LES Atypiques 1 - ce jour-là, à 7h22
68 pages
Français

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LES Atypiques 1 - ce jour-là, à 7h22 , livre ebook

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Description

C’est jour de sélection pour l’équipe de soccer de Rivière-aux-Moustiques ! Iago espère bien se qualifier comme gardien de but, mais l’arrivée de Clarence, la plus récente recrue, représente un gros défi. Quand le dernier ballon de l’école est botté de l’autre côté du mur de la « maison des fous », Iago et Clarence se retrouvent tous deux chargés de récupérer la balle à leurs risques et périls ! Mais jamais ils ne s’attendaient à affronter ce qu’ils découvrent… à 7 h 22 !
Clarence et moi, nous grimpons, accrochés aux branches de l’érable.
— Mais enfin, d’où il sort, cet entraîneur qui nous oblige à faire des trucs
interdits ? demande Clarence une fois que nous avons atteint le haut du mur.
Je réponds en haussant les épaules et en observant le jardin en contrebas :
— Personne ne le sait. Il a un accent bizarre et emploie souvent des mots inconnus.
— Il a le visage plein de rides. On jurerait qu’il a mille ans. (…)
J’entends la respiration forte de Clarence à côté de moi. L’ascension l’a essoufflée.(…)
De l’autre côté du mur, il y a encore plus d’érables. On distingue des buissons,
des touffes de fleurs, un étroit sentier de cailloux… On discerne même un petit étang.
Je demande :
— Tu vois le ballon ?
— Non.
— Va falloir le chercher.
— Ouais. Et ça ne me plaît pas du tout.
Nous hésitons un instant, tant pour nous assurer qu’il n’y a personne que dans l’espoir de repérer notre balle. Plus loin, entre les troncs, immobile et menaçant, se découpe le gros bâtiment en pierres qui sert de résidence-hôpital aux déficients intellectuels. Je scrute un moment les fenêtres étroites aux stores fermés, dont certaines comportent même des barreaux.
Je frissonne. On dirait une prison.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 août 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764429792
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0324€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur chez Québec Amérique
Les Forces du désordre , coll. Magellan, 2015.
Les Chiens entre eux , coll. Titan+, 2014.
Le Rôle des cochons , coll. Magellan, 2014.





Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Pige communication
Révision linguistique : Sophie Sainte-Marie et Isabelle Pauzé
En couverture : Montage réalisé à partir d’oeuvres
© antipathique / shutterstock.com et © bioraven / shutterstock.com
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Bouchard, Camille
Les atypiques
(Gulliver ; 211) Sommaire : 1. Ce jour-là, à 7h22. Pour les jeunes.
ISBN 978-2-7644-2953-2 (vol. 1) (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2978-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2979-2 (ePub)
I. Bouchard, Camille. Ce jour-là, à 7h22. II. Titre. III. Collection : Gulliver jeunesse ; 211.
PS8553.O756A89 2015 jC843’.54 C2015-940848-2
PS9553.O756A89 2015
Dépôt légal : 3 e trimestre 2015
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2015.
quebec-amerique.com



À Patrick Brûlotte, Anne Paradis et Annie Pellerin, enseignants à l’école secondaire Henri-Bourassa de Montréal-Nord.


« L’amitié suppose qu’on s’aime pour ce qu’on a de différent, non pour ce qu’on a de commun. »
Éric-Emmanuel Schmitt


Prologue
Rivière-aux-Moustiques. C’est le nom de mon village, au Québec. Une petite communauté pas trop loin des villes importantes, ce qui permet de profiter de leurs services – hôpitaux, magasins à grande surface, spectacles, etc. –, mais assez éloignée pour ne pas en éprouver les inconvénients – trafic, pollution, criminalité et le reste. Du moins, c’est ce qu’affirment mes parents.
Au milieu du village s’élève l’église dont l’ancien presbytère sert de mosquée, et le sous-sol, de temple bouddhiste.
Ça paraît drôle comme ça, mais c’est bien ainsi. Les familles de mon patelin sont originaires de partout : du Canada, bien sûr, mais aussi du Mexique, de la Bosnie, du Maroc, de l’Algérie, d’Haïti, du Vietnam, du Congo… C’est le hasard qui a voulu ça, mais un heureux hasard selon mes parents. D’après eux, vivre dans une petite communauté « évite la formation de ghettos et nous oblige à cohabiter en harmonie ». Ça veut juste dire que nous vivons les uns près des autres et que nous devons respecter nos différences. Voilà !
Enfin, tout ça, ce sont des trucs compliqués d’adultes. Nous, les enfants, ce que nous aimons vraiment, c’est être ensemble. Jouer ensemble. Rire ensemble.
Mon école est située juste en face de l’église-mosquée-temple, alors que l’école secondaire est dans la ville voisine de Grosse-Pierre.
À la gauche de mon institution, quand on contourne les grands arbres, on trouve une clinique et la pharmacie ; à droite, il y a un foyer pour personnes âgées. Derrière la cour de récréation et le terrain de soccer, un haut mur de pierres délimite le jardin boisé d’une résidence où cohabitent des déficients intellectuels légers. C’est pourquoi, entre nous parfois, méchamment, nous surnommons l’endroit la « maison des fous ».
Je sais, ce n’est pas très gentil. On ne devrait pas donner de nom du genre à ceux qui sont différents. Nous devrions le savoir, nous, dans notre village multiculturel. Mais bon, on n’est pas vraiment méchants, juste bêtes, des fois.
C’est ici, dans ce décor, que commence mon histoire. Une histoire où je ne suis jamais, jamais content d’apercevoir le visage de mes amis. Jamais. Moi, mes compagnons, je les préfère quand ils s’éloignent de moi.
J’aime mieux les voir de dos.





Chapitre 1
Iago, Mexique
Quand tous mes coéquipiers me tournent le dos, c’est que ça va pour le mieux. Ça signifie qu’ils sont à l’attaque. Ça signifie qu’ils poussent le ballon en direction du territoire adverse. Je peux décompresser un moment.
En tant que gardien de but, j’ai une sacrée pression sur les épaules. Tout au long des matchs. Même quand mon club mène.
« Même par trois filets à zéro, m’a dit une fois mon cousin Candido, qui joue pour une équipe de soccer professionnelle au Mexique. Là encore, tu continues à sentir la pression. Car nous devons préserver le jeu blanc. Sinon les partisans seront frustrés et les coéquipiers, rendus nerveux, pourraient faire erreur sur erreur, accorder une remontée aux adversaires. » À cause de ce que m’a confié mon cousin Candido, moi, je ne me détends que lorsque je peux apercevoir le numéro sur le dos des chandails devant moi.
Je suis né au Québec, mais toute ma famille vient du Mexique. Là-bas, le soccer – qu’on nomme fútbol –, c’est encore plus populaire que le hockey pour les Canadiens. Les gens en raffolent. Voilà pourquoi mes parents sont si fiers de mon cousin qui est footballeur professionnel… et de moi, Iago, leur fils unique, qui démontre également des talents comme gardien de but.
J’ai onze ans et, l’automne prochain, je serai en sixième année. Je serai parmi les grands de l’école primaire de Rivière-aux-Moustiques. Même si ce n’est pas ma première année scolaire ici, c’est la première fois que je me présente en vue de la sélection pour l’équipe de soccer de l’école. J’ai refusé d’y participer les fois précédentes, car je ne croyais pas être à la hauteur de mon cousin et j’avais peur de lui faire honte. Mais c’est lui qui a insisté dans un courriel :
Si je suis parvenu au succès, Iago, toi aussi tu le peux. Et tu es même meilleur que, moi, je l’étais à ton âge.
Avec un tel argument, je me suis laissé convaincre.
Au début des vacances d’été, les jeunes qui veulent faire partie de l’équipe de l’école peuvent s’inscrire par ordinateur. Ensuite, M. Bolorsk, l’entraîneur, les invite à sa journée de sélection. Il veut un club assez fort, non seulement pour être membre de l’ASoCo – l’Association de soccer du comté –, mais aussi pour mener la vie dure aux organisations sportives pas mal plus puissantes des villes voisines, comme celle de Grosse-Pierre. Je précise ici que Grosse-Pierre, sans raison particulière, est la municipalité rivale de la nôtre et compte trois fois plus d’habitants.
En tout cas, une équipe de soccer de l’ASoCo à Rivière-aux-Moustiques, ça ne s’est jamais vu.
Voilà pourquoi M. Bolorsk est si sévère, ce matin, dans son repêchage. Voilà pourquoi il se plaint de quelques-uns de mes confrères de classe de cinquième année qui, selon moi, sont pourtant assez bien comme compteurs. Ce n’est pas l’avis de M. Bolorsk, qui lance dans une langue inconnue un juron que je suppose n’être pas trop vulgaire :
Shclipen ! Ils ne savent pas courir. Je veux de bonnes jambes à l’avant et de bonnes épaules à la défense.
Des gars costauds à la défense ? Mais au soccer, les contacts sont interdits, proteste quelqu’un.
Si tu n’as plus d’angle pour viser, tu es obligé de tirer à côté du but, réplique M. Bolorsk.
J’avoue que le vieil entraîneur n’a pas tort sur ce point. C’est la raison pour laquelle mon copain Pacifique s’attire des compliments en dépit de ses capacités limitées à la course.
Pacifique porte bien son nom : il est grand et fort comme l’océan du même nom. Et il est résolument pacifique. N’empêche qu’il est impressionnant à croiser sur un terrain. Surtout que, étant donné qu’il vient du Congo, il a la peau aussi noire qu’une tablette de chocolat à quatre-vingt-cinq pour cent de cacao.
Enfin, bref, je suis bien content que, pour l’instant, Pacifique et moi recueillions les compliments de M. Bolorsk. Ça démontre que nos talents sont reconnus et, dans mon cas, ça signifie même un peu plus puisque l’entraî

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