressemblaient tellement, empreintes digitales comprises, qu’il était impossible de ne pas les confondre. L’État civil et les parents s’y perdaient. Lorsque la mère appelait Jean, les quatre têtes se tournaient, lorsqu’elle demandait qui est Marc, tous les bras se levaient, et si elle voulait gronder André, tout le monde s’appelait Alex. Elle leur attachait des gourmettes aux poignets, des rubans aux cheveux, cousait leurs noms sur leurs habits, rien n’y faisait, ils voulaient le même prénom.
Ils mangeaient comme quatre
Ils voulaient toujours avoir la même chose d’ailleurs : la même chambre, le même lit, les mêmes habits, les mêmes jouets. Lorsqu’ils se mettaient à table, ils vidaient ensemble la première assiette de soupe, puis passaient à la deuxième, la troisième et la quatrième. En somme, ils mangeaient comme quatre. Et maman donnait une tape et répétait "non, non, une assiette pour chacun, j’ai dit une assiette pour chacun, allons !" tant et si bien que leur mot favori, après papa, maman, fut "caca chacun".
 
 
Ils apprirent vite à parler car ils étaient fort doués et intelligents, mais leurs parents ne tardèrent pas à prier et supplier "ne parlez pas tous en même temps !". Or, ce n’était pas le brouhaha des enfants ordinaires, non, ils disaient très clairement, avec un bel ensemble "je veux un gâteau" – "j’ai soif" ou "achète-moi une petite voiture". Souvent ils se partageaient leur phrase ainsi :
 
— Je…
— avons…
— très…
— faim.
 
Et voilà ! ils confondaient "je" et "nous" et toutes les personnes de la conjugaison. Il fallait inventer des jeux pour les leur apprendre. Par exemple, on donnait à Jean des bonbons qu’il devait distribuer à ses frères en répétant "pour toi, Marc", "pour toi, André", "pour toi, Alex". Puis les bonbons étaient mélangés et les enfants disaient ensemble "tous les bonbons pour nous". C’était la partie la plus amusante du jeu.
 
À l’âge d’un an et six mois ils entrèrent à l’école. Car à cette époque de l’avenir tout était précoce, les choux poussaient en quinze jours, les crocus fleurissaient au mois de janvier, les pommes de terre germaient dans le gravier, on faisait des repas d’algues congelées, le plastique faisait naturel et les marronniers avaient un petit air exotique dans la cour des écoles de luxe.
 
La maman se présenta donc à l’école du voisinage.
 
— C’est pour inscrire mes quatre enfants à l’école maternelle, dit-elle.
— Très bien, dit Madame la Directrice, en préparant quatre fiches.
— Nom et Prénoms ?
— Jean, Marc, Alex, André…
— Et qui ?
— Pardon ?
— Jean-Marc, Alexandre et qui ?
— Nixe.
— Bien, le nom de famille ?
— Mais, je viens de vous le dire, c’est Nixe !
— Ah ! bien, alors j’inscris Jean Nixe, Marc Nixe, Alexandre Nixe et ? et qui donc ?
— Non, je m’explique mal, c’est Alex et André Nixe.
— Excusez-moi, je n’avais pas saisi.
 
Madame la Directrice soupira, déchira une fiche et inscrivit les noms, puis elle demanda :
 
— Dates de naissance ?
— 3 juillet 2382.
— Lieu de naissance ?
— Andropolis.
— Vaccins, maladies ?
— Dans l’ordre, aux mêmes dates, scarlatine, jaunisse, oreillons, rougeole, amygdales.
— Signes distinctifs ?
— Ne se distinguent pas.
— Comment ?
— Oui ce sont des quadruplés parfaits.
— Vous avez des photos ?

La maman donna quatre photos parfaitement identiques.
 
— Mais ce sont quatre photos du même enfant ! dit la directrice.
— Non, je vous assure, ils sont bien comme cela, exactement, c’est un peu gênant au début, mais on s’y fait… vous les accepterez à l’école, n’est-ce pas ?
 
Madame la Directrice souleva ses sourcils peints, redonna du bouffant à ses frisettes, abaissa ses paupières mauves et balaya le contour de ses yeux avec ses faux cils de deux centimètres. Puis elle rédigea une seule fiche d’inscription qu’elle fit photocopier trois fois.
 
— Voilà, dit-elle, en pressant les mains de la maman, ne vous inquiétez pas Madame, vos enfants sont inscrits.
 
 
 
 
Chapitre II. Les années d’apprentissage
 
 
 
Le jour de la rentrée, Monsieur et Madame Nixe pleurèrent pour faire comme tout le monde mais, en secret, ils étaient bien contents de pouvoir souffler un peu.
 
Quant aux quatre petits Nixe, ils étaient très intimidés. Il y avait les autres, les différents, ceux qui approchaient, regardaient, pouffaient de rire ou s’enfuyaient à toute vitesse. Et quand le cercle se formait, il fallait répondre :
 
— Comment tu t’appelles ? demandait un camarade.
— Heu… Nixe, répondaient-ils tous ensemble.
— Non, toi, là.
— Nixe.
— Vous n’avez pas de prénoms ?
— Si.
— Alors ?
— Alors…
— Vous ne voulez pas le dire ?
— Heu…
 
Les enfants murmuraient : "Ils sont tous pareils, ils n’ont pas de prénoms !", ils se tournaient vers le grand du groupe en disant : "Demande-leur, toi !".
 
Le grand prenait l’un des gamins par l’épaule et demandait d’une voix impérieuse :
 
— Toi, comment t’appelles-tu ?
— Marc.
— Ah, vous voyez, celui-là s’appelle Marc, allez, décolle-toi, viens avec nous.
 
Marc rejoignait le cercle des autres enfants, mais dès que le grand avait le dos tourné, vite Alex se substituait à Marc, ou bien Jean, ou bien André et les camarades étaient bien attrapés.
 
Les enfants n’insistent pas comme les grandes personnes. Les quatre gamins furent adoptés et finalement tout le monde s’habitua à leurs bizarreries.
Ils se mettaient en quatre pour leurs amis
Ce n’était pas toujours facile de jouer avec eux. À cache-cache ils s’engouffraient dans le même creux d’arbre, à chat, il y avait quatre chats, au ballon, ils l’accaparaient comme au rugby, aux billes ils faisaient des carambolages de malheur et dans les jeux d’équipe ils faisaient bande à part.
 
En somme, c’étaient des super-copains, ils étaient gentils, serviables, toujours prêts à porter le cartable d’un camarade en se le passant comme un ballon de foot jusqu’à l’éventrer. Et puis, il suffisait de plaire à l’un d’entre eux pour avoir quatre amis d’un coup. Avec eux, pas de jaloux, on pouvait se les partager, et il faut reconnaître que pour certains jeux, ils étaient des champions.
Ils jouaient aux quatre coins
Prenez les quatre coins : on leur bandait les yeux bien hermétiquement, on les plaçait chacun devant un arbre et hop, dès qu’on les lâchait ils se retrouvaient auprès du même arbre. "Ce n’est pas du jeu !" protestait le cinquième joueur, "faites un effort, le premier Nixe se met ici, le deuxième se met là, Nixe n° 3 près de l’arbre plus loin et Nixe 4 là-bas. Attention… partez !". Mais là, impossible de les déloger, ils permutaient exactement au même moment, arrivaient ensemble à la seconde près, le pauvre cinquième restait au centre, toujours battu et finissait par abandonner le jeu, découragé.
Ils faisaient le quatrième au bridge
Aux cartes, ils étaient extraordinaires. Chacun connaissait les jeux des trois autres, à jeu fermé. Ils devinaient sans jamais se tromper et quand ils jouaient entre eux ils abattaient leurs cartes sans y penser car ils avaient tous gagné d’avance. Au bridge le mort lui-même ne voulait plus ouvrir son jeu pour garder quelques chances.
 
Le jeu le plus amusant, c’était le jeu des métiers. Les camarades ne s’en lassaient jamais. Figurez-vous quatre singes imitant ensemble un cuisinier, un cosmonaute, un maçon, un journaliste ou le maître d’école, faisant exactement les mêmes mimiques, les mêmes superbes grimaces. Cela, c’était très joli !
 
Ils étaient si rapides et si facétieux qu’on les choisissait toujours pour faire les mauvais coups. Quand le maître demandait qui avait fait cela, Marc disait : "Pas moi, M’sieu, c’est mon jumeau Alex", Alex jurait que c’était André et André assurait que c’était Jean. Le maître, en colère les punissait tous les quatre. Alors la classe entière faisait le chahut, criait, protestait "c’est injuste M’sieur, y’en av

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