LE Dernier qui sort eteint la lumiere
97 pages
Français

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LE Dernier qui sort eteint la lumiere , livre ebook

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Description

On dit que les familles heureuses n’ont pas d’histoire et pourtant…
Arnold et Alia sont jumeaux et vivent avec leurs deux pères qui s’aiment. Tandis qu’Arnold préfère ne pas être remarqué et dessine discrètement des superhéros musclés, Alia parle haut et fort de sa famille particulière. À l’approche de leur treizième anniversaire, leurs pères entreprennent d’écrire 13 lettres qui dévoileront lequel des deux est le père biologique. Au fil des aléas du quotidien, de leurs déductions concernant leur génétique et des émissions de télévision qu’ils ne veulent pas manquer, les jumeaux découvrent que l’histoire d’amour réelle de leur famille vaut bien celles qu’ils écoutent compulsivement à la télé.
— Une passe familiale, SVP !
— On fait juste des passes pour les familles.
— Oui, c’est ce que nous sommes, justement, souligne Édouard, en souriant.
— Ben non, monsieur: vous êtes accompagnés d’un homme et de deux enfants.
— Oui, et...? C’est quoi une famille pour vous ?
Sa voix perd de son enthousiasme. La peroxydée tout croche révèle son préjugé gros comme le bras.
— Ben... Une vraie famille, là. Genre: un monsieur, une madame et deux enfants...
Papou et Poupa sont tous les deux sans mots devant la violence de ces mots. Je le suis aussi. Seule Alia crache son désaccord au visage de la guichetière.
— Pardon ? Ce sont nos deux vrais papas, et on est leurs deux vrais enfants. J’ai peut-être pas encore 13 ans, mais il me semble que ça prend pas la tête à Papineau pour voir qu’on est une vraie de vraie famille, madame la fausse blonde !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 août 2019
Nombre de lectures 91
EAN13 9782764440377
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur chez Québec Amérique
La Maison sonore , album, 2018.
Le dernier qui sort éteint la lumière , roman, coll. Titan, 2017.
• Prix Adolecteurs 2018-2019
Florence et Léon , album, 2016.
• Finaliste, Prix Alvine-Bélisle 2017
• Finaliste, Prix du Gouverneur général du Canada 2016
Plus léger que l’air , roman, coll. Petit Poucet, 2015.
Edgar Paillettes , roman, coll. Gulliver, 2014. Nouvelle édition, 2019.
• Prix jeunesse des libraires 2014, volet Québec, 6-11 ans
Les Monstres en dessous , roman, coll. Gulliver, 2013.


Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice

Conception graphique : Claudia Mc Arthur
Mise en pages : Gabrielle Deblois
Révision linguistique : Julie Therrien et Chantale Landry
Lecture de sûreté de la présente édition : Flore Boucher
Illustration en couverture : Jean-François Poisson
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Le dernier qui sort éteint la lumière / Simon Boulerice.
Noms : Boulerice, Simon, auteur.
Collections : Titan jeunesse.
Description : Mention de collection : Titan | Édition originale : [2017].
Identifiants : Canadiana 20190019859 | ISBN 9782764439111
Classification : LCC PS8603.O9377 D47 2019 | CDD jC843/.6—dc23
ISBN 978-2-7644-4036-0 (PDF)
ISBN 978-2-7644-4037-7 (ePub)

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2019
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2019

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2019.
quebec-amerique.com





« Ta mère fait dire qu’on t’aime. »
Laurent Lepage au téléphone avec sa fille Janique



À Michel, mon papa aimé et aimant qui voulait impérativement avoir des enfants.


Lundi, 1 er mai
Si je m’appelle Arnold, c’est en l’honneur d’Arnold Schwarzenegger. Ce prénom, je le dois à un de mes pères, Julien Morin, qui a toujours été fou des muscles et de la virilité de ce vieil acteur devenu homme politique aux États-Unis. Un culturiste, recyclé d’abord en acteur, puis réorienté en sénateur. Julien m’a dit que Schwarzenegger aurait bien voulu devenir président américain, mais il n’a pas pu, parce qu’il est né en Autriche. Pour devenir président des États-Unis, il faut y être né. C’est comme ça que ça marche. « On ne peut pas tout avoir dans la vie », dirait Édouard, mon autre père. Julien n’est jamais de cet avis.
Je précise ici, car ça peut surprendre : j’ai deux papas. Julien (Papou) et Édouard (Poupa). Deux papas à égalité, absolument ex æquo sur le podium de la paternité. Et pas de maman. J’ai Marraine Sandrine, à la place. Elle nous a portés, Alia (ma jumelle) et moi. Mais elle n’a jamais voulu être maman. « Ce n’était pas pour moi. J’étais faite pour être votre marraine », qu’elle nous répète souvent, à ma sœur et moi, avec sa voix chantante, en agitant ses bracelets métalliques, comme pour battre la mesure. C’est une femme avec un petit quelque chose de gitan. D’ailleurs, Julien la surnomme la « hippie ». Mais ça ne la fâche pas. Ça la fait rire. Presque tout la fait rire.
Marraine Sandrine est la meilleure amie de Papou Julien depuis toujours. Ils ont grandi ensemble, ici, dans la même campagne où nous habitons. Ils se sont connus en 3 e année du primaire, quand Sandrine est venue s’établir dans le village avec sa mère monoparentale. Rapidement, ils se sont pris d’affection. Marraine Sandrine m’a raconté l’histoire au moins mille fois. C’était en pleine classe de mathématiques. Leur enseignante leur montrait à faire des calculs sur une planche à calculer, divisée en trois sections : une pour les centaines, une pour les dizaines et une pour les unités. Pour illustrer le nombre demandé par la prof, les élèves devaient répartir des jetons rouges sur la planche (comme Alia et moi faisions il y a quatre ans, en 3 e année). Quand l’enseignante leur a parlé d’une demi-unité, Marraine Sandrine, ne faisant ni une ni deux, aurait croqué le jeton avec ses dents pointues pour obtenir sa demi-unité. La prof, qui ne l’aurait pas vu faire, aurait indiqué au même moment qu’« évidemment, on ne va pas croquer un jeton ! ». Julien aurait alors explosé de rire avant que Marraine Sandrine, aucunement offusquée, rie à son tour, une moitié de jeton collée sur les lèvres. Ils auraient tellement gloussé, les deux ensemble, que l’enseignante les aurait chassés de la classe. En allant au bureau du directeur, l’écho de leur rire dans les corridors aurait scellé leur amitié.
Ce que nos papas aiment le plus de Marraine Sandrine, c’est sa capacité à rire d’elle-même. Son « autodérision », qu’ils disent. Un exemple ? Elle louche d’un œil. Je ne sais jamais lequel de ses yeux regarder quand elle parle. Un jour, je le lui ai demandé. Dans sa renversante cascade de rires, elle m’a répondu : « Mais celui que tu veux, mon amour ! »
Je ne sais pas si loucher, c’est génétique. Ni si ça peut se développer avec le temps. Il faudrait que j’en parle à Édouard. C’est lui le plus scientifique de nos deux papas. Même si je trouve Marraine Sandrine très belle, je suis soulagé que sa génétique ne se soit pas reproduite dans mon visage à moi. Ni dans celui d’Alia. Nos yeux regardent parallèlement, heureusement !
Alia et moi, avec nos vues parallèles, nous consommons de la téléréalité comme si c’était du jus sucré depuis que nous sommes enfants. Un souper quasi génial , Les délices de Maurice , Ma mère chante mieux que la tienne , La note parfaite , sans compter les traductions américaines sur des chaînes spécialisées… Nous regardons tout, selon nos papas découragés de nous voir « captifs » devant la télé. Captifs, oui. C’est le mot qu’ils utilisent pour marquer leur désapprobation. Je le trouve tiré par les cheveux, ce mot. Non, Alia et moi ne sommes pas captifs devant la télé. Nous sommes captivés . Ça sonne moins dépendant à mes oreilles. Ça nous convient mieux.
Il est vrai que les téléréalités nous captivent pas mal, ma sœur et moi. C’est comme si, parce que c’est vrai, réel , ça a plus d’importance. Comme si le fait que nous puissions connaître réellement les héros de la télé, ça nous les rendait plus accessibles et passionnants. Alia en trouve certains si beaux qu’elle découpe leurs photos dans des magazines et les colle sur les murs de sa chambre. Nos papas, eux, préfèrent la fiction : ils se tapent des séries américaines en rafales au salon (ce printemps, ils dévorent les six saisons de Breaking Bad , par exemple), pendant qu’Alia et moi regardons nos téléréalités au sous-sol. Et tout le monde est heureux. Pas de chicane dans notre cabane.
C’est l’harmonie chez les Morin-Aubert. Généralement, disons.
La semaine passée, Alia m’a fait réaliser que nous connaissons le coup de foudre de plein de vedettes instantanées, mais que nous ignorons celui des deux personnes qui vivent sous notre propre toit : nos papas ! Elle m’a dit quelque chose comme : « Arnold, tu trouves pas ça bizarre qu’on sache comment Charles et Nathalie de L’amour est dans le spa se sont rencontrés, mais qu’on sache pas comment Édouard et Julien se sont connus ? » Ça m’a donné un petit coup, sérieux.
Samedi dernier, en plein souper, nous avons voulu remédier à ce mystère en interrogeant nos papas. Mais plutôt que de no

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