Les licornes du Belöwan - Évasion , livre ebook

Editions Fleurus - Thomas Verdois

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68 pages

Français

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Extrait

Description

Elles sont trois. Trois licornes en fuite pourchassées par les terribles Ratskalls, les hommes-rats, qui ont envahi leur monde pour s'accaparer la magie du ker.

Leur dernier espoir est de contacter l'Harmonium, une sorte d'ambassade, pour qu'il intervienne en leur faveur. Mais leur chemin sera parcouru d'embûches. Les hommes dont elles doivent traverser le territoire accepteront-ils de les aider alors qu'ils accusent les licornes d'avoir confisqué le ker qui alimentait autrefois leur royaume ?

Une quête envoûtante dans un monde déchiré par les conflits s'annonce...

Sujets

Informations

Publié par	Editions Fleurus
Date de parution	18 février 2022
Nombre de lectures	7
EAN13	9782215181897
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0324€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières Les échappées du Belöwan Les Gardiennes À travers le Ryorim Transmutation Une inquiétante rencontre Le Titan kerrien Les monstres de guerre Les Enfants d’Ouranos Une visite surprise Comment échapper aux Ratskalls quand on est un argolion Captives L’Auberge des Tréfonds Dans Fort-Gigandia L’appel du ker Rendez-vous dans Kal’na’Ka Retrouvailles Comment s’introduire dans un temple quand on est un argolion Vers les Entrailles du Monde À la poursuite de Prothéia Valnarys Épilogue Page de copyright
Points de repère Cover Title Page Copyright Page Corps de texte

Chapitre 1
Les échappées du Belöwan
Q uelque part sous la surface du monde, quatre licornes galopaient comme si leur vie en dépendait.
La plus âgée avait une robe blanche : on aurait dit un fantôme glissant dans les ténèbres. Celle qui la suivait scintillait telle une lune argentée. La troisième avait un poil bleu nuit évoquant un océan tumultueux, tandis que celui de la quatrième était noir. Noir comme les ténèbres qui avaient envahi leur monde. Noir comme le cœur des Ratskalls, ces hommes-rats qui avaient surgi de nulle part.
Tout le monde les croyait disparus, pourtant les Ratskalls leur avaient tout pris.
Mais, après avoir subi presque un an de terreur et d’emprisonnement, ces quatre licornes étaient enfin parvenues à s’évader !
À présent, elles parcouraient les innombrables plaines souterraines du Belöwan, « le monde du dessous », sillonnant le long d’un fleuve immense qui s’étendait en toile d’araignée sur le sol rugueux.
Même si l’eau de cette rivière avait gardé quelques reflets irisés et multicolores, la lueur qui s’en dégageait était bien moins vivace qu’autrefois… Cela ne pouvait signifier qu’une chose : l’Eden Ker, « le poumon du monde », était en train de se vider. D’ici peu, son souffle s’éteindrait pour toujours, et sa magie, le ker, disparaîtrait à jamais…
— Encore un effort , annonça par télépathie Virandyaa, la licorne blanche. Le Ryorim ne doit plus être très loin.
Le Ryorim…
Virandyaa ne savait pas ce qui la rendait la plus heureuse : pouvoir à nouveau utiliser sa corne pour communiquer librement, ou s’approcher enfin de cette cascade légendaire, qui marquait les frontières du Belöwan.
Le Ryorim était le dernier passage vers la surface. Vers le monde du dessus, nommé l’Enderal. Celui que les licornes appelaient dorénavant « le monde au-delà », car il se situait au-delà de leur royaume. Là où vivaient les autres peuples… en particulier les hommes !
Ces derniers accepteraient-ils de les aider ? Cela faisait si longtemps que leurs deux communautés n’avaient pas eu de véritable contact…
Pourtant, les licornes n’avaient aucune autre solution. De leur course dépendait l’avenir de leur espèce. Elles devaient atteindre le Ryorim avant que les Ratskalls lancés à leurs trousses ne les rattrapent.
— Toujours aucune trace d’eux ? demanda Kellnys, affolée.
C’était la plus jeune de leur groupe, et la moins expérimentée. Elle n’avait que trente ans – une broutille au vu de la longévité de son espèce – quand les Ratskalls avaient envahi le Belöwan et les villages paisibles et colorés des licornes, qu’ils avaient transformés en de gigantesques prisons. Dans ces anciens villages devenus des camps de puise-magie, les Ratskalls avaient forcé les licornes à extraire le ker pour leur propre compte.
Kellnys eut un frisson en repensant aux contremaîtres ratskalls qui n’hésitaient pas à user du fouet pour faire régner la terreur sur ses semblables. Jamais elle ne retomberait entre leurs mains, elle s’en était fait la promesse !
— Non , répondit Virandyaa, sans ralentir. Mais cela ne veut rien dire. Ils ont déjà dû remarquer notre disparition et sonner l’alerte ! Ne nous arrêtons pas.
— Qu’ils viennent, maudits Ratskalls… Je les attends ! s’exclama Saatna, la plus impétueuse des quatre, dont la robe noire s’accordait parfaitement à son esprit ombrageux. Trop longtemps nous avons courbé l’échine. Il est temps de les faire payer pour ce qu’ils nous ont fait subir !
— Non. Nous devons garder le peu de ker qu’il nous reste pour nous échapper , contra Oj, la licorne bleue.
— Oj a raison, Saatna. Souviens-toi de la Voie des Licornes , lui rappela leur aînée. Toute forme de violence est interdite.
Virandyaa, comme toujours, parlait avec sagesse. Suite aux ravages provoqués par la Guerre du Ker, ce conflit qui les avait opposées aux Elfkennings, les licornes avaient décidé de ne plus avoir recours à la force brute.
De toute façon, qu’auraient pu faire quatre licornes contre une armée entière de Ratskalls ?
Si seulement les leurs n’étaient pas prisonnières de leurs colliers kericides, elles auraient peut-être eu une chance…
Mais, pour l’heure, leur seul espoir de survie résidait dans la fuite.
Malgré sa colère, Saatna écouta son aînée. Elle suivit le groupe sur un chemin sinueux qui s’écartait du cours d’eau. En cadence, toutes quatre cavalèrent dans l’obscurité pendant des heures. Elles prirent alors vraiment conscience de ce qu’il était advenu de leur ancien foyer au cours de leur exil.
Le Belöwan, autrefois empli de merveilles grâce à l’Eden Ker, n’était plus que l’ombre de lui-même. Les cristaux gorgés de magie, qui poussaient tels des buissons colorés sur les bords des chemins, avaient été vidés de leur ker. Ce n’était plus que des coquilles vides et ternes. Les champignons de lumière, jadis rayonnants, n’émettaient plus qu’une lueur vacillante qui se perdait dans l’immensité des plaines rocheuses. Enfin, sous leurs sabots, les herbes luminescentes avaient disparu pour laisser place à un sol sombre et rocailleux.
La féerie avait disparu de ce royaume, qui ressemblait de plus en plus à une vaste grotte sans fin, obscure et froide. Les Ratskalls avaient volé toute la lumière de cet endroit. Leur soif de ker semblait n’avoir aucune limite.
— Nous y sommes , annonça finalement Saatna.
Son émerveillement était palpable. Après plusieurs heures à galoper sur le sentier tortueux, le Ryorim venait de leur apparaître, et les quatre licornes ne purent retenir un hennissement d’admiration. Sans doute restait-il un peu de beauté au cœur du Belöwan… des vestiges datant d’avant l’invasion.
La cascade scintillait, comme si elle était composée de milliards de perles ou d’étoiles miniatures. Un arc-en-ciel éternel courait sur toute sa longueur et semblait colorer les environs.
Un fracas retentissant régnait autour de la chute d’eau.
— Le Ryorim , souffla Oj, la licorne au poil bleu nuit. Je ne l’imaginais pas aussi impos

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