Petites histoires à faire peur... mais pas trop !
123 pages
Français

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Petites histoires à faire peur... mais pas trop ! , livre ebook

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Description

Livre jeunesse illustré (de 8 à 10 ans) - 205 pages


Une forêt ensorcelée


Un étrange lapin


Une ombre sous le lit


Un épouvantail inquiétant


Des citrouilles qui donnent la trouille


... mais pas que !



... Découvre dix contes à donner la chair de poule... mais pas trop !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 11
EAN13 9782379614279
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Petites histoires à faire peur... Mais pas trop !


Livéric
Priscilla Grédé
Livéric
Priscilla Grédé



Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-427-9
LE BOIS DE LA SORCIERE
La petite fille empoigna la main de son petit frère et l’attira sur l’étroit chemin de terre qui s’enfonçait dans la forêt entourant le village.
— Dépêche-toi, le pressa-t-elle. Il ne faut pas qu’on nous voie.
La fillette savait très bien que leurs parents les auraient sévèrement punis s’ils les avaient vu pénétrer dans Ténébreuse. C’est le nom que tous les villageois avaient donné à l’étendue d’arbres si hauts qu’ils paraissaient toucher le ciel. Personne n’osait s’y aventurer à l’exception des chasseurs et des cueilleurs. Et encore ! Uniquement durant la journée. Personne n’y aurait mis un pied après la tombée de la nuit ! Les villageois craignaient par-dessus tout la sorcière qui vivait au fond des bois. On disait qu’elle avait le pouvoir de vous transformer en cochon ou en poule si vous aviez le malheur de croiser sa route. Et, comme si cela n’était pas suffisant, elle avait jeté un sort à tous les chemins traversant la forêt pour les faire changer de direction au gré de ses humeurs. Dès lors, il était presque impossible de s’y retrouver.
D’ordinaire, la gamine était obéissante, mais aujourd’hui était un jour spécial. C’était l’anniversaire de sa maman. Pour lui faire plaisir, elle souhaitait lui offrir un bouquet de fleurs magnifiques. Et, si on racontait beaucoup de choses effrayantes à propos de cet endroit, on affirmait aussi qu’au plus profond de la forêt poussaient des fleurs très rares et extraordinairement belles. Ayleen, du haut de ses neuf ans, n’avait pas peur de tout ce qu’on racontait. C’était une fille intelligente et elle savait très bien que certaines choses avaient été inventées juste pour dissuader les enfants de désobéir.
Lorsqu’elle fut certaine d’être hors de vue du village, la fillette lâcha le poignet de son frère. Elle avait besoin d’avoir les mains libres pour exécuter son plan.
— Tu restes bien à côté de moi, Léo. D’accord ? lui demanda-t-elle.
— D’accord Ayleen, répondit le petit garçon en s’élançant à la poursuite d’un papillon bleu qui voletait sur le chemin.
La fillette regarda son cadet avec tendresse. À son âge, on ne craignait rien. Les soucis des adultes n’existaient même pas.
Tout en ne perdant pas de l’œil le garçonnet, elle attrapa la petite bourse de toile fixée à sa ceinture. Le sac contenait des cailloux blancs. Sa mère en plaçait toujours au pied des arbustes, car elle trouvait que cela faisait joli. Ayleen leur avait trouvé une autre utilité. Elle s’était souvenue d’une histoire que son père lui racontait le soir pour l’endormir. C’était un récit horrible où un père décidait d’abandonner ses enfants dans la forêt. Et le cadet, le plus malin de tous, avait balisé son chemin de petits cailloux afin de retrouver sa route vers la demeure familiale.
Cette astuce prenait toute son utilité dans le cas présent. Si les chemins changeaient constamment de sens, les pierres lui permettraient de rentrer chez elle.
Elle continua donc à avancer en prenant bien soin de placer au centre des sentiers, et à intervalles réguliers, chacune des petites pierres.
Ayleen parcourut une bonne distance mais, après un énième détour du chemin tortueux, elle commença à s’inquiéter. Elle n’avait toujours pas vu la moindre fleur sortant de l’ordinaire et sa bourse commençait à sérieusement se vider. Que ferait-elle si jamais elle venait à tomber à court de cailloux ? Elle n’allait quand même pas abandonner ? S’il n’avait tenu qu’à elle, elle aurait poursuivi son chemin, mais elle n’était pas seule. Elle avait la responsabilité de son petit frère.
Ce dernier avait perdu de vue le papillon qu’il poursuivait. Ayleen sourit en le voyant bondir comme une grenouille derrière un pauvre crapaud qui devait se demander ce que pouvait bien lui vouloir le garçon. Léo riait aux éclats à chaque coassement.
Le sourire disparut cependant bien vite de son visage lorsqu’elle entendit du bruit derrière elle. Un bruissement effrayant qui paraissait ricocher d’arbre en arbre. Léo l’avait entendu également et, effrayé, il était venu chercher refuge auprès de sa sœur.
Derrière eux, le chemin changeait de sens. Il donnait l’impression d’être un gigantesque serpent de terre se déplaçant. Le spectacle était impressionnant. Mais la fillette fut rassurée sur un point : les cailloux étaient restés en place.
Elle bloqua tant bien que mal le panier sous son bras et reprit sa progression tout en serrant fort la main de son frère. Ce dernier refusait désormais de la quitter d’une semelle tant il avait peur.
Pour le rassurer, elle se mit à chanter une vieille chanson que leur fredonnait souvent sa mère. Cela eut immédiatement l’effet escompté, car Léo recommença à sourire et fredonna à son tour.
Ils parcoururent encore une certaine distance, mais à un moment donné, ce qui devait arriver arriva : la bourse fut complètement vide. Plus un seul caillou et, comme un fait exprès, pas la moindre petite pierre sur le bas-côté pouvant servir de substitut.
Léo porta sur sa sœur un regard interrogateur lorsqu’elle s’arrêta. Elle était tiraillée entre deux sentiments. La prudence lui dictait de rebrousser chemin tandis que son cœur lui disait de continuer et de trouver les fleurs. Finalement, elle résolut de se rendre jusqu’au prochain virage qu’elle apercevait à quelques dizaines de mètres, droit devant. La distance était courte et le risque lui paraissait minime.
Comme s’il avait lu dans ses pensées, Léo lâcha sa main et se mit à courir tout en s’écriant :
— Fleur ! Fleur !
Ayleen s’élança sur ses pas et constata que son petit frère avait raison. Là, un peu plus loin, elle vit la plus belle fleur qu’elle n’avait jamais vue.
Haute comme une tulipe, elle arborait des pétales de toutes les couleurs. Il y avait du jaune, de l’orange et même du bleu clair.
— N’y touche pas ! cria-t-elle à Léo comme il s’accroupissait près de la fleur.
Elle avait bien trop peur qu’il ne l’abîme et qu’ils aient parcouru tout ce chemin pour rien ! Mais Léo se releva et se mit à courir, sans l’écouter, et en criant de plus belle :
— Fleur ! Fleur !
Ayleen se pressa de peur de perdre le garçon de vue mais, au bout de quelques pas, elle s’arrêta. Devant elle s’étendait une gigantesque clairière entièrement remplie de ces superbes fleurs ! C’était un véritable enchantement à perte de vue ! Mais son visage s’assombrit lorsqu’elle remarqua que les arbres bordant le tapis floral étaient différents de ceux qu’elle avait vus jusqu’ici.
Elle s’empressa de rappeler Léo qui finit par obéir en faisant la moue. Ayleen le serra contre elle tout en observant les troncs. Ils étaient noirs comme le jais et leurs branches n’étaient recouvertes d’aucune feuille. Ils étendaient leurs ramures décharnées comme autant de serres. Ayleen sentit la peur l’envahir sous forme d’un frisson glacial qui remonta le long de son dos. Les buissons rabougris qui s’étendaient d’arbre en arbre semblaient former une étrange barrière qui encerclait complètement les lieux. Ce décor était vraiment effrayant et la fillette était franchement moins enthousiaste à l’idée de s’avancer plus loin. Certes, les fleurs se trouvaient à portée de main, mais la végétation alentour ne lui disait rien qui vaille. Elle avait l’impression que la forêt lui tendait un piège.
— Je vais aller cueillir quelques fleurs, dit-elle à son frère. Tu restes ici et tu m’attends. Tu ne bouges pas, d’accord ? Si quelque chose se passe, tu retournes à la maison en suivant les cailloux. J’en ai placé tout le long du…
Elle s’interrompit. Tout en parlant à son frère, elle avait jeté un œil au chemin d’où ils venaient. Elle ne distinguait plus la moindre trace des pierres qu’elle avait semées alors qu’elle les voyait encore quelques secondes plus tôt. Elle sentit la sueur perler sur son front. La sensation d’être au centre d’un piège qui refermait ses mâchoires sur eux se fit plus forte. Et l’impression d’être observée commençait à s’imposer également.
Elle regrettait d’avoir désobéi à ses parents et de s’être aventurée dans cette forêt. Mais, par-dessus tout, elle s’en voulait d’avoir emmené son frère avec elle. S’il lui arrivait quelque chose, elle ne se le pardonnerait jamais. En faisant signe à Léo de la suivre, elle s’avança dans la clairière. Elle ne prêtait plus attention à la beauté des fleurs qu’elle cueillait rapidement pour les placer dans le panier. Son regard ne quittait plus les arbres. Elle craignait de voir surgir de derrière les troncs toutes les créatures monstrueuses dont les adultes affirmaient l’existence.
Un craquement retentit derrière elle. Léo, qui restait collé contre sa sœur, poussa un petit cri de frayeur. Ayleen se releva rapidement et cacha son frère derrière elle. Du haut de ses neuf ans, elle était prête à le défendre s’il le fallait.
Sa bravoure s’évanouit lorsqu’elle vit le buisson, à quelques mètres d’elle, remuer. Le branchage s’écarta doucement et une forme sombre commença à émerger. Ayleen était incapable de prononcer le moindre mot, tandis que Léo se mit à pleurer derrière elle. Elle aurait bien aimé le réconforter, mais la peur l’empêchait de faire le moindre geste.
La silhouette était grande et fine. Elle arborait une grande robe noire et, sur ses cheveux de la même couleur, un chapeau pointu à large bord était posé. Ayleen avait devant les yeux ce qu’elle avait cru être une invention des adultes. Il y avait réellement une sorcière dans les bois !
La vieille femme s’avança lentement. Elle ne les quittait pas des yeux et un sourire étira son visage ridé, dévoilant des dents jaunies. Malgré elle, Ayleen observa les ongles longs et couverts de terre de la sorcière.
À quelques mètres d’eux, l’apparition s’arrêta et, d’une voix chevrotante, demanda :
— Qu’est-ce que vous faites ici, les enfants

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