Mon fermier rose
115 pages
Français

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Mon fermier rose , livre ebook

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Description

Je m’appelle Pierre. Ouais… Je le sais, ce n’est pas vraiment beau. Je n’ai jamais aimé mon prénom. Je commence le secondaire 5, et malheureusement pour moi, ma vie est déjà toute décidée à l’avance. Il a été convenu que je suivrais les traces de mes aïeux: comme mon arrière-grand-père, comme mon grand-père, comme mon père, je serai un fermier! D’accord, on va dire «agriculteur», c’est plus joli… Mais moi, dans tout ça… Qu’est-ce que je veux vraiment? Et si la relève d’une ferme, ce n’était pas fait pour moi?
Sous la forme d’un journal intime, découvrez les dilemmes de Pierre, dans lesquels s’entremêlent un père inflexible, une soeur aimante, une mère effacée, ainsi que le beau Mathieu et Capucine, la Holstein toute rouge.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898081583
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2020 Mélanie Grenier
Copyright © 2020 Éditions ADA inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire. Collection : Espoir en canne

Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : Rodéric Chabot
Révision linguistique : Marie Laporte
Photographie de la couverture : Florian Pérennès (Unsplash)
Icône de la couverture : Alena Artemova (Noun Project)
Texture de la couverture : Desireelange (Creative Market)
Illustrations intérieures :
« Basketball player » Isaxar (iStock)
« Octopus » par Parkjisun (Noun Project)
« Octopus » par Christy Presler (Noun Project)
« Rose » par Linseed Studio (Noun Project)
Mise en pages : Mélanie Grenier
Conception de la couverture : Mélanie Grenier
ISBN livre : 978-2-89808-156-9
ISBN PDF : 978-2-89808-157-6
ISBN ePub : 978-2-89808-158-3
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Mon fermier rose / auteur, Mélanie Grenier.
Noms : Grenier, Mélanie, 1984- auteur.
Collections : Espoir en canne.
Description : Mention de collection : Collection Espoir en canne
Identifiants : Canadiana 20200072765 | ISBN 9782898081569
Classification : LCC PS8613.R4588 M66 2020 | CDD jC843/.6—dc23
À Pop’s
Merci d’avoir semé l’amour et la joie dans ma vie
Mon nom
Je m’appelle Pierre. Ouais… Je le sais, ce n’est pas vraiment beau. Je n’ai jamais aimé mon prénom. Je l’avoue, j’en veux un peu à mes parents de m’avoir prénommé ainsi… Je suis un ado avec un nom de vieux ! Pierre, ça sonne carrément préhistorique, un affreux prénom tout droit sorti de l’âge de pierre ! Pierre, caillou, roche… Que des trucs durs et solides. Pourtant, je suis loin d’être un dur et encore moins un être robuste. Je suis mou, souple et malléable. Je suis sensible par en dedans. J’envie ceux qui ont un cœur de pierre, car moi, au contraire, j’ai les sentiments trop grands, et c’est souvent ça qui me rend malheureux comme les pierres. Je déteste ça : Pierre, Pierre, Pierre… ça rime avec le mot prière. Un Notre Père, pour me sauver de ma vie. Je suis un apôtre. Pierre, celui qui a renié le Christ trois fois. Mon nom en entier est un parjure. Je suis conscient que j’exagère, mais que celui qui n’a jamais détesté son prénom me jette la première pierre. Cependant, je me console : ça aurait pu être pire. De tous les Pierre, Jean, Jacques et autres suiveux en soutane, j’aurais pu tomber sur Luc. Être gai et avoir comme prénom le mot cul écrit à l’envers… Je n’y aurais pas survécu…
Un point c’est tout
Mon père s’appelle Roger. Mais on le prononce à l’anglaise. Comme la compagnie de téléphone cellulaire, mais sans le s. Il adore quand les gens ne prononcent pas son nom comme il se doit. Ça lui permet de les reprendre. Ça lui permet d’avoir le dernier mot. Le point final de la discussion. Tel un pilote d’avion en pleine conversation radio : « Bien reçu ! Roger ! » Il est le roi de la concision des communications. Mon père parle très peu, mais quand il le fait, il se fait un point d’honneur d’avoir raison. Cela a toujours été ainsi. On ne s’obstine pas avec mon Roger de père, on obéit ! Je suis docile et je me conforme. C’est plus facile ainsi. Ne suis-je pas un apôtre après tout ? C’est mon rôle de le suivre sans rien dire et de prêcher la bonne nouvelle : « Ma vie est déjà toute tracée. Comme mon arrière-grand-père, comme mon grand-père, comme mon père, je serai un fermier ! » D’accord, on va dire « agriculteur ». C’est plus joli. Ou devrais-je dire « cultivateur » ? « Producteur laitier » ? « Exploitant agricole » ? Bof ! Pour moi, l’appellation exacte n’a pas d’importance. J’ai toujours détesté qu’on classe les choses, les mots ou les gens dans de belles petites cases parfaites avec rien qui retrousse. Pourtant, c’est ça, mon futur, et je ne peux rien y changer. Même dans le ventre de ma mère, c’était décidé. Devant les ombres floues d’une échographie, ma destinée était statuée. Je suis né avec un pénis, ce serait moi le digne héritier. Un cordon ombilical royal. Une ferme, c’est un lourd fardeau que je ne veux pas porter. Mes aïeux ont fait de trop grandes enjambées. Suivre leurs traces m’est impossible. Ça me démange l’épiderme. J’ai beau gratter, l’étiquette qu’on m’a tatouée ne s’estompe pas. Difficile d’y mettre un terme. Selon moi, la relève de cette ferme est une simple question de sperme. Chromosome X ou Y : une possibilité sur deux. Je n’ai jamais été bon au jeu de pile ou face. Fin de la discussion. Roger.
Jen
J’ai une grande sœur. Elle s’appelle Jennifer. Blonde, yeux bleus, intelligente, vive, drôle, souriante. Elle est sublime, parfaite ! Elle est mon idéal dans absolument tout. Je la regarde avec admiration. Ma grande sœur est toute ma vie, elle est mon roc, ma pierre d’ancrage. Je la trouve si… libre… Je vénère sa force et la confiance qui émane de tout son être. Enfant, je la suivais partout comme un petit chiot. Même encore aujourd’hui, cela n’a pas vraiment changé. Quand elle m’ouvre ses bras et me câline la tête, j’oublie tout ce que je suis et je me laisse bercer de ces instants. J’aime me blottir contre elle, respirer son odeur, écouter son cœur battre contre sa poitrine. J’aimerais tellement être comme elle. J’envie sa façon de voir le monde et de mordre à pleines dents dans le bonheur. J’adore être à ses côtés. Nous faisons tout ensemble. Je suis son adorable petit frère et elle est ma merveilleuse grande sœur. Elle me trans-met ses passions comme l’on donne un rhume. Elle est contagieuse. Tout ce qu’elle aime, je l’aime, tout ce qu’elle déteste, je le déteste. Je suis sa copie conforme en matière de goût, en matière de tout. Je suis son jumeau, son ombre, son double, son siamois simulé. Jen et moi. Moi et Jen.
Le prince de Disney
Lorsque nous étions petits, je me souviens que ma sœur et moi, nous écoutions en boucle des vidéocassettes de film animé. Blanche-Neige et les sept nains était notre préféré. Collés sur le divan à carreaux orange et bruns, bien emmitouflés dans nos pyjamas en flanelle élimés, nous étions avalés par la télévision. Sa respiration, ma respiration, nos ventres se soulevaient en chœur sur les chansons apprises par cœur. Je fais l’idiot en imitant le nain simplet. Je bats des cils pour faire le timide. Je ris pour imiter Joyeux. J’atchoume, je grogne, j’enseigne, je ronfle1 Puis, cet énorme coup de foudre pour le prince, celui que toutes les petites filles trouvent si charmant. Jen se pâme. Moi, je fais pareil. On se promet qu’un jour, nous aussi on se fera secourir par un bel homme sur son cheval blanc. Ces souvenirs me rendent nostalgique. Je comprends que c’est pathétique et absurde, mais ce rêve de me dénicher un prince transi d’amour pour moi perdure. Je le souhaite si fort1 Jusqu’à maintenant, personne n’est venu pour m’emporter très loin de mon destin. Je dois bien me rendre à l’évidence : il n’y a que moi qui possède le pouvoir de me délivrer… Pourtant, je m’en sens incapable. J’ai un morceau de pomme empoisonnée coincé dans la gorge. Je suis vraisemblablement mort, faussement vivant.
La vache 101
La vache 101 est ma préférée. Je sais qu’il est préférable de ne pas trop s’attacher aux animaux de la ferme, mais, en vérité, elle est l’une des seules choses qui me permettent de traverser un peu tout ça. Le matin, savoir que je vais la voir m’aide à me lever et à quitter mon lit. Accomplir toutes mes tâches devi

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