Les Aventures de Petit Jean
54 pages
Français

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Description

Confié à un couple de fermiers par ses parents qui n'ont plus de quoi nourrir leurs sept enfants, Petit Jean va bientôt cohabiter avec... un coq ! Mais pas n'importe lequel : Gertrude – nommé ainsi à cause de ses pattes roses – est un vrai coq savant. Doué de parole, celui-ci va lui apprendre à lire, mais le meilleur reste à venir... Bienvenue à la ferme ! Mariant la fable à la chronique rurale, le charme d'antan au loufoque, ce conte joliment illustré ravira le jeune public qui ne pourra s'empêcher de rêver de rencontrer un ami tel que l'inénarrable Gertrude !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 décembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342031171
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Aventures de Petit Jean
Joëlle Chopin Thiémard
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Les Aventures de Petit Jean
 
 
 
À mon petit grand,
Nathan,
pour ses sept ans,
ou en trois mots,
à mon crapaud !


Il était une fois, à une époque où il était encore de coutume de donner au premier né des fils d’une famille, le prénom de son père, un jeune garçon d’à peine sept ans, que l’on appelait « Petit Jean », afin de pouvoir le différencier de son « grand » Jean de papa. À la naissance de son sixième petit frère, ses parents, modestes fermiers, s’étaient vus contraints par la venue de cette bouche supplémentaire à nourrir, de le placer dans une exploitation plus importante que la leur, située à quelques kilomètres de chez eux. Petit Jean, qui pour son âge et malgré son surnom, était très grand et très fort, était tout content d’avoir trouvé un travail qui lui permettait de soulager un peu les siens, travaillant sans relâche pour si peu de résultats. Quant à ses patrons, de braves gens, ils n’avaient eu qu’une seule fille, Marie, et comme elle avait préféré devenir religieuse plutôt que fermière, ils étaient heureux d’avoir, en quelque sorte, récupéré un fils. Et comme Petit Jean adorait s’occuper d’animaux, qu’il était très courageux et toujours de bonne humeur, tout aurait pu aller pour le mieux dans le meilleur des mondes si cette bonne nature d’enfant n’avait eu un sérieux problème : il n’arrivait jamais à se réveiller à l’heure ! Les fermiers, même très gentils, s’exaspéraient de devoir monter chaque matin, tout en haut de l’échelle de la grange pour aller le secouer. Ils avaient beau s’époumoner d’en bas, rien n’y faisait ! Petit Jean, tout là-haut, dans son petit nid de paille, dormait à poings fermés !
 
Vincent, le fermier, avait tout essayé : le tambour, la crécelle, les hurlements, le chant, et même le clairon ! Rien n’y faisait. Il finissait toujours par devoir monter à l’échelle. Mais là encore, ce n’était pas gagné ! S’il le levait, Petit Jean se recouchait aussitôt, sans même avoir ouvert un œil. Un vrai somnambule ! S’il le faisait rouler de sa paillasse, il continuait de dormir à même le plancher ! Pour ce brave Vincent, c’était un vrai cauchemar ! Comment venir à bout de cette calamité ?

C’est alors qu’un matin, une sorte de miracle se produisit ! Gertrude, le coq de la ferme, (qui s’appelait ainsi parce qu’il était né avec des pattes roses et que sa maman, ignorante de la neutralité des couleurs, en avait déduit un peu vite qu’il s’agissait d’une fille) la curiosité attisée par tout ce tintamarre matinal, était venu voir… Et Petit Jean, ce matin-là, sans un seul « cocorico », s’était réveillé ! Émerveillés, Vincent et sa femme, Louisette, pensèrent que la présence du coq était bénéfique au jeune garçon, et décidèrent que, dorénavant et jusqu’à nouvel ordre, ils les feraient dormir ensemble, non pas dans la grange, mais dans l’ancienne chambre de Marie, dont la solide porte permettrait d’éviter que l’animal ne tente de rentrer au poulailler, rejoindre ses belles emplumées. Sitôt dit, sitôt fait, et la nuit suivante, les deux compères se retrouvèrent dans cette coquette petite pièce. Elle était tapissée d’innombrables fleurs multicolores, et en y pénétrant, ils s’exclamèrent en chœur :
 
— Pouah ! Quelle horreur !
 
Sur le coup, Petit Jean ne réagit pas, mais lorsqu’il entendit Gertrude ironiser :
 
— C’est bien des goûts de filles, ça !
 
Son étonnement lui coupa souffle et parole, ce qui laissa au coq tout le loisir d’ajouter :
 
— Ben quoi ? Tu veux mon portrait ? (Les photographies n’existaient pas encore !)
 
Petit Jean, lui, n’arriva qu’à bredouiller :
 
— Mais… mais…
 
— Ah non ! Tu ne vas pas t’y mettre, toi aussi ! Mémé, sûrement pas ! Premièrement, je suis encore très jeune et, en plus, ce n’est pas parce que je m’appelle Gertrude qu’il faut me prendre pour une poule !
 
— Non, bien sûr, mais… tu parles !
 
— La belle affaire ! Tu ne parles pas, toi, peut-être ?
 
— Si, mais…
 
— Encore ! J’espère que tu as un peu plus de vocabulaire à ton actif ! Tu sais lire, au moins, car si on m’enferme chaque soir avec un illettré, ça va être joyeux ?
 
— Illettré toi-même ! Si tu crois que ça m’enchante, moi, de passer mes nuits avec une volaille ?
 
— Oh ! Sans doute autant que moi avec la marmaille !
 
Petit Jean, excédé, appela aussitôt Vincent. Le coq, soudain moins fier, l’arrêta :
 
— Que fais-tu, malheureux ?
 
— Je veux qu’il te remette dans ton poulailler ! Tu jacasses comme une pie, et tu vas m’empêcher de dormir !
 
— Si tu fais ça, je te préviens, c’est peut-être toi qui auras des ennuis !
 
— C’est ce qu’on va voir !
 
Alors, pour tenter de le dissuader de faire venir son maître, dont il craignait tout de même un peu la colère, Gertrude expliqua à Petit Jean qu’il était le seul à connaître son secret, et qu’en parler au fermier serait prendre le risque de passer pour un fou et, peut-être même, de se faire interner dans un asile. Mais Petit Jean, vexé par les mots « illettré » et « marmaille » (d’autant plus qu’ils étaient vrais), ne voulut rien savoir ! Et quand Vincent ouvrit la porte, il lui dit aussitôt :
 
— Gertrude m’embête et je ne peux pas dormir !
 
Le fermier éclata d’un bon gros rire et lui répondit qu’il était encore bien tôt pour cela. Il n’avait qu’à s’occuper en attendant. Mais Petit Jean ajouta :
 
— Il n’arrête pas de parler, et il n’est pas...

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