Ombres sur la falaise
94 pages
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Ombres sur la falaise , livre ebook

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Description

« Les enfants ! Vous êtes tous là ?... On n'oublie personne ?... Alors, en route ! » Et comme chaque été, direction la Picardie pour toute la famille. Mais la route est longue depuis le Pays Basque. Et cette année une étape est faite dans le Périgord Noir. Au pays de l'Homme de Cro-Magnon et des châteaux forts, Léo est alors persuadé d'avoir rendez-vous avec l'histoire. Des événements inattendus vont accompagner les découvertes du jeune garçon qui ne sera plus tout à fait un simple visiteur. Car dans les grottes, sur la falaise, des ombres demeurent...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342044584
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ombres sur la falaise
Sylvie Bordalecou
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Ombres sur la falaise
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://sylvie-bordalecou.monpetitediteur.com
 
 
 
À Tom et à Rémi
 
 
 
La sagesse vient de nos rêves.
Plume de vache, Édith et Rascal.
 
 
 
1
 
 
 
— Les enfants ! Vous êtes tous là ? On n’oublie personne ? Alors, en route !
Au moment où mon père prononce ces mots, une sensation de bien-être me parcourt de pied en cap. Cette ritournelle fleure bon l’été, ses perspectives de moments de détente et ses promesses de découvertes.
Chaque année, elle annonce notre traversée de la France, direction le Santerre en Picardie, et les retrouvailles avec mon grand-père paternel avec lequel j’attrape depuis toujours de délicieux fous rires. En été, nous résidons chez lui durant une quinzaine de jours dans sa maison construite en briquettes rouges, entourée d’un jardin potager entretenu avec goût par ce Pépé rigolo qui y cultive seul désormais toutes sortes de légumes et d’herbes aromatiques. J’aime à y passer mes mains lorsque je m’y promène pour en respirer les différentes senteurs, comme le faisait ma grand-mère, petite femme mince au dos voûté par le labeur des champs, aujourd’hui hélas disparue.
Démarrant d’Hendaye, à la frontière espagnole, mes parents n’envisagent pas de traverser l’hexagone sans visiter auparavant une des belles régions que compte notre pays. Et cette année, c’est décidé ! Nous partons pour le Périgord noir qui nous dévoilera bientôt l’une ou l’autre de ses multiples facettes.
Ce samedi matin 6 juillet 2013, notre vieille fourgonnette déborde de sacs, de valises, de chaussures, de provisions et d’accessoires divers bien tassés. Lecteur de CD, raquettes de tennis, ballon de football côtoient des jeux de société, poupées aux tailles variées, romans et bandes dessinées. Quand le claquement sourd de la porte du coffre sonne le signal du départ, nous prenons place en moins de trente secondes.
Ainsi démarre notre escapade vers le pays de l’homme de Cro Magnon.
 
 
 
2
 
 
 
— Maman ! Léo n’arrête pas de m’embêter : il a pris ma trousse de feutres et il vient de la cacher sous le siège de Papa !
— Léo, cesse immédiatement d’ennuyer Manon !
— Mais, Maman ! Tu ne vas pas croire cette chipie, tout de même ! Regarde, elle tient encore sa trousse dans ses mains ! Par contre, elle a gribouillé plusieurs pages de mon roman ! Avec un gros feutre, en plus !
Ma mère ne peut pas se retourner pour vérifier si je dis la vérité : c’est elle qui conduit depuis une heure. Mon père s’est assoupi à la place du passager, et Thomas, pourtant assis tout comme moi à côté de Manon, a réussi lui aussi à s’endormir.
Comme je les envie tous les deux ! Manon, ma sœurette de cinq ans, joue « Princesse la tornade » pendant les longs trajets – à croire que les espaces confinés ne lui conviennent pas ! Elle sème immanquablement la discorde entre nous en inventant des balivernes et moi, malgré mon âge de raison, j’enrage, je peste et je tempête !
Fort heureusement, mon père se réveille et il propose un jeu. Nos esprits échauffés s’apaisent. Et c’est ainsi que nous arrivons à Cajac, une demi-heure plus tard.
Sous le panneau d’entrée dans l’agglomération, l’appellation « l’un des plus beaux villages de France ». Cajac ne dément pas son titre : le village, perché sur un éperon rocheux, domine les méandres de la Dordogne. Il est composé de maisons en pierre ocre recouvertes de vigne vierge flamboyante, adossées à des parois calcaires colossales. Le soleil couchant diffuse une lumière tamisée orangée qui teinte le pigment de la roche avec douceur ou l’illumine sur les parties saillantes avec éclat.
Montre en main, il ne faut pas plus de dix minutes pour vider la fourgonnette et déposer accessoires divers, provisions, chaussures, valises et autres sacs devant l’entrée de notre nouvelle maison de vacances où nous attendent les gérants du lieu. C’est un gîte aménagé dans un ancien séchoir à tabac, typique de la région. Les propriétaires ont eu l’ingénieuse idée d’y percer de hautes baies vitrées, par lesquelles le soleil peut darder ses rayons, quelle que soit la saison, sur les sofas du salon. Dans la salle à manger, se dresse un vieux buffet parfumé de cire, de confiture et de noix mûres… Sur la table, un bouquet de fleurs des champs fraîchement cueillies. Les fenêtres de la cuisine s’ouvrent sur un jardin où s’épanouissent quelques pommiers, poiriers et autres noyers, et dans son prolongement sur un champ semblable à un terrain de football.
Je me plais tout de suite dans cette demeure et j’investis sans tarder la chambre que je vais partager avec mon frère. Dans un placard, j’y dépose le sac de reporter en toile grise qui m’accompagne en voyage et dans lequel je loge un carnet, un stylo et un crayon à papier, une loupe, une paire de jumelles et mon appareil photo numérique. Car l’auriez-vous deviné ? Mon rêve est de devenir grand reporter pour parcourir le monde, par-delà les plaines et les montagnes, les rivières et les mers, à la découverte de contrées lointaines…, comme Tintin, mon héros préféré, dont je collectionne les bandes dessinées.
— Thomas, pourras-tu surveiller Manon pendant qu’elle prendra son bain ? Je ne veux pas qu’elle reste seule dans la salle d’eau trop longtemps.
La voix de ma mère m’extirpe de mes songes.
— Pourquoi est-ce toujours sur moi que ça tombe ? grommelle Thomas, qui lézardait déjà dans une des chaises longues installées sur la terrasse du salon.
Ma mère reconnaît à mon frère, de trois ans mon aîné, son tempérament conciliant soigneusement dissimulé sous une carapace faussement épineuse. Elle lui confie des tâches auxquelles j’échappe encore. Ce soir, il n’apprécie pas son sort.
— Demain, si votre mère est d’accord, je vous propose de nous rendre à Riverac pour y visiter son château le matin, et de poursuivre l’après-midi par la découverte des grottes de Lascaux à Montignac, annonce mon père d’un ton enjoué.
Cette nouvelle ponctue à merveille la journée et Thomas retrouve un semblant de sourire.
 
Quand vient l’heure d’aller nous coucher peu après le dîner, nous pouvons à loisir laisser libre cours à notre imagination.
Et rêver…
Qui d’hommes vêtus de peaux de bête chassant le mammouth ou peignant avec délicatesse les parois d’une caverne.
Qui de cavaliers s’affrontant en tournoi ou au contraire préférant des activités beaucoup plus calmes telles le jeu d’échecs ou la musique.
Qui de princesses brodant de fines tapisseries ou ayant bravé l’interdit paternel et chevauchant comme personne d’intrépides destriers…
 
 
 
3
 
 
 
Dimanche 7 juillet 2013.
Ce matin, Thomas, Manon et moi sommes prêts rapidement, ayant chacun un projet pour la journée.
Ma sœur, coquette, pense à la robe de princesse que mes parents ont promis de lui offrir, si l’on trouve un magasin de déguisements sur notre route.
Mon frère, gourmand, se projette sur la pause pique-nique du midi : sandwich au poulet et chips à la moutarde le font saliver à l’avance. Et il emporte son mp4, pour s’évader en écoutant Black M ou Sam Smith. Trop swag  !
Quant à moi, l’aventurier, je trépigne d’impatience à l’idée du voyage dans le temps qui se profile… au cœur de la Préhistoire, du Moyen Âge… et qui sait, de bien d’autres époques encore… Et comme toujours, en pareil cas, je ne peux m’empêcher de parler… ce qui m’attire des rappels au calme de toutes parts.
* * *
— Nous sommes à Riverac ! dit mon père. Je vous conseille de quitter vos tongs. L’accès au château s’annonce raide.
Riverac, située sur la rive droite de la Dordogne, s’étage en effet sur une colline rocailleuse et verdoyante. À son sommet, se perche son château fort bâti au XII e  siècle, protégé par un à pic vertigineux qui semble le rendre imprenable.
Correctement chaussés, nous nous engageons dans des ruelles en pente, tortueuses et pavées, que traverse une rigole. Thomas et moi faisons la course : nous voulons prendre de l’avance pour arriver les premiers devant la porte du château. Nous serons ainsi les premiers à passer sous la herse et à braver l’assommoir…
— Ne vous éloignez pas trop ! crie ma mère.
Mais, trop heureux de profiter du petit espace de liberté qui s’offre à nous, nous prenons la poudre d’escampette.
Au détour d’une des ruelles, alors que nous avons ralenti notre course pour reprendre notre respiration, un homme d’une soixantaine d’années attire notre attention. Il se tient debout sur le perron d’une maison en pierres, légèrement surélevé par rapport à nous, le regard dans le vague. À cet instant, un vent léger emporte des affichettes posées sur sa table de jardin, qui virevoltent et atterrissent dans la ruelle à quelques mètres de nous.
— Oh ! Zut ! Quelle poisse ! l’entendons-nous maugréer.
Je me précipite spontanément pour bloquer sous mes pieds quelques feuilles et une fois ramassées, je m’approche de l’homme pour les lui rendre. J’entrevois alors sur les tracts, une photo en noir et blanc d’un chien, vraisemblablement un labrador, précédée de la mention : « Avis de recherche ».
— Merci beaucoup, me dit-il tout de suite. Une chance que tu te sois trouvé là…
De grande taille, l’homme vêtu d’une chemise à carreaux et d’un jean bleu délavé s’est agrippé à une rambarde pour me parler. Les manches de sa chemise soigneusement retroussées laissent entrevoir de fines cicatrices sur ses avant-bras. Visage halé et buriné, yeux ruisselant de bonté, il

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